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Chapitre 36:

Lui.

Il n'avait pas changé.

Toujours ce teint grisâtre, zébré de veines imbibées d'encre noire. Toujours ces cheveux de fils d'araignée, qui tombaient autour de son visage dur et froid. Toujours ce regard hypnotisant hétérochrome, or et émeraude sur fond de ténèbres.

Toujours cette lueur de folie dans ses yeux, accompagnée d'une haine ignoble, perturbante.

"C'était toi, siffla-t-elle en ignorant la panique qui commençait à l'envahir. Depuis le début, c'était toi."

Il se trouvait assis sur l'autel de cérémonie du temple, son arme entre les jambes, un sourire satisfait sur ses lèvres noires.

"Y a t-il un moment où il ne s'agit pas de moi, Rubis ?", lui demanda-t-il avec un rire strident et tremblant.

Non, jamais. Là où il allait, le chaos le suivait.  C'était l'ordre des choses.

Elle chercha à gagner du temps, se plaçant entre lui et Onyx. 

"Je te pensais prisonnier du Néant.", fit-elle une fois devant son ami, qui ne laissait voir aucun signe de conscience.

Il remarqua sa démarche, mais la laissa faire, son sourire se faisant plus amusé et féroce sur son visage.

"Ca fait des siècles que je n'y suis plus, Ru'."

Elle se crispa, relevant sa tête avec violence. Des siècles ? Impossible ! 

"Ah, je sais ce que tu penses... "Impossible !", n'est-ce pas ?" Il se leva et ouvrit grand les bras, un masque sombre envahissant son expression amusée. "Et pourtant, me voilà."

Son cœur puissant s'accéléra, retentissant dans son esprit. Du coin de l'œil, elle cherchait le moyen de lui échapper avec Onyx, sans avoir à lui tourner le dos. Mais sinon, tout le reste de son attention était concentrée sur le moindre de ses gestes, et surtout, sur son épée, qu'il tenait de sa main gauche et qui n'attendait qu'une chose: faire couler le sang.

Gagner du temps. Il lui fallait gagner du temps.

"Que veux-tu cette fois ? cracha-t-elle. Encore ta petite vendetta contre les Six ?"

Il descendit de l'autel dans un petit saut gracieux, dégainant sa lame écarlate au passage, qui laissa échapper un sifflement traversant la salle avec écho. 

Elle eut un mouvement de recul et les frissons secouèrent son corps.

"Toujours.", lâcha-t-il, la voix aussi glaciale que le vent d'hiver et aussi sombre que les nuits les plus terrifiantes.

Gagne du temps ! s'insurgea-t-elle. Pauvre idiote, ne le laisse pas approcher davantage, ou il en sera fini de toi !

Mais trop tard.

Un instant, il était là, devant elle, silencieux et son aura inexistante. L'instant d'après, il avait disparu, pour apparaître juste sous son nez, son aura monstrueuse obscurcissant sa vision et lui faisant tourner la tête tant elle était écrasante. 

Une douleur épouvantable lui traversa alors le torse, et elle sentit la morsure brûlante de sa lame dans sa chair. Elle laissa échapper un hurlement de souffrance. 

"J'ai beaucoup appris de notre dernière rencontre, Ru.", chuchota-t-il en retirant son épée maudite.

A travers sa terreur et son agonie, elle puisa dans sa fureur. De toute ses forces, elle invoqua à elle sa propre aura, et envoya sur lui un éclair pourpre, qui fusa à toute vitesse.

Elle frappa dans le vide.

Une nouvelle attaque l'éventra et elle sentit ses tripes couler au sol. Cette fois, le hurlement qu'elle poussa fit trembler les fondations du temple. Un hurlement rempli de rage, de désespoir et de tourment. Elle s'écroula, son sang ruisselant autour d'elle et sa tête reposant sur les dalles froides du temple.

Deux pieds chaussés de bottines noires apparurent dans son champ de vision.

Elle fit battre ses gigantesques ailes autour d'elle, espérant sans réelle conviction le faire perdre équilibre.

