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XXIX

Les mots prononcés par Yoongi tournaient dans son esprit fébrile. Sa marche sous la pluie avait entraîné une fièvre qui altérait son jugement, rendait ses pensées floues, folles et dérangées.

Allongé sur le dos, dans son lit, Jin frissonnait, transpirant abondamment, les yeux clos, la respiration entrecoupée, la sueur trempant son corps et ses draps. Sous ses paupières closes, ses yeux bougeaient, tourmentés et dans son esprit les images allaient et venaient sans aucune logique.

Mais Namjoon y était, partout et nulle part à la fois.

Il apparaissait et disparaissait à sa guise sans logique temporelle, à différents âges, dans différentes scènes. Jin n'avait plus aucun contrôle sur ses pensées, il avait beau se tourner et se retourner, la fièvre entravait sa conscience, faisait frissonner son corps.

La première image de Namjoon le fit se recroqueviller dans les couvertures, roulé en position fœtale. Il lui apparaissait si jeune comme le jeune pré-adolescent qu'il était à l'époque de son arrivée à l'orphelinat, les cheveux très courts, la peau déjà tannée par le soleil, trop grand pour un garçon de son âge et avec surtout, sa façon de se montrer maladroit dans n'importe quelle circonstance.

Comme lorsqu'il avait cassé le cadeau de noël de Jungkook deux heures avant l'ouverture des cadeaux. Comme lorsqu'il avait brisé les manches des raquettes de ping-pong, cassé des fermetures éclair des vestes et des sweats. Comme lorsqu'il avait la fameuse manie de trébucher, se cogner partout, se coincer les doigts, se couper et se prendre tous les coins de meubles pourtant jugés inoffensifs même sur les enfants les plus jeunes.

Mais Jin vit apparaître aussi des souvenirs, des scènes datant du lycée où Namjoon avait une manière bien à lui de ne pas prendre de notes en cours et de pouvoir tout redire de tête sans même jeter un coup d'œil à ses fiches de révisions le soir-même.

Ou à d'autres moments, plus forts encore, où l'aîné avait dû l'aider à faire sa cravate d'uniforme durant toutes ces années jusqu'à l'examen final car Namjoon n'avait jamais été capable de faire le nœud correctement. Cette proximité entre eux avait engendré de l'embarras, puis des sourires, de l'ambigüité et de l'attirance ensuite. Comme un moment de rapprochement bien à eux.

Jin se vit encore, écouter Namjoon des nuits durant quand ce dernier se passionnait pour les astres, les planètes, la lune et leurs longues conversations sous les arbres près de l'orphelinat à observer le ciel. Il se rappelait sa manière poétique de parler des étoiles alors qu'il était incapable de sortir plus de trois phrases romantiques dans la même journée. Il avait toujours été trop gêné d'énoncer ce genre de chose à voix haute.

Il avait aussi sa manière de ne jamais finir son plat pour toujours donner le reste de son bol de riz aux plus jeunes toujours affamés. Sa manière d'échanger sur la société avec Yoongi, de se chamailler puérilement avec Hoseok, de rester silencieux mais soutenant devant le désarroi d'un Jimin aux poings égratignés plein de rage, sa façon de reformuler les propos compliqués de Taehyung et d'épauler Jungkook et de l'aider à faire ses devoirs.

Son manque cruel d'endurance et de capacité sportive, ses bras ballants et sa tête ahurie devant les surprises, son absence de sens de l'orientation, ses catastrophiques et dangereuses incapacités à conduire, sa gêne omniprésence et sa timidité maladive.

Ses mauvais talents de cuisinier, son incapacité à tenir un pinceau et à peindre malgré des années à croire à un avenir d'artiste. Sa phobie envers les serpents, ses cris peu virils quand ils marchaient tous dans les herbes hautes pour aller jouer au ballon dans le champ en friche et que les autres cherchaient à lui faire peur.

