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Chapitre 26 : L'Histoire de Freja


Conséquences. Conséquences. Conséquences. Voilà le mot que se répétait Alphonse en grimpant les marches quatre à quatre pour échapper à ses poursuivants. À bout de souffle. Les conséquences de ses actions revenaient le hanter et, désormais, elles impliquaient aussi Freja. Le bâtiment était vide de ses occupants, les murs trop épais pour entendre leurs cris. Une seule issue : le bureau du psychiatre.

Malgré sa petite taille, Freja courait plus vite qu'Alphonse qui la suivait avec peine. Arrivée sur le palier, elle bifurqua à droite, glissant sur le carrelage dans un crissement. Alphonse manqua de s'étaler et percuta le mur de son épaule. Freja rentra une clé dans une porte, s'y reprenant à plusieurs fois avant de faire céder la serrure. Ils se précipitèrent à l'intérieur, mais, lorsqu'ils essayèrent de la fermer, la botte de Sven s'interposa.

— Tout doux... je veux juste parler, haleta-t-il en pénétrant dans le bureau.

La pièce semblait à l'abandon. Des cartons débordaient de livres, un vieux divan et une table surchargée de dossiers subsistaient. Alphonse saisit un gros presse-papier et le brandit au-dessus de sa tête.

— T'es venu pour te venger ? gronda-t-il.

— Me venger ? Non, non, non, on est plus dans la vengeance, là. T'as démoli la gueule de mon pote, tu nous as foutus dans la merde, et maintenant, on est obligé de se terrer dans ce camp pour éviter le tribunal militaire... Se venger ? S'il fallait se venger, je te cramerais l'autre moitié de la figure, espèce de dégénéré.

— Essaie un peu, pour voir ! cracha Alphonse en faisant de grands moulinets avec le presse-papier.

— Du calme, intima Freja qui reculait discrètement du côté de la fenêtre, les mains dans le dos. C'est quoi cette histoire ? C'est vous qui l'avez attaqué, j'étais là, l'autre nuit.

— L'autre nuit ? Non, ça, c'est de l'histoire ancienne, ma poulette. Ton débile de copain est venu nous attaquer avec une barre de fer alors qu'on s'amusait... par-derrière en plus !

Freja jeta un bref regard de surprise à Alphonse, comme si elle vérifiait la véracité de ce que disait Sven. Alphonse détourna immédiatement la tête, honteux.

— Mais c'est pas pour ça que je suis ici, déclara Sven. On oublie tout. Ça me fait mal, mais on oublie tout. On ne peut pas se permettre de finir devant le tribunal, ils nous enverront au front direct... je... je n'y retournerai pas.

— Et en échange ? questionna Freja.

— Vous faites comme si vous ne nous aviez jamais vus. On s'est fait passer pour des migrants fuyant la guerre le temps qu'on arrête de nous chercher...

— Vous croyez que les gens du centre sont dupes ? répliqua Freja.

— Peu importe, ils nous ont accueillis et ignorent qui nous sommes exactement. Que cela reste comme ça. D'accord ?

— T'avais qu'à penser à tout ça avant de faire le con ! s'exclama Alphonse.

— C'est d'accord, coupa Freja.

Alphonse essaya de protester, mais les yeux océan se firent durs et impitoyables.

— Je veux que ton copain accepte aussi le marché. Après tout, c'est lui qui devrait s'estimer heureux qu'on ne lui démolisse pas ce qui lui reste de visage.

— Je t'attends ! s'emporta Alphonse en resserrant sa prise sur le presse-papier.

— Alphonse, ne sois pas idiot ! Bien sûr qu'il accepte.

— Seulement s'il s'excuse, bougonna Alphonse.

— M'excuser de quoi ? D'avoir chanté une chanson ? De t'avoir un peu bousculé ? De vouloir oublier les horreurs qu'on a vues à la guerre ?

— Vous m'avez agressé à trois !

— Et votre chien a planté ses crocs dans ma jambe et tu nous as attaqués avec une barre de fer ! S'il y a bien une personne qui devrait s'excuser, c'est toi !

— Ce n'est pas moi qui ai commencé, et ce n'est pas moi non plus qui suis en position de faiblesse. Tu as laissé tes copains en bas parce que tu sais que cette fois-ci, le nombre ne servira à rien : tu n'as aucune garantie que l'on ne te balance pas une fois que l'on aura quitté ce bâtiment. Tu bluffes et tu espères me faire peur. Tu peux me frapper, mais je rendrai les coups, et je crierai, et je hurlerai de toutes mes forces, et toi et tes copains irez croupir là où de sales rats comme vous méritent de croupir. Alors, je ne le répèterai pas une fois de plus, excuse-toi et dégage avant que je ne change d'avis.

Le visage de Sven s'était décomposé à mesure qu'Alphonse avait parlé et sa mâchoire se contractait à intervalle régulier, comme s'il était sur le point d'exploser. Alphonse crut qu'il allait lui bondir dessus, mais Sven finit par bredouiller :

— Je... je suis désolé.

— Maintenant dégage, et qu'on ne te revoie plus.

Sven sortit sans dire un mot de plus et claqua la porte derrière lui. Alphonse ferma les yeux et se laissa tomber sur le divan miteux. Un sentiment de puissance et de contentement l'avait envahi : il avait repoussé l'ennemi comme jamais il n'aurait cru pouvoir le faire.

— On les a bien eus ? Hein ? lâcha-t-il en souriant à Freja qui avait toujours les mains cachées dans le dos.

Immobile, elle le fixait.

— Ça va ? demanda-t-il.

Aucune réponse.

— Il n'y a plus à avoir peur, ils sont partis, rassura-t-il.

— Je n'ai jamais eu peur, répliqua Freja en sortant sa matraque télescopique de derrière elle. C'est vrai ce qu'il a dit sur le fait que tu les as attaqués ?

Ce fut au tour d'Alphonse de garder le silence.

— Je... je vois pas le rapport, finit-il par dire.

— Le rapport ? C'est cette colère que je vois en toi ! Pourquoi je t'aide avec ces séances, Alphonse ? C'est quoi ton objectif ?

— Tu devrais le savoir, c'est toi qui mènes les séances.

— Non, les séances te donnent une direction, l'objectif, c'est toi qui le choisis !

— C'est simple alors, je veux en finir avec cette souffrance.

— Et c'est la colère que tu as choisie comme alliée ?

— C'est la colère qui me permet d'avancer, oui. Et si tu étais dans ma peau, tu saurais que la colère est ton plus fidèle ami.

— Alors, nous n'avons plus rien à nous dire.

Alphonse eut un sursaut, comme s'il venait de se prendre une claque de plein fouet.

— Comment ça, plus rien à nous dire ?

— Je ne veux pas aider quelqu'un qui a pour moteur la colère... je me suis trompée.

Et elle le laissa seul.

Choqué, Alphonse demeura quelques instants dans le fauteuil, tournant les mots de Freja dans son esprit comme s'ils pouvaient dissimuler un sens caché. Puis, il prit conscience de son apathie et tituba hors du bureau. Freja était déjà en bas, le couloir plein de monde après le repas. À son grand soulagement, les chambres des trois militaires étaient fermées.

— Freja ! appela-t-il.

Des personnes se retournèrent et Alphonse craignit de trop attirer l'attention. Il la suivit du mieux qu'il put, alors qu'elle quittait le bâtiment et traversait la cour principale à toute vitesse. Quelques vieillards demeuraient autour des tables, mais Héléna et Ikram n'étaient plus au Kamaji's food and drink. Magnus attendait sagement près du grand cèdre et se mit à trottiner dans son sillage lorsqu'il vit sa maitresse.

Quelle mouche l'avait donc piquée se demandait Alphonse. Où allait-elle ? L'abandonnait-elle ainsi sans aucune explication ? Il ne pouvait l'accepter.

Toujours tête baissée, Freja passa le portail pour rejoindre la forêt.

— Attends, voyons, dit-il en lui attrapant la main.

Magnus se mit à grogner et il la lâcha aussitôt.

— Parle-moi, enfin !

Freja continua sa route, indifférente.

De fines gouttelettes commencèrent à perler des branchages et le tonnerre gronda. Ce fut comme une agression, et Alphonse sentit les vibrations dans le ciel alerter son cœur meurtri. Incapable de savoir ce qu'il devait faire, il la suivit.

La pluie tombait de plus en plus fort. Le cliquetis de l'eau sur les feuilles. Les traces de Freja dans la boue. Ils marchaient au même rythme, pourtant, elle semblait s'éloigner un peu plus à chaque pas.

Que pouvait-il dire pour la retenir ? Que pouvait-il faire pour qu'elle arrête sa course effrénée ? Alphonse savait que s'il renonçait maintenant, ce serait la dernière image qu'il aurait d'elle. Un petit bout d'espoir et d'amour qui fondrait sous la pluie comme un délice sucré.

Ils débouchèrent enfin sur le fjord et la Trondenes church.

Le vent fouettait leurs visages et l'orage se déversait avec une violence qui les obligea à courber l'échine. Freja s'arrêta devant le muret qui avait entendu leurs rires plus tôt dans la matinée et sortit un appareil lumineux de sa poche. Recroquevillée sur elle-même, elle consulta son portable en essayant de le protéger de la pluie. Elle donna alors un coup de pied dans une flaque et emprunta l'allée qui menait à l'église. Trempé, Alphonse fit de même.

La Trondenes church était aussi humble que ses consœurs du Nord. Des bancs se taisaient sous un plafond boisé, éclairé par quelques chandeliers électriques. Au fond, la chapelle avec son carrelage en damier et ses vitraux agrémentés de peintures et d'objets sacrés. Un petit sanctuaire sans aucune âme qui vive, refuge providentiel d'une averse qui ne cessait de gronder.

Assise au premier rang, Freja parlait au téléphone à Héléna qui s'angoissait de ne pas les trouver alors que la tempête battait son plein.

— Désolé de t'avoir fait peur, Mama. Tout va bien, ne t'inquiète pas. Je suis à l'abri. Oui, je sais que j'aurais dû rester au centre... je t'envoie un message quand j'arrive, OK ?

Elle raccrocha et poussa un long soupir. Alphonse s'était assis, quelques rangs derrière elle, et ses vêtements ruisselaient sur le sol de l'église. La pluie cognait contre le toit et les grandes vitres. Une ampoule grésillait par intermittence. Magnus respirait bruyamment, un léger sifflement s'échappant à chacune de ses inspirations.

— Tout à l'heure, tu m'as demandée d'où je venais.

Alphonse sentit une pointe d'espoir se rallumer en lui.

— Je suis née à Bergen, la capitale des fjords, dans le Sud. C'est ma mère qui m'a élevée toute seule lorsque mon... père est parti à la guerre. Il appartenait à la vague des premiers envoyés, celle qui a fait le plus de morts, mais contrairement aux autres, et à notre plus grand malheur, il est revenu.

Le père d'Alphonse avait lui aussi rejoint la vague des premiers envoyés. Cependant, Alphonse avait l'intuition qu'il ne devait pas couper Freja. Elle s'ouvrait à lui, et cette intimité inattendue pouvait disparaître à la moindre secousse.

— J'étais trop petite pour me souvenir comment il était avant, mais, après son retour, maman disait qu'il avait changé. Il se mettait souvent en colère sans aucune raison. Et quand il était en colère... il ne savait plus se maitriser. Maman disait que ce n'était pas sa faute, mais celle de la guerre et, lorsqu'elle avait des bleus sur le corps, elle disait que c'étaient des choses qui arrivaient et qu'il ne fallait pas s'inquiéter.

Freja s'arrêta et contempla le crucifix au bout de la chapelle.

— Mon arrière-grand-mère était une chanteuse très connue en Norvège et par le monde, ma mère rêvait de devenir aussi célèbre qu'elle. Mais elle avait une santé fragile, et elle était souvent malade, alors, elle chantait à la maison, et j'adorais ça. Je ne sais pas pourquoi ça énervait mon père, mais il lui avait interdit de chanter.

Magnus vint poser sa tête sur les genoux de Freja et elle passa sa main dans son pelage.

— Tous les jours, quand il était dehors, maman m'apprenait à poser ma voix, à contrôler ma respiration et à maîtriser les notes une à une. C'était notre secret, à elle et à moi. Mon père n'était pas souvent à la maison, et moi, j'étais contente, parce que je pouvais chanter plus longtemps avec maman.

Elle déglutit difficilement et Alphonse se tendit.

— Un soir... il est rentré plus tôt que prévu. Je ne sais pas ce qu'il avait fait dehors, mais il était déjà en colère. Et il a surpris maman en train de chanter. Maman m'a dit d'aller dans ma chambre, et ils se sont disputés. Ils criaient, et puis... j'ai entendu comme un meuble tomber. Quand je suis retournée dans le salon, maman était par terre et elle ne respirait plus. Alors, j'ai couru. J'ai couru dehors en plein milieu de la nuit et je ne me suis pas arrêtée. J'étais perdue, j'étais terrifiée. Je ne comprenais pas ce qu'il venait de se passer. Je suis arrivée sur le port, il y avait un énorme bateau sur lequel des voyageurs montaient, alors je me suis glissée parmi eux et je me suis cachée.

Alphonse écoutait le récit de Freja avec stupeur. Il voulait la prendre dans ses bras, la consoler, mais il savait que le moindre mouvement ferait éclater la bulle de souvenirs qu'elle lui racontait.

— J'ai trouvé sur un des ponts une grande caisse pleine de vêtements et je m'y suis couchée. Et j'ai pleuré, encore et encore. Je ne sortais que lorsque la faim devenait trop forte pour voler les restes de nourriture qui trainaient sur les tables du restaurant à bord, puis, je retournais dans ma caisse pour pleurer. Je ne sais pas vraiment combien de jours je suis restée cachée comme ça, mais ce n'est que lorsque l'on a débarqué la caisse sur le port qu'une femme m'a trouvée. C'était Jeanne et la caisse était pour le centre pour migrants qu'elle avait fondé.

Elle se tut, et Alphonse repensa à la façon dont elle l'avait recueilli à son arrivée à Harstad, l'assiette qu'elle lui avait réchauffée.

— Et, tu n'es jamais retournée chez toi, depuis ? demanda-t-il.

— C'est ici, chez moi, à présent. Au début, Jeanne voulait prévenir la police, mais je n'avais personne d'autre chez qui retourner et Jeanne connaissait les foyers et les mésaventures des familles d'accueil, étant elle-même une orpheline. J'ai été déclarée portée disparue et, avec les contacts d'Ólafur et d'Eva, on m'a fourni de nouveaux papiers en me faisant passer pour une migrante. J'ai passé une année dans la maison de Jeanne et au Centre, puis, peu à peu, j'ai réintégré l'école et la société sous une nouvelle identité.

— Et ton père ?

— En prison, je sais pas pour combien de temps... tu comprends à quoi peut mener une vie dirigée par la colère ?

— Moi, c'est différent. Je ne ferai jamais de mal aux gens que j'aime, c'est pas pareil.

— Maman trouvait des excuses à papa, et je ne ferai pas la même erreur. La colère aveugle les gens, et plus tu la nourris, plus elle prend une part de toi-même qu'il te sera difficile de récupérer. Je ne te demande pas de ne pas te mettre en colère, c'est un sentiment qui est naturel comme la tristesse ou la joie, mais il ne doit pas prendre le contrôle ou devenir une part de ton identité. C'est tellement facile d'y céder, tu comprends ?

Elle s'était retournée sur son banc et le regardait, attendant une réaction de sa part.

— Oui, je... je comprends... mais, je ne vois pas comment faire autrement...

— Lorsque j'ai accepté de t'aider, je t'ai raconté l'histoire d'Askeladden et de son trésor pour savoir si tu avais l'esprit ouvert à ce que les séances pouvaient t'offrir. Tout à l'heure, tu m'as dit que tu voulais en finir avec la souffrance, c'est un objectif qui restreint trop ta vision...

— Alors, c'est quoi la solution ?

— Garde l'esprit ouvert.

Garder l'esprit ouvert. Alphonse ne savait pas réellement ce que cela signifiait. Du moins pouvait-il essayer, ne serait-ce que pour Freja ? Celle-ci avait repris sa contemplation de la chapelle et le bruit de la pluie commençait à se faire moins présent.

— C'est pour ça que tu crains de participer à ce concours de chant, à cause de ton père ?

Elle acquiesça de la tête.

— Faisons un marché dans ce cas ! Tu m'aides à garder un esprit ouvert pour la fin des séances, et je t'aide pour ton concours de chant !

Freja fut prise de court.

— Tu ne peux pas laisser le souvenir de ton père avoir le contrôle sur ta vie ! S'il faut monter sur scène avec toi, je le ferai, mais tu dois le faire ! déclara-t-il en se mettant debout.

Freja pouffa de rire devant l'enthousiasme d'Alphonse, les yeux brillants sous la lumière des chandeliers électriques. Elle se leva à son tour, caressa la tête de Magnus qui la regardait la langue pendue, et chanta :


« Ne serait-il pas magique si je possédais

Un petit espace sur cette terre

Juste un endroit à quelques pieds du fjord

Serait-ce trop demander

Que d'obtenir un tel Royaume ?

Alors que sur notre belle terre

Il en existe des milliers de la sorte. »


Ses mains avaient commencé à s'agiter doucement, ses doigts papillonnant au rythme des notes, tandis qu'elle fermait les yeux pour mieux se concentrer.


« Là-bas, ma cabane aurait pu se tenir

Avec un petit abri juste à côté

Et une barque aurait pu s'y abriter

M'offrant la possibilité de m'évader

Vers les merveilles que peut offrir le monde. »


La pluie au-dehors s'était arrêtée, et c'était comme si la nature avait cessé de respirer afin de mieux l'écouter. Des gouttelettes tombaient parfois de ses vêtements mouillés et Alphonse se retrouva hypnotisé par ce charme et cette beauté.


« Ma cabane tiendrait sur quatre rochers

Recouverts de tourbes et d'herbe vertes

La fumée de la cheminée s'échapperait d'un trou sur le toit

La lumière proviendrait d'une fenêtre donnant sur le fjord

Et lorsque le soleil se coucherait et se réfléchirait du trou aux carreaux

J'oublierais alors la misère qui toujours m'a suivie. »


La mélodie résonnait dans l'église, un léger écho donnant à la voix un écrin irréel.


« Dehors, j'accrocherai sous les poutres

Une sorte de planche un peu tordue

Peut-être le moineau et sa compagne viendront y faire leur nid

Et si l'étourneau voudra me faire l'honneur

De venir chanter sur mon toit

Alors, il m'enseignera enfin

Le bonheur d'exister en étant heureuse et fière


Lorsque Freja eut terminé, Alphonse se rendit compte qu'il tremblait. Il attendit qu'elle ouvre les yeux et applaudit avec ferveur :

— Bravo ! siffla-t-il.

Toute rouge, Freja se cacha entre ses épaules, se confondant en remerciements timides.

— Tu vas faire un carton !

— C'était « Dvergmål », une chanson que me chantait maman pour que je m'endorme, mais... je ne sais pas si je serais capable de le refaire devant un public.

— Tu n'auras qu'à faire comme s'il n'y avait que moi.

Elle le regarda avec une étrange expression puis, sans prévenir, s'approcha de lui et déposa un baiser sur la joue.

Électrisé, Alphonse resta bouche bée, tandis que Freja, satisfaite, lui dit :

— Allons, rentrons, nous avons nos séances à terminer.

Dehors, le ciel était devenu bleu. Les doutes et les peurs qu'Alphonse avait ressenties à son réveil s'étaient envolés. Ils marchaient entre les flaques d'eau, portant secours à des escargots qui s'attardaient un peu trop sur le chemin. Rien ne semblait pouvoir les arrêter. Rien, si ce n'était une voiture garée devant la maison de Jeanne.

Un véhicule de police était posté à l'entrée et le portail complètement ouvert.

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