Les pieds restèrent fortement fichés au sol. Elle le vit faire un geste agacé de la main. Ses ailes se suspendirent dans les airs. Puis, vint l'horrible son d'os brisés. Suivis de près par une souffrance sans nom.

Il lui avait broyé et arraché les ailes.

La douleur était telle qu'elle ne pouvait plus hurler.

Ou peut-être hurla elle. Elle n'en savait rien. Elle ne sentait plus que les piques brûlants qui tiraient sur ses épaules, sa chaire à vif dans laquelle on semblait enfoncer des milliers d'aiguilles acérées, son sang contre ses écailles et les battements de son cœur qui se faisaient plus lents et plus tenus.

Monstre ! Elle n'avait plus peur à présent. La rage et le désespoir l'avaient également quittés.

Son corps était une torture qui lui infligeait mille supplices. 

Elle était fichue.

Mais elle ne partirait pas sans avoir tout donné. Elle ne lui ferait pas ce plaisir. Elle ne l'emporterait pas avec elle, mais elle lui donnerait une vilaine blessure en souvenir.

Elle focalisa donc toute sa magie sur un puissant sort, un Terce, formant la rune dans son esprit, sentant le glyphe s'animer dans ses pensées. Elle activa le sort avec toute la furie qui l'habitait en cet instant, mettant ses dernières forces dans cette attaque dévastatrice.

Un mur de faisceaux pourpres s'éleva au-dessus de son corps qui s'éteignait à petit feu. Ils formèrent un dragon de lumière vermeil, qui vola droit vers la figure devant elle.

Il n'esquissa pas le moindre geste. Il n'en avait pas besoin. Avant même qu'il ne l'atteigne, le dragons se désintégra en mille morceaux. 

Elle en aurait presque rit, d'un rire sans joie, sec et rempli de tristesse.

A la place, elle ferma les yeux, sentant des larmes couler sur son visage. Elle sentait la présence de la mort, familière. Elle se fichait de ce qui lui arriverait par la suite. Elle connaissait bien le processus depuis le temps. 

Mais qu'adviendrait-il d'Onyx ?

"Oui, j'ai beaucoup appris de notre dernier affrontement.", lâcha son adversaire d'une voix douce.

Elle percevait sa voix, lointaine et proche à la fois: il s'était accroupi.

"Je sais qu'avec toi, il faut en finir rapidement.", expliqua-t-il en essuyant d'une main ses larmes sur ses écailles de rubis, avec une tendresse déboussolante.

La caresse disparut et un mouvement dans l'air lui apprit qu'il s'était relevé. 

"J'aurais aimé te punir plus sévèrement pour ta trahison, Ru. Cette douleur que tu ressens à cet instant ?" Il rit froidement. "Oh, ce n'est rien comparé à tout ce que j'ai imaginé pendant que je pourrissais dans le trou à rat dans lequel tu as aidé à me jeter.

-J'aurais dû te tuer.", souffla-t-elle dans un filet de voix. 

Elle ouvrit les yeux et parvint à voir la tristesse dans son regard alors qu'il lui répondait, l'épée brandie au dessus de sa tête:

-Oui, tu aurais dû.

Elle se laissa sombrer un peu plus dans l'inconscience. Elle savait ce qui allait suivre. Mais elle lâcha une dernière phrase, un au revoir et une promesse:

-La prochaine fois, je le ferai.

Elle entendit vaguement son rire tremblant et crut percevoir un "J'espère". Mais elle pouvait tout aussi bien délirer.

Une ultime pensée traversa son esprit à l'agoni, claire parmi ses tourments: elle aurait dû écouter Seth.

Elle distingua les derniers mots qu'il lui lança, loin, loin, loin, comme étouffés par de l'eau:

"Oui, j'aurais aimé faire autrement, Rubis. Mais cela fera l'affaire jusqu'à la prochaine fois."

Et il abaissa sa lame sur son cou.

Drakaïs se réveilla avec douceur malgré la violence de son rêve. Sa tête posée sur le lit de Drakayn et son drap blanc agréable contre sa joue. Elle réalisa alors qu'elle pleurait, les larmes chaudes sur ses joues et la main qui les essuyait davantage encore.