Ses grandes mains halées sur sa peau, et sa manière qu'il avait de l'embrasser, de le caresser. Son regard expressif et son sourire charmant. Leurs corps emmêlés, transpirants, leurs soupirs et le plaisir de ne faire qu'un.

Son incapacité totale à se montrer ferme et à trancher sur ses idées, son côté bordélique où à l'époque, leur petit appartement à sept devenait un foutoir insupportable. Son manque d'ambition et sa manière de ne pas dire quand il n'aimait pas quelque chose.

La scène des glaces tombées sur le bitume, la remise des diplômes, le premier appartement, les premiers séjours à la mer, la collection de crustacés séchés sur le meuble près de la télé, les résultats de sa maîtrise, son acceptation en thèse, le déménagement dans leur logement.

Cette première nuit dans un endroit rien qu'à eux mais un peu aux autres aussi.

Jin revit tout ça, comme le film de sa vie et il sembla rester enfermé dans son esprit pendant des heures, n'arrivant pas à émerger, à sortir de ses souvenirs, en boucle.

Son corps se réchauffait, transpirait, désirait, puis il semblait suffoquer, pleurer et souffrir.

Les rares moments de cohérence qu'il avait lui avaient permis de descendre très péniblement l'escalier de sa mezzanine pour se réhydrater et prendre un médicament.

Par la suite il ne se souvenait pas s'être affaissé sur le canapé, bien incapable de décrocher son téléphone qui sonnait, indiquant le numéro de Jihyo.

Le premier gâteau de Jin pour fêter leur emménagement, la première fois que Namjoon avait osé lui tenir la main devant les autres, leur première dispute, leur première fois catastrophique qui était devenu un souvenir amusant par la suite, les sorties au ciné, au restaurant, les premiers cadeaux toujours foireux de la part de Namjoon dont certains goûts pour des objets restaient discutables. Leur première incapacité à avoir un débat sur un film car il se rangeait toujours du côté de Jin. Les galères d'argent, les jalousies, les quiproquos, les fous rires, les moments de câlinage trop rares mais importants à chaque fois, les changements dans leur quotidien.

La fièvre le faisait délirer alors que son esprit augmentait la vitesse des images comme si l'écoulement de sa vie se faisait en mode avancée rapide. Il y avait toujours Namjoon, bien sûr, et il y avait les autres dongsaeng qui allaient et venaient, entraient et sortaient de leur ancien appartement dans différentes tenues, différents âges, différentes couleurs de cheveux, de caractères, d'événements.

Au centre du noyau, de leur noyau à eux, gravitaient toujours ses amis, toujours trop près, jamais trop loin. Dans ce défilé n'intervenaient que de manière espacée les rares petites amies des uns et des autres qui finissaient toujours par presque disparaître.

Tout se précipitait vers la même fin, la même image : celle de Namjoon en larmes devant la fenêtre du salon, devant la ville de Seoul. Leur rupture.

Lorsque Jin se réveilla la première fois de sa fièvre, il tomba sur Hoseok assis près de lui qui s'empressa de lui tendre un cachet, il semblait dire quelque chose avec sa mine inquiète mais l'aîné ne parvînt pas à l'entendre.

Était-ce un autre rêve ? Une autre hallucination créée par son cerveau comme celle qui lui faisait croire que Namjoon était toujours à côté de lui, le serrait dans ses bras, embrassait son cou, caressait sa peau avant de disparaître l'abandonnant à la froideur et aux frissons ?

Des pensées inexactes tournèrent encore, se mélangeant aux propos de Yoongi qui se répétaient sous son crâne.

Et si tout cela n'était pas arrivé ?

Il n'y aurait pas eu de douleurs, de malaise, de déchirure.

Pas eu de rupture.

