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Chapitre 9 : La Reine


À Longyearbyen, il y avait une ancienne église datant du temps où l'archipel du Svalbard était encore un désert isolé et peu habité. Simple, minimaliste, elle surprenait les étrangers par la sobriété de son architecture et de sa taille, comme si les vents glacés de l'Arctique l'avaient rendue plus humble que ses cousines du sud de l'Europe.

Elle était constituée de deux blocs. D'un côté, il y avait la chapelle, qui ressemblait en tout point à une maison en bois, avec son toit imposant, ses fenêtres claires à petits carreaux et sa courte façade rouge brique. De l'autre côté, un bâtiment blanc accolé s'étendait en longueur et renfermait des espaces de vie dont le plus notable était un salon qui permettait aux habitants de se retrouver dans la paix et le calme d'un café fumant.

Dominika Erickson faisait partie des premières vagues de migration vers le Nord après la mort de son mari. À cette époque, la ville était encore à taille réduite et la jeune veuve aimait emmener ses enfants à la Svalbard kirke chaque dimanche. La petite communauté qui fréquentait la vieille église avait constitué pendant un temps une véritable famille. Beaucoup avaient perdu quelqu'un à la guerre et une peine commune les rapprochait naturellement.

Alphonse était très jeune lorsque les autorités décidèrent de raser l'église pour y construire des bâtiments nécessaires à l'accueil de l'afflux toujours plus grand de norvégiens fuyant le Sud, mais bizarrement, il s'en rappelait très bien. Une lumière douce filtrait à travers les carreaux colorés lorsque le soleil commençait sa longue veille estivale. La femme du pasteur jouait du piano près de la sacristie. Des vieux lisaient dans le salon, tandis que des gâteaux attendaient sous du papier aluminium que l'office se termine. Quand la nuit revenait en hiver, on allumait la cheminée et l'on se retrouvait autour du feu pour chanter. On ne s'occupait pas des croyances des uns ou des autres, car dans ces courts moments de chaleur, tous avaient foi.

C'est donc avec stupéfaction qu'Alphonse reconnut la porte d'entrée de la vieille église lorsque la Grosse Mimi les jeta sans ménagement sur le sol caillouteux. Toujours désorienté par la capture éclair de l'araignée, il constata qu'ils avaient atterri dans un grand couloir — semblable à celui du quartier carcéral —, lui aussi éclairé par des néons bleutés et menant à l'encadrement ecclésiastique au-dessus duquel était inscrit : « Svalbard Kirke ». Le reste de l'édifice était caché, comme si on avait encastré tout le bâtiment dans la roche de la Montagne.

Zyvar était encore à terre et se massait le crâne après sa mauvaise chute, mais l'enfant semblait sain et sauf. Il se rapprocha d'Alphonse et lui prit la main sans rien dire, contemplant les carreaux noirs.

— Avancez, grogna la Grosse Mimi.

N'ayant pas vraiment le choix, ils s'exécutèrent. Alphonse tourna la poignée et entra, l'enfant toujours près de lui. Zyvar les suivit en restant sur ses gardes, dégoûté par la présence de l'araignée dans son dos, mais redoutant ce qui l'attendait à l'intérieur de l'église. L'occasion de réaliser ses plans d'assassinat arrivait peut-être plus vite que prévu, on verrait si le maigrichon ferait preuve de la même fougue face à la Reine que dans le cachot.

La chapelle était à l'étage et ils venaient de pénétrer dans les vestiaires. Il était de coutume d'ôter ses chaussures et de les remplacer par des chaussons mis à la disposition des visiteurs. Horrifié, Alphonse vit que les petits casiers étaient presque tous occupés, signe que du monde les attendait. Pourtant, aucun bruit ne parvenait jusqu'à eux. Un silence de mort régnait sur les lieux.

L'araignée leur fit enlever leurs chaussures trouées et Alphonse aida l'enfant à trouver des chaussons à sa taille.

— À présent, montez, ordonna la Grosse Mimi.