Elle leva les yeux et croisa le regard de Drakayn. Allongé, son visage tourné vers elle, il l'observait avec un air préoccupé.

Elle sourit et sentit le goût salé de ses larmes sur ses lèvres. Elle trouvait toujours le moyen de lui montrer une partie d'elle même qu'elle aurait aimé lui cacher.

"Hé... Mauvais rêve ?", lâcha-t-il, sa voix rauque et sèche, son pouce sur sa joue en une caresse tendre.

Elle se dégagea lentement, l'esprit encore embrouillé par le sommeil. Elle ne voulait pas parler de son rêve, ou plutôt, de sa vision. Elle préféra donc l'ignorer. Assez de Rubis et de son histoire torturée. La Dragonne réussissait seulement à lui donner la migraine, et Drakaïs savait qu'elle resterait vague sur toutes les réponses à ses questions.

Non, ce qui comptait réellement était Drakayn. Rubis attendrait. Depuis combien de temps le Démon était-il réveillé ? Comment se sentait-il ? Avait-il besoin de la moindre chose ?

Et alors qu'elle voulait lui poser toutes ces questions à voix haute, elle se stoppa. Elle s'arrêta sur les cernes sous ses yeux rouges, sur son teint maladif et son regard plus opaque que d'habitude.

Le nœud dans ses tripes se fit plus douloureux.

Ce n'était pas normal. Il aurait déjà dû récupérer un peu depuis le temps.

"D'accord, n'en parlons pas.", fit-il au bout d'un moment, avec un petit sourire amusé. La Draconique nota qu'il avait laissé sa main prés d'elle. "Pour une fois que c'est toi qui est à mon chevet, tu trouves tout de même le moyen de dormir et de me laisser assister à ton réveil.", déclara-t-il en riant doucement.

Comprenant qu'il faisait référence aux fois où il lui avait planté son épée dans le ventre et celle chez les Enfants de Gaïa, elle prit une expression taquine.

Ses inquiétudes attendraient elles aussi.

"Qu'est-ce que tu veux, tu es tellement barbant..." 

Et elle fit mine de bailler pour appuyer ses paroles. Un éclat de rire lui répondit.

"Oh, pardon, je ne savais pas que je devais être divertissant ! Si j'avais su, j'aurais parlé dans mon sommeil pour distraire la demoiselle ici présente..."

Drakaïs remarqua que ses yeux s'étaient faits plus brillants; plus vivants. Le nœud dans son estomac s'estompa légèrement. Il récupérerait. Il récupérait déjà. Pas besoin de s'en faire. 

Elle s'autorisa donc à se détendre.

"Oui, tu aurais dû, lui reprocha-t-elle d'un faux ton réprobateur.

-Je prends note pour la prochaine fois.", ricana-t-il en se redressant. 

Une grimace passa sur son visage et il se releva avec saccade. 

"Tu as perdu beaucoup de sang, fait attention.", lui rappela-t-elle en le surveillant, les muscles bandés, prête à tout instant à lui venir en aide.

Il lui jeta un coup d'œil, les lèvres serrées.

"Qui est-ce qui materne qui maintenant, hum ?"

Elle lâcha un soupir et laissa retomber ses épaules.

"Tu es impossible.

-Merci.

-Ce n'était pas un compliment...", marmonna-t-elle, toujours préoccupée.

Elle fronçait les sourcils et examinait chacune de ses réactions. Elle oscillait entre l'inquiétude et la détente, ne sachant pas comment prendre son état.

"Et donc, quoi de neuf pendant que j'étais au pays de Morphée ?", lui demanda-t-il finalement en vérifiant ses blessures avec une petite moue contrariée.

Alors, elle lui raconta ce qu'il avait manqué pendant qu'il continuait son examen.

Elle lui raconta la traîtrise de Yls.

"Pas surprenant. C'est le contraire qui l'aurait été.", grommela-t-il en bataillant avec ses bandages.

Elle lui raconta le discours du Nocturne et l'interruption d'Inviat.

"Faucheur, hein ?" Il rit froidement. "Le salaud. Ca le rend beaucoup plus difficile à tuer."

