Chapitre 7 : La Fille au crâne rasé
Magnus trottait près de sa maîtresse, la démarche fière, remuant la queue dans la fraicheur nocturne que le soleil se bornait à réchauffer malgré l'heure tardive. La fille au crâne rasé avançait d'un pas rapide à travers des ruelles étroites qui les éloignaient du centre-ville.
Aux côtés du grand molosse, elle avait l'air encore moins imposante. Comment un si petit modèle avait-il pu mettre en déroute trois gaillards comme ceux qui l'avaient agressé ? Le saint-bernard l'avait bien aidée, mais c'était elle qui avait lancé l'assaut et mené l'attaque avec une fougue qui avait fait reculer ses assaillants. Pourquoi avait-elle pris autant de risques pour le sauver ?
Alphonse marchait à quelques mètres derrière elle en tremblotant. Encore sous le choc, il avait bien du mal à reprendre ses esprits et se contentait de suivre les carrés colorés qui composaient le manteau de la fille. Différents tissus avaient été savamment assemblés en un patchwork qui n'aurait pas déplu à l'œil expert de Dominika Erickson. Mais il était bien trop grand pour la fille et descendait bas sur son jean délavé, étouffant sa silhouette sous des bouts de cotons et de laines dépareillés.
La fille n'avait toujours pas prononcé un mot et Alphonse était de plus en plus mal à l'aise. Sa veste noire et son jean sentaient mauvais à cause des ordures dans lesquelles il était tombé et il ne disposait plus de la protection de ses lunettes de soleil, envolées quelque part dans les détritus. Emmitouflé dans son écharpe jaune moutarde, il se cramponnait aux lanières de son sac à dos du mieux qu'il pouvait. Les dernières forces que l'adrénaline avait fait germer en lui disparaissaient peu à peu. Alphonse ne savait pas s'il serait encore capable d'aller plus loin lorsque la fille s'arrêta face à un portail métallique, rouillé à de nombreux endroits, enclavé entre deux immeubles.
De la poche intérieure de son manteau — dans laquelle elle avait rangé sa matraque télescopique —, elle sortit une clé pour l'insérer dans la serrure. Elle dut s'y reprendre à plusieurs fois, soulevant la poignée et appuyant de tout son petit corps contre le métal pour l'ouvrir. Magnus s'engouffra dans l'embrasure, mais Alphonse hésita.
Un soupçon de méfiance lui restait, malgré l'épuisement qui l'accablait. Que savait-il de cette fille ? Il l'avait vue chez la doctoresse acariâtre : elle était peut-être folle, voire dangereuse ? Et il n'aimait pas son look. Ce crâne avec une longueur de quelques millimètres de cheveux blonds lui déplaisait fortement.
Devant son immobilité, elle l'interpella de sa voix fluette :
— Tu veux rester dehors ?
Elle avait dit cela comme un défi et Alphonse se sentit piqué dans sa fierté. Quel autre choix avait-il, de toute façon ? Il était hors de question de retourner à l'arrêt de bus et il était seul dans une ville inconnue. Son regard croisa celui de la fille : elle avait des yeux d'un bleu clair qui semblait s'être inspiré de l'azur du fjord. Elle l'avait secouru après tout, alors, il entra.
Ils avaient pénétré dans une longue cour pavée à laquelle il manquait des pierres. Un potager s'étalait sur le côté et des outils étaient entreposés un peu partout. La bâtisse était enserrée par les murs des deux immeubles, sur lesquels du lierre grimpait, mais aucune fenêtre ne dérangeait le joyeux chaos qui y régnait. Un chat noir sauta d'une petite cabane près de l'entrée et vint se frotter au pied d'Alphonse. Une odeur de fiente se mélangeait au parfum de quelques plantes inconnues. Au fond, un ensemble de cages étaient recouvertes de draps déchirés et une baie vitrée donnait sur une cuisine.
La fille lui fit signe d'entrer et de s'assoir sur une chaise tressée autour d'une table imposante. À sa grande surprise, la cuisine était impeccablement propre. Les rainures du bois de la table brillaient à la lumière d'un abat-jour aux motifs floraux. Une affiche en papier jaune trainait sur le comptoir près de l'évier. La fille s'en saisit lorsqu'Alphonse la remarqua, la froissa dans sa poche et questionna :
— T'as mangé ?
Alphonse sentit un creux dans son estomac. Il n'avait rien avalé depuis son sandwich de Tromsø. Sans attendre sa réponse, elle sortit une assiette plastifiée du réfrigérateur qu'elle enfourna au micro-ondes. Elle actionna une bouilloire et dit :
— Reste là.
