Hier, je pense que c'était vraiment la meilleure soirée de toute ma vie. Un dîner avec le plus bel homme du monde, quelques tours de manèges et une déclaration tellement mignonne que mon souffle en a été coupé...

Comme depuis plusieurs jours, je me suis endormie aux côtés d'Alex et mon réveil se fait de la même façon, la première chose que je vois, c'est lui...

Malgré le petit nuage sur lequel je me trouve depuis quelques jours, il ne faut pas que j'oublie que je me trouve loin de la fac, et que si je veux avoir mes chances d'arriver à l'heure, on devrait peut-être sortir du lit !

- Bébé, il est 6h30, si je veux être à l'heure faut qu'on parte dans une demi-heure...

- Salut mon pt'it cœur... Ouais je sais, je vais aller me préparer pour t'emmener...

- Merci, je t'aime...

Il me sourit, se lève et s'enferme dans la salle de bain pour se préparer et je fais de même. Ayant fini de m'habiller avant lui, ce qui est étonnant, je décide de répondre à sa demande d'hier et de laisser mes marques dans son appartement, quoi de mieux que de lui laisser un petit mot doux sur son coussin ? Je prends un stylo et un post-it qui traine sur son bureau et laisse parler mon imagination et mon cœur...

《 Salut bébé... Comme tu me l'as demandée, je laisse mes marques, et il me semble qu'une petite déclaration posée sur ton oreiller fera largement le boulot... J'ai passé la meilleure soirée de ma vie hier, si tu savais comme je t'aime... Merci du fond du cœur pour les manèges, le restaurant et la nuit, tu m'as fais rêver le temps d'un instant... À toutes nos futures escapades, nos futurs moments de rire et de joie... Je sais que je te l'ai déjà trop dit, mais j'te le dis quand même, je t'aime... PS : j'espère que t'as la référence musicale;)
À demain mon beau brun aux yeux verts 》

Je remets le bouchon sur le stylo et viens déposer mon petit bout de papier sur son coussin, j'espère qu'il ne le verra pas avant que je parte, sinon c'est pas drôle ! J'entends la porte de la salle de bain s'ouvrir et je m'empresse de m'éloigner du bord du lit pour qu'il ne se doute de rien.

- C'est bon, je suis prêt ! me dit-il.

- Nickel, je mets mes chaussures et on y va !

On sort de chez lui avant de venir s'installer dans sa voiture. Sur le chemin, on parle un peu de tout et de rien, c'est les discussions que je préfère, exactement comme celles que j'ai avec Mia et Lydia, ça fait longtemps que je ne les ai pas vues d'ailleurs, elles me manquent...

Je n'ai même pas le temps de réaliser qu'on est partis de Paris que l'on est déjà devant la fac ! C'est fou comme le temps passe vite en compagnie des gens que l'on aime...

- Bon pt'it cœur, on se dit à demain ? À moins que tu veuilles me voir cet après-midi ! me dit Alex.

- Non, on se verra demain, je vois les filles toute à l'heure !

- Ça marche, ça va te faire du bien ! me dit-il. Bon allez, files tu vas être en retard.

J'hoche la tête, l'embrasse et sors de la voiture avant de me diriger vers ce traditionnel amphi qui m'angoisse depuis trois jours... Je me dirige vers ma place habituelle, je changerai d'emplacement une prochaine fois, et viens m'installer à côté de Nina qui ne se donne même pas la peine de me dire bonjour. Le cours n'a pas commencé, alors je vais en profiter pour lui demander ce qu'il lui arrive.

- Nina, c'est quoi ton problème en fait ? Je t'avoue que je ne comprends pas là... Quand on est allées au café toutes les deux on avait l'impression qu'on allait devenir les meilleures amies du monde et depuis que t'es allée au tableau à ma place, silence radio, tu ne me salue même plus quand j'arrive !

Elle tourne la tête vers moi d'un air arrogant et détournes le regard aussitôt sans même m'avoir accordée une réponse. J'espère qu'elle blague là, comment on peut être aussi prétentieuse ?!

- Ça te tuerais de me répondre quand je te parle ?!