La cage d'escalier était trop étroite pour elle, mais son regard menaçant leur indiqua qu'elle ne tolèrerait aucune désobéissance. Avec gravité, ils grimpèrent les marches qui s'élevaient vers l'inconnu.

Le salon était là, plongé dans une pénombre inquiétante et l'on voyait dans son prolongement la chapelle éclairée par un lustre électrique et plusieurs chandeliers. La nef était remplie de personnes qui leur tournaient le dos, assises sur des chaises en bois face à la petite sacristie.

Dans les souvenirs d'Alphonse, un retable s'étendait sur le mur derrière l'autel, représentant la vie et la mort du Christ, cependant une peinture bien plus macabre avait pris sa place, un tableau de Zdzisław Beksiński : « Crawling Death ».

Paralysé par la peur, il n'osait plus bouger, mais la chaleur de la main de l'enfant le rassura quelque peu. Zyvar aussi semblait secoué, et Alphonse crut un moment qu'il allait s'enfuir en courant, mais par où pouvaient-ils s'échapper ? Les carreaux des fenêtres étaient obscurcis par la roche qui les entourait de toute part, comme si l'église avait été ensevelie sous le massif montagneux. La Grosse Mimi gardait le bas de l'escalier et derrière eux ne se trouvait qu'une petite réception aux portes condamnées.

Ils firent quelques pas hésitants dans le salon. Les fauteuils rembourrés formaient une haie lugubre dans la longue pièce sans éclairage. Instinctivement, Alphonse regarda à sa gauche. Autrefois, un ours empaillé accueillait les nouveaux venus et le terrifiait. Mais seul un espace vide et sombre demeurait à cet endroit.

À leur droite, au-dessus de la cheminée, deux pioches et une masse étaient exposées, outils miniers datant de l'époque où Longyearbyen n'attirait que par la richesse de son sol. Zyvar les observa et il eut l'air de retrouver du courage.

D'un geste vif, il monta sur une chaise en bois et décrocha les deux pioches de leurs crochets. Il en jeta une à Alphonse, qui manqua de se la prendre dans le crâne, et cria :

— Mort à la Reine !

Incapable de comprendre ce que son camarade fabriquait, Alphonse demeura immobile, la main de l'enfant dans la sienne et la pioche dans l'autre. Zyvar hurla à nouveau et s'élança dans l'allée, son arme prête à frapper.

L'assemblée ne savait pas non plus comment réagir. Des visages masqués se retournaient, poussant des exclamations de surprise lorsque le maigrichon se rua dans la nef, portant sa colère à bout de bras.

Pourtant, Alphonse ne voyait toujours pas la Reine.

Zyvar enjamba les petites marches de la sacristie et allait sauter par-dessus l'autel lorsque la peinture sur le retable sembla s'animer : la créature cauchemardesque du tableau lui tomba dessus avec une rapidité impressionnante. Elle l'attrapa de ses longs bras filiformes et l'immobilisa sur l'autel tandis que les pots de fleurs et crucifix qui s'y trouvaient se brisaient sur le plancher. Zyvar se débattit, mais le monstre pesait de tout son poids sur son maigre corps, observant la pioche avec intérêt.

La créature sortit un fouet de son dos velu et le fit claquer au niveau des poignets et chevilles de Zyvar, lui arrachant un cri de douleur. D'étroits liens apparurent tandis que le fouet tournoyait dans les airs et disparaissait dans les poils sombres de la bête. D'un coup de patte, elle fit taire Zyvar qui n'arrêtait pas de brailler.

La pioche au-dessus de la tête, elle se tenait accroupie sur l'autel à la manière d'un singe. Le public se leva et l'applaudit avec entrain.

— Ma Reine ! scanda un homme.

Et d'autres acclamations suivirent.

Lorsque la Reine fut satisfaite, elle jeta la pioche sur le plancher et intima le silence d'un geste de la main. Le public se rassit. Puis, elle désigna Alphonse de ses griffes et ordonna d'une voix rauque :

— Approchez, matricule 01B1202.

