Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Sur la berge

Des larmes coulaient silencieusement sur mes joues, comme des perles s'écoulant d'un collier brisé. Le collier brisé, c'était moi. C'était mon coeur. Brisé en mille morceau, il gisait à mes pieds, et je n'avais que mes larmes pour pleurer sa disparition. Mes sanglots résonnaient dans la nuit noire, et seules les étoiles étaient témoins de ma déchéance. Ces étoiles, si lointaines, si détachées, me jugeant froidement depuis leur supériorité dans les hauteurs du firmament.

Ce soir là, je les haïssais, ces étoiles. Tout comme je haïssais le monde entier. Je haïssais l'herbe mouillée sur laquelle j'étais assise et dont l'humidité commençait à traverser l'épaisseur de ma jupe. Je haïssais le lumière de la villes environnantes, qui continuaient leur ballet incessant, ignorant ma peine et ma douleur. Je haïssais le cours tranquille du fleuve, en contrebas, insensible à ma détresse, et dont les flots noirs semblaient prêts à me happer pour m'entrainer dans les abîmes du désespoir.

Un nouveau sanglot déchira ma gorge et le silence. Je ne voulais plus rien voir. Plus rien entendre. J'avais été trahie. Je me sentais faible, brisée, plus bas que terre, réduite au rang du simple insecte que l'on piétine sans même y porter attention. Les flots noirs me semblaient presque attirants. Peut être que si je les laissais m'étreindre, toute la tristesse s'envolerait comme neige au soleil. Tous les soucis, les trahisons, les tromperies seraient oubliés. Tous les maris infidèles, toutes les amies trompeuses, tous, ne seraient qu'un mauvais souvenir. Les flots étaient attirants. Mais je restai bien assise sur la berge, incapable d'esquisser le moindre mouvement. Je resserrai mes bras autour de mes jambes, ma tête posée sur mes genoux recouverts par mes bas. J'étais seule, dans la nuit noire et froide.

Et j'étais seule, dans le monde noir et froid.

C'est là que je te vis pour la première fois. Tu étais apparue à mes côté sans même que je te sente arriver. Et sans que je ne t'ai rien demandé, tu m'as sauvée du naufrage. Tu fus ma bouée de sauvetage. Tu fus le tronc d'arbre qui permet de se raccrocher à ma surface et à ne pas sombrer dans les abysses.

Tu ne fis rien de particulier, pourtant. Pourtant, tu fis beaucoup.

Je ne t'avais pas sentie arriver, ai-je dis. J'étais en train de me noyer dans le chagrin, et soudain tu me tendis une main secourable. Un mouchoir en papier, qui apparut à l'extrémité de mon champ de vision. Tu me le tendais d'un air détaché. Je me souviens que tu ne me regardais même pas en me donnant ce petit bout de tissu. Et je t'en remerciais. J'avais peur de voir de la pitié dans tes yeux. Mais tu gardais le regard porté au loin, vers le ciel, vers le noir insondable de l'univers et les myriades d'étoiles qui le parsèment.

À la vue de ton mouchoir, je fus prise d'une hésitation. Devais je le prendre? Tu étais une parfaite inconnue, après tout. Mais sentant un autre sanglot remonter de mes entrailles, je le saisis sans remerciement et me noyais dedans. Longuement.

Quand je relevai enfin les yeux, après ce qui me sembla être une éternité, tu étais toujours là. Tu étais désormais assise, à mes côtés, une distance respectable entre nos deux corps. Tu étais là, avec moi, sur la berge à l'herbe humide, contemplant d'un air absent les profondeurs insondables du ciel. Tu avais l'air si éthérée, si proche et pourtant si loin, que je me demandai si tu étais une apparition.

Ta présence à mes côtés avait suffit à calmer mes pleurs. Pourtant, pas un son n'avait franchi tes douces lèvres. Tu restai là, si proche et pourtant si loin, mais ta présence me suffisait. Elle me permettait de garder pied, de ne pas replonger dans le gouffre de la tristesse. Je m'accrochai à ton image comme un nourrisson s'attache à sa mère. Tu semblai si sereine, à regarder en silence le ciel nocturne s'étendant sous nos yeux, que je ne voulus pas te déranger. Je me contentai donc de te détailler.

Tu étais magnifique. Ta beauté était soulignée par celle du ciel d'hiver, par la buée s'échappant à chacune de tes longues respirations, par l'éclatante blancheur de ta peau de satin. Ta beauté n'avait rien de toutes ces beautés classiques que l'on peut voir dans les magazines ou à la télévision. Réplication d'un modèle cent fois trop utilisé, usé jusqu'à la moelle, ces beautés parfaites semblaient fade et fanées par rapport à la tienne. Ta beauté était particulière, étrangère, indomptée, comme originaire d'une lointaine contrée ou d'une lointaine planète.

Tes cheveux blonds étaient courts, coupés à la garçonne, et s'érigeaient de manière presque anarchique sur ta tête. Ton visage légèrement carré, ton menton pointu, tes lèvres pas trop charnues, tes pommettes pas trop saillantes. Tu n'avais en effet rien des modèles dans les magazines. Et pourtant, cette bouche me sembla magnifique, ces joues attirantes, se nez fin délicieux, et je me perdis dans tes yeux bleus dès que je les vis. Ils étaient comme deux lacs insondables mais chargés de promesses et de chaleur, entourés par de longs cils ajoutant une nouvelle touche à ta féminité. Sur ton oreille, je remarquai un grand nombre de piercings et de boucles, du lobe jusqu'à la courbure, comme si tous les bijoux de la terre se bousculaient pour avoir une place sur toi. Ton écharpe était enroulée autour de ton cou, serrée, et ton veston noir jurait avec la blancheur diaphane de ta peau. Ton regard n'était pas tourné vers moi; ton regard était destiné au ciel. Et pourtant, je me surpris à espérer qu'il croise le mien. Je me surpris à vouloir entendre quelles mélodies enchanteresses pouvait porter ta voix. Je me surpris à me demander pour quelle raison tu observais les étoiles froides et distantes, avec un air si serein et détaché, comme perdue dans un monde accessible uniquement par toi. Je me surpris à vouloir en trouver l'entrée pour t'y rejoindre, et tenir ta main sur la berge, sous les étoiles, prêt des flots sombres du fleuve, bercée par les lointains bruits de la ville.

Nous étions proches, mais si éloignées. Et pourtant, mes pleurs s'étaient asséchés, ma tristesse envolée, ma haine disparue. Tu me les avais pris et les avaient dispersés aux quatre vents sans me demander mon avis ni même m'adresser la parole.

Je ne pu détacher mes yeux de toi, ce soir là.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro