Sarah.

Je me regarde une nouvelle fois dans le miroir et ajuste le couteau sous ma longe robe rouge avec une ouverture sur une jambe. Je sors dans le couloir et dévale les escaliers Martin est en bas à m'attendre. Quand il m'aperçoit ses yeux s'écarquiller. J'aperçois ce désir dans son regard noisette. Ce désir familier. De nombreux hommes donneraient chère pour voir ce qu'il y a sous ma robe.
Comme vous devez vous en doutez, lui et moi on a déjà couché ensemble. Et on continue toujours. Il n'y a rien de sérieux entre nous juste du sex et c'est mieux comme ça. Quand tu t'engages dans la mafia les sentiments n'ont pas leur place. Tu ne dois pas avoir d'amis, et c'est mieux pour votre famille que vous ne gardiez pas contact. Les relations humaines sont des faiblesses.

*Flash back*

-Tue-le.
M'ordonne mon père.

-Je ne peux pas c'est mon meilleur ami.
Dis-je la main tremblante.

-Ma chérie dans notre milieu les sentiments n'ont pas leurs place. Plus tard tu ne devras pas avoir d'amis soit encore heureuse que là il s'agisse d'un chien.

-Mais papa.
Mon regard est figé sur mon caniche.

Je l'ai depuis mes dix ans je ne peux pas c'est mon seul ami. Mais il est inconcevable que je déçoive mon père.

-Tue-le.
Dit-il d'une voix plus stricte.

Je comprends cette fois qu'il ne me laisse pas le choix.
Pourquoi est-il si insensible?
J'appuie sur la gâchette et ferme les yeux. J'entends un grand bruit assourdissant puis les cris de mon chien. Il agonise.
Mon père m'applaudit je tourne mon regard vers lui.
Il me sourit.

-Je suis fière de toi ma chérie.
Comme à son habitude il fourre sa grande paluche dans mes cheveux.

Il sort de la pièce et je me retrouve seule avec le corps en sang de mon animal. Donc dès qu'il était entré dans cette maison il n'était destiné qu'à ce que je le tue? Donc mon père m'a laissé m'attacher pour qu'au finale j'ai son sang sur les mains?
Malgré toutes mes nombreuses songes je souris.
Je suis heureuse, j'ai rendu mon père fier.*

Comme je disais j'ai eu une éducation bien différente. Qu'elle fille de onze ans que vous connaissez à déjà tuer son chien puis y a éprouvé du plaisir?
Je descends enfin la dernière marche et me retrouve à ses côtés.

-Essuie ta bouche je crois que tu baves.
Je le dépasse et me dirige vers la grande porte. Puis la voiture.

Je l'entends grogner un <<salope>>.

*******

-Un homme à la porte d'entrée. Deux hommes au tour de sa table et deux autres qui trainent dans la salle.
Dis-je en ajustant le nœud papillon de Martin.

-Okay on fait comme on a dit.
J'acquiesce et il s'éloigne de moi.

Il s'est déguisé en serveur et moi je porte une perruque blonde. Pour tuer des mafieux il faut sortir les grands moyens kit à se déguiser. C'est l'une des parties les plus amusantes de notre métier.
Merinio est à la table de roulette. Ce vieux plouc est entouré de femmes et d'hommes s'extasiant à ses côtés et lui-même il affiche une mine gaie. J'en déduis qu'il est entrain de gagner.
Je me faufile dans cette foule et me place à côté de lui.

-Wow vous êtes doué.
Commencé-je.

Là je fais ma femme naïve et admirative question de flatter son égo.
L'homme prend le temps de me reluquer et me dit:

-Je ne pense pas qu'il s'agit d'être doué mais plutôt d'être chanceux.
Il m'adresse un clin d'œil.

-Moi j'ai pas de chance alors je viens de tout perdre au poker.

-Mais non, attendez dîtes moi quel chiffre je devrais choisir.

-Non vous n'êtes pas obligé je n'ai pas envi de vous faire perdre.
Faisant mine d'être gênée.

Et j'accompagne le tout en passant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.

-Pour tout vous dire j'ai assez d'argent pour acheter ce Casino donc ne vous gênez pas. Quel chiffre je devrais choisir?
Il insiste.

-Okay, hum... je dirais le cinq.
Capitulé-je.

-Je choisis le cinq!
Il hurle.

L'employé tourne la roulette et ça tombe sur le cinq. Apparemment j'ai du bol.
Merinio sautille et me prend dans ses bras. Et bien évidemment j'affiche aussi une mine joyeuse. Il me dégoûte c'est pas possible.

-Ça vous dit si pour fêter ça on allait finir quelques bouteilles de Champagne?
Me murmure-t-il.

Voilà. Il ne le sait pas encore mais il vient de se piquer contre l'une de mes épines. Tout ce passe comme je l'avais prévu. Il ne finira pas cette soirée vivant.

-Oh pourquoi pas.
Je replace de nouveau une mèche derrière mon oreille.

J'ai remarqué que la plupart des hommes de pouvoirs sont attirés par des femmes soumises qui paraissent naïves donc faciles à contrôler. Car celles-ci les aident à flatter leurs égos.
Il passe une main autour de ma taille puis me guide vers le bar. On s'installe et voilà Martin peut commencer son numéro.

-Serveur une bouteille de champagne. La meilleure!

-Pas besoin de dépenser autant pour moi.
lancé-je gênée.

-Vous le méritez largement. Vous venez de me faire gagner de l'argent.
Répond-t-ilen prenant soin de poser sa main sur ma cuisse à découverte.

J'esquisse un sourire et lance un regard à Martin.
Son rôle à lui est de mettre de la drogue dans le verre de ce connard. Comme ça il sera plus maniable.

-Alors pour être aussi riche vous devez forcément travailler dans une grande entreprise.

Mon acolyte rempli nos verres et s'éclipse.

-En quelque sorte...

-Et c'est dans plus précisément?

Le vieux plouc regarde au tour de lui et repose son regard sur moi.

-C'est quelque chose qui te dépasse. Reste jolie et finie ton verre.

Attends... c'est pas possible ça j'ai envi de le flinguer sur le champ. Que ça me dépasse! Il dit ça alors qu'il est entrain de se faire berner et en plus ce salaud ne paye pas ses dettes mais passe ses journées au casino.

-Désolé d'être aussi curieuse.
Je murmure.

-Ce n'est rien allez fait moi un joli sourire.
Je m'exécute. Il me fixe avec des yeux de pervers.

Après vingt bonnes minutes, et deux bouteilles de champagne Merinio se retrouve complètement soûl et droguer.
Je me rapproche de son oreille et murmure:

-Il fait un peu chaud ici je connais un endroit ou on pourra être tranquille rien que vous et moi.
J'empoigne son sexe, il frémit puis hoche la tête.

Voilà l'homme, il se laisse guider par sa queue et ce n'est pas pour me déplaire puisque je tire mon avantage dans ce défaut. Ce défaut qui le mènera à sa perte.