Elle disparut dans un couloir tandis que Magnus le surveillait. Le chat les avait suivis et avait sauté sur une caisse pleine de pommes de terre. Nerveusement, Alphonse sortit son portable de sa poche. Il avait plusieurs notifications d'applications. De nouvelles vidéos étaient en ligne sur l'intranet. La pensée du bateau-retour et du petit salon dans lequel il pourrait les découvrir le réconforta un peu.
Une odeur de poisson s'échappait du micro-ondes, qui sonna, faisant réapparaitre la fille débarrassée de son manteau. Elle plaça devant lui une assiette fumante composée d'une purée de pommes de terre et d'autres légumes, accompagnée d'un filet de hareng. La bouilloire siffla et la jeune fille versa dans deux tasses une infusion qui sentait bon la verveine. Elle attrapa le chat dans ses bras qui se lova contre son gros pull-over rayé et s'assit sur un tabouret au fond de la cuisine.
— Moi, c'est Freja. Tu as fait la connaissance de Magnus, et voici Silja, présenta-t-elle en caressant le chat.
— Alphonse.
— Que viens-tu chercher ici, Alphonse ? interrogea-t-elle d'un ton dur.
Cela ne la regardait pas, mais il se sentait redevable.
— J'ai vu une vidéo sur l'intranet...
— La vidéo d'Ólafur, je sais, et ?
— Je voulais comprendre ce que sa séance d'hypnose m'avait fait voir, mais j'aurais mieux fait de rentrer chez moi plutôt que de venir dans cet endroit maudit...
— Tu as vraiment vu la Montagne et la prison ? coupa-t-elle.
— Oui, pourquoi ? Tu sais des choses sur cette vidéo ?
— Il y a eu d'autres personnes avant toi, qui voulaient se moquer d'Ólafur et d'Eva.
— Eva ?
— La psychiatre à qui tu as parlé.
— Pourquoi voulaient-ils se moquer ?
— Je ne sais pas, ils sont venus et ont fait semblant d'avoir vu la Montagne et la prison, ils ont fait beaucoup de mal à Eva. On aimait tous Ólafur, par ici. C'était un homme bien et son décès a beaucoup affecté Eva. Alors, c'est pour cela qu'elle n'était pas contente de te voir débarquer...
— Mais enfin ! Ce n'est pas ma faute à moi ! Pourquoi laisse-t-elle cette vidéo sur l'intranet, alors ?
— Je sais, concéda Freja en regardant par la baie vitrée, ce sont les dernières volontés d'Ólafur...
Un silence s'installa. Freja se leva et versa des croquettes dans la gamelle de Magnus. Tout en mangeant, il continuait d'observer Alphonse. Silja disparut dans le couloir et Freja retourna s'assoir sur le tabouret. Elle souffla sur son infusion et prit une gorgée en fermant les yeux, fronçant ses sourcils comme pour chasser une pensée parasite. Puis elle les ouvrit à nouveau, très doucement, et demanda :
— Tu as quelque part où dormir ce soir ?
Alphonse ne savait pas s'il devait dire la vérité. Mais encore une fois, elle n'attendit pas sa réponse.
— Tu peux rester si tu le souhaites. Tu viens de quel coin ?
— Longyearbyen.
— Le pays des ours ? Tu es venu de loin pour obtenir des réponses, mais elles ne viendront pas d'Eva, ni d'Ólafur s'il était encore en vie... cela ne fonctionne pas ainsi, ce que tu cherches se trouve en toi. Les vidéos ne sont là que pour te faire prendre conscience de choses que tu sais déjà.
— Peu importe, rétorqua Alphonse, demain aux premières heures, je prendrai le bateau pour mettre fin à ce cauchemar.
— Tu ne vas pas assister à la seconde vidéo ? s'étonna-t-elle.
— Non, j'ai un avion à prendre demain et si je n'y suis pas, ma mère me tuera. Elle ignore que je suis là et puis, je crois que tout cela est une erreur... je n'aurais pas dû venir ici, c'était idiot.
— C'est dommage, insista Freja, c'est la seule occasion que tu auras de voir cette seconde vidéo, je peux te l'assurer... et jusqu'ici, aucune personne sérieuse ne s'était manifestée pour dire qu'elle répondait aux effets de l'histoire d'Ólafur...
— Et comment sais-tu tout cela ? Tu as essayé ?
— Ólafur m'a beaucoup aidée, mais son histoire ne m'intéressait pas.
— Ah oui ?
— Oui. Tu as fini de manger ?
Sans s'en rendre compte, Alphonse avait vidé l'intégralité de son assiette et de sa tasse. Une sensation de tiédeur se répandait dans tout son corps, et il avait arrêté de frissonner.
— Suis-moi, dit Freja en se levant.
Dans un salon encombré d'un bric-à-brac de meubles en tout genre, des draps avaient été arrangés sur un vieux canapé.