Le rêve prit le pas sur les souvenirs, et Jin se vit au centre d'un cercle entouré de tous ses dongsaeng qui souriaient et riaient puis un à un, chacun lui tournait le dos, semblait rejoindre, embrasser, tenir la main d'autres personnes aux visages flous, les uns après les autres jusqu'au tour de Namjoon.

Jin se vit serrer sa poitrine, tourner sur lui-même, paniqué, angoissé, effrayé parce ce qu'il voyait et son ancien compagnon se détourner, encercler de ses bras une silhouette floue et se retirer dans les ténèbres. Jin suffoquait mais personne ne le voyait plus, il tenait son corps qui se fissurait, se brisait, s'écartelait, s'arrachait avant que sa tête ne roule contre le sol voyant s'éloigner ses êtres les plus chers. Conscient jusque dans l'éternité de la torture infligée.

Il ouvrit les yeux, se réveillant dans un sursaut effroyable.

Son cœur tambourinait à vive allure et un sentiment de malaise l'étreignit, aggravé par la déshydratation, la fatigue et les affres d'une fièvre qui venait de passer. Il parvint à se lever malgré sa gorge asséchée et la sensation d'être si faible qu'il allait se briser en se mettant debout.

Son cœur était lourd, son esprit saturé et il fronça le nez avant de quitter le canapé pour s'empresser d'ouvrir les fenêtres.

Il se servit ensuite un grand verre d'eau qu'il avala d'une traite avant de le remplir à nouveau puis d'aviser un message laissé sur son frigo.

Il s'agissait d'un mémo très coloré, bariolé de grosses fleurs, de cœurs et de smileys qui lui arracha l'ombre d'un petit sourire.

« Tu as une grosse grippe, ton travail a été prévenu, tu dois rappeler Kihyun hyung dès que tu te sentiras mieux. Appelle-moi quand que tu verras ce message, j'ai refait ton stock de médicaments. Il y a du porridge dans ton réfrigérateur, c'est Nayeon qui l'a fait.

Signé : Hobi le prince de tes nuits. »

Jin déposa le petit papier près de son téléphone posé en évidence sur la table avant d'ouvrir la porte de son frigo et d'y sortir le petit plat préparé par la fiancée de son dongsaeng.

Tandis que le micro-onde s'occupait de réchauffer son repas, il déverrouilla son téléphone constata la date en catastrophe avant de chercher le contact du chef Kihyun. Ce dernier décrocha au bout de deux sonneries :

« Nous commencions à nous inquiéter, comment vas-tu ? »

-Je... ça va, je suis désolé d'avoir loupé le travail, veuillez m'excuser.

Il s'inclina le plus formellement possible, et cela même si son interlocuteur ne pouvait le voir mais la voix de Kihyun se fit désintéressée par les formalités.

« Tu devrais te reposer encore un peu, Hoseok m'a dit que tu as eu une grosse grippe. Ne viens pas travailler demain. »

-Mais... Je peux travailler demain ! Insista le jeune vendeur en se relevant. J'ai déjà manqué trois jours je...

« Seulement deux car ça devait être ton jour de repos hier », rectifia son supérieur, « ne t'inquiète pas autant, le mieux est que tu prennes soin de toi, c'est un ordre de tes patrons. »

Jin ferma les yeux lentement avant d'acquiescer puis de consentir à répondre à l'affirmative.

« Attends, quelqu'un veut te parler... »

Le téléphone sembla changer de main et la voix cassée de Hyunju cingla :

« Petit Jin ça va ? »

Le dénommé s'arracha un sourire :

-Je ne suis pas mort si c'est ce que tu demandes...

Elle sembla ricaner.

« Heureusement ! On s'est inquiétés figure-toi ! Je me suis coltiné le pince-sans-rire et l'autre bloc de glace toute seule pendant deux jours. Tu me paieras ce sacrifice. »

-Si j'arrive lundi avec des pâtisseries, serais-je pardonné devant sa grande souveraineté ? Plaisanta-t-il.