- Je ne vois pas où est le mal, je n'ai juste pas envie de te parler, c'est tout. me répond-t-elle.

Ok, très bien. Elle n'a pas envie de m'adresser la parole, ça tombe bien moi non plus. C'est dingue d'être comme ça, je ne savais même pas que ça pouvait potentiellement exister un caractère aussi pourri !

- Bonjour à tous, nous allons commencer ce cours comme celui d'hier en demandant à quelqu'un de venir nous expliquer la leçon que nous avons faite au dernier cours ! J'aimerais entendre la demoiselle qui n'a pas voulu venir hier. nous dit le professeur.

Et merde. De toute façon je n'ai plus le choix là, personne n'est là pour me sauver ! Je prends sur moi et essaies de gérer mon stress comme je peux en descendant les marches qui m'amènent devant tous ces regards fixés sur moi.

- On vous écoute.

- Alors... La... La division cellulaire... et... plus particulièrement la méïose... est... la division... des cellules... des cellules sexuelles...

- Ok, on va demander à quelqu'un d'autre. Je pourrai vous voir à la fin du cours mademoiselle ? me dit-il.

- Euh... Oui... Bien sûr...

Je remonte jusqu'à ma place morte de honte et rouge comme une tomate... C'était clairement la pire prestation de ma vie. Comment j'ai pu être aussi nulle ?! Surtout que j'ai tout revu avec Alex hier et que je connaissais mon cours à la perfection... Maintenant je suis juste passée pour une débile et Nina me l'a bien fait remarquer. Quand je me suis assise, elle a étouffé un rire avant de me dire gentillement que j'étais pathétique. Il faut vraiment que je change de place dès demain, je ne peux pas rester comme ça. J'ai besoin que l'on soit respectueux envers moi et un minimum solidaire, tout le contraire de cette Nina.

Le prof a interrogé un autre élève, un grand blond aux yeux foncés qui ne montre aucune once de stress, je l'envie tellement. Et c'est peut-être ton jour de chance, il y a une place libre à côté de lui ! Tu sais où tu vas t'installer demain ! Après l'intervention de ce jeune homme au prénom inconnu, le cours a repris normalement et mon poignet n'a pas eu une seconde de repos tellement nous avons noté de définitions, fait des schémas et écrit une leçon avec des mots bien trop compliqués à mon goût ! Bienvenue dans la joie des études supérieures...

◇◇◇◇◇

Après deux heures vraiment trop longues, cette torture touche enfin à sa fin. Une fois que tout le monde est parti, je descends le marches et me rapproche du prof qui m'a fait part de son envie de me parler toute à l'heure.

- Merci d'être restée mademoiselle... commence-t-il.

- Snow. Mademoiselle Snow.

- C'est retenu ! J'ai vu que vous aviez quelques difficultés avec l'oral, vous savez qu'il va falloir vous y habituer... me dit-il.

- Oui, je n'aime pas trop ça... À vrai dire, ça m'angoisse...

- Si je vous dis que ça se voit vous me croyez ? me dit-il avec un grand sourire. Non, plus sérieusement, essayez de travailler votre gestion du stress et votre prestance orale, c'est important !

- Je vais tenir compte de vos conseils monsieur, merci. Je vais m'entraîner et je repasserai au début du cours pour expliquer la leçon.

- Très bien, je le note "interroger Mlle Snow" ! Bonne journée mademoiselle, à demain ! me dit-il pour clore notre échange.

- À demain monsieur.

Je quitte cet endroit et m'empresse d'aller m'acheter à grignoter un petit quelque chose. Je me prends un sandwich et en dessert trois petits cannelés, on ne change pas une équipe qui gagne ! Mon rendez vous est à Paris, alors je vais devoir prendre un bus car il est hors de question qu'Ethan ou Alex me dépose. Je décide donc de manger dans les transports en commun, et monte à bord du bus "Paris-Champs Élysées", c'est parti pour une heure de route !

