La sœur de mon ami. .
Je courus vers elle à toute vitesse.. Cette jeune femme que j'avais vu grandir et s'affirmer. .fonder et donc gérer son propre bar. . . Cette femme que Lucien aimait et protégeait tant. . . Je ne pouvais définitivement pas la laisser voir ça ! Décrété-je en me rapprochant de plus en plus d'elle mais beaucoup moins rapidement que je ne l'aurais voulu. . Il fallait dire que déplacer mes jambes était un vrai supplice et j'étais déjà pris de migraine et de nausées..
Quelle idée de faire un effort physique ? Me demandez-vous.
J'arrivai face à elle qui s'arrêta instantanément de courir à ma vue avant de me laisser tomber par terre, à bout.
- Côme !! S'horrifia-t-elle en me soutenant difficilement.
Mine de rien, ce p'tit bout de femme avait réussi à m'empêcher de me rétamer. .
Je me redressai douloureusement avant de la regarder droit dans les yeux.
Tout simplement parce que j'avais fait assez de mal autour de moi. . Et qu'il était temps que je me ressaisisse !
- Fais attention voyons ! Me reproche la sœur de Lucien, de la sévérité dans la voix.
Je souris presque amèrement en me rappelant que je n'étais plus Chef. . Ou du moins que je ne voulais plus l'être. .
- Tu es comme ton frère. . Murmuré-je évasivement en la regardant mélancoliquement.
Leïa parut surprise. Elle ne semblait pas comprendre ce qu'il se passait. . En tout cas je fus réveillé par la petite claque qu'elle venait de me donner à la joue.
Elle était vraiment comme son frère ! Me répété-je en touchant ma joue meurtrie, dérouté.
- Je ne te reconnais plus ! Se défend-elle devant mes yeux interrogés. Pourquoi tu parles de Lucien comme si tu ne le verrais plus ? M'interroge-t-elle. C'est quoi cette triste mine que tu tires depuis que tu es venu ? .. Côme ! Mais qu'est-ce qui t'arrive ?!.. Me demanda-t-elle, devenant toute rouge de colère ou d'émotion car des larmes embuaient maintenant ses yeux noisettes.
Je la regardai s'émouvoir sans trop comprendre ni savoir que faire. .
Je ne savais pas à quel point elle me considérait. . Pensé-je en faisant de mon mieux pour retenir mes larmes à mon tour. .
- Viens là.. Murmuré-je en la prenant dans mes bras.
Je fermai les yeux durant notre étreinte.
Non seulement j'avais été irresponsable en m'ennivrant à l'alcool mais je l'avais été encore plus en inquiétant par la même occasion cette pauvre petite. .
Après quelques instants, Leïa se recula avant de m'interroger, les yeux encore un peu rougis :
- Qu'est-ce qu'il se passe à la fin. .?
Je soupirai en détournant le regard, muet.
Elle s'énerva :
- Mon frère ne répond plus à mes appels depuis ce matin ! Il ignore mes textos, a semblé angoissé lorsque je l'ai eu tout-à-l'heure au téléphone alors qu'est-ce qu'il se..
- Leïa.. L'arrêté-je le plus gentiment que je le pouvais.
Elle plongea ses yeux marrons dans les miens, attentive, de nouveau calme.
Je lui expliquai vaguement que son frère avait du travail et qu'elle ne devait pas avancer plus au risque de voir une scène choquante. .
- D'accord. Grommêla-t-elle en faisant la moue. Eh ! Fit-elle soudain. Là-bas ! La fille qui s'en va là..ce..ce serait pas.. ?
Je me retournai aussitôt vivement avant de voir, en effet, une Mme Muson abattue marcher à pas lents. .
Je fus soudain tiraillé dans mes pensées..
- Tu penses que je devrais la suivre.. ? Demandé-je alors à Leïa qui après tout était une femme et pourrait sûrement mieux la comprendre que moi.
La concernée parut agréablement surprise que je puisse lui poser une question concernant un sujet aussi important. Elle arrangea temporairement mon téléphone dans la poche de son manteau avant de réchauffer ses mains en soufflant dessus, sûrement pour faire redescendre l'euphorie qui était montée en elle.
Enfin, après mûre réflexion, elle déclara d'une voix assurée :
- Si j'ai bien compris, elle vient de perdre sa sœur.. Alors je pense qu'elle a besoin d'être seule, sans vouloir te vexer. Ajoute-t-elle en me regardant droit dans les yeux.
C'était la première fois qu'elle pesait autant ses mots. . Remarqué-je, abattu.
- Oh,et tiens ton téléphone ! Il sonne tout le temps. Me réveilla Leïa en s'exécutant, visiblement excédé par ma sonnerie.
Je le pris en regardant la silhouette de Mme Muson s'effacer au loin silencieusement.
Plus je restais loin d'elle, plus j'avais l'impression que je ne pourrais jamais plus l'approcher. . Me désolé-je en tremblant de tout mon corps, les larmes aux yeux.
Je sursautai en sentant la main de Leïa se déposer sur mon épaule.
- Ça va aller.. Murmura-t-elle avec la tendresse d'une mère.
Elle était vraiment comme son frère. . .
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