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06


Les mots ont défilé sous mes yeux, comme le générique d'un film, sauf que dans ce cas-ci j'ai employé toute ma concentration pour capter l'essence de chacun. C'était loin d'être un défilement en continu de pseudonymes dont j'allais oublier l'existence une fois la télévision éteinte. Non, chaque mot avait une signification importante. Il y avait un second sens à ce texte que je n'avais pas bien saisi dès le début. Cela devait bien faire dix minutes que je relisais le même passage de Gatsby le magnifique, sans me soucier de l'heure qui passait. Il m'avait suffi de cligner des yeux pour me retrouver à ce moment, au point culminent de l'histoire. Je ne l'avais pas vu arriver et j'avais de la difficulté à comprendre comment j'avais pu me retrouver aussi rapidement là.

J'étais tellement absorbé par mon roman que je n'avais pas remarqué que mes amis me lançaient des regards curieux de l'autre côté de la table. Ils me dévisageaient tous, à l'exception de Lawrence qui avait les yeux rivés à l'autre bout de la cafétéria où Drew St-John se trouvait en compagnie d'un autre gars. Nous étions assis dans un coin replié de la cafétéria, à la table où nous avions l'habitude de manger à l'heure du dîner. J'avais un sandwich devant moi, mais je n'y avais toujours pas touché, absorbé par mon bouquin. J'avais beau adorer les sandwichs, ce midi j'avais d'autres préoccupations.

— Logan ! m'a interpellé Olivia.

J'ai sursauté, délaissant alors mon livre. J'ai levé les yeux en direction de mes amis dont l'attention m'était accordée. Même Lawrence avait délaissé son ex-petite amie pour me dévisager.

— Quoi ? ai-je demandé. J'ai manqué quelque chose ?

— Non, seulement tu n'étais plus avec nous depuis un moment.

Lawrence a pris le livre que j'avais entre les mains et l'a examiné.

— Honnêtement, mec, je ne t'ai jamais vu lire un roman aussi passionnément. T'es sûr que tout va bien ?

— Ouais. J'aime bien ce livre, c'est tout.

— C'est tout ? Ah bon ?

Il a feuilleté quelques pages, comme s'il s'attendait à y découvrir quelque chose. Lorsqu'il a compris qu'il n'allait rien trouver de bien intéressant, il a reposé le bouquin sur la table. Son attention s'est de nouveau posé sur Drew.

Alison semblait davantage intéressée par le bouquin que je m'acharnais à lire depuis quelques semaines. Elle l'a examiné pendant quelques secondes, avant de lever les yeux dans ma direction.

— C'est à toi ? m'a-t-elle interrogé.

— Non, quelqu'un me l'a prêté.

Mes joues avaient probablement pris une teinte rougeâtre, mais Alison n'a pas daigné relever. Elle suspectait peut-être quelque chose, mais au moins elle avait la contenance de ne rien ajouter.

— Vous croyez que Drew sort avec ce type ? nous a demandé Lawrence.

J'ai jeté un coup d'oeil en direction de son ex, très vite imité par le reste de mon groupe d'amis. Lawrence s'est très vite mis à nous sermonner.

— Arrêtez ! Vous n'êtes pas subtiles ! Elle va... Oh, merde. Elle nous regarde.

Nous avons tous détourné le regard. Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire, me disant que Lawrence devait bien être le moins discret d'entre nous. Alison s'est penchée face à ce-dernier, sa main posée sur la sienne. Son visage arborait la même expression que lorsqu'elle s'amusait à jouer la psy. J'avais eu droit au même genre de regard lorsque Pénélope m'avait largué. Je commençais tout juste à connaître Alison Li et cette conversation m'avait vite permis de comprendre que cette fille était la personne qu'il fallait appeler en cas d'urgence. C'était ce type d'amie qui collectionnait les citations mignonnes pour vous les réciter dans les situations difficiles et qui se nourrissait principalement de gruau et de yaourt nature. En d'autres mots, Alison était la plus innocente de notre groupe. Du moins, c'était ce qu'elle donnait l'impression d'être.

