Libres ?
Je poussai un hurlement en me sentant traînée vulgairement par terre, les yeux et les mains vigoureusement bandés. Je me débats comme ne folle en criant toujours plus ma colère.
Mais la seule réaction que ça fait à ce psychopathe est le rire, il rit obstinément comme si le piètre " spectacle " que je lui offrais était réellement amusant !
Soudain, on s'arrête.
Je crois qu'il s'abaisse à ma hauteur puisque quelques minutes plus tard, il place ses mains sur mes hanches avant de me porter pour me jeter à terre violemment comme un vieux sac lourd. Evidemment, je m'écrase sur le sol, gémissante et apeurée.
Ne rien voir.. Je crois que c'était la pire des choses qui m'étaient arrivée aujourd'hui. . .
Je me redresse en un geste vif. Je touche le sol nerveusement, je ne sais même pas pourquoi. Je guette, à l'aide seule de mon ouïe, s'il y a quelqu'un. J'entends un souffle. Non ! Des souffles ! Ça y est.. Ma respiration se saccade et mes tremblements reprennent. Je me remémore les paroles du sadique de tout-à-l'heure :
" Voilà ton tombeau. Si tu as un peu de chance. "
Oh mon Dieu..!! M'horrifié-je. Qu'est-ce qu'on allait me faire encore cette fois-ci..?!.. Me battre.. ? N'en sont-ils pas lassés ? Allait-on.. " Les larmes me montent et débordent sans que je ne m'en rende compte. "..me violer.. cette fois-ci.. ? "
D'un geste instinctif, je bondis sur mes jambes avec l'énergie du désespoir, et me recule avec rapidité. Mais je trébuche et retombe aussitôt à terre.
Terrorisée, je me mets à sangloter :
- S'il vous plaît..!.. Non..! Ne.. ne..me faîtes paaaaas de..
- Mme Muson !
Cette voix me refroidit soudain.
C'était comme si l'on vous ramenait de force sur terre alors que vous étiez si pieds dessous.
C'était glaçant. Très glaçant.
J'aurais dû être rassurée d'entendre la voix de Côme.. mais.. Ce ne fut pas le cas.
J'ignore pourquoi..
- Mme Muson ! Tonna alors une autre voix. Allez-vous bien ? Pourquoi saignez-vous du nez et de la lèvre ? S'horrifie-t-il. Ne me dites pas que..
Je crus entendre Lucien - je l'avais deviné - souffler de fureur avant de s'exclamer en se levant d'un bond vu le crissement que firent ses chaussures sur le sol :
- Aaaah je vais le tuer !!
- Non !! M'écrié-je aussitôt.
D'un seul coup, j'avais oublié mes larmes et la scène piteuse que je leur avais faite il y a peu.
Il fallait réfléchir. Calmement. Sans tuer qui que ce soit. Simplement réfléchir !! Me dis-je en cédant moi-même à la panique mais en faisant tout pour la réprimer.
- On.. Fit Côme d'une petite voix. On.. vous a vu depuis le début..
Mes yeux s'ouvrirent en grand derrière mon bandeau. La peur et la panique passées, la colère fit place à l'intérieur de moi.
- Vous avez dit quoi ? Demandé-je en articulant chacun de mes mots tant j'étais irritée.
- Mais-mais-on ne voyait que votre visaaaaage..! Cafouille-t-il aussitôt de la gêne dans sa voix.
- Espèce de..! Craqué-je.
- SILENCE !!! Hurle soudain à travers son micro le fou de tout à l'heure.
En plus de mes nerfs, je sentis mes tympans se briser. Lucien grogna.
C'était quoi le problème de ce psychopathe ?
Je grimaçai en l'entendant rire une fois de plus.
- Ha ! Ha ! Vous êtes si marrants à vous..
Un cri m'échappa lorsque j'entendis des détonations à travers son micro. Du côté du micro en question, c'était le silence plat..
- Il est mort.. ? Murmura une voix grave et sérieuse ; c'était Lucien.
