Deux semaines plus tard

Ça fait maintenant bientôt dix-sept jours qu'Amélia est dans le coma, et je suis allé la voir tous les jours en ayant l'espoir qu'elle sorte enfin de son long sommeil. Il n'y a pas un seul jour qui est passé sans que j'aille la voir, sans que je pense à elle, sans que je l'aime de plus en plus...

Je me suis beaucoup rapproché d'Ethan ces derniers temps, mon pt'it cœur est un fort intérêt commun que nous avons, alors ça nous donnait beaucoup de sujets de conversation. Nous sommes allés boire des verres en soirée, il est venu dormir chez-moi et on a fait plusieurs sorties ensemble, le meilleur ami de ma copine est devenu le mien.

Je suis également devenu proche d'Estelle, ma boulangère préférée. Tous les matins, je suis allé lui rendre visite et lui acheter un petit-déjeuner, elle a réussi à faire de moi son client le plus fidèle ! On a beaucoup parlé, notamment de son mari et de la maladie qu'il a dû combattre. Il a eu un cancer du pancréas, le plus pourri de tous d'après elle, et grâce à sa force, il s'en est sorti. Il l'a fait pour ses deux enfants et pour sa femme, ils sont encore jeunes et Estelle ne se voyait pas continuer sa vie sans son mari, Théo, son grand amour. Cette histoire m'a particulièrement touché, elle a réussi à me prouver qu'il ne faut jamais perdre espoir, même quand quelqu'un est soi-disant condamné, rien est perdu. C'est grâce à elle que mon moral tient depuis deux semaines, elle m'offre de l'espoir, de l'affection, mais surtout, de la compagnie, ne pas se sentir seul est la chose la plus importante dans cette situation.

Il est dix heures et demi, et, après avoir acheté un croissant et un pain au chocolat, je me dirige, comme à mon habitude, à l'hôpital. Trouver la chambre 204 est devenu un automatisme, mes jambes connaissent le chemin et se mettent en marche avant mon cerveau.

Je rentre dans cette petite pièce et trouve les parents de mon pt'it cœur de chaque côté du lit, en train de lui parler.

- Bonjour, désolé de vous avoir interrompu. dis-je, l'air désolé. Je repasserai dès que vous aurez fini de lui parler !

- Non Alex, tu peux rester ! me rassure Emmanuelle. Après tout, tu fais partie de la famille.

- Merci. lui dis-je en souriant, avant de m'asseoir à coté de Gabriel.

J'ai l'impression d'avoir lancé un blanc, je suis présent depuis dix minutes et personne n'a encore prononcé un mot, on se contente de regarder Amélia avec des yeux doux jusqu'à ce que ses parents décident de me laisser seul et d'attendre devant la chambre, ce que j'accepte volontiers.

- Ça y est pt'it cœur, nous sommes enfin que tous les deux. commençais-je en lui prenant la main. Alors, comment tu vas en cette douce matinée de novembre ? Les infirmières sont toujours aussi adorables je suppose... C'est ton dix-septième jour de coma aujourd'hui, ça me paraît être le bon moment pour te réveiller, tu ne trouves pas ? Qu'est-ce que j'aimerais te sentir serrer ma main, te voir ouvrir les yeux et t'entendre parler, ça me ferait un bien fou, tu n'imagines même pas... J'ai vu Estelle ce matin, et elle m'a encore dit de garder espoir et qu'elle était sûre que tu allais bientôt te réveiller, je sais qu'elle a raison. Je ne sais pas pourquoi, mais je la sens bien cette journée, pas toi ? C'est comme si je sentais que tu étais plus proche de moi que les autres jours, j'espère ne pas me tromper... dis-je, l'air triste. Eh, au fait, je me suis beaucoup rapproché d'Ethan ces derniers temps, je l'aime bien, il est super cool en fait. J'avais beaucoup d'aprioris à son égard, je pensais que c'était juste un de ces gros séducteurs lourds qui n'ont pas grand chose dans la tête, mais je me suis trompé, c'est quelqu'un de bien, et il a beaucoup de qualités que l'on ne soupçonne pas, tu as de la chance de l'avoir à tes côtés. Il vient tous les jours, comme moi. Les filles aussi d'ailleurs viennent quasiment quotidiennement, mais leurs études de médecine leur prennent beaucoup de temps, alors elles peuvent venir moins souvent que moi. Je n'ai toujours pas repris les cours... avouais-je. J'aurais eu du mal à me concentrer, je pense que je vais refaire mon année, ce n'est pas bien grave après tout, ça arrive à tout le monde de redoubler une année ! Je préfère être avec toi qu'assis sur une chaise à écouter un cours de science de l'ingénieur hyper redondant ! dis-je en rigolant. Bon pt'it cœur, je vais y aller, tes parents veulent peut-être revenir te voir, je t'aime tellement... Reviens nous vite... finis-je avant de me lever.

- Bébé... dit une petite voix, que je n'ai pas entendu depuis bien trop longtemps. C'est toi ?