— Voilà ton lit. La douche est derrière cette porte et les toilettes derrière celle-là. Magnus veillera à ce qu'il ne t'arrive rien pendant la nuit. Alors ne fais pas de bêtises.
Il voulut la remercier pour tout ce qu'elle avait fait, mais elle montait déjà les escaliers, le laissant seul en compagnie du grand molosse. Le saint-bernard prit place sur un coussin, au pied des marches qu'avait gravies sa maîtresse et posa sa tête sur ses pattes, sans cesser de fixer Alphonse.
Malgré la fatigue, Alphonse prit ses affaires dans la salle de bain et nettoya les endroits souillés par sa chute dans les ordures. Il ne voulait pas empester dans le bateau retour. Il se lava, enfila un jogging et s'allongea dans le canapé après avoir branché son svartphone à proximité, essayant d'oublier le regard scrutateur du molosse.
À peine avait-il activé l'alarme pour son réveil qu'il s'endormit, le portable encore dans la main, tandis qu'un refrain dans son crâne susurrait « Hei fara. Falturil tural tura. »
***
Il y avait un serpent dans la pièce. Un reptile sournois qui se déplaçait en silence. D'une taille immense, il glissait sur les murs, recouvrant le plafond d'une suie noire et épaisse. Dormant profondément, Alphonse ne remarqua ses écailles étouffantes que lorsqu'une femme hurla, un étage en dessous. Où était-il ? Qui avait crié ? Cherchant son svartphone pour s'éclairer, il sentit la lourdeur de l'atmosphère et la chaleur insupportable qui y régnait. La petite lampe ne l'aida pas à y voir mieux. Désorienté, il tomba sur le plancher de sa chambre, mais ce fut pour lui comme une bénédiction. Ici, l'air était frais, et il essaya de retrouver un peu ses esprits. Son portable vibra dans sa main : il décrocha aussitôt.
— Alphonse ? Alphonse, où tu es ? Tu vas bien ? questionna la voix affolée de sa mère.
— Je suis dans ma chambre, on dirait qu'elle est pleine de fumée, et...
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, quelque chose de lourd et de brûlant lui tomba dessus, l'envoyant dans le néant d'un futur inconnu.
***
Alphonse se réveilla en sueur dans le salon de Freja. Les cauchemars de l'incendie se manifestaient de plus en plus souvent ces derniers temps. Il sortit de son sac une bouteille d'eau et avala ses médicaments. L'alarme de son portable n'avait pas encore sonné, mais cela n'allait pas tarder. Le saint-bernard avait quitté son poste et c'était peut-être ce qui l'avait tiré du sommeil.
Sur la pointe des pieds, il se leva et alla voir ses vêtements dans la salle de bain. Ils étaient secs, mais sentaient toujours un peu mauvais. Un vieux parfum trainait sur une étagère en verre, Alphonse le renifla et se dit qu'on ne lui en voudrait pas s'il utilisait une goutte pour avoir moins l'air d'un sans-abri.
Il enfila le sweatshirt de rechange qu'il avait pris avec lui et s'enveloppa dans son écharpe. C'était sa sœur qui la lui avait tricotée et il y tenait beaucoup, même si la couleur était un peu trop voyante à son goût. Le tissu était assez léger pour qu'il puisse la porter en intérieur. Freja avait vu son visage, mais il préférait dissimuler les cicatrices qui lézardaient le bas de son visage et qui descendaient le long de son cou. Et s'il se montrait assez habile, elle ne remarquerait peut-être pas la prothèse qui remplaçait sa main gauche.
Les rideaux épais du salon cachaient toujours les rayons du soleil qui ne s'était pas couché. Un halo lumineux éclairait un cadre photo accroché au mur. On y voyait deux couples assis dans la cour de la maison, et Freja, beaucoup plus jeune, au centre.
Le premier couple était composé d'un homme à la chemise fantasque et d'une femme vêtue d'une robe aux mêmes motifs que l'abat-jour de la cuisine. Le second couple surprit Alphonse. C'était Ólafur et la dénommée Eva.
Au milieu, Freja souriait et elle avait de longs cheveux blonds qui cascadaient sur ses épaules. Il y avait quelque chose de triste dans son regard. Ainsi, la relation qu'elle avait avec Ólafur était plus profonde qu'elle ne l'avait prétendue. Freja ne ressemblait pas aux adultes qui l'entouraient, mais c'était bien une famille qu'Alphonse avait sous les yeux.
Le murmure d'un chant indiqua à Alphonse qu'une personne se trouvait dans la cour. Il s'immobilisa dans le couloir, l'oreille tendue. Était-ce Freja ? Elle chantait doucement, comme pour elle-même, et son grain de voix était d'une clarté qui traduisait parfaitement la mélancolie de l'air qu'elle interprétait. Il était impressionné par la justesse de la mélodie et la sensation familière d'avoir déjà entendu cette voix par le passé lui revint. On aurait dit du vieux norvégien, mais il ne parvenait pas à distinguer les paroles. Il ferma les yeux pour mieux se concentrer lorsque l'alarme de son portable le fit sursauter.
Le chant s'arrêta aussitôt.
Après avoir juré intérieurement contre son svartphone, il pénétra dans la cuisine, l'air de rien. Au-dehors, Magnus le fixait déjà de ses gros yeux. Freja était du côté des cages, remplissant de petits abreuvoirs à l'aide d'un arrosoir. Elle fit mine de ne pas le remarquer, malgré l'agitation du saint-bernard. Alphonse mit sa capuche et sortit.
— Qu'est-ce que tu fais avec tous ces oiseaux ? lança-t-il en guise de bonjour.
— Ce sont des gens qui nous les ramènent, parfois ils sont blessés, parfois ils sont trop jeunes. Alors, on s'en occupe.
Elle versait un mélange de graines dans des mangeoires coupées dans des bouteilles en plastique. Certaines cages, abritant des sternes arctiques et autres petits oiseaux, étaient ouvertes.
— Tu n'as pas peur qu'ils s'enfuient ? interrogea Alphonse.
Freja arrêta son mouvement, elle le regarda un instant et prit une expression amusée.
— C'est étrange n'est-ce pas ? Il y a un certain nombre de ces oiseaux qui s'habituent à leur cage et même en ouvrant grand la grille, ils resteront là où ils sont. Tous les oiseaux ne sont peut-être pas faits pour vivre en liberté, après tout... dit-elle avec un sourire, le premier dont elle le gratifiait.
— Les oiseaux ont la cervelle de la taille d'un pois chiche, pas étonnant qu'ils ne bougent pas, rétorqua Alphonse.
Elle laissa échapper un petit rire cristallin.
— Alors, tu n'as pas changé d'avis, tu t'en vas ? demanda-t-elle en désignant son sac à dos.
— Oui. Je te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi. J'espère que les voyous qui m'ont agressé hier ne te poseront pas de problème.
— Il n'y a pas de quoi, répondit-elle, la maison de Jeanne est ouverte à tous ceux qui sont dans le besoin. Et ne t'inquiète pas, vu leur état d'ébriété, je ne suis pas sûre qu'ils aient le moindre souvenir de toi ou de moi.
Alphonse hésita.
— Excuse-moi si je suis indiscret, mais Jeanne, c'est ta mère ?
Freja réfléchit et au bout d'une seconde, déclara d'un ton léger empli de malice :
— Non.
— Ah, lâcha Alphonse, qui attendait plus qu'un simple non.
Elle l'observa, satisfaite de l'effet qu'avait eu sa réponse mystérieuse.
— Dans ce cas, adieu. Il suffit que tu suives la rue principale et tu arriveras au port. C'est un peu plus long que la route d'hier, mais au moins tu ne te perdras pas.
— Adieu, déclara Alphonse, encore une fois, merci pour tout.
Et il quitta la compagnie sous le regard curieux de Silja, allongée en haut du portail, comme un sphinx des temps anciens.
***
Le MS Koselig attendait déjà sur le port. Alphonse était assis sur une barrière, dans la brise matinale, sa capuche tombant bas sur son visage. Grignotant des biscuits achetés à un distributeur trouvé en route, il contemplait les marins au loin qui empilaient des containers de marchandises à l'aide d'une grue sur le navire.
En ville, les rues étaient désertes et les chapiteaux fermés. Les habitants et les fêtards qui avaient veillé dormaient paisiblement. Mais les marins revenaient de la pêche sur leurs petits bateaux, suivis de près par un cortège d'oiseaux affamés.
Alphonse pouvait déjà embarquer, pourtant, il restait perché sur sa barrière, le regard perdu dans le fjord.
Des goélands tournoyaient près des caisses pleines de poissons, jouant à chat avec les marins qui les effrayaient par de grands gestes. Alphonse repensa à ce que lui avait dit Freja et réalisa ce qu'elle avait insinué. Il se sentait un peu stupide et s'agaça de l'attitude de la jeune femme. Pour qui se prenait-elle pour le juger ? Mais ses mots tournaient en boucle dans sa tête comme les oiseaux autour du poisson.
Tous les oiseaux sont-ils faits pour vivre en liberté ? Il ne le croyait pas. Mais quel type d'oiseau était-il ? Cela, il l'ignorait. En voyant les goélands planer librement dans le ciel, il repensa aux sternes enfermées et il sut quel oiseau il voulait être. Et en montant sur ce bateau, il savait quel oiseau il deviendrait.
À midi, il se trouvait dans la salle d'attente de la psychiatre Eva Tullete, prêt à en apprendre plus, peu importe ce que cela lui coûterait.
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