Alphonse tremblait devant l'aspect repoussant de la Reine. Il y avait ces membres glabres et maigres que l'on aurait cru séchés au soleil. Il y avait ce corps épais et poilu, presque cylindrique. Et surtout, il y avait cette tête, momifiée par une couche de bandages, ne dévoilant qu'une bouche fine et odieuse.

L'atmosphère était devenue étouffante et, tout en marchant, Alphonse sentait qu'il pouvait défaillir à tout moment. Sur les chandeliers, les cierges brûlaient dans un vacarme assourdissant tandis que le public l'observait avancer dans un silence religieux. C'était une assemblée aux masques fantasques faits de tissus riches et colorés qui laissaient voir des yeux, des nez, des bouches dont certains lui paraissaient familiers sans jamais lui évoquer une personne en particulier. D'autres possédaient des caractéristiques animales effrayantes et portaient des masques plus discrets. Alphonse faillit perdre pied lorsqu'il aperçut un ours blanc assis au premier rang, ressemblant comme deux gouttes d'eau à celui qu'on avait empaillé à l'entrée du salon et qui avait mystérieusement disparu.

La Reine lui fit signe de s'arrêter et l'horreur qu'elle lui inspirait l'obligea à ployer le genou et baisser le regard. Elle n'était pas très grande, mais sa présence pesait lourd dans la petite église. Alphonse gagna un nouveau respect pour Zyvar — qui gisait évanoui derrière l'autel — et qui s'était jeté sur ce monstre sans hésiter. Il déposa la pioche au sol tandis que l'enfant demeurait près de lui, toujours debout.

— Cet enfant-sacré s'est beaucoup attaché à vous, on dirait, constata-t-elle. C'est chose rare, matricule 01B1202.

Puis, tournant la tête vers l'enfant, elle lui tendit les bras et susurra dans un grincement :

— Allons, viens me dire qui tu es, j'ai hâte de faire ta connaissance.

Sans crainte aucune pour la vision d'horreur qui se tenait sur l'autel, l'enfant lâcha la main d'Alphonse et s'approcha de la Reine.

Elle l'attrapa et le fit monter à côté d'elle. L'enfant se redressa, se mit sur la pointe des pieds et murmura quelque chose à l'oreille invisible du monstre. Alphonse crut percevoir la tonalité de Bjørnen sover, mais il faisait très chaud et il n'avait plus confiance en ses sens.

— Délicieux, conclut la Reine lorsque l'enfant eut terminé, on pourra la chanter à Løkkeheim si tu le souhaites ? J'y ai construit cette église à l'identique sur la grande place, et tous les habitants viendront pour te célébrer. C'est quelque chose qui te plairait ?

L'enfant haussa les épaules et s'assit sur l'autel, secouant les pieds tout en fredonnant pour lui-même, comme si rien de ce qui l'entourait n'existait.

— Je suis persuadée que vous n'avez jamais vu un être d'une telle pureté, matricule 01B1202, affirma la Reine. Les Peiskos sont aussi vieux que ce monde et ce sont eux qui ont construit des endroits comme celui-ci. Je ne rate jamais l'occasion d'y venir lors de mes visites à Sorgheim et les sujets que j'y amène sont triés sur le volet. Alors, lorsque j'ai la fortune de pouvoir leur montrer un enfant-sacré, je sais faire preuve de miséricorde envers les prisonniers qui me l'ont apporté.

Elle leva les mains au ciel et des applaudissements trop enthousiastes pour être vrais suivirent dans la chapelle.

— Tout comme cette église possède un pouvoir d'une authenticité palpable, les enfants-sacrés renferment des secrets qu'il est difficile d'appréhender. Jadis, il y en avait partout. Désormais, ils sont d'une rareté extrême et j'admets avoir une part de responsabilité dans cette disparition. Mais lorsque l'on tombe sur des créatures d'une telle innocence, comment ne pas craquer ?

