Me voilà arrivée en cours, et l'atmosphère est étonnamment légère. Le monde semble revêtir ses plus belles couleurs, comme si la journée était imprégnée d'une aura particulière. J'ai enfin eu la chance de goûter à nouveau aux douces lèvres de l'homme que j'aime. Un sourire s'étire naturellement sur mon visage, une manifestation extérieure de la félicité qui règne en moi.

Je m'assois à côté de Romane. Sa pote est malheureusement souvent absente, peut a-t-elle une maladie ou des problèmes familiaux ?

Les journées semblent se ressembler. Les heures défilent, bercées par le murmure des cours et le ballet des camarades de classe.

Les jours s'écoulent, mais la vision persistante de Disneyland me hantait à nouveau, une ombre s'insinua dans mes pensées, obscurcissant le tableau enchanté. Pourquoi, dans la toile chatoyante de mes rêves, Jules apparaissait-il aux côtés d'une autre fille à Disneyland ? L'image, telle une apparition indésirable, se glissait insidieusement dans mon esprit, semant un doute troublant.

Un frisson d'appréhension me parcourut. Était-ce une simple fantaisie de l'esprit ou un présage des incertitudes qui planaient sur notre relation ? Les questions se bousculaient dans ma tête, jetant une ombre inattendue sur la perspective joyeuse de cette escapade.

Pire encore, une autre vision tourbillonnait dans mon esprit tourmenté. Les paroles acerbes de mon père sont aussi présentes, son regard condescendant, traitant sa propre fille comme une moins que rien. L'image était douloureuse, éveillant des sentiments de vulnérabilité et de tristesse profonde.

Je me demandais pourquoi ces visions sombres s'immisçaient dans mes pensées, ternissant la lumière éclatante de mes aspirations. Était-ce une manifestation de mes peurs les plus profondes, des doutes enfouis qui se faisaient jour au moment où la perspective d'une journée enchantée semblait à portée de main ?

Secouant légèrement la tête pour chasser ces pensées troublantes, je me rappelai que les rêves pouvaient être un miroir de nos préoccupations intérieures. Peut-être était-ce l'occasion de faire face à ces craintes, de les confronter avec courage plutôt que de les laisser obscurcir ma joie future.

La semaine à venir s'annonçait comme une exploration émotionnelle complexe, et mes prévisions ne se trompaient pas. Le mercredi suivant, Jules et moi décidâmes d'aller chercher à manger pour partager un repas chez lui à midi. Il me proposa de me prendre devant le lycée en voiture, une offre que j'acceptai volontiers. Une fois arrivés dans le centre commercial, un événement inattendu éclata et répandit des éclats de rire dans l'air.

Alors que nous déambulions dans le parking, j'eus la surprise de croiser Enzo dans un chariot poussé avec entrain par Clara. Romane, toujours prête à capturer les moments spontanés, filmait la scène avec enthousiasme. Même Jana, une connaissance du début d'année dans le bus, était là, ajoutant une touche inattendue à cette rencontre impromptue. Un sourire illumina mon visage, et Jules partagea mon amusement.

Soudain, l'événement prit une tournure hilarante. Clara, poussant avec une énergie débordante, fit culbuter le chariot, et voilà Enzo étalé au sol. Un éclat de rire généralisé accompagna la scène. Je m'approchai d'Enzo avec un sourire taquin, lui demandant s'il allait bien. Il répondit en riant avec le reste du groupe, semblant en bonne santé malgré la chute. Je lui souhaitai un rapide rétablissement et lui dis à plus tard en cours, sans me douter que cet incident anodin allait changer le cours de ma semaine de manière inattendue.

Ce moment, imprévu et plein de légèreté, marqua le début d'une série d'événements qui allaient apporter une nouvelle dynamique à mes jours. Le rire partagé et l'énergie positive de cette rencontre inattendue devinrent le prélude à des jours à venir chargés de surprises et de découvertes inattendues.

Car quand je me suis approché pour discuter avec Enzo, j'ai remarqué que le sourire habituel de Jules s'estompa progressivement. Ses yeux, autrefois pétillants de joie, semblaient maintenant voilés par une lueur d'inquiétude. Il manifestait une impatience évidente, pressé de partir. La tension dans l'air était palpable, mais je ne comprenais pas tout de suite la raison de son changement soudain d'attitude.

Interrompant notre échange avec Enzo, Jules murmura que nous devions nous dépêcher, arguant que j'avais cours. Il ne mentait pas, mais quelque chose dans son ton laissait transparaître une note de nervosité. Nous avons rapidement pris la décision d'acheter des sandwiches, cherchant un moyen de combler le temps limité avant mes cours.

Dans la voiture, l'atmosphère était étrangement chargée. Jules, d'ordinaire détendu, semblait préoccupé. Il m'adressa un baiser rapide, mais même ce geste avait perdu de sa spontanéité habituelle. Nous nous sommes arrêtés devant le lycée, et alors que je m'apprêtais à descendre, je sentis son regard sur moi, teinté d'une émotion que je ne parvenais pas encore à déchiffrer.

C'est à ce moment que la réalité m'apparut : la jalousie avait pris place dans le cœur de Jules. Son sourire avait disparu en voyant ma proximité avec Enzo, et la hâte apparente de quitter les lieux traduisait un malaise naissant. La situation était devenue subtilement complexe, et je me retrouvais à jongler entre l'amitié avec Enzo et la nécessité de rassurer Jules sur mes sentiments.

Le baiser avant de me déposer résonna comme un geste de possession, une tentative de marquer son territoire émotionnel. Le mystère de ses émotions restait entier, mais une chose était claire : la jalousie venait de faire son entrée, apportant un nouveau défi à notre relation déjà complexe.

Le doute s'était insinué dans mon esprit, une question me venu. Qu'était devenue Alice, la fille du magasin qui fréquentait Jules avant les vacances ? L'énigme tourbillonnait dans ma tête, exigeant des réponses. La curiosité insatiable me conduisit vers les réseaux sociaux, un miroir virtuel qui allait dissiper l'ombre planant sur cette situation complexe.

Naviguant à travers les profils, je finis par trouver celui d'Alice. Une biographie ordinaire, mais un détail accrocha mon regard : la mention de la fameuse Léa. Intriguée, je pris contact avec Alice, la questionnant sur la nature de sa relation avec Léa. La réponse fut prompte et inattendue : "Ma meilleure amie."

Cette révélation m'envahit d'une étrange perplexité. Le lien entre Alice et Léa était plus profond qu'il n'y paraissait. Saisissant l'occasion, je me risquai à aborder le sujet délicat de Jules. Avec précaution, je lui demandai si elle était au courant de sa relation avec Léa.

Les réponses d'Alice me dévoilèrent lentement une toile complexe de jalousie et de trahison. Léa, la prétendue meilleure amie, avait été envoyée par Alice dans le seul but de semer la discorde entre Jules et moi. La motivation sous-jacente était claire : la jalousie. Alice était envieuse de notre relation, un sentiment qui avait trouvé une étrange expression à travers cette machination sournoise.

La découverte de cette trahison laissa un goût amer dans ma bouche. Les mensonges tissés avec habileté, la manipulation orchestrée dans l'ombre, tout cela avait créé un tableau de duplicité. Mon esprit était une tempête d'émotions, oscillant entre la colère, la tristesse et l'incompréhension.

Après les cours, à midi, je pris la décision de confronter directement Jules à propos de cette révélation troublante. Nous nous retrouvâmes dans un coin isolé sa voiture, je pouvais exprimer mes préoccupations sans être perturbée par l'agitation ambiante. L'atmosphère était tendue, une sensation d'appréhension flottant entre nous.

Alors que je m'apprêtais à lui poser la question qui pesait sur mon esprit, Jules, visiblement conscient de mon malaise, prit l'initiative de me révéler la vérité. Ses paroles tombèrent comme des éclats de verre brisé dans le silence pesant. Il connaissait la machination orchestrée par Alice et Léa, et c'était cette connaissance qui l'avait poussé à bloquer les deux sur tous les réseaux sociaux.

L'amertume se mêla à ma surprise. La trahison de la confiance, le mensonge élaboré, tout cela m'atteignit profondément. J'observais Jules, cherchant des réponses dans ses yeux, mais son regard était empreint d'une tristesse que je n'avais jamais vue auparavant. Le poids de la situation reposait lourdement sur nous.

Le silence s'étira entre nous, un océan d'émotions non dites. Jules brisa enfin le mutisme, partageant ses propres tourments face à cette révélation. Il avait choisi de bloquer Alice et Léa pour protéger notre relation, mais le prix à payer était élevé. La confiance avait été ébranlée, et nous étions tous deux confrontés à la dure réalité de la tromperie et de la jalousie qui avaient insidieusement infiltré nos vies.

Après avoir mangé, un malaise persistant m'envahit à un tel point que je me tournai vers Arthur, lui demandant avec hésitation si je pouvais passer chez lui. Bien sûr, il accepta immédiatement, mais à ce moment-là, je ne me rendais pas compte à quel point cette décision allait s'avérer malheureuse...