Chapitre 37
Coucouu, petite note de début de chapitre !
J'espère que vous allez bien, on approche de la fin de l'histoire snif :(
Je pense publier encore cinq/dix chapitres, et ensuite, ça sera terminé. Ça n'aura donc pas été très long, mais pas trop court non plus, pile la durée que je veux !😭
MAIS ça serait mal me connaître que de penser que l'histoire va se calmer, bien au contraire... un des plus gros plot twists du récit approche dangereusement :)
Bonne lecture et merci pour les votes ! ❤️
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Halse se ruait, elle l'espérait, vers la porte de Gaëtan. Elle savait juste que sa chambre se situait à droite des escaliers, mais elle ne se souvenait plus du numéro précis.
Elle s'arrêta au beau milieu du couloir du premier étage et reprit son souffle, son couteau tranchant empoigné fermement dans la paume de sa main droite.
Elle ne pouvait pas redescendre dans le hall du gîte, la peur l'en empêchait. C'était juste impossible. Le simple fait d'atteindre le premier étage l'avait fait frôler la crise d'angoisse.
Elle avait envie de s'écrouler contre le sol et de ne plus jamais bouger. Derrière quelle porte de ce fichu couloir pouvait bien se situer Gaëtan ?
Soudain, elle rassembla tout son courage ainsi que ses dernières forces pour redescendre vérifier le numéro de la chambre du grand métisse.
Une fois qu'elle eut atteint la réception, elle extirpa le carnet dans lequel étaient répertoriés tous les clients du gîte Merlin. Elle le feuilleta d'une main tremblante, et son cœur se serra lorsqu'elle trouva enfin ce qu'elle cherchait.
Gaëtan Dobras, chambre 70.
C'était la première fois qu'elle voyait son nom de famille. Sa mère devait avoir noté seule les chambres de l'entièreté de la colonie, elle n'y avait jamais jeté le moindre regard. Elle emprunta aussitôt un double de clés de la chambre du jeune homme.
— J'arrive, Gaëtan, se murmura t-elle à elle même en reprenant la direction des escaliers.
Ni une ni deux, Halse s'élançait de nouveau vers le premier étage, cette fois ci en sachant parfaitement où elle se rendait. Une fois parvenue devant la porte de son ami, elle enfonça la clé dans la serrure d'une main tremblante. Ses gestes étaient bien trop précipités, elle mit du temps avant de réussir à déverrouiller la porte.
Elle la poussa brutalement, et tâta aveuglément le mur à sa droite pour trouver l'interrupteur. Il faisait bien trop noir pour qu'elle n'y aperçoive quoi que ce soit.
— Allez, putain... jura t-elle, paniquée.
Soudain, ses doigts rencontrèrent le bouton de l'interrupteur, et une lumière aveuglante se répandit dans la chambre. Halse se força à ouvrir les yeux, auparavant habitués au noir.
Il fallait que Gaëtan soit là, qu'il se trouve sur son lit en train de dormir. Il le fallait. C'était la seule épaule sur laquelle Halse pouvait se reposer, là, maintenant.
Lorsque ses pupilles balayèrent la pièce, elle constata rapidement que personne ne s'y trouvait. Sa vue devint floue et elle dut prendre appui sur le premier meuble qui se situait à sa droite.
Gaëtan n'était pas là. Où était t-il, dehors ? Sous les griffes de Christian ? Ces hypothèses rendaient littéralement folle la jeune fille.
Elle s'apprêtait à se laisser tomber de nouveau contre le sol, lorsqu'elle sentit une présence à ses côtés. Aussitôt, elle se redressa et pointa son couteau face à la silhouette qui se tenait sur le pas de la porte. Lorsqu'elle la reconnut, elle poussa un profond soupir de soulagement.
— Mon dieu, Constant...souffla t-elle en accourant se blottir dans ses bras.
Il lâcha quelques jurons, abasourdi de la trouver ici à une telle heure. Abasourdi, mais tellement soulagé.
— J'ai... j'ai entendu du bruit alors je suis sorti de ma chambre, balbutia t-il, sous le choc. Ça va ?
Le jeune homme a capuche resserra son étreinte autour d'elle, comme si le simple fait qu'il puisse la toucher était surréaliste. Il avait crut, pendant quelques jours, qu'elle ne reviendrait jamais.
— J'ai eu si peur. T'étais où ? murmura t-il, sidéré.
Halse ferma les yeux. Par où commencer ?
— Je...Christian m'a séquestrée dans... Où est Gaëtan, où... Ornélis ?
Elle perdait clairement ses moyens, submergée par ses propres émotions. Il s'avança, et lui fit signe de venir s'assoir à ses côtés, sur le lit de Gaëtan. Elle s'exécuta, fébrile. Enfin, elle avait retrouvé quelqu'un de confiance. Enfin, elle se sentait en sécurité.
Constant s'éclaircit la gorge, une main caressant tendrement le dos de sa cousine éloignée.
— Gaëtan et Ornélis sont partis dehors, à ta recherche, expliqua t-il. Ils ont dit qu'ils ne partiraient pas longtemps, ils devraient bientôt rentrer. Je suis chargé de faire croire à tout le monde, y compris les animateurs, qu'ils sont bien là, juste qu'ils sont discrets.
L'adolescente aux cheveux violets hocha la tête, la respiration saccadée. Une pensée la torturait.
— Il faut qu'ils rentrent, déclara t-elle en levant ses orbes inquiets vers lui. Maintenant.
— Oui, ne t'inquiète pas, ils vont...
— Non, là maintenant, le coupa t-elle. Appelle les. J'ai peur, Constant.
Un air de compassion balaya le visage du jeune homme. Il hocha la tête, compréhensif. Sa main droite glissa jusqu'à sa poche de pantalon, jusqu'à y rencontrer son téléphone. Il savait que la précipiter ne servirait à rien, il allait simplement faire ce qu'elle lui demandait le temps qu'elle se calme. Elle était la seule à savoir ce qu'il était urgent de faire.
Constant éleva son portable à son oreille et patienta, espérant que son ami décroche. Le bruit lui indiquant que le numéro se composait commençait à s'éterniser. Puis, en une fraction de seconde inespérée, Gaëtan décrocha.
Les visages des deux cousins s'éclairèrent, regorgeant d'espoir.
— Gaëtan ? fit Constant dans un souffle.
Halse n'attendit pas une seule seconde de plus pour saisir à son tour le cellulaire de Constant. Paniquée, elle pressait bien trop fort le téléphone contre son oreille, désespérée. Elle ne voulait qu'une seule chose : entendre le timbre du grand métisse résonner à travers le haut parleur.
— Gaëtan, dis moi que tu es vivant, chuchota t-elle, la gorge nouée.
— Halse ? articula celui ci d'une voix endormie à l'autre bout du fil.
Pendant quelques secondes, ils ne parvinrent pas à construire des phrases complètes. Halse pleurait, abasourdie et si heureuse d'apprendre que les personnes auxquelles elles tenait étaient en vie.
Quelques minutes supplémentaires s'écoulèrent, durant lesquelles Halse raconta tout à Gaëtan, entre quelques sanglots, sans rien n'omettre de sa folle histoire. Constant apprenait tout au passage, lui aussi, assis silencieusement à côté d'elle.
Ce qu'il entendait de la bouche de sa cousine choquait ce dernier, comment pouvait avoir t-elle vécu quelque chose d'aussi traumatisant et, malgré tout, continuer de se battre pour rester en vie et protéger ceux qu'elle aime ?
Moi, j'aurais volé la première voiture que j'aurais trouvé et je me serais enfoncé dans un ravin, songea Constant en l'écoutant, admiratif.
Lorsqu'elle eut finit, un seul mot se fit entendre de la bouche du grand métisse, à l'autre bout du fil :
— Woah...
Puis, il s'éclaircit la gorge. Halse pressa son pouce contre la touche du haut parleur.
— On revient demain avec Ornélis. Ça serait trop dangereux de se balader dehors en pleine nuit, annonça Gaëtan.
— Faites vraiment attention. Armez vous. Christian est dehors, et il a tué Niño sans aucune hésitation sous mes yeux, il...
Bien que les deux garçons furent éloignés de plusieurs kilomètres, ils avaient écarquillés les yeux au même moment, stupéfaits face à cette révélation. Constant fourra son visage entre ses deux mains, sidéré. Le danger de la situation venait de les percuter de plein fouet.
— Il a tué Nino, tu veux dire, le barman ? lâcha Constant dans un souffle, consterné.
Elle hocha la tête silencieusement. Gaëtan, à l'autre bout du fil, ne prononçait plus un mot. Elle n'entendait plus que son souffle, irrégulier, sûrement perturbé par la panique.
— Qu'est ce que Niño faisait là ? Vous étiez où ? questionna finalement Gaëtan, après un long silence.
— Je... j'en sais rien. Je vous expliquerai tout demain, quand vous rentrerez.
— Halse, ce qu'il est en train de se passer est super grave... souffla son interlocuteur d'une voix grave.
Elle n'eut pas la force de répondre, et tendit le téléphone à Constant, les yeux embués de larmes. Il ne savait pas quoi répondre à Gaëtan, lui non plus. Toute cette histoire était bien trop folle, bien trop dangereuse. Pour eux tous. Deux personnes y avaient déjà laissé la vie.
— Un deuxième mort, putain... marmonna Constant en balançant rageusement son portable contre le matelas.
Un lourd silence s'abattit sur eux. Halse, essuyait avec difficulté les larmes qui trempaient ses joues rosées. Son cousin la fixait silencieusement, n'ayant même plus la force de la consoler. Là maintenant, il ne savait pas quoi faire ni quoi dire.
Soudain, la petite voix d'Ornélis résonna doucement à travers le haut parleur.
Halse se redressa immédiatement, à l'affut. Si elle avait bien oublié quelque chose, c'était sa présence.
— Gaëtan, appelle la police... Sa voix sonna lointaine, elle devait sûrement être éloignée du portable du grand métisse.
— Ornélis ! se précipita Halse. Tu vas bien ?
— Halse ! Bah...
L'adolescente aux cheveux violets se tapa le front avec sa paume de main.
— Désolée, c'était débile comme question, s'excusa t-elle.
Constant, après s'être remis de ses émotions, rapprocha le microphone de sa bouche pour que ses deux amis au bout du fil l'entendent bien.
— Vous êtes où, là ?
Il avait mis ses différents avec son amie blonde de côté, la priorité se situait ailleurs.
— Dans une sorte de motel, à genre quatre ou cinq kilomètres du gîte. À côté d'une zone industrielle, expliqua Ornélis.
— Vous êtes en sécurité, votre porte est bien fermée à clé ?
— Oui, notre chambre est fermée à double tour. Les volets sont fermés aussi, assura t-elle.
— Donc... vous dormez ensemble ? voulut savoir Halse en se rapprochant, curieuse.
— Euh...oui.
Elle et Constant s'echangèrent un regard entendu. Quelque chose se passait entre ces deux là, c'était évident comme le nez au milieu du visage.
— Mmh. Demain première heure, vous rentrez au gîte, on est d'accord ? s'assura le jeune homme à capuche.
— Oui, on met un réveil à six heures.
— Et n'appelez pas la police, il faut qu'on en parle ensemble, souffla t-il.
— Oui.
La voix rauque de Gaëtan résonna de nouveau :
— Constant, les animateurs ne soupçonnent pas notre absence ?
— Non, il y en a un qui a douté à un moment, je l'ai senti. Mais je lui ai dit que vous ne veniez jamais aux activités parce que vous étiez punis à cause de ce qu'on a fait. Mon mensonge est passé comme une lettre à la poste.
— Merci, tu gères, le gratifia Gaëtan, qui se sentait redevable envers lui après un tel service.
— Pas de quoi. Bonne nuit, à demain, alors.
— À demain, firent les deux tourteraux en choeur sans attendre une seconde de plus pour raccrocher.
Constant verouilla l'écran de son portable avant de le déposer sur le matelas. Les yeux de sa cousine le scindaient d'un air inquiet, il pouvait le sentir.
— On va se sortir de là et mettre fin à cette histoire, murmura t-il en regardant le bout de ses baskets.
Elle le scruta, les larmes avaient arrêté de s'écouler de ses yeux. Elle baissa elle aussi la tête.
Y croyait t-il vraiment ?
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