Et elle lui raconta les découvertes de Sin.

"Les Dissidents, rien que ça... souffla-t-il en palpant sa blessure, le nez froncé. Qu'est-ce que ce sera après ? Un des Six ?" Puis plus bas, pour lui même. "Et sérieusement... le Mort Vivant ? La prochaine fois, quoi ? Il nous sortira qu'il est la Mort en personne..."

Mais elle ne l'écoutait plus vraiment. Non, elle était focalisée sur sa cicatrice, encore rose sur son torse. Elle fusilla l'ancienne plaie du regard, la maudissant de tous les noms. 

Drakayn aurait pu y passer. C'était passé si près d'une artère...

"Tu sais, quand tu me regardes de cette façon, ça me donne des idées. Comme t'embrasser par exemple.", l'informa-t-il avec nonchalance.

Elle refoula son rougissement et rencontra son regard rieur. Elle qui s'inquiétait pour lui...et il trouvait le moyen de faire son...son Drakayn ! Il voulait jouer à ça ? Très bien !

"Qu'est-ce qui t'en empêche ?", le nargua-t-elle en haussant un sourcil.

Il se tourna vivement vers elle, les yeux écarquillés. Ah ah ! Il ne s'attendait pas à cette réaction, n'est-ce pas ? Elle eut un sourire goguenard. Ca lui apprendra, à cet imbécile !

Mais très vite, son expression se fit charmeuse et il se pencha vers elle, sa blessure oubliée.

Le sourire goguenard de Drakaïs vacilla. Oh oh... Elle connaissait cet air là...

"Je me le demande très souvent, si tu veux tout savoir, souffla-t-il le poing sous le menton.

-Et pourtant, aucune action, le relança-t-elle en tentant de garder une attitude insouciante.

-Pour l'instant. Pas sûr que ça dure, par contre...", susurra-t-il, le regard brûlant.

Drakaïs sentit son cœur battre plus fort dans sa poitrine. Oh, le sale con... Elle savait très bien ce qu'il essayait de faire: donner à ses joues une jolie couleur tomate. Mais s'il croyait y parvenir avec cette réplique, il se trompait. Pour une fois, les leçons de la Dragonne lui étaient utiles.

Ce n'était qu'un jeu après tout. Rien de sérieux là-dedans.

Elle prit donc son sourire le plus charmant et pencha la tête sur le côté.

"Qu'est-ce qui te dit que je ne vais pas te devancer ?"

Drakayn rejeta la tête en arrière et éclata de rire. Drakaïs nota avec une grande satisfaction que sa peau avait repris une teinte habituelle sur ses joues. C'était elle qui gagnait.

"Attention partenaire, je pourrais t'embrasser juste pour te donner tord ! fit-il, les épaules tremblantes.

-Des mots, Drakayn. Du vent !", chantonna-t-elle.

Et il repartit dans son fou rire, son éclat résonnant dans la pièce avec force. Drakaïs finit par se joindre à lui, ressentant un immense plaisir à être la raison d'une telle réaction. C'était dans ces moments qu'elle se rendait compte à quel point elle aimait être avec Drakayn. A oublier ses soucis, ses peurs et ses hantises. Avec lui, elle sentait qu'elle pouvait être Drakaïs, et simplement Drakaïs. Que c'était largement suffisant pour lui.

Il n'y avait que le présent qui comptait avec Drakayn.

"Mes aïeux...Je crois bien que je ne t'avais jamais vu rire de cette manière, mis à part avec Fergon.", s'étonna une voix féminine inconnue.

Le rire cessa aussitôt. Drakaïs se retourna, la main à son poignard. Une femme aux cheveux dorés et aux yeux de sang se tenait dans l'embrassure de la porte, les bras croisés sur sa poitrine et un sourire chaleureux sur ses lèvres.

"Crisis... Depuis quand nous observes-tu ?", grogna Drakayn.

La Draconique écarta sa main de son arme à ces mots. Le Draconiaque semblait certes agacé, mais il y avait également de l'affection dans sa voix.