- Pt'it cœur ? dis-je, sous le choc, les larmes aux yeux. T'es réveillée... t'es réveillée... T'ES RÉVEILLÉE PUTAIN ! cris-je avant de sortir de la chambre comme une furie. ELLE EST RÉVEILLÉE ! MON PT'IT CŒUR EST RÉVEILLÉ !!! finis-je avant de renter de nouveau dans la chambre et de me jeter sur ma copine. Tu m'as tellement manqué mon cœur... Je n'y crois pas, j'attends ce jour depuis dix-sept jours, tu ne te rends pas compte comme c'est long... Putain, t'es réveillée... C'est dingue... T'es réveillée, Estelle avait donc raison... T'es réveillée...

- Oui... dit-elle en essayant d'articuler le plus clairement possible. Je suis réveillée... Je... Je me sens bizarre Alex...

- UNE INFIRMIÈRE, IL NOUS FAUT UNE INFIRMIÈRE ! cris-je, assez fort pour que l'équipe médicale m'entende. Ça va aller pt'it cœur, tout va bien aller.

Je lui sers fort les deux mains en attendant qu'une quelconque personne diplômée fasse son apparition dans la chambre. Je suis tellement abasourdi par le réveil soudain d'Amélia que j'ai du mal à réaliser qu'elle est de retour parmi nous.

- Mademoiselle Snow ! dit une infirmière qui vient de faire son apparition. Comment vous sentez vous ? Vous avez mal quelque part ?

- Je... J'ai... J'ai un peu de mal à... à respirer... tente d'articuler Amélia avec un peu de mal.

- C'est normal, c'est une des conséquences du coma. explique-t-elle avant de se tourner vers moi. Monsieur, je vais devoir vous demander de sortir de cette chambre, votre petite-amie va être prise en charge par l'équipe médicale, elle a besoin de repos.

- Pas de soucis, je vais aller voir ses parents. dis-je, encore ému par tout ce qu'il vient de se passer. Bon courage pt'it cœur, on se voit bientôt.

Elle me répond d'un faible sourire tandis que je me dirige immédiatement vers la salle d'attente, dans l'espoir d'y trouver Emmanuelle et Gabriel. Comme je l'imaginais, ils sont tous les deux assis sur les chaises inconfortables de l'hôpital, à attendre désespérément des nouvelles positives concernant leur fille.

- Elle est réveillée ! leur dis-je d'un air enthousiaste. J'étais avec elle et... et elle m'a appelé quand j'étais sur le point de quitter la pièce... Elle est revenue parmi nous...

- Mon petit bébé s'est réveillé ?! dit Emmanuelle, les larmes aux yeux. Je veux aller la voir !

- Une infirmière est passée, elle m'a dit que ce n'était pas possible de rester avec elle pour le moment... leur avouais-je. Un médecin va passer la voir pour vérifier que tout aille bien !

- Il t'as dis quand est-ce que l'on pourrait aller la voir ?! me questionne Gabriel. C'est inadmissible qu'un médecin ne soit pas venu nous prévenir de son réveil, ce n'était pas à toi de le faire !

- C'était assez inattendu, tout le monde a été pris de court, alors je pense que le personnel va vite vous mettre au courant !

- Je l'espère ! me répond-t-il. Comment elle va ?

- Elle m'a l'air assez dépaysée et elle avait un peu de mal à respirer... expliquais-je. Mais je vous rassure, l'infirmière a dit que ce n'était pas inquiétant et que ce n'était que le contre coup du coma.

- Je vais aller voir le médecin qui s'occupe d'elle ! affirme Emmanuelle, l'air furieuse. Mon mari a raison, c'est inadmissible que nous n'ayons pas été prévenus !

Je ne sais pas quoi lui répondre, alors je la laisse se diriger vers l'accueil pour demander des nouvelles de sa fille. Elle revient en nous annonçant que le personnel médical avait effectivement prévu de venir les voir pour les informer du réveil d'Amélia, mais que le service était surchargé et qu'ils avaient, par conséquent, oublié de venir les voir. Emmanuelle ne leur en a pas tenu rigueur, le retour de sa fille parmi nous est plus important qu'un peu de monde dans un service d'hôpital.

La secrétaire à qui la maman de mon pt'it cœur a parlé a dit que l'on ne pourrait pas aller la voir avant minimum seize heures, alors je vais en profiter pour aller annoncer la bonne nouvelle à Ethan, aux filles et bien évidemment à Estelle. Je salue Emmanuelle et Gabriel en leur disant que je serai à l'heure pour aller voir Amélia et m'éclipse de cette salle d'attente.

Je décide de commencer par passer un coup de fil à Ethan, il a besoin d'être rassuré ! Je compose son numéro et attends d'entendre sa voix.

- Salut mec ! commence-t-il. Comment tu vas ?

- Je ne me suis jamais senti aussi bien ! affirmais-je avant de laisser quelques secondes de blanc. J'ai une bonne nouvelle Ethan.

- Vas-y, je t'écoute. me répond-t-il.

- Amélia, elle s'est réveillée toute à l'heure.

- MA PRINCESSE EST DE RETOUR ?! crit-il en extériorisant toute sa joie. Putain, enfin...

- Oui, elle est enfin de retour parmi nous mec... dis-je, plus calmement que lui. On pourra aller la voir vers seize heures, pas avant, elle a besoin de repos.

- On y va ensemble ? me demande-t-il. On se retrouve vers quinze heures trente devant chez moi ?

- Ça me va ! répondis-je. Tu crois que tu peux appeler les filles pour leur annoncer la bonne nouvelle ? Je vais aller voir Estelle.

- Tu vas encore voir ta boulangère ? me dit-il en étouffant un rire. Pas de soucis, je vais les prévenir.

- Oui, je vais encore la voir ! Elle est tellement gentille... On a parlé d'Amélia ce matin, et elle m'a dit qu'elle était sûre qu'elle allait bientôt se réveiller. avouais-je. Je dois la mettre au courant ! Merci de prévenir les filles !

- Elle est voyante ta pote c'est pas possible ! dit-il, étonné. Bon, je vais les appeler, à toute à l'heure mec.

- Salut ! répondis-je avant de raccrocher.

Je suis sûr que cette nouvelle a fait un bien fou à Ethan, il attend cette annonce depuis tellement longtemps. J'ai senti, rien qu'à sa voix, un soulagement immense, je pense que les filles réagiront de la même façon.

En attendant, moi je vais aller voir Estelle, j'ai besoin de lui parler. Je prends la direction de la boulangerie, et une fois arrivé, je l'aperçois au comptoir en train d'encaisser une cliente. Dès qu'elle me remarque, elle demande à sa collègue de la remplacer et se dirige vers moi.

- Bah alors, qu'est-ce que tu fais là ? me demande-t-elle, surprise. Ça m'étonnerait que tu viennes acheter des viennoiseries à cette heure-ci !

- Amélia est sortie du coma. dis-je, machinalement. Elle s'est réveillée Estelle, tu te rends compte ? T'avais raison...

- Oh Alex, je suis tellement contente pour toi ! me répond-t-elle avec enthousiasme en me prenant dans ses bras. C'est génial ! Comment elle va ?

- Du peu que je lui ai parlé, elle m'a dit qu'elle avait un peu de mal à respirer, mais d'après l'infirmière, ce n'est rien de grave.

- Tant mieux Alex, je suis vraiment contente. me dit-elle à nouveau. Je peux me permettre de te poser une question ?

- Bien sûr, je t'écoute !

- Qu'est-ce que tu fais là ? me demande-t-elle. Vas la rejoindre !

- Elle ne sort qu'à...

- Pas d'excuses ! rochonne-t-elle. Qu'elle sorte maintenant ou dans deux heures, tu vas à l'hôpital !

- Oui maman, j'y vais ! répondis-je en me moquant légèrement d'elle. C'est comme si j'étais déjà parti !

- Ne te moques pas comme ça de moi ! continue-t-elle de ronchonner. Allez, zou, hors de ma vue !

Je lui claque une bise rapidement avant de sortir aussitôt de cet endroit. C'est dingue comme elle peut avoir un instinct maternel avec moi, je trouve ça mignon, elle me porte plus d'attention que ma propre mère, qui ne sait même pas que ma petite-amie était dans le coma. Il faut dire que je ne l'ai pas mise au courant non plus, alors c'est en partie de ma faute si elle n'a pas été à mes côtés pendant cette épreuve, il faut que je pense à l'appeler un de ces jours...

Après quelques longues minutes de marche, j'atteins enfin l'hôpital, je me renseigne auprès de l'accueil pour savoir où en est l'état de ma copine, et je n'obtiens aucune réponse positive. Elle doit encore se reposer et son état ne s'améliore pas, elle a encore de la difficulté à respirer, alors ils ont dû la mettre sous oxygène. Ma joie aura été de courte durée et vite remplacée par de la peur. Oui, j'ai peur. Amélia a passé l'étape du réveil, mais ce qui arrive est peut-être pire...

———————————————
Hello 💜
Waouh, j'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'ai pas posté, vous m'avez manqué 😂
C'était la rentrée aujourd'hui 🙈🙊 j'espère que ça s'est bien passé pour vous, d'ailleurs, vous rentrez en quelle classe ? Pour ma part, c'était ma rentrée en terminale S, le stress se fait déjà un peu ressentir 😂
Bon, passons aux choses sérieuses 😏 Notre petite Amélia se serait-elle réveillée ? J'espère que ça vous fait plaisir, moi j'attendais que ça ! Mais qui dit réveillée ne dit pas forcément en bonne santé 🤷🏼‍♀️
Bref, vous verrez tout ça par la suite, j'espère que vous avez hâte de la connaître 🍀
Je tiens d'ailleurs à m'excuser d'avance si je ne poste plus aussi régulièrement qu'avant, j'attaque une année assez compliquée, alors je n'aurai peut-être plus autant de temps pour écrire 😓 Mais je vous rassure, cette histoire aura quand même un fin ! 😉
J'espère que vous avez hâte de lire la suite 🧡
N'hésitez pas à me donner votre avis et à voter ça fait toujours plaisir 🥰
Au plaisir d'échanger avec vous 🌈
Célia 💜