Chapitre 18 - Tournant décisif
Je me réveille quelque temps plus tard. Visiblement, on m'a porté dans mon hamac. Autrement, je vois mal comment j'aurais pu arriver ici. Il faut croire que même les plus robustes peuvent avoir un coup de mou.
Je regarde ma main, sur laquelle je crois voir briller des lignes bleues luminescentes. Qui venaient de sous ma peau. Les ai-je imaginé ? Est-ce lié à ma force herculéenne ? Je soupire. J'ai beau réfléchir, je n'ai aucun souvenir qui me revienne et seulement plus de questions qui germent dans mon esprit déjà encombré.
Je ramène vivement ma main derrière la nuque. ça me picote, là derrière. Je sens comme un point chaud sous mes doigts, qui finit par s'estomper. Qu'est-ce qui se passe ?
Je suis allongée, essayant de retrouver le sommeil malgré tout ce qui s'est produit ces derniers jours. La piqûre de Ben, le départ d'Alby et Minho, ma semi réconciliation avec Gally, puis Alby qui semble s'être fait piqué et Thomas qui a rejoint Minho pour l'aider. Maintenant je suis en guerre avec le blond que j'ai évité tout le reste de la soirée. Je lui en veux de décider de choses à ma place. Quoi qu'il en soit, je pense que Newt a raison.
Les choses vont changer ici. Je suis bien consciente que, si ces trois blocards ne reviennent pas demain, ce sera terminé. Nous n'aurons plus d'espoir de nous échapper. De un parce que la mort de trois des nôtres, dont notre chef, serait un énorme traumatisme pour tout le monde. De deux, parce que Gally risque de manipuler les autres, jouant avec leurs craintes et leurs peurs, et les inciter à ne plus chercher à sortir. Dans un sens, il ne cherche qu'à les protéger. Mais qu'il y a-t-il de mieux que la liberté ? Celle de penser, de bouger, de vivre et se déplacer où l'on veut.
Vaut-il mieux vivre en captivité, ou mourir libre ?
Je préfère croire en l'avis de Teresa. Ils vont revenir et, alors, peut-être découvriront ils quelque chose pour nous sortir d'ici. Par rapport aux autres jours, je n'arrive pas à dormir. Pour une fois, j'entends également les Griffeurs. Leurs cris perçants résonnent dans la nuit, me faisant frissonner de peur. Thomas a raison. Nous ne sommes pas en sécurité ici, coureurs ou pas. Et nous devons sortir d'ici si nous voulons espérer à un calme ambiant et à un environnement prospère. Je ne demande que ça, la sécurité et la vie en communauté.
Je ne sais pas combien de temps j'ai pris pour fermer l'œil. Ce qui est sûr, c'est que je n'ai cessé d'angoisser à l'idée que Thomas, Minho et Alby n'arrivent pas à s'en tirer. Qu'à l'heure qu'il est, ils sont soit terrorisés, soit morts. J'ai envie de pleurer mais j'ai tellement peur qu'aucune larmes n'atteignent le creux de mes yeux. Finalement, je m'assoupis, très légèrement. J'ai fait une suite de cauchemars, tous plus effrayant les uns que les autres. J'ai imaginé les Griffeurs tels d'immenses robots en forme humaine, mesurant plus d'une dizaine de mètres de haut, dont le torse et le dos sont recouverts de plusieurs tentacules au bout pointus, d'où ils infectent ceux qu'ils croisent.
Lorsque Chuck me tire de mon sommeil, je ne me fais pas prier. Pendant que je me prépare rapidement, il s'occupe de réveiller Newt et Teresa, ainsi que tous ceux comme nous qui pensent qu'ils reviendront. Ou du moins qui l'espèrent fortement. Pas comme Gally, qui doit faire la grasse matinée. Nous ne sommes pas nombreux et arrivons rapidement face aux portes encore fermées de l'immense Labyrinthe. La tension est palpable, Chuck sait d'avance que dès que les portes seront ouvertes, nos trois blocards que nous attendons tant soit derrières, heureux de nous voir. J'espère qu'il a raison.
Les portes finissent par s'ouvrir, très lentement. Mon cœur bat à mille à l'heure, je tremble, j'ai même l'impression de faire un malaise. Finalement, nos morals prennent un coup de massue alors qu'il n'y a que le vide qui nous fait face. Certains, déjà résignés, décident de s'en aller. Nous sommes plus que huit.
— Ils ne reviendront pas, déclare l'un d'entre nous alors qu'il s'éloigne vers les dortoirs.
Plus que sept.
Je n'ai jamais vu Chuck aussi déterminé, alors qu'il semblait défaitiste, la veille. C'est qu'il tient beaucoup à Thomas et que Teresa a su lui redonner du courage. Il regarde fixement à l'intérieur du dédale, espérant déjà voir débarquer l'un de nos blocards. Finalement, au bout d'une minute qui m'a semblé une éternité, nous voyons une tête, puis une deuxième et une troisième. Ils sont là, sains et saufs, hormis Alby qui a l'air dans un sale état, Minho et Thomas ont l'air de bien se porter. Quel soulagement. Ils sont en train de porter le chef, inconscient alors que nous sourions tous comme des cons.
Sous les cris de joie de tout le monde et les acclamations, ils font leur avancée.
Une fois les pieds dans le bloc, les garçons déposent Alby contre le mur, que d'autres gars récupèrent pour l'emmener à l'infirmerie. Une fois les mains libres, je me jette dans les bras de Minho, sans réfléchir. Le corps tremblant, il me serre en retour et m'embrasse sur une joue. J'en fais de même avec Thomas, qui me serre également. Nous restons une minute comme ça, collés comme des sangsues le seraient à une peau humaine.
— Je suis contente que vous alliez bien. Vous nous avez fait une de ses peurs, je leur avoue tout en me retenant de pleurer.
Comme seule réponse, Minho passe une main nerveuse dans mes cheveux avant de la retirer. Je m'éloigne ensuite d'eux pour ne pas trop leur pomper leur oxygène et me poste à côté de Teresa.
— Si Thomas ne serait pas venu, nous serions morts à l'heure qu'il est, avoue Minho qui s'essuie le front avec un vieux t-shirt, laissant ses abdominaux à vue.
— Comment ça ? demande Chuck surexcité, répondant à l'accolade de Thomas.
— Thomas a tué un Griffeur, lâche Minho comme une bombe.
Un "ô" général passe en vague dans l'assemblée. Sous le coup de l'émotion, je n'ai pas vu que les autres blocards, dont Gally, nous avait rejoints. Je ne le regarde pas et l'ignore un maximum. La dernière fois, j'ai voulu le frapper. Mais j'ai réfléchi, je me suis dit que ce n'est pas ce qui le ferait plus mal. Mais donc, Thomas a tué une de ses choses ?
— Comment il s'y est pris ? je demande plus qu'intéressée et je ne suis pas la seule. Je croyais que ces bestioles étaient invincibles ou quelque chose comme ça. À quoi est-ce qu'elles ressemblent ? je rajoute sans reprendre mon souffle.
— Chaque chose en son temps, m'interrompt Gally d'une voix calme. D'abord, laissons-les reprendre des forces. Ensuite, Thomas devra répondre de ses torts devant le tribunal.
— Et pourquoi ça ? je m'énerve contre le blond ne comprenant pas où il veut en venir.
— Il a enfreint une de nos règles. Il a pénétré dans le Labyrinthe. Retrouvons-nous tous sous la tente d'Alby dans moins d'une heure, déclare-t-il froidement avant de se retourner et de s'en aller.
Je me retourne vers Thomas qui me fixe dans les yeux. Finalement, nous nous rendons tous au réfectoire où nos héros méritent plus que n'importe qui de se restaurer.
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