- On dirait.. Murmure Côme.
- Mon chaton rose.. Commença le fou furieux, ce qui contredit leur hypothèse. Je reviens, le devoir m'appelle. Termine-t-il de manière précipitée contrairement à ses habitudes.
On entendit quelques bruits comme s'il venait de se lever de sa chaise ou fauteuil, puis plus rien.
Mon rythme cardiaque s'accéléra
Si nous étions sans surveillance.. Cela voudrait dire que.. nous avions une chance de nous échapper. . ?
- Qui a les mains liées ? Demandé-je presque aussitôt, soudain consciente de la chance qui s'offrait à nous.
- Moi. Déclara Lucien, deviné-je.
- Pas moi.. Murmura Côme.
- Quoi ?! Fis-je avec colère. Vous n'avez pas les mains liées depuis tout ce temps ?! Et vous n'avez rien fait ?! Mais déliez-moi bon sang ! Déliez-nous !!
- J'avais peur que.. Essaie de se défendre Côme.
- Dépêchez-vous, m*rde !! Craqué-je à bout de nerfs.
Je crois qu'il sursaute. En tout cas, quelques instants plus tard, je sens ses mains défaire le nœud du tissu qui camouflait ma vue. Tout d'abord, je serre les dents et referme mes yeux d'un seul coup.
J'avais peur, je ne sais pas pourquoi..
Puis j'eus l'audace d'ouvrir un seul de mes yeux, timidement, nerveusement. Enfin, e crois le regard de.. Côme.. la dernière personne dont j'avais l'envie de voir. . . Mais je laisse de côté ma rancœur et ma fureur pour m'exclamer :
- Vous pouvez me délier les mains aussi, s'il vous plaît ?
Il semble surpris que je lui parle " aussi " naturellement.
Je fus tentée de lui assurer que c'étaient les circonstances qui me poussaient à cela, mais je me ravisai et le laissai se précipiter derrière moi pour s'exécuter.
- Merci.. Susurré-je lorsqu'il eut terminé.
Je touche douloureusement mes poignets lorsque je ne frotte pas mes yeux tout en me dirigeant, chancelante, vers Lucien qui m'observe soucieusement.
Je lui esquisse un sourire. Un piètre sourire, qui plus est faible. . Toutefois, il me le rend ; le sien n'est pas plus gai que le mien, mais.. * s'abaisse pour le délier * C'est bien l'intention qui compte.. non ?
- Ah ! Enfin libre ! S'exclame-t-il en se relevant avant d'effleurer ses poignets. Merci beaucoup, Mme Muson. Me dit Lucien.
- Je vous en prie. Répondis-je en détournant les yeux.
- Tenez, fit alors Côme en se rapprochant de moi, titubant et intimidé, pour vous. . .
Je pris ce qu'il me tendait, perdue.
C'était un mouchoir.
Je lève mes yeux vers lui pour l'interroger du regard. Il se met alors à tourner sa main sur son visage sans le toucher :
- Pour vous essuyer.. Murmure-t-il.
- Aaah..! Fis-je en hochant la tête, comprenant soudain ce qu'il voulait dire.
Je bredouille un autre merci en détournant mon visage tandis que je dépose le mouchoir doucement sur mes lèvres, qui saignent le moins, avant de le mettre dans ma narine gauche qui ne cesse de couler.
J'essaie de ne pas faire attention aux sautillements de joie que fait Côme en ce moment-là, au risque de m'énerver.
- Que faîtes-vous ? M'exclamé-je en voyant Lucien se diriger vers la porte.
- Aidez-moi à forcer la porte, vous deux, vous voulez ? Me répond celui-ci.
Je l'emboîte aussitôt, Côme nous suit derrière.
- A la une.. Fait Lucien.
- A la deux.. Murmuré-je doucement pour essayer de décompresser.
- A la.. Commencé-je en même temps que Lucien.
- Attendez ! Nous arrête soudain Côme.
Je chancelle, m'étant freinée dans mes mouvements brusquement, un peu comme Lucien.
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