La dénommée Crisis rit doucement et pencha la tête sur le côté, prenant un air songeur.

"Hum... "...ça me donne des idées. Comme t'embrasser, par exemple" ?" Elle le pointa du doigt et Drakaïs remarqua qu'elle avait les ongles très longs. "Tu devrait être plus prudent, petit frère: je ne cachais pas tant que ça ma présence.

-Petit frère ?", répéta Drakaïs, perdue.

La nouvelle venue tourna son attention vers elle, l'amusement plus grand dans son regard écarlate.

"Bael' Dun Crisis, enchantée, se présenta-t-elle en se plaçant devant elle pour lui serrer la main."Et également grande sœur de ce petit con."

Drakaïs lui serra la main et bafouilla son nom, encore plus confuse. Une sœur ? Elle tenta de chercher le lien de parenté mais n'en trouva aucun. A moins que ce nez...

"Demi-soeur, en réalité.", précisa Drakayn froidement, la coupant dans ses pensées.

Demie-soeur, donc. Mais la chose était toujours aussi surprenante. Il n'avait jamais parlé d'une sœur. Cependant, elle ne lui avait jamais vraiment demandé s'il avait une fratrie.

"Nous avons le même père.", ajouta Crisis en se posant près de Drakaïs pour observer son frère.

Il y eu un changement d'atmosphère à ces mots. Comme une tension dangereuse. La moindre étincelle mettrait le feu aux poudres. La Draconique jeta un coup d'œil au Draconiaque: les sourcils froncés et les crocs dévoilés, il fusillait du regard Crisis, un avertissement dans ses yeux rouges.

"Non, nous n'avons pas le même père, siffla Drakayn avec rage, d'une voix que Drakaïs ne lui avait jamais entendue. 

Il tremblait de rage et semblait vouloir étriper sa sœur. Par les Six. Il y avait vraiment un problème avec cette famille...

"Ah, pas de ça avec moi, petit frère, le réprimanda Crisis en faisant claquer sa langue contre son palais. Tu es mon préféré de tous, mais j'ai toujours trouvé stupide cette obstination à renier tes origines. 

-Mon père se nommait_

- Messyn O'Yax et a été assassiné il y a 130 ans de ça. Oui, je connais la chanson depuis le temps. Mais ton vrai père_

-Cet homme n'est pas mon vrai père ! hurla Drakayn, faisant sursauter Drakaïs. Mon vrai père est l'homme qui m'a élevé comme si j'étais de son sang ! continua-t-il en montrant ses veines. Mon vrai père est l'homme qui m'a chanté des chansons de guerre quand j'étais un nourrisson ! Mon vrai père est l'homme qui m'a offert ma première lame et qui m'a montré comment éventrer mon adversaire par la même occasion ! Mon vrai père est mort et j'ai vu brûler son corps en jurant de le venger ! Ton père, lui, est seulement l'homme qui m'a engendré ! Il n'est rien, et certainement pas mon père, encore moins le vrai !"

Un silence suivit sa tirade, dans lequel seules ses inspirations haletantes retentissaient. Drakaïs se contentait de le dévisager, ne sachant pas quoi faire des informations qu'elle venait de recevoir. Jamais elle ne l'avait vu aussi furieux, même lors de son combat avec Inviat. Il y avait cette lueur folle dans son regard, presque animale. Il était seulement assis et penché vers Crisis, mais tout dans sa posture appelait à la violence et au sang: ses mâchoires serrées, ses épaules tendues, ses ongles plantés dans ses paumes jusqu'à les ensanglanter et sa respiration laborieuse.

Et son aura... Par les Six, son aura... Si sombre et si brûlante... Tétanisante et terrifiante. Elle enserrait le cœur d'une forte poigne, envoyant des éclairs dans les muscles et des frissons dans le corps. C'était une chose de voir Drakayn en colère. Mais s'en était une autre de le voir dans cet état. Et le contraste entre son attitude d'à présent et celle qu'il avait avant que Crisis n'apparaisse ne rendait la situation que plus alarmante.

Drakayn était haine et rage. Et Drakaïs prenait conscience qu'il était aussi très dangereