Chapitre 18 : L'Iheim
L'eau était glacée. Assez froide pour lui faire oublier la douleur de la balle qui l'avait transpercé. Car Alphonse sombrait, et chacune de ses fibres nerveuses luttait contre ce courant de sensations qui l'aspirait toujours plus profondément. Il fallait ouvrir les yeux, retrouver ses repères et s'extraire de cette force implacable qui le maintenait au fond de cette rivière. Des pierres lui raclaient la peau, et il sentit la surface poreuse d'un rocher auquel il s'agrippa. L'air lui manquait déjà, et sa résistance ne dura qu'un bref instant. Il s'abandonna à la violence des flots, fusionnant complètement avec ce tourbillon d'émotions, perdant jusqu'à la notion de qui il était. Et alors que les dernières bulles d'oxygène s'échapper de ses poumons, des bras maigrichons l'attrapèrent et le remontèrent à la surface.
Zyvar était au-dessus de lui, et il le trainait sur une rive caillouteuse. Freyja était là aussi, trempée jusqu'aux os, mais saine et sauve.
— Il est vraiment mal en point, dit Béatrice qui sautillait à ses côtés.
— Amène-nous à ta maîtresse, elle pourra sûrement le soigner.
— Je ne sais pas trop, répondit-elle, ce n'est pas ainsi que cela doit se passer...
— Et que dira ta maîtresse s'il meurt ?
— Qu'il n'aura malheureusement pas fait les bons choix...
Alphonse commençait à vaciller dans l'inconscience lorsque Zyvar lui asséna une claque monumentale.
— Alors ? Tu acceptes son offre ? La fille est là et le train ne s'arrêtera pas. Je me suis occupé du sale boulot
Tout se mélangeait dans l'esprit d'Alphonse. Le wagon gémissant au loin. La main de Freja. Le tir de Kamaji qui explosait dans son abdomen. Les flots assommants qui hurlaient tout près.
Zyvar le frappa à nouveau pour le réveiller.
— D'acc... d'accord, articula Alphonse du bout des lèvres.
— Dans ce cas, grésilla Béatrice, je lance le signal...
Mais Alphonse ne l'écoutait plus, tentant vainement de décrypter l'étrange expression de Freyja qui l'observait, il s'évanouit.
***
Une journée complète semblait s'être écoulée lorsqu'Alphonse ouvrit finalement les yeux sur une pièce aux carreaux donnant sur la nuit.
Désorienté, il regarda autour de lui et distingua l'ameublement vieillot d'un salon qu'il reconnut aussitôt : celui de la famille Tullete. Cependant, il était encombré de machines, de câbles et d'écrans qui illuminaient l'espace de lumières bleues, vertes et rouges. Partout, il y avait des mains semblables à Béatrice, et elles s'agitaient sur des claviers, tournaient des boutons et raccordaient des fils d'une connexion à l'autre. Le mur rempli de masques était là aussi, et les visages impassibles le firent presque autant frissonner que les mains qui travaillaient avec ferveur sans lui accorder la moindre attention.
— Ainsi, c'est la colère qui vous a mené jusqu'à moi.
Alphonse sursauta au son de la voix qui provenait du divan en face de lui. Immobile, une ombre remua et alluma une lampe de table.
— Je désirais que vous m'ameniez l'amour qui se cachait en vous, quitte à l'arracher aux bras de celui qui vous permettait de négocier avec la réalité, mais c'est la colère, une fois de plus, qui a pris cette décision pour vous, Alphonse.
Eva Tullete, une blouse blanche fermée jusqu'au col, était assise avec un sourire énigmatique.
— Je suis curieuse de savoir quel visage votre inconscient m'a octroyé... car je ne suis pas vraiment celui ou celle que vous visualisez, vous le savez au fond de vous. Ólafur souhaitait que vous puissiez mettre un visage familier sur certains intervenants — dont je fais partie — afin de vous permettre de vous identifier plus facilement. Je sais bien qu'en vous disant cela, nous sommes à la limite de briser cette fragile illusion qui vous maintient investi dans ce fil narratif, mais nous le pouvons car nous avons effectué plus de la moitié du chemin, n'est-ce pas ?
— Je ne comprends rien de ce que vous racontez, répondit Alphonse.
— Bien sûr que si, vous comprenez, mais vous ne le voudrez que plus tard. Cela fait partie du tour, du compromis entre votre esprit et les mots qui façonnent cet univers l'un après l'autre. Votre blessure, ça va ?
Alphonse constata qu'on lui avait bandé l'abdomen et un épais pansement lui comprimait le flanc. La douleur était encore là, mais supportable.
— Où est Freyja ? interrogea Alphonse.
— Vos compagnons vous attendent à l'extérieur. J'ai chargé Béatrice de leur faire un feu pour qu'ils puissent se réchauffer.
Au mot « compagnon », Alphonse laissa échapper un rictus. Pouvait-il toujours considérer Zyvar comme son compagnon après ce qu'il avait fait à Freyja ? Sa colère l'aveuglait, le rendait presque fanatique. Rien de bon ne sortirait de tels extrêmes. Alphonse appréciait ce que le chauve avait fait pour lui, mais sa psychologie radicale l'effrayait.
— Que me voulez-vous ?
— Élargir votre perspective, rien de plus.
— C'est-à-dire ?
— Vous avez séjourné pendant une très longue période à Sorgheim, une prison construite dans ce qu'il y a de plus pur en vous, mais aussi de plus résistant. Pour vous faire oublier l'enfermement, on vous a fait couper du bois, des ruminations repoussant chaque jour au petit matin, avec pour point central une obsession, peu importe laquelle. S'en échapper n'était pas une mince affaire, mais vous y êtes parvenu. À présent, votre cible est Ugle Traumer qui règne sur le monde de la boucle, Løkkeheim. Vous désirez la tuer, n'est-ce pas ?
Alphonse la regardait avec des yeux ronds. Il ne saisissait qu'un mot sur deux de ce que disait la Mille-mains, mais il ne comprenait pas comment elle pouvait être au courant de leur plan.
— Ne prenez pas cet air étonné, renchérit-elle, c'est évident. De plus, les capteurs de Béatrice n'ont cessé d'enregistrer vos conversations, même en état de veille... tout cela pour vous dire que vous vous apprêtez à échanger une prison pour une autre. Ce n'est pas pour rien que Løkkeheim porte son nom, et si vous ne voulez pas tourner en rond, vous devez renoncer à votre projet puéril. Ugle Traumer ne peut mourir, et vous ne pouvez pas la tuer. Ugle Traumer est, voilà tout.
Les écrans, autour desquels les mains s'affairaient en silence, étaient envahis de suites de chiffres et de lettres incompréhensibles. Alphonse les regarda un instant, se redressa complètement et, en se penchant vers la Mille-mains, articula :
— Je ne vous crois pas. Vous disposez ici d'une force de frappe suffisante pour faire changer les choses, pourquoi ne faites-vous rien ?
— Oh, oh, gloussa Eva. Je dispose de beaucoup moins de pouvoirs que vous semblez l'imaginer, Alphonse. Nous avons des accords avec Ugle Traumer, vous comprenez, et la structure entière de cet univers repose sur le respect de ces accords. Je ne sais que ce que je suis censée savoir, ou ce que mes mains me rapportent. C'est pour cela que je vous ai fait surveiller par Béatrice, mais elle a fait preuve d'imprudence en pénétrant au P'tit Lignum lorsque vous avez mené votre expérience avec les deux bûcherons qui ont ouvert la toile.
— Si ce que vous dites est vrai, que devrions-nous faire selon vous ? Abandonner ?
— Je n'ai jamais dit qu'elle était invincible, répliqua la Mille-mains, j'ai dit qu'elle ne pouvait mourir, c'est très différent.
— Alors, qu'est-ce que vous proposez ?
— Une alternative. Ou plutôt une solution. La seule, pour être honnête. Mais avant, regardez les masques qui se trouvent derrière moi et choisissez-en un, tout le monde a le visage couvert à Løkkeheim.
Intrigué, Alphonse reporta son attention sur le mur. Que voulait-elle dire exactement ? Une foule de questions lui traversait l'esprit, cependant, face au tapotement impatient de la Mille-mains, il préféra les garder pour lui.
Sans aucune hésitation, il désigna le masque du démon Hannya. La peau rouge, les traits déformés, les cornes et les dents qui dépassaient : était-ce la vengeance ou la sagesse qu'il visait ? Il l'ignorait, mais comment le savoir sans l'essayer ?
— Décrochez-le et venez avec moi.
Alphonse suivit la Mille-mains dans le couloir où il retrouva l'immense tableau qu'avait peint autrefois Ólafur. Le cercle noir en son centre fixait Alphonse tandis que les couleurs se livraient à la même bataille sans merci tout autour.
— Ólafur, c'est de ma faute s'il est mort, avoua Alphonse. J'ai essayé de m'enfuir à Sorgheim et l'araignée l'a puni à cause de moi.
— Balivernes ! répliqua la Mille-mains. Dans cet univers, Ólafur était le porteur de la vérité initiale, rien d'étonnant à ce que vos mécanismes de défense, et en particulier votre déni, s'en soient pris à lui. S'il est mort, c'est qu'il a joué son rôle, comme je joue le mien en ce moment même.
Elle se tourna vers la console à l'entrée et montra un petit objet qui ressemblait à un circuit imprimé de la taille d'une carte à jouer, bourré de composants électroniques miniatures.
— Mes mains ont récupéré votre sac dans l'eau. Intéressante découverte d'y retrouver la tête de Gullintani. Je suis parvenue à sauver sa carte mère et c'est tout ce qu'il en reste. De toute façon, il y avait bien longtemps que ce robot avait perdu la raison en prêtant allégeance à Ugle Traumer. Il était tout aussi prisonnier que l'araignée, un enfermement consenti, mais bel et bien réel. Prenez-le avec vous et laissez le masque ici pour le moment.
Il sembla à Alphonse percevoir une faible vibration lorsqu'il prit la carte mère dans sa main.
— À présent, je vais vous demander de vous concentrer sur le cercle noir.
Surpris, Alphonse constata que les couleurs qui l'entouraient s'étaient animées comme des poissons dans un bocal, tournoyant lentement au bord de l'obscurité. Le cercle noir s'était mis à bouger aussi, et il s'agrandissait de plus en plus, tandis que les couleurs vacillaient en son centre. En quelques instants, il ne fut plus que néant, absorbant tout le reste pour ne laisser qu'un rectangle noir de la taille d'une porte.
— Après vous, Alphonse, lança la Mille-mains.
— Où cela mène-t-il ? interrogea Alphonse.
— Vous n'êtes pas curieux de le découvrir par vous-même ?
Alphonse serra la carte-mère et tendit une main vers l'obscurité qui s'enfonça sans trouver de résistance. Sa blessure pulsa, mais il l'ignora. Il jeta un dernier regard à la Mille-mains qui l'encouragea d'un signe de tête et pénétra entièrement dans le cadre.
Une lumière éclatante l'éblouit alors qu'une bouffée d'air glacé s'engouffra dans ses poumons. Ses yeux mirent quelques secondes à s'habituer et il comprit immédiatement où il avait atterri : la Baie des Phoques. Celle qui avait tant marqué son adolescence. Un voyage scolaire bien avant l'accident. À une autre époque. Dans un autre monde.
Alphonse avait sous les yeux le paysage arctique du plein été, les tentes colorées près de l'immensité aquatique de la baie et les kayaks qui l'attendaient pour aller rendre visite aux derniers survivants des glaciers. Il se souvenait du plaisir et de la liberté qu'il avait ressentis à naviguer, une rame dans les mains, parcourant le calme ensoleillé avec son groupe. Il revoyait cette ombre émerger des profondeurs, et son cri de surprise lorsqu'un phoque l'avait éclaboussé sous les éclats de rire de ses camarades.
C'était cette insouciance, surtout, qui lui avait manqué. Celle de faire encore partie des autres, sans jamais avoir à y penser.
Soudain, il prit conscience du poids de l'objet entre ses doigts. La carte mère de Gullintani n'y était plus et, à sa place, Alphonse avait une longue épée aux finitions travaillées et au pommeau d'or.
— Bienvenue dans l'Iheim, Alphonse. Auriez-vous l'amabilité de me prendre le bras ?
La Mille-mains venait d'émerger à son tour du cadre, désormais blanc nacré, qui lévitait à quelques centimètres du sol près d'une tente, et tâtonnait devant elle comme si elle avait perdu la vue.
— Que vous arrive-t-il ? demanda Alphonse en l'aidant de sa main libre.
— Ici, je n'ai presque aucun de mes sens, il va falloir me guider. Je m'y attendais, mais c'est bien plus déroutant que je le pensais. Votre voix est la seule que je parviens à distinguer.
— Quel est cet endroit ?
— Sur la forme, ce sera à vous de me le dire. Sur le fond, c'est un espace d'accueil dans lequel vous pouvez voir les choses sous un autre aspect. C'est en attirant la Reine dans ce monde que vous aurez une chance de la vaincre. Et croyez-moi, cela ne sera pas difficile de l'y faire entrer, elle n'attend que cela.
— Pourquoi ?
— Car c'est une zone vierge pour elle, un territoire à conquérir dont elle n'a pas l'accès.
— Elle sera privée de ses sens, elle aussi ?
— Impossible à prédire, mais je ne le crois pas. Voyez-vous, chaque être subit une transformation qui lui est propre, en rapport avec l'essence même de ce qu'il est.
— Et moi, je ne me transforme pas ?
— Vous ? pouffa la Mille-mains. Vous êtes ce monde, c'est lui qui se transforme à chaque fois que vous y pénétrez. Qu'est devenu ce cher Gullintani ?
Alphonse observa le bélier qui était représenté sur le pommeau de l'épée et soupesa la lame blanche en faisant des moulinets dans les airs. Elle était lourde, mais restait maniable et dégageait une tiédeur presque familière.
— Une arme, répondit Alphonse.
— Intéressant, commenta la Mille-mains. À présent, pouvez-vous me décrire les lieux, je vous prie ?
— On se trouve dans une baie, près du dernier glacier du Spitzberg.
— Vous me donnez la localisation, moi, je vous demande de me décrire ce que vous voyez.
— Je vois de l'herbe, des cailloux, de l'eau, des montagnes...
— L'eau, est-elle profonde ?
— Euh... oui, pas mal...
— L'arme, jetez-là dans l'eau.
— Mais, pourquoi ?
— Votre inconscient souhaite utiliser la raison comme une arme et ce n'est pas ce dont vous avez besoin actuellement. Vous pourrez revenir la chercher après.
— Vous voulez que je l'abandonne dans l'eau glacée ?
— Pour un temps, oui.
Alphonse lâcha le bras de la Mille-mains et sauta sur le ponton qui s'engageait dans la baie. Il ne voulait pas s'en débarrasser. Cette épée lui appartenait, il le sentait, et elle serait parfaite pour combattre les griffes de la Reine.
— Ugle Traumer, comment suis-je censé la vaincre ?
— Cela, il vous faudra le découvrir par vous-même, Alphonse. Mais en l'amenant ici, vous serez sur votre territoire. L'arme, vous en êtes-vous débarrassé ?
— Oui, mentit-il.
— Bien. À présent, demeurez là où vous êtes et prenez une profonde inspiration.
— Je ne comprends pas...
— Faites ce que je vous dis, insista la Mille-mains.
L'air arctique lui frigorifia les narines.
— Expirez, et ressentez l'air plus chaud qui en ressort.
Alphonse s'exécuta.
— Prenez conscience de ce va-et-vient, sans chercher à le modifier, observez-le simplement.
Ses poumons se remplissaient et se vidaient rapidement et Alphonse réalisa avec quelle intensité il respirait. Il contempla la buée qui s'échappait à chaque expiration, et constata après quelques secondes que son souffle s'apaisait.
— À présent, prenez conscience de votre corps.
Son flanc droit ne lui faisait plus mal. Étonné, il mit une main à l'endroit où il avait reçu la balle et se rendit compte qu'il était guéri. Malgré la température, il n'avait pas froid non plus. Et la buée continuait à s'échapper paisiblement de sa bouche.
— Les sons, maintenant.
Les montagnes au loin murmuraient des paroles silencieuses que le vent lui rapportait. Les tentes bruissaient sur la plage et l'eau clapotait doucement sous le ponton. Alphonse sentait le poids de son corps qui s'enfonçait dans ses talons, il inspirait et expirait, percevant pour la première fois depuis très longtemps l'absence totale de pensée.
Détendu, il laissa échapper l'épée de sa main. D'un bond, il la rattrapa avant qu'elle ne chute dans la baie. À quatre pattes sur les planches, il se retrouva face à son reflet, déformé par les ondes que ses mouvements avaient créées. Lorsque la surface de l'eau revint au calme, il poussa un cri d'horreur et s'éloigna aussitôt du bord.
— Il y a quelqu'un dans l'eau ! s'exclama-t-il.
— Quelqu'un ?
— Oui, un garçon qui me ressemble, mais son visage est...
— Oui, Alphonse ?
— Cela doit être mon imagination.
— Alors, regardez-y à nouveau, proposa la Mille-mains.
— Non, répondit-il, catégorique, nous avons perdu assez de temps comme cela. J'ai fait tout ce que vous avez demandé, et maintenant ?
— L'arme est-elle toujours dans l'eau ?
— Oui, mentit Alphonse en espérant que la Mille-mains ne retrouverait pas subitement ses sens.
— Alors, vous pouvez rejoindre vos amis, vous disposez désormais de toutes les clés pour affronter Ugle Traumer.
— Mais vous ne m'avez même pas expliqué comment revenir dans cet endroit...
— Il vous suffit de vous concentrer comme vous l'avez fait devant le tableau : à présent que vous l'avez expérimenté, vous trouverez un chemin jusqu'à l'Iheim, même si cela sera plus difficile au début. Comprenez bien que ce monde n'est pas statique, il évolue en même temps que vous et pourra subir des transformations, voir totalement changer.
Alphonse se félicita d'avoir gardé Gullintani. L'aide de la Mille-mains lui semblait dérisoire. Était-ce tout ce dont cet être était capable ? Croyait-elle qu'un terrain favorable suffirait à terrasser un monstre aussi terrifiant ? Ridicule.
— Et vous ne voulez pas venir avec nous ? Avec votre soutien, ce sera sûrement plus simple, hasarda-t-il.
— Béatrice vous accompagnera. Je ne peux agir par moi-même, mais si elle reste discrète, l'aide d'une de mes mains pourrait passer inaperçue. Allons, il est temps de partir.
Le cadre blanc lévitait près des tentes et Alphonse se dirigea vers lui.
— La Reine, demanda-t-il en s'arrêtant devant l'ouverture, qu'est-ce qu'elle est exactement ?
— La souffrance. Votre souffrance. Elle est et sera toujours, hululant dans la nuit. Mais le problème est le titre que vous lui concédez bien malgré vous. Elle a un royaume et votre esprit en est le sujet, Alphonse.
— Si elle est la souffrance, alors, je serai le remède, répliqua Alphonse en serrant le manche de son épée.
Et il disparut dans le cadre, abandonnant la Baie des Phoques et le monde arctique de son souvenir.
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