« La grande souveraine ne travaille pas lundi mais mardi, tu as ordre de ramener des pâtisseries ce jour-là.»

La voix était intransigeante mais Jin se mit à rire davantage.

« Attends, Monsieur-aussi-expressif-que-le-cul-d'un-babouin est là aussi, je te le passe. »

Le téléphone changea encore de main alors que le micro-onde de Jin sonnait. Il entendit Lee grogner sur la jeune femme :

« Tu te fous de ma gueule, j'espère ? C'est quoi ce surnom de merde que tu viens de me donner ! »

« C'est affectif. »

« Affectif mon cul oui. »

« Jin est au téléphone, parle-lui. »

« Je n'ai rien à lui dire, je le verrai lundi », répliqua Lee.

Au final Hyunju reprit le téléphone alors qu'il entendait Kihyun rire en arrière-fond.

« Le petit Junho a tiré la gueule pendant trois jours, son cœur a saigné de ton absence... » Exagéra-t-elle

« Tu vas la fermer ! »

« Tu vois, ce que j'ai dû subir ? La grande souveraine que je suis mérite encore plus que des pâtisseries. »

« Retournez travailler immédiatement », s'exclama soudainement la voix de Jihyo.

« Elle a raison, des clients attendent », se reprit vite la voix de Kihyun.

« Surtout toi, qu'est-ce que tu fais à te tourner les pouces là ? »

« Mais... »

C'est elle qui reprit le téléphone alors que Kihyun gémissait comme un enfant non loin d'elle :

« Mais mon cœur c'est Jin au téléphone... ».

« Ce n'est pas une excuse, va bosser. »

Jin s'assit, un sourire ornant ses lèvres et Jihyo reprit d'une voix bien plus douce :

« J'ai décalé tes jours pour que tu te reposes jusqu'à dimanche, l'équipe a été assez inquiète pour toi alors soigne toi bien. »

-Merci beaucoup, désolé de vous avoir inquiété.

« Ne nous remercie pas, c'est normal. Le principal c'est que tu ailles mieux. Bon week-end à toi »

Il lui souhaita en retour avant de raccrocher.

Décidément, il s'étonnait encore de sa chance de travailler avec une équipe aussi bienveillante.

Au bout de quelques petites cuillérées de porridge et de nouveaux verres d'eau il commença à se sentir un peu mieux, du moins suffisamment en forme pour aller prendre une douche et par la suite retirer les draps de son lit pour les mettre à laver.

Enfin, presque rassasié malgré le fait de se sentir encore en prise avec la fatigue, il s'assit dans son canapé mais avant d'appuyer sur le numéro d'Hoseok, ses yeux restèrent fixés sur le contact de Namjoon.

Jin se prit la tête, à nouveau exténué par ce que son esprit lui avait fait subir.

Et si Yoongi avait raison ? Si toute sa relation avait été une erreur ? S'ils avaient confondu amitiés proches et amour ?

Et si c'était pour ça que cela avait si mal fini ?

Mais le jeune vendeur ne put s'empêcher de sentir l'angoisse monter en revoyant ce rêve qu'il avait fait où chacun de ses membres se tournait vers quelqu'un d'autre et qu'il restait seul au milieu, brisé, les membres arrachés.

Que resterait-il du groupe si cet avenir se réalisait ?

Il sursauta alors que son téléphone sonnait indiquant qu'Hoseok l'appelait. Jin eut un vague déclic en se disant que Kihyun avait dû prévenir le danseur.

Il chassa alors ses pensées moroses et décrocha.

*******


Le rendez-vous du groupe fut décalé au samedi soir plutôt qu'au dimanche midi comme il se faisait habituellement, notamment parce que Hoseok devait partir tôt le lendemain avec son crew pour encore quelques dates pour le festival de danse jusqu'à la fin de l'été.

Le premier à arriver chez Jin en fin d'après-midi fut Jungkook, trop stressé d'annoncer sa grande nouvelle.