Elle avait dit cette dernière phrase avec un frémissement de plaisir qui donna des sueurs froides à Alphonse.

— Ils ne vivent plus que dans la Montagne à présent, poursuivit-elle, et utilisent les galeries ancestrales qu'ils ont eux-mêmes creusées et dont les plus externes nous ont servi à installer Sorgheim. Aujourd'hui, ils se cachent voyez-vous, pas par peur, mais par désintérêt de ce que nous entreprenons au-dehors.

L'enfant qui semblait s'être lassé des explications de la Reine avait sauté au sol et explorait les lieux avec curiosité, observant la chapelle en faisant tourner d'un côté et de l'autre le drap qui lui couvrait le corps. Le piano à proximité de la sacristie attira son attention.

— Vas-y, l'encouragea la Reine. Un concert privé d'un enfant-sacré, chers sujets !

Et l'assemblée partit d'un rire général qui prit fin d'un mouvement de griffe de la Reine.

L'enfant s'approcha du clavier et appuya sur une touche. Une vibration parcourut l'ensemble de la chapelle, onde invisible qui coupa le souffle de la foule assise dans la nef. La Reine hurla aussitôt :

— Empêchez-le de...

Mais elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase, son doigt resta figé dans les airs en même temps que l'intégralité des personnes présentes dans la chapelle. Les notes de Bjørnen sover résonnaient dans l'église, soufflant l'obscurité qui s'y était installée. Derrière les carreaux colorés pulsait une lumière douce et apaisante, tandis que la musique s'infiltrait dans chacune des fibres du plancher.

La Reine était toujours sur l'autel, et même si elle semblait prête à leur bondir dessus, elle demeurait immobile comme une statue de pierre.

Alphonse et l'enfant pouvaient encore bouger. Celui-ci s'écarta du piano, cependant les touches continuaient à s'enfoncer toutes seules, jouant en boucle la comptine sur un rythme lent.

L'enfant s'approcha d'Alphonse et mit ses mains tièdes dans les siennes.

— C'est toi qui as fait ça ?

Les sujets de la Reine étaient toujours immobiles et, dans la clarté diffuse qui emplissait l'église, ils avaient l'air étrangement apaisés.

L'enfant se laissa tomber sur le plancher et croisa les jambes en tirant Alphonse vers lui. Encore hébété par le spectacle auquel il participait, celui-ci l'imita et s'assit à son tour, ressentant le contact rassurant des aspérités du bois qui les entourait.

À présent, Alphonse pouvait voir les prunelles qui se cachaient derrière les orifices inégaux du drap : deux petites sphères vertes et pétillantes qui se refermèrent doucement. Alphonse accompagna l'enfant dans sa méditation improvisée. Il ferma les yeux, écouta la musique du piano et respira.

Une sérénité irréelle se diffusa dans tout son corps, désencombrant son esprit et déchargeant le poids qu'il avait sur les épaules. Mais ce moment de paix ne dura qu'un instant, car un craquement du bois lui fit ouvrir brusquement les yeux.

Sur l'autel, la Reine semblait avoir légèrement changé de position, mais Alphonse n'en était pas vraiment sûr. Était-ce son imagination qui lui jouait des tours ? Pourtant, le doute se déversa comme un seau d'eau glacée dans son crâne et le sortit de sa torpeur, lui rappelant l'imminence du danger qui le guettait. Il n'était pas en sécurité, les ennemis étaient partout dans la chapelle et ils devaient fuir avant que le charme de l'enfant ne se dissipe.

Zyvar était encore inconscient derrière l'autel, alors, avec la plus grande des précautions, Alphonse contourna la silhouette affreuse de la Reine en évitant soigneusement de la regarder. Il secoua son compagnon par l'épaule qui demeurait étendu sur le plancher. Peut-être pourrait-il le porter, après tout il ne pesait pas bien lourd.

L'enfant avait rejoint Alphonse et essayait de le ramener au centre de la chapelle.

— Nous jouerons plus tard, lui dit Alphonse, nous devons partir, sinon, elle risque de nous faire du mal.

L'enfant continua à le tirer par les vêtements.

Alphonse l'ignora et regarda à travers les carreaux colorés qui permettaient à la lumière chaleureuse d'entrer. Au-dehors, on voyait un brouillard clairsemé et les rues bordées d'immeubles de Longyearbyen. Sautant de joie devant cette découverte improbable, il essaya d'ouvrir la fenêtre, mais elle était bloquée. C'est alors que pour la première fois, le piano enchanté joua une mauvaise note.

Alphonse n'y prêta pas attention et saisit la pioche de Zyvar qui gisait au sol dans un coin de la sacristie. L'air de Bjørnen sover commença à dérailler.

Écartant l'enfant qui tentait de le retenir, il mit un coup de pioche dans les carreaux qui explosèrent en morceaux sur le plancher. La brèche ne révéla que la roche de la Montagne qui les entourait de toute part. La fenêtre s'était éteinte et les images de sa ville envolées.

Il répéta l'expérience avec une seconde fenêtre, mais seule la pierre lui répondit. Et le piano jouait à présent d'autres notes, celles-ci, beaucoup plus sinistres.

Trainant Zyvar derrière lui comme un pantin désarticulé, Alphonse repartit en chemin inverse. Avec un peu de chance, la Grosse Mimi aussi était figée et ils pourraient s'enfuir dans les galeries, l'enfant pour les guider. La Reine n'avait-elle pas dit que c'était son espèce qui avait creusé ces tunnels ?

Alors qu'il entrait dans le salon, il crut reconnaitre la nouvelle musique que le piano interprétait. Cela lui fit l'effet d'un vent glacé dans le dos, car c'était la mélodie qui l'avait accompagné lors de sa dernière année de lycée. « Alphonse, il est brûlé... ». Que signifiait cela ? Il devait fuir avant qu'il ne soit trop tard.

Dévalant les marches, il se retrouva nez à nez avec la Grosse Mimi qui parut aussi surprise qu'eux de les voir. Remontant à toute vitesse avant que l'araignée ne réagisse, il l'entendit lutter pour passer dans l'espace trop étroit pour son abdomen arachnéen et lui ordonner de s'arrêter.

La musique qu'on lui sifflait dans les couloirs du lycée emplissait désormais toute la petite église et Alphonse ne parvenait plus à réfléchir. Ils étaient coincés, faits comme des rats, et cette mélodie revenait encore une fois le harceler. Et que dire de cette chaleur étouffante, qui lui comprimait la cage thoracique ? Apercevant la masse qui était restée fixée au-dessus de la cheminée, le sang d'Alphonse ne fit qu'un tour. Abandonnant le corps de Zyvar et l'enfant qui essayait toujours de le raisonner, Alphonse courut dans la chapelle, la masse dans les mains, vers le piano infernal qui le torturait. Il n'y avait plus que les notes assassines qui retentissaient dans ses oreilles, et le coup de masse partit avec une violence qu'il ne calcula pas. Quelques touches blanches se brisèrent, mais la musique tentait de survivre malgré tout, alors, il entreprit de démolir chacun des petits rectangles blancs et noirs qui s'agitaient sur le clavier.

Et puis, tout s'arrêta.

À bout de souffle, Alphonse observa son œuvre, dans le silence revenu.

C'est alors qu'un applaudissement le fit sursauter. La Reine frappait des mains, se délectant de l'obscurité retrouvée.

— Merci d'avoir rompu le charme, matricule 01B1202. J'ai fait preuve d'inattention en laissant trop de libertés au Peiskos, cela ne se reproduira plus.

Elle sortit lentement le fouet de derrière son dos et déclara :

— Si nous passions à votre châtiment ?

Le fouet s'abattit contre la peau d'Alphonse, reptile sournois qui le mordit encore, et encore, et qui répandit un venin brûlant le long de son épiderme. Appuyé contre le piano cassé, il perdit connaissance, alors que les coups redoublaient sous les rires de la Reine.  

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