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Chapitre 30

Ornélis se tenait assise sur son lit, le visage fermé.

Elle réalisait que celui qu'elle avait choisi était tout aussi fou qu'elle si ce n'était pas plus.

Gaëtan, le regard suppliant, se tenait debout, désarmé face à elle. La décision lui revenait.

– Si je refuse, tu pars tout seul ? questionna t-elle, la voix légèrement tremblante.

– Je n'y ai pas réfléchi, mais honnêtement, je pense que oui. Je pense qu'Halse n'est pas loin. J'en suis presque sûr, en fait. Donc j'irai. Cela peut prendre une semaine, un mois, une année, mais je la retrouverai.

Ornélis enfouit son visage dans ses mains en lâchant un long soupir.

– Gaëtan, on va vivre dehors... On se nourrira comment ? C'est n'importe quoi...

Il vint immédiatement s'assoir à ses côtés et entoura son visage de ses deux mains pour pouvoir la regarder dans les yeux.

– S'il te plaît. Je me débrouillerai pour te trouver à manger, et que tu n'aies jamais froid. C'est notre dernier recours pour retrouver Halse, ça peut paraître inconscient mais on ne peut rien faire d'autre.

Ornélis leva les yeux au ciel, un sourire nerveux accroché aux lèvres et la jambe inévitablement tremblante.

– Oui. Bien sûr. Et toi tu mourras de faim. Quelle évidence, ironisa t-elle.

Gaëtan secoua la tête et posa sa main sur la cuisse de l'adolescente pour essayer de calmer ses tremblements nerveux.

– Ornélis, fit t-il en essayant de maintenir son regard, mais elle refusait de croiser le sien.

Quand elle tourna enfin ses pupilles bleutées vers lui, il remarqua que ses yeux étaient trempés de larmes.

– Je peux pas te laisser partir, sanglota t-elle. Et j'ai pas envie de m'en aller vivre à la rue pour rien. On a aucune idée d'où elle peut se trouver.

Gaëtan s'éloigna, un air déçu accroché au visage.

– Tu renonces ?

Ornélis se laissa tomber le long de son matelas. Elle savait qu'il n'allait pas lâcher, elle le connaissait par cœur.

– Non, je ne renoncerai jamais, mais...

– Mais quoi ? la coupa t-il sèchement. T'as d'autre solutions, pour la retrouver ? Je te jure, ça m'a bouffé le cerveau, j'y ai réfléchi des heures et des heures, et j'ai rien trouvé. Hormis l'option de déclarer sa disparition au poste de police, et donc d'encourir potentiellement la prison pour mineurs, cette solution est la seule qui nous reste. On essaye, et si on échoue, on va voir la police. S'il te plaît.

Un silence engourdi de tensions régnait dans la pièce. Gaëtan, désemparé, tenta une ultime fois de la persuader.

– Elle est peut être en danger de mort, Ornélis...


À quelques kilomètres de là, il attendait patiemment dans sa voiture. Il observait le soleil levant dans ses rétroviseurs. Magnifique dégradé de rose, s'alliant avec un orangé éclatant.

Le monde est beau, tout de même, pensa t-il.

Il devait agir aujourd'hui, il le sentait. Il avait vu Christian sortir dehors cinq minutes de l'immense hangar abandonné, hier, pour fumer.

Le détenteur de la jeune fille commençait à relâcher sa garde, mais aussi à être de plus en plus agacé par les événements qui stagnaient. Il l'avait observé à la contraction des traits de son visage et à la manière dont il avait brutalement jeté sa cigarette par terre, l'autre jour.

Il extirpa doucement son portable de sa poche.

"Je pense pouvoir y aller cet aprem. Je saisis l'occasion?"

Envoyé. Il attendit une quinzaine de minutes avant de finalement entendre la sonnerie de son téléphone retentir. Il se précipita dessus.

"Fais très attention à toi. Protège Halse coûte que coûte, elle est tout ce qu'il me reste."

Le coeur battant, il composa une réponse rapide "Compte sur moi" avant d'ouvrir d'un geste brusque la portière de sa voiture.

Les mots qu'il venait de lire résonnaient en écho dans sa tête.

"Protège la"

"Elle est tout ce qu'il me reste"

"Protège la"

"Protège la"

Il chassa toutes ces pensées de son esprit et dirigea ses pas vers l'arrière de la voiture, son téléphone dans la main droite.

Il s'abaissa vers le sol, et y déposa le portable de sorte à ce que lorsqu'il fasse marche arrière au volant, le petit objet soit entièrement broyé par le poids de la carrosserie.

Quelques instants et une manoeuvre minutieuse plus tard, il était en miettes.

– Parfait, fit t-il, satisfait.

Plus aucune trace des échanges avec la mère d'Halse, désormais. Les choses sérieuses commençaient maintenant.

Largement préparé à l'idée de perdre sa vie qu'il jugeait misérable, l'Homme s'avança d'un pas déterminé vers le hangar. Il allait se cacher sur le côté de l'entrée, derrière une sorte de grosse poutre, jusqu'à ce que Christian en sorte. Il allait attendre la moindre faille dans le plan de ce psychopathe pour s'y infiltrer et tout renverser.

Son arme à la main, deux couteaux dans sa poche, il semblait avoir tout gagné d'avance, et pourtant, il sentait la fin plus proche que jamais. Pourquoi est ce que l'affronter lui faisait si peur, lui qui n'avait rien à perdre ?

Il s'efforçait sans cesse de la repousser, mais elle était toujours là : la peur. Plus impressionnante que le danger lui même. Plus terrifiante que la mort.

La peur. Son ennemi principal, finalement.

Dans un claquement soudain, la porte du hangar s'entrouvrit. Au loin, mais semblant pourtant si proche, la voix de Christian résonna dans ses oreilles.

– Je vais fumer. Je surveille l'entrée, essaye de t'enfuir, et je te bute.

Entendre le timbre de sa voix lui avait glacé le sang.

Il ne parvenait pas à le voir entièrement, il apercevait juste ses pieds, et lors de gestes brusques, ses mains. Il ne remarqua aucune arme dans les mains de Christian, mais il en avait forcément une, c'était obligatoire. Sûrement cachée dans son pull, ou dans sa poche. Peut être un couteau dans sa chaussure, qui sait ?

Il se fit un dernier point avec lui même avant de se lancer. Le plan était le suivant : courir vite, peut être dix mètres, de toutes ses forces, lorsque Christian avait le dos tourné. Ouvrir la porte du hangar. Détacher Halse. Tirer le plus de balles possible sur l'assassin, le plus longtemps possible.

S'enfuir. Mais en priorité, avant tout, détacher Halse. Là se trouvait sa mission.

Il se fit un décompte.

3...

Il vérifia que son arme était correctement rechargée.

2...

Il prit fermement appui sur ses talons et prit une grande inspiration.

1...

Il leva les yeux vers le ciel.

0.

Il courut si vite qu'il eut l'impression que le temps s'était compacté en une fraction de seconde. Son esprit était vide, et ne contenait qu'un seul objectif, un mécanisme automatique s'était instauré en lui.

Les hurlements de colère de Christian et ses pas se précipitant à sa poursuite ne retentirent qu'une fois qu'il avait agrippé la porte du hangar et ouverte celle ci. Le plus dur restait à faire. Il fallait être rapide, plus rapide que Christian qui se rapprochait dangereusement de lui, enragé.

Le hangar était plus grand que ce qu'il n'avait imaginé. Par conséquent, la route pour atteindre Halse serait plus compliquée que prévu. La peur l'envahissait tandis qu'il sentit la main de Christian agripper fermement son épaule.

C'est à cet instant précis qu'il la vit.

Elle venait visiblement de se réveiller d'une sieste, les cheveux en bataille et le visage abattu, les paupières à moitié fermées. Ses mains étaient attachées derrière son dos.

Lorsqu'elle constata la scène qui se déroulait sous ses yeux, son regard prit une tournure terrifiée. D'un coup, tous ses sens furent en alerte, et elle se débattit de toutes ses forces en le voyant s'approcher d'elle. Elle avait enfin un espoir d'être libérée, de sortir de cet enfer.

Il n'était plus qu'à un mètre d'elle, à présent. Son sauveur. Elle voyait en lui la promesse de sa vie.

Il se précipita par terre et eut l'impression de s'être cassé les côtes, mais passa outre la douleur. Christian était juste derrière lui. Il le sentait.

Il fallait qu'il libère Halse, qu'il accomplisse sa mission. Il y était presque.

Lorsqu'enfin, il parvint à brandir le couteau de sa poche arrière et à découper la corde qui liait les deux mains d'Halse, un frisson de soulagement parcourut son corps.

Halse était enfin libre de ses bras, de ses mouvements.

Pourtant, cette liberté n'avait aucun goût pour Halse, face à la scène qui était sur le point de se dérouler sous ses yeux.

Christian, un sourire terrifiant ancré aux lèvres, empoigna l'homme d'un geste violent par le bras et dégaina son couteau de sa poche de jean.

Les yeux emplis de larmes, démunie face à la tournure des choses, accroupie et suppliant Christian de l'épargner.

Ce fut la dernière vision qu'il eut d'Halse.

Et sa voix, brisée, s'échappant tout droit de ses entrailles, déchirant fatalement le jour qui venait à peine de se lever, résonnant jusqu'à son avenir, jusqu'à sa mère et à son père, hurlant son nom à pleins poumons :

Niño !

Ce fut la dernière fois qu'il entendit sa voix.

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