L'aîné essuya les quelques inquiétudes concernant son état de santé, Hoseok ayant visiblement prévenu tout le monde durant les trois jours où il avait souffert d'une bonne grippe. L'aîné se sentait légèrement mieux en ce premier jour de week-end et fut plutôt reconnaissant, finalement, que Jihyo lui ait accordé un jour de repos supplémentaire avant de rembaucher.

Alors que Jungkook devenait de plus en plus nerveux et inconfortable au fur et à mesure des minutes, questionnant son hyung pour savoir comment il pouvait annoncer son départ, Yoongi arriva accompagné de Jimin.

Les deux aînés se fixèrent sans rien dire, confus et maladroits, leur dernier échange encore trop frais dans leur esprit les rendait tendus mais Jimin n'en eut cure et se jeta sur le vendeur pour le serrer dans ses bras encore inquiet quant à son état de santé.

Il finit par s'exclamer :

-Jungkook tu peux contacter Namjoon hyung pour lui demander quand il sera disponible ? Tae et Hobi hyung ne vont pas tarder et je crains qu'avec le décalage horaire on ne le dérange ensuite...

Le maknae acquiesça en tirant son téléphone, soudain devenu pâle et nerveux à l'idée que son hyung ne soit pas présent pour le soutenir au moment de sa révélation. Jimin en profita pour tirer par les bras ses deux aînés jusque dans la salle de bain. Lorsqu'il ferma la porte derrière lui, son regard se fit acéré en direction de Yoongi et Jin s'étonna encore de sa capacité à sembler si jeune et inoffensif puis mature et dur en l'espace de quelques secondes.

-Cet imbécile là...

Yoongi lui jeta un regard courroucé :

-Je ne te permets pas de me parler comme ça, gamin.

Mais Jimin l'ignora superbement :

-M'a dit qu'il t'avait fait part de notre débat intérieur.

Jin fronça les sourcils :

-Ce n'est ni le lieu ni le moment de reparler de ça, Jungkook va nous attendre de l'autre côté.

-On doit mettre tout de même les choses au clair avant, insista Jimin. Il y a un quiproquo énorme, hyung.

-Ça m'a paru très clair pourtant... grinça le vendeur sans réussir à se retenir de paraître désagréable.

Avec la grippe et les paroles de Yoongi, les rêves et les souvenirs, il se sentait particulièrement confus et peu enclin à avoir de nouveau cette conversation.

-Hyung, affirma Jimin sans se démonter, la décision que nous avons prise, Yoongi hyung et moi ne vaut que pour nous deux.

-Ce n'est pas ce que j'ai compris, rétorqua Jin.

-Je me suis mal exprimé, avoua le compositeur d'un air grognon.

-Tu as asséné ça comme une vérité absolue !

-J'ai été maladroit, reconnu-t-il d'un ton ferme.

-C'est trop tard le mal est fait !

-Est-ce que tu es tombé malade à cause de ça ? S'inquiéta le plus pâle.

-J'ai juste attrapé froid...

Mais Yoongi ne semblait pas convaincu alors que Jimin croisait les bras :

-Hyung, tout ce qu'on a fait Yoongi hyung et moi c'est avoir une longue conversation pour comprendre ce qu'on ressentait, on est arrivés à la conclusion qu'on ne voulait pas tout mélanger entre nous plus que ça ne l'était déjà.

-Vous êtes sûrs que vous ne faites pas ça parce que vous avez peur d'essayer quelque chose ensemble ? demanda Jin en croisant les bras à son tour.

Yoongi secoua la tête d'un air désabusé et Jimin soupira :

-Je t'assure mais peut-être qu'on se trompe sur toute la ligne, peut-être pas. J'aime hyung, comme je vous aime tous. Ce que je cherche c'est le véritable amour.

Il se mit à sourire alors que le compositeur roulait des yeux.