◇◇◇◇◇

Le trajet a été horriblement long et désagréable ! J'ai horreur du bus, je trouve que les chauffeurs conduisent vite et mal, j'ai cru que j'allais mourir au moins une dizaine de fois ! Ne parlons pas des personnes qui montent à bord, qu'est ce que les gens sont mal polis ! Ils te poussent sans la moindre excuse, te regardent de bas en haut en te jugeant, bref une véritable horreur ! Heureusement pour moi, je suis arrivée à destination et je n'ai plus qu'à me diriger vers le cabinet de mon cardiologue, qui est à deux pas des Champs Élysées !

Je commence à être stressée... Et si il me trouvait quelque chose de grave ? Non Am', tu n'as rien ok ?! Tu est en parfaite santé, un point c'est tout !

Je rentre dans son cabinet, m'annonce à sa secrétaire et m'installe dans la salle d'attente et quelques minutes plus tard, le cardiologue pointe le bout de son nez.

- Amélia, bonjour, je te laisse me suivre ! me dit mon médecin.

- Bonjour docteur.

Je le suis jusqu'à son bureau et m'asseois en face de lui.

- Alors, tu peux me rappeler ce qui t'amène ? Parce qu'il me semble que l'on s'est déjà vus ce mois-ci non ? me demande-t-il.

- Oui oui, je suis déjà venue mais j'ai pensé qu'il était prudent de revenir car je sens comme un point de côté à la poitrine et ça me fait vraiment mal...

- Ah oui, c'est vrai, tu me l'as dis hier. Je te laisse enlever ton tee-shirt je vais t'examiner. me dit-il.

J'enlève mon haut et viens m'allonger sur le lit qui se trouve dans la pièce. Il sort son machin pour écouter le cœur et le met sur ma poitrine. Il fait une tête bizarre et je n'aime pas ça du tout...

- Docteur, qu'est ce que vous entendez ?!

- Amélia... je... viens t'asseoir on va discuter. me répond-t-il, hésitant. Ce que j'entends n'envisage rien de bon, ton cœur bat à un rythme très faible et il ne fait que ralentir. Si mon analyse est bonne, dans trois semaines il s'est complètement arrêté... Je suis désolée Amélia...

Mes larmes coulent sans que je puisse les retenir. Comment après tant d'années de combat, je peux me retrouver dans une telle situation...

- Amélia... Il n'y a rien à faire à part retenter une greffe... Le seul problème, c'est que tu n'es pas prioritaire... Tu es déjà greffée et relativement âgée... Je... Il te reste 3 semaines avant de tomber dans le coma, et une semaine à tout casser quand tu y seras... Il faut qu'on fasse une demande de greffe maintenant, si on la fait quand tu seras dans le coma, tu auras beaucoup moins de chances... continue-t-il.

- Non ! Je ne veux pas me faire regreffer ! J'en ai marre de tout ça, j'ai jamais pu avoir une vie normale ! "Amélia, tu ne peux pas faire de sport, tu dois aller voir ton cardiologue une fois pas mois..." stop ! Ok ?! J'en peux plus, je suis à bout...

- Tu t'es toujours battue, tu as encore une chance de vivre, prends la... me dit-il en essayant de me convaincre.

- Non. Ma décision est prise, je vais vivre les trois meilleures semaines de ma vie et après je m'en irai, ma vie était sûrement destinée à se passer comme ça...

- Aucun chemin n'est tout tracé Amélia, écoutes moi je t'en supplie, fais cette demande de greffe avec moi... renchérit-t-il.

- Ok, et même si on faisait cette demande, combien de chances j'ai de survivre ? Une ou deux ? Je vais pas me laisser charcuter le corps pour une si faible probabilité, désolée.

- Y'a pas beaucoup de chances c'est vrai, mais y'en a quand même ! me dit-il.

- Mais pas assez ! Respectez ma décision, s'il vous plaît. Et aussi, une dernière chose, il n'y a que vous et moi qui sommes au courant de ça, personne d'autre ne doit l'être. 

- Tu ne vas  pas en parler à tes proches ?! C'est du délire, ils ont le droit de savoir ! me dit-il en haussant le ton.

- Si ils sont au courant, ils vont m'obliger à demander une greffe et ils vont me regarder avec pitié et j'ai horreur de ça. Je veux passer trois semaines normales, comme si tout allait bien.

