"Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort.
Et nombreux les morts qui mériteraient la vie.
Pouvez-vous la leur rendre Frodon ?
Alors ne soyez pas trop prompt à dispenser la mort en jugement, craignant pour votre propre sécurité.
Même le sage ne peut connaître toutes les fins."

"Many that live deserve death.
And some die that deserve life.
Can you give it to them?
Then be not too eager to deal out death in the name of justice, fearing for your own safety. Even the wise cannot see all ends."

Gandalf le Gris,
Le Seigneur des Anneaux  (The Lord of the Ring) de Tolkien,
Livre 4, chapitre 1.

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Et oui, on commence par du lourd. Boum, le Seigneur des Anneaux (que je considère, à mon humble avis, comme un sujet de dévotion frisant la religion, mais passons).

Pour vous rappeler le contexte d'où est tirée cette phrase (désolé, ça va méchamment spoiler), la communauté de l'anneau est égarée dans les mines de la Moria. Frodon s'approche alors de Gandalf pour lui faire part d'une crainte: quelqu'un les suit. Ce quelqu'un, c'est Gollum, un Hobbit ayant il y a des décennies trouvé l'anneau maléfique, qui l'a peu à peu consumé pour en faire la créature crachante et schizophrène qu'il est à présent. Frodon regrette alors à voix haute que Bilbo, lorsqu'il en a eu l'occasion, n'ai pas occis la créature... ce à quoi Gandalf lui réponds *insérez la citation ci-dessus*. 

Bien entendu, ils ont bien fait de ne pas tuer Gollum, puisque c'est lui qui mènera Frodon et Sam jusqu'au Mordor et qui, en dernier recourt, fera tomber l'anneau dans la lave (en se roussissant la couenne au passage).

Mais le discours de Gandalf n'est pas un simple appel à la pitié. C'est une leçon d'humilité.

Frodon estime que pour ses crimes (nombreux et gluants), Gollum mérite la mort, comme le font encore, au hasard, les partisans de la peine de mort.

Mais qui sommes-nous pour nous arroger un pouvoir de vie et de mort?

Le monde n'est pas juste. Certains devraient être mort, d'autres non, c'est ainsi. Penser pouvoir y changer quelque chose, c'est de la pure vanité (de cette sorte de vanité qui vous faire prendre pour Dieu, vous dévore et finis par vous transformer en œil géant en haut d'une tour).

On juge et on condamne par crainte. Et si les dystopies et les récits de survies nous ont appris quelque chose, c'est bien que la peur est la pire des conseillères! (juste avant l'orgueil et la cupidité). 

Et comment juger, puisqu'on ne connaît pas "toutes les fins"? Toutes les fins, et tous les débuts. Pour prétendre à juger quelqu'un, il faudrait le connaître en profondeur, depuis sa naissance, connaître toutes les causes, chaque contexte, chaque pensée, et pouvoir deviner son futur...  Ce qui est bien sûr impossible.

Même pour ce qui nous apparaît comme la plus misérable des créatures, réservons notre jugement. D'ailleurs, lorsque Frodon apprendra la triste histoire de Sméagul (Gollum), il ne sera plus question pour lui de le tuer mais de l'aider et de le protéger... 

Morale de l'histoire: si quelqu'un vous suit à moitié nu et à quatre pattes en crachant et en feulant, ne le jugez pas. Contentez vous d'appeler l'hôpital psychiatrique le plus proche et de lui rendre l'anneau que vous venez de lui voler. A moins bien sûr qu'il y ait un volcan à proximité, auquel cas, jetez le tout dans la lave ;).

Qu'en pensez-vous? Il y aurait encore mille chose à dire, mais je crois avoir déjà écris un peu trop ^^'. J'essaierai de me réguler la prochaine fois ;). 

PS: Une des chansons les plus sublime que je n'ai jamais entendu reste Gollum Song que, si vous ne connaissez pas, je vous conseille de courir écouter!