-Je sais que Yoongi hyung trouve ça débile...

-Je n'ai rien dit, scanda le dénommé.

-Néanmoins notre décision ne doit pas venir remettre en question ton histoire avec Namjoon hyung car ça n'a aucun rapport. Vous êtes réellement tombés amoureux l'un de l'autre, vous vous êtes véritablement aimés, tu ne dois pas en douter une seule seconde, hyung.

-Et si vous aviez raison ? Lâcha brusquement Jin.

-Ce n'est pas le cas, assura Yoongi. Je me suis mal exprimé il y a quelques jours. Notre idée à Jimin et moi c'était de se dire que dans notre groupe il y a deux catégories de personnes. Ceux dont le groupe suffit en lui-même pour être heureux, le bonheur ne se situant qu'à l'intérieur avec ses membres et ceux qui pensent que le groupe est important mais qui attendent davantage d'une personne venant de l'extérieur.

Jin le fixa, en fronçant les sourcils et le plus pâle de tous reprit :

-Chacun de nous a un avis différent là-dessus et je suis sûr que si on en parlait tous ensemble, personne ne tomberait d'accord. Ce que je t'ai exposé c'est notre avis à Jimin et à moi et tu as parfaitement le droit de ne pas être d'accord avec nous. C'est trop subjectif comme sujet. Hoseok par exemple, a déjà pris sa décision bien avant nous, consciemment ou inconsciemment je n'en sais rien. Taehyung, par exemple, c'est exactement l'inverse, pour lui les gens de l'extérieur sont forcément décevants car ils ne peuvent être à la hauteur des sentiments exclusifs qu'il nous donne à nous. Tu vois ce qu'on veut dire maintenant ?

Jin acquiesça, l'esprit encore plus embrouillé qu'avant.

Et Namjoon, Jungkook et lui alors dans quelle catégorie se situaient-ils ?

Jimin dû suivre son raisonnement parce qu'il souffla :

-Certains d'entre nous ne se sont jamais posé la question, dans le fond ce n'est pas si important. On met seulement des mots sur ce qu'on ressent, c'est la situation que tu connais et qui est arrivée entre hyung et moi qui nous a poussé à explorer les possibilités.

-C'est vraiment ce que tu veux ? S'étonna Jin en fixant le compositeur.

-Je fais un pari avec moi-même, je ne me connais pas assez pour savoir ce que je veux vraiment. Je me mets au défi en voyant ce que ça pourrait donner. Comme l'a dit Jimin, on n'est sûrs de rien. Néanmoins on a grandi et vieilli, après avoir passé autant de temps ensemble je pense que je veux donner sa chance à l'extérieur.

La sonnette retentit et Jin secoua la tête :

-Sortez de ma salle de bain, maintenant, les autres arrivent...

Ils ouvrirent la porte et tombèrent immédiatement sur Jungkook, son téléphone dans les mains, debout, les sourcils froncés, un peu déconcerté :

-Mais qu'est-ce que vous fichiez tous les trois ensemble là-dedans ?

-Il me rackettait, déclara platement Yoongi

-Hein ?

-N'importe quoi, on tentait de voir si la porte de la salle de bain de hyung fonctionnait comme l'armoire magique dans Narnia, déclara sérieusement Jimin.

-Hein ? Répéta le maknae.

Jin ouvrit alors la porte sur Taehyung qui se jeta à son cou, l'aîné eut du mal à encaisser le choc.

-Tu n'as rien ? Tu n'as pas mal ? Et ta température ? Tu n'es plus malade ? Tu as mangé ? Tu vas pouvoir faire à manger ?

-Tu n'as donc rien écouté de ce que j'ai dit dans l'ascenseur, râla Hoseok qui lui emboîtait le pas.

-Notre étoile scintillante ! S'exclama soudain Yoongi avec un grand sourire carnassier, quelle lumière ! Quelle magnificence, viens dans mes bras !

Le sourire du danseur retomba et il recula avec inquiétude, se cognant le dos à la porte :

-Qui êtes-vous ? Qu'avez-vous fait de Min Yoongi ?

Effaré il fixa Jin qui commençait à sourire :

-Hyung ! On a kidnappé notre chaton, on l'a enlevé et remplacé par un usurpateur mais fais quelque chose !

-Yah qui tu appelles chaton au juste !

Le visage du danseur réafficha un grand sourire :

-Ah non, c'est bon, c'est bien lui. Dans mes bras mon cœur !

Yoongi encaissa une accolade en grognant alors que Taehyung et Jimin se mettaient à rire. Jin les invita à avancer pour arrêter de créer un embouteillage dans son couloir d'entrée. En marchant jusqu'au salon, il croisa le regard nerveux de Jungkook qui semblait se liquéfier sur place de minute en minute.

L'ambiance était bonne et tout le monde dîna avec appétit même le maknae pourtant nerveux mais dont visiblement le stress ne semblait pas avoir de prise sur son estomac.

Par la suite et comme à leur habitude ils s'avachirent dans le salon, certains préférant toujours le sol et le tapis notamment alors que d'autres avaient leurs petits endroits préférés pour digérer en attendant que Namjoon daigne les appeler. Cela se fit environ une heure plus tard alors que Taehyung expliquait en long en large et en travers le dernier film qu'il avait vu au cinéma et certains râlaient qu'il spoilait toute la fin.

Le visage un peu ensommeillé de Namjoon apparut sur l'écran de Yoongi. Évidemment il se fit charrier en bonne et due forme. L'apercevoir ainsi comprima le cœur de Jin encore trop embrouillé, trop perdu vis-à-vis de toute cette conversation.

C'était comme si Yoongi, en abordant ce sujet, avait jeté de l'huile sur un feu en train de s'éteindre. La brûlure dans son cœur, le jeune vendeur la sentait et elle ne partait pas cette fois.

-Tu n'étais pas obligé de te réveiller pour nous, scanda Jimin visiblement inquiet devant la mine fatiguée du jeune astrophysicien.

« Il le fallait, et puis c'est agréable de vous voir au levé, ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé... »

Jin bougea mal à l'aise, déglutissant avec peine.

Tous leurs souvenirs que devaient-ils en faire maintenant ? Ils avaient rompu, ils s'étaient éloignés, ils s'étaient faits du tort. Tout ça avait été une erreur.

S'ils n'étaient restés qu'amis...

Il raccrocha à la réalité quand Hoseok répéta :

-Comment ça une nouvelle ?

Blanc comme un linge, debout et nerveux Jungkook balbutia quelques propos confus d'une petite voix. Il attira ainsi tous les regards sur lui. Le maknae se reprit, se raclant la gorge et s'offrit un sourire plus sûr de lui.

-J'ai un truc à vous annoncer.

-Attends, on va poser Namjoon hyung sur un coin de table, s'exclama Jimin en cherchant à caler le téléphone.

Il fallut quelques secondes et deux objets pour que l'appareil ne bouge pas et Jin s'assit dans l'angle mort de la caméra pour éviter d'apparaître sur l'écran.

Soudain devenu le centre de l'attention, le sourire si certain de Jungkook trembla quelque peu mais il ne se démonta pas. Il jeta un regard à Jin qui hocha doucement la tête et s'exclama :

-À partir de la fin du mois de septembre, je pars vivre avec hyung à Washington. Je vais effectuer un échange universitaire pendant 5 mois.

Il y eut un silence, des clignements de paupières puis les quatre têtes interloquées se tournèrent vers Jin qui confirma les dires sans un mot. Choqués, les visages marquèrent la surprise et se retournèrent presque simultanément vers le maknae.

On entendit le bruit d'une capture d'écran et cela sembla sortir tout le monde de sa stupéfaction, le rire très amusé de Namjoon retentit alors dans le haut-parleur.

« Vos têtes valent de l'or ! »

Jimin fut le premier à se mettre debout :

-Jungkook c'est fantastique !

-Tu vas partir vivre avec Namjoon ? Est-ce que tu es sûr d'avoir bien mesuré les risques, lança Yoongi avec un vague sourire.

« Hé !»

-Tu t'en vas ? répéta Hoseok en papillonnant des yeux, mais...

-Je m'en vais hyung ! S'enthousiasma cette fois Jungkook en sautillant, je pars aux États Unis !

Le danseur effaça alors une fausse larme imaginaire :

-Bébé poussin est devenu si grand.

-Félicitations Jungkook, c'est une super nouvelle, s'exclama Yoongi en tapotant l'épaule du plus jeune.

Le maknae sortit alors de son sac à dos, posé dans un coin du salon, les fascicules et les plaquettes explicatives de ses futurs cours en anglais. Il montra aussi les visites de la ville qu'il avait prévues et diverses activités conseillées par Namjoon. Jimin fit la moue, faussement jaloux :

-Je veux trop y aller aussi...

Jin les regarda tendrement tandis que Yoongi prenait un air sérieux en lisant le fascicule des cours en anglais.

L'aîné se fit alors la réflexion que Jungkook avait fait un choix, il faisait surement partie de ceux qui voulaient découvrir l'extérieur, les autres et le reste du monde. Lui qui avait été si longtemps enfermé à l'intérieur même de leur groupe, introverti, effrayé par la réalité qu'il n'avait jamais totalement acceptée, semblait enfin avoir envie de s'envoler.

Mais l'inquiétude de Jin avait beau avoir faibli elle restait présente, car jusqu'alors aucun d'entre eux n'avait voulu partir aussi loin, aussi rapidement, aussi seul. Et encore Namjoon avait assuré le coup en rapprochant le plus jeune de lui.

Mais pour combien de temps ?

Jungkook allait-il se découvrir un goût insatiable pour le voyage, l'étranger ?

Et si c'était le cas, le laisser partir d'ici le mois prochain n'était-ce pas prendre un risque ?

L'image de ses cauchemars de tous ses dongsaeng lui tournant le dos refit son apparition, lui donnant des sueurs froides.

Néanmoins alors qu'Hoseok babillait dans un anglais approximatif et que Jimin quémandait moultes photos et autres selfies chaque jour du départ jusqu'à son retour, le regard de l'aîné se braqua sur Taehyung qui n'avait pas bougé.

Il demeurait assis, le visage inexpressif, vide.

Namjoon informait tout le monde, à travers le téléphone qu'il allait devoir aller prendre son petit déjeuner s'il voulait être à l'heure et Yoongi récupéra son appareil tandis que, aux anges Jungkook ne cessait de sourire. Aimé et réconforté par ses hyung dont il avait tant craint la réaction, il semblait à présent flotter sur un petit nuage de bonheur.

Et c'est à cet instant là que Taehyung se leva, d'une rapidité foudroyante il fit les quelques pas qui séparaient le salon et la porte d'entrée de Jin qui se leva à son tour pour le suivre.

Taehyung, restait, entre autres, profondément impressionnant dans cet état. Son visage fermé était d'une dureté implacable et Jin l'approcha alors qu'il remettait ses chaussures :

-Tu pourrais au moins lui souhaiter un bon voyage, c'est important pour lui. As-tu vu comment il est heureux ?

Le mannequin posa sa main sur la poignée et se retourna à demi lui jetant un regard tranchant :

-Il ne reviendra jamais et tu le sais.

Le cœur de Jin tomba brusquement dans sa poitrine et face à son désarroi le plus total la porte se referma brusquement dans un déclic musical de serrure électronique.

« Et tu le sais... »



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Chapitre corrigé par Cla_ra25

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