- Mais tu te rends compte le nombre de personnes que tu vas détruire ? Du jour au lendemain ils vont te voir dans le coma sans aucune explications ! me dit-il.

- J'ai trois amis, un copain, des parents et une sœur. Jusqu'à preuve du contraire, à part eux, personne ne tient à moi, et ils me connaissent, alors quand mon heure sera venue, ils comprendront mon silence. Vous n'avez pas à me convaincre de leur en parler, de toute façon vous êtes tenu au secret médical, alors vous n'avez pas le droit d'en parler...

- C'est vrai, je ne peux rien faire, mais Amélia, réfléchis encore un peu s'il te plaît, on a deux jours pour faire la demande de greffe, après ce sera trop tard... Penses-y... me dit-il.

- J'ai pas besoin d'y réfléchir, ma décision est prise.

- Ok, c'est toi qui vois, je ne peux rien faire de plus... Je te prescris quelques médicaments qui vont soulager les points de côté que tu auras pendant tes dernières semaines... me dit-il.

- Merci... Et, docteur ? Merci pour tout, depuis que je suis petite vous prenez soin de moi et vous êtes un médecin exceptionnel...

Il me sourit, se lève et viens me prendre dans ses bras.

- Tu vas manquer à beaucoup de personnes Amélia, tu es quelqu'un d'incroyable... Une sacrée nana qui en fait qu'à sa tête ! me dit-il en essuyant quelques larmes qui coulent sur ses joues. Tu vois, tu as oublié de me compter dans les gens à qui tu vas manquer !

Je rigole et le prend à mon tour dans mes bras. C'est comme s'il était de la famille, ça fait dix ans que je le vois tous les mois, alors ça créer des liens...

- Bon allez, on va arrêter de s'apitoyer sur mon sort, ok docteur ? Je vais y aller... Merci pour tout, et vous viendrez me rendre visite à l'hôpital hein ?

- Bien sûr que je serai là... Allez files ! me dit-il en se forçant de sourire.

Je sors de son cabinet et marche dans les rues de Paris comme une morte vivante... Faut croire que le destin m'a amenée à cet endroit précis, celui où il n'y a plus rien à faire pour moi et où la mort est mon seul échappatoire...

Il faut que je vive les meilleures semaines de ma vie, je ne vais plus aller à la fac et je vais essayer de réaliser tous les rêves que j'ai en tête... Ce qui va être compliqué, c'est de trouver un bon alibi à mes proches pour justifier le fait que je n'aille plus en cours car il est hors de question que je les mette au courant. 

J'entends mon téléphone vibrer et en le regardant, je souris en voyant qu'il s'agit d'Alex.

De Bébé ♡
Eh mon pt'it cœur, c'est tellement mignon ce que t'as laissée sur mon coussin, t'écoutes du Patrick Bruel toi ? XD J'te l'dis quand même, je t'aime... ♡ J'ai hâte de te voir...

Je souris comme une débile et l'heure de faire exactement ce que je veux a sonné, je vais aller voir Alex, j'ai envie d'être avec lui.

◇◇◇◇◇

Une fois arrivée devant chez lui, je rentre le code, prends l'ascenseur et frappe à sa porte.

- Pt'it cœur, mais qu'est-ce que tu fais là ? me demande-t-il, étonné.

Si tu savais Alex, je suis une bombe à retardement et le compte à rebours a commencé, tu vas tellement souffrir mais je t'aime tellement...

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Hello 🥰
Comment allez vous ?
Mon petit doigt me dit que pour beaucoup d'entre vous, c'est votre dernier jour d'épreuves ! Bravo vous avez tenu le coup 💪🏻👏🏻
Je sens aussi que certains d'entre vous vont me détester pour ce chapitre où l'on apprend qu'il ne reste plus beaucoup de temps à vivre à notre petite Amélia 😭 Je vous rassure, je suis aussi triste que vous 😔
Mais que voulez-vous, sa vie est une tempête, alors le beau temps ne reste jamais bien longtemps malheureusement 😥 En tout cas, j'espère que vous avec quand même hâte de lire la suite 🤷🏼‍♀️😋
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Au plaisir d'échanger avec vous 🌈
Célia 💜