— Lawrence, t'es un gars super. Drew est...

— Drew est une connasse, l'a interrompue Olivia.

Alison lui a décroché un regard assassin, suffisant pour que Olivia retienne son souffle. S'il y avait bien une personne qui pouvait effrayer mon amie d'enfance, c'était bien Alison. Leur personnalité était tellement opposée que c'était difficile de croire qu'elle sortait ensemble depuis près d'un an.

— Drew n'est qu'éphémère, a dit Alison. Elle ne voit pas en toi ce que nous voyons.

Elle a marqué une pause, comme pour ajouter un effet dramatique.

— Un jour, tu trouveras la bonne.

J'ai jeté un nouveau coup d'oeil en direction de Drew St-John, mais cette fois de manière plus discrète. Elle se tenait près de la buvette, appuyée sur le mur vert lézard de la cafétéria, discutant avec un garçon de son âge. Elle semblait s'être placée à cet endroit exprès, comme si elle savait que Lawrence n'allait pas pouvoir s'empêcher de regarder. Je me suis dit que c'était vache de sa part, d'infliger une telle chose à mon meilleur ami.

Puis, mon regard s'est posé vers la droite, là où une jolie blonde se trouvait. Sacha était assise à la meilleure table de toute la cafétéria, celle dont personne n'osait s'approcher à moins d'y être invité. Elle était entourée de sa bande de potes habituelle, soit Pénélope, Cole et quelques amis de ce-dernier. Je me suis surpris à les épier pendant un moment, jusqu'à ce que Pénélope surprenne mon regard. J'ai aussitôt détourner les yeux, les joues rougeoyantes. Je devais avoir l'air coupable, car Olivia me regardait étrangement, comme si elle soupçonnait quelque chose. Pourtant, elle n'a rien dit. Du moins, elle n'en a pas eu le temps. Carter est arrivé dans notre direction, un sac à l'effigie de McDonald's entre les mains. Je l'ai regardé avec envie, alors qu'il s'assoyait à notre table, un énorme sourire aux lèvres. Olivia a levé les yeux dans sa direction, dégoutée, alors que Carter mordait à pleine dents dans son burger.

— Des cigarettes et du Mcdo, a-t-elle commenté. Si t'es encore en vie dans trente ans, c'est un miracle.

Carter lui a décroché un sourire insolent, avant de lui tendre son burger.

— T'en veux ?

— Plutôt crever, oui.

Mon ami a levé les yeux au ciel, prenant une seconde bouchée de son repas.

— Moi j'en veux ! s'est exclamé Lawrence. Soyons honnêtes, la bouffe de la café' a plus de chances de nous tuer que le Mcdo.

— Tu n'as pas tort, ai-je dit en jetant un coup d'oeil à son repas.

On aurait dit un mélange de bouillie et de pâté chinois, comme si les responsables avaient fait face à un énorme dilemme. En plus de notre sonnerie désagréable, nous avions droit à des repas ragoûtants qui nous retournaient l'estomac durant les cours. Il y avait de cela quelques années, l'école avait engagé une compagnie privée pour la cafétéria, faute de budget. C'était de loin l'une des pires décisions que la direction avait prise jusqu'à ce jour. Nos repas étaient congelés pendant des mois, puis réchauffés et servis. À chaque année, le conseil étudiant se battait pour obtenir de meilleurs repas à l'heure du dîner, mais échouait lamentablement.

Carter nous a regardés à tour de rôle, son burger entre les mains.

— Alors, quoi de neuf ?

— Logan s'est mis à la lecture, Lawrence se morfond sur son ex et Alison s'intéresse à la psychologie, l'a informé Olivia.

— Ah.

— Je ne m'intéresse pas à la psychologie ! a protesté Alison. Je ne fais que réconforter Lawrence. Son ex est littéralement en train d'échanger sa salive avec celle d'un autre mec.

J'ai jeté un nouveau coup d'oeil en direction de la buvette. Drew St-John était bel et bien en pleine séance de bécotage. J'ai observé le visage de mon meilleur ami se décomposer, alors qu'il prenait conscience de la scène qui se déroulait devant ses yeux. À cet instant, j'étais prêt à me lever et dire à Drew ses quatre vérités. Seulement, le regard que me lançait Alison m'a dissuadé d'en faire quoi que ce soit. Alison avait toujours été la plus raisonnable d'entre nous, si bien que je n'avais aucun mal à me fier à son jugement. Ça n'allait que me mettre dans le pétrin. Et puis, je n'étais pas un mec violent qui aimait faire du mal aux gens en jouant avec les mots. J'avais simplement beaucoup de difficulté à voir l'un de mes amis blessé de la sorte.

— J'y crois pas, a murmuré Lawrence.

Un silence s'est installé à la table. Même Carter a semblé montrer de la compassion à l'égard de Lawrence, lui qui était plutôt du genre à rester neutre dans ce type de situation.

— Au moins, maintenant, on a tous la certitude qu'elle pourrait faire une bonne dentiste.

Je me suis retenu de sourire, par respect pour Lawrence. Seulement, il s'est mis à pouffer, incapable de contenir son rire. Bien assez vite, je l'ai accompagné dans sa rigolade. Les autres ont suivi, incapable de se contenir plus longtemps. Quelques élèves se sont retournés pour nous dévisager, mais aucun d'entre nous n'y a prêté attention.

— Rappelez-moi pourquoi je suis sorti avec cette fille ? nous a demandé Lawrence.

J'ai haussé les épaules.

— Tu étais désespéré, ai-je suggéré.

Lawrence a sourit.

— Les filles sont dingues de moi ! J'arriverai à me trouver une nouvelle copine. Ce n'est qu'une question de temps.

— Depuis quand les filles sont à tes pieds ? a fait remarquer Olivia. Si je me souviens bien, l'année dernière tu as demandé à Stacy Edwards de t'accompagner au bal de fin d'année et elle s'est sauvée en courant.

Alison lui a lancé un regard assassin. Mon amie d'enfance s'est renfrognée, avant d'ajouter :

— Mais comme on dit, l'espoir fait vivre.

— Merci du soutien, a lancé Lawrence, sarcastique. Non, mais les filles du campus raffolent des mecs plus jeunes.

Olivia lui a lancé un regard sceptique.

— Tu plaisantes, pas vrai ?

— Non, pas du tout. Après les cours, Logan et moi irons flirter avec les jolies filles de faculté.

— Pourquoi dois-je toujours être impliqué dans tes plans foireux ? lui ai-je demandé.

— Parce que t'es mon meilleur pote et que tu te dois de m'accompagner dans mes conneries.

— Ah bon ? Je n'ai pas signé pour ça, moi !

— En plus, t'es célibataire, a-t-il ajouté. Carter, veux-tu te joindre à nous ?

J'ai jeté un coup d'oeil à l'intéressé. Il a haussé les épaules, l'air blasé.

— Je ne peux tout de même pas manquer l'occasion d'assister à votre humiliation, a-t-il dit. C'est un bonus si l'un d'entre vous se fait gifler !

Lawrence s'est tourné vers les filles, l'air faussement désolé.

— J'aimerais bien vous inviter les filles, mais vous êtes en couple.

Olivia a levé les yeux au ciel.

— C'est vraiment dommage, Lawrence. Allez, va flirter avec les filles du campus. Je suis certaine qu'elles vont s'extasier de voir trois puceaux débarquer avec leur air de gamin.

— Premièrement, je ne suis plus vierge, a protesté mon meilleur ami. Deuxièmement, tu n'y connais rien.

Je n'ai pas eu la force de contenir mon rire. Lawrence m'a lancé un regard indigné, comme si je venais de trahir sa confiance.

Après une quinzaine de minutes à blaguer au sujet des illusions que mon meilleur ami se faisait au sujet des filles d'université, nous nous sommes tous levés, prêts à retourner en cours. Nous sommes passés devant la table de Sacha et celle-ci m'a souri, collée contre son petit ami. Je lui ai fait signe de tête, avant d'être entraîné par mes amis hors de la cafétéria. En quittant les lieux, nous avons rencontré Drew et son nouvel intérêt amoureux. Je n'ai pas pensé à retenir Lawrence qui s'est dirigé vers elle de manière immédiate.

— Tu sais quoi, Drew ? Quand je t'ai dit d'aller te faire foutre, je le pensais.

Il a marqué une courte pause.

— J'ai eu bien du plaisir avec toi, mais c'est terminé pour de bon cette fois ! Les filles qui embrasse leur nouveau mec exprès pour que leur ex soit jaloux ? C'est pathétique. Allez, bonne vie !

Drew était beaucoup trop sonnée pour dire quoi que ce soit. Olivia et moi nous sommes empressés de quitter la salle à manger, sous le regard de nombreux élèves qui avaient remarqué notre altercation. Lorsque nous nous sommes retrouvés suffisamment éloignés du réfectoire, Lawrence m'a agrippé le bras, la panique se lisant dans ses yeux verts.

— Tu crois que j'y ai été un peu trop fort ?

J'ai levé les yeux au ciel.

— Nan, elle l'a mérité.

J'étais peut-être l'une de personnes les plus gentilles de la bande, mais je ne supportais pas qu'on blesse mes amis. Ça, ça valait toutes les insultes du monde.


J'ai bien cru que Lawrence allait oublier ses plans de drague, mais il s'avérait que j'avais tort. Lorsque la cloche annonçant la fin des cours a sonné, mon meilleur ami s'est jeté sur moi, un sourire espiègle sur les lèvres. Ce sourire ne m'indiquait rien de bon, si bien que j'ai commencé à m'inquiéter.

— Alors, t'es prêt ? a-t-il demandé.

— Prêt pour quoi ?

— Pour aller flirter avec les filles du campus !

J'ai aussitôt repoussé mon meilleur ami, les sourcils froncés.

— Je croyais que c'était une blague.

Au même moment, Carter est arrivé. Il a posé une main sur mon épaule, comme s'il était de tout coeur avec moi.

— Non, c'est bel et bien en train d'arriver. Ce gars est à fond dans son délire.

Allez savoir pourquoi je suis monté dans la vieille bagnole de Lawrence sans même songer à m'enfuir en courant. C'est bel et bien arrivé : je me suis assis sur le siège passager, Lawrence au volant et Carter sur la banquette arrière. Je n'embarquais que très rarement dans la voiture de mon meilleur ami, pour la simple et bonne raison que l'endroit empestait. Des cartons de pizza et des restes de nourritures traînaient un peu partout et même le sapin sent-bon qui était accroché au rétroviseur n'arrivait pas à masquer la terrible odeur que laissait les traces de nourriture. Et dire qu'on en faisait tout un plat à cause de mes sandwichs. Question mauvaise odeur, la voiture de Lawrence surpassait tout.

Carter n'a fait aucune remarque et s'est allongé sur la banquette. Lawrence lui a lancé un regard désapprobateur.

— Je n'ai pas envie d'avoir ta mort sur la conscience, alors tu t'assois et tu boucles ta ceinture.

Carter a levé les mains en l'air, avant de se relever et d'obéir à mon ami.

— Ce qui risque de nous tuer, c'est l'odeur, ai-je fait remarquer. Le febreze, tu connais ?

— La ferme, monsieur je-garde-des-sandwichs-captifs-dans-mon-casier.

J'ai souri.

Lawrence a démarré le véhicule, puis il s'est aventuré sur la route menant jusqu'à l'Université de Toronto. Nous avons roulé en direction du centre-ville, en passant par Chinatown et par le Kensington Market. Seule la radio brisait le calme de la route en faisant passer un vieux morceau de hip-hop.

Nous avons roulé une dizaine de minutes, avant de tomber pile devant le campus St-George. Mon meilleur ami a garé sa bagnole à quelques rues seulement, au seul endroit où il avait réussi à dégoter une place de stationnement. Nous avions beau être au milieu de la semaine, Toronto était une ville qui ne dormait jamais. Les rues étaient toujours occupées et le trafic, très fréquent. C'était tout un travail de trouver une place de stationnement près du campus universitaire.

Nous sommes parvenus à entrer sur le site sans trop de difficulté et sans se faire intercepter par des étudiants. À vrai dire, il était facile de nous fondre dans la masse. La plupart d'entre eux étaient beaucoup trop occupés pour nous accorder la moindre attention. Et puis, il y avait un nombre incalculable de touristes qui circulaient, si bien que nous pouvions facilement nous fondre dans le décor.

J'ai détaillé les bâtiments qui m'entouraient, sans même penser au but premier qui m'avait poussé à venir ici - enfin, qui avait poussé Lawrence à venir. J'essayais de m'imaginer sillonner les rues du campus, déjeunant sur la pelouse verdoyante une fois le printemps arrivé et l'effet que ça me ferait si j'étudiais entre ces murs. Je me suis dit que ça allait peut-être me plaire, tout compte fait. Que je n'avais pas à m'inquiéter au sujet de mon avenir, que j'allais faire mes études ici, dans un coin de pays que je connaissais par coeur. Que mes parents seraient fiers de moi et qu'ils me demanderaient tout le temps des nouvelles de l'université. Et puis, je me suis souvenu des paroles de Sacha. J'ai pensé à la sensation que j'aurais en prenant l'avion pour m'exiler dans les montagnes de la Colombie-Britannique, sur la côte ouest du pays. Du plaisir que j'aurais en mettant les pieds en Australie, avant de découvrir l'horreur du décalage horaire. Peut-être que c'était une vie ça.

Je devais faire une de ces têtes, car Lawrence s'est jeté sur moi, un sourire aux lèvres.

— Allez, fais pas cette tête ! a-t-il dit. On va flirter avec des étudiantes !

— Vous allez essayer de flirter avec des étudiantes, a rectifié Carter.

— Rappelle-moi pourquoi t'es là ?

— Tu m'as invité. Et puis, j'ai promis aux filles de filmer ta tête lorsque tu te prendras un râteau.

J'ai pouffé de rire.

— Ce qui risque fortement d'arriver, ai-je ajouté.

Lawrence nous a fusillé du regard.

— Et dire que je vous considère comme mes amis.

Nous avons marché sur le campus, sans but précis. Nous nous sommes dirigé vers la faculté de loi, frissonnant dans nos maigres manteaux qui n'arrivaient pas à nous protéger suffisamment du froid de février. Ma soeur devait se trouver à quelque part sur le campus universitaire, occupée à étudier pour ses examens à venir. Je me suis dit que j'avais de la chance qu'elle préfère les études à la vie sur le campus, car je ne saurais pas comment expliquer ma présence sur le site si j'en venais à la croiser. Ce serait de loin le moment le plus gênant de toute mon existence.

J'ai bien cru que Lawrence allait laisser tomber, jusqu'à ce que nous croisions deux jolies filles en train de se réchauffer à l'entrée d'un café. Lawrence nous a alors agrippé par le bras et ni Carter ni moi n'avons eu la force de le retenir. À vrai dire, Carter semblait même plutôt ravi que mon meilleur ami se décide enfin à flirter. Ça lui ferait quelque chose à raconter aux filles.

Mon meilleur ami s'est avancé en direction des deux étudiantes qu'il avait remarqué, nourri par l'espoir.

— Salut, moi c'est Lawrence ! Ça va ?

— Ça allait bien jusqu'à ce que tu te pointes, a lancé la première fille.

— Euh...

— T'as une tête de gamin, a fait la deuxième. T'as quoi, douze ans ?

— En fait, j'ai dix-huit, mais merci.

— Tes potes ont l'air carrément défoncé.

Carter et moi avons échangé un regard interloqué.

— Euh, ça c'est Logan et ça... Bah, c'est Carter.

— C'est moche comme nom.

— Le respect s'est barré, a marmonner Carter.

— Pardon ? a demandé la première fille.

— Ah, rien.

La brunette a plissé les yeux, suspicieuse. Son amie a levé les yeux au ciel, clairement dépassée par la conversation.

— Vous pourriez foutre le camp ?

— On ne veut que discuter, a protesté Lawrence.

— Figure-toi qu'on n'a pas envie de discuter.

Si Carter était venu pour regarder Lawrence se prendre un râteau, il avait été servi. Durant ce qui m'avait semblé être une éternité, Lawrence s'était acharné à discuter avec un nombre incalculable de filles sans qu'aucune d'entre elles ne lui accordent la moindre attention. Quant à moi, je me tenais loin, n'intervenant que pour sortir mon meilleur ami du pétrin dans lequel il s'était mis. Après tout, c'était pour cette seule et unique raison que je l'avais accompagné jusqu'ici. Je n'étais pas débarqué sur le campus avec l'idée que j'allais probablement en ressortir avec le numéro d'une fille, bien au contraire.

Étonnement, à chaque fois que Lawrence s'adressait à une étudiante, celle-ci avait soit un petit ami, soit des études ou soit un caractère pourri. Si bien qu'après une heure à l'intérieur du café, Lawrence a accepté la défaite. Carter ne pouvait s'empêcher de rire aux éclats, tandis que Lawrence tentait de garder la tête haute, malgré tous les râteaux qu'il s'était pris.

— Alors, comme ça on a l'air défoncé ?

— Ta gueule, Carter !

— Désolé, désolé... C'est plus fort que moi.

Mon meilleur ami a levé les yeux au ciel. J'ai posé une main sur son épaule dans le but de le réconforter.

— T'as pas besoin d'une fille pour être heureux, Lawrence ! ai-je dit. Regarde-toi t'es un mec super. Le moment venu, tu trouveras la bonne. Ce sera peut-être dans six mois, dans un an ou dans cinq ans ! J'en sais rien, d'accord ? Tout ce que je sais, c'est que tu nous as nous et que tu pourras toujours compter sur nous.

Lawrence a souri.

— Merde, Logan ! Tu vas me faire chialer.

J'ai ri.

Tous les trois, nous nous sommes engagés sur une rue qui menait jusqu'à l'extérieur du campus. En peu de temps, nous avons réussi à regagner la voiture de Lawrence, stationnée à quelques rues seulement de l'université.

— On devrait aller souper au resto, a suggéré mon ami.

— T'as raison. Je meurs de faim.

Mon meilleur ami s'est tourné dans ma direction, un sourire n'annonçant rien de bon sur les lèvres.

— Puisqu'on peut compter sur toi, Logan, je sais que ça ne te dérangera pas du tout de payer l'addition.

J'ai levé les yeux au ciel.

— Je suis d'accord, a dit Carter.

— Vous abusez un peu, là.

— C'est bien de pouvoir compter sur un pote comme toi !

— Ce que vous êtes lourds ! me suis-je exclamé.

— Hé ! C'est toi qui a dit qu'on pouvait toujours compter sur toi.

Lawrence a affiché un sourire victorieux, tout en grimpant dans sa bagnole. Je me suis assis sur le siège passager et Carter a de nouveau pris place à l'arrière. J'ai jeté un coup d'oeil amer à mon porte-feuille, en me disant que l'amitié, ça coûtait cher.

Mais j'étais prêt à me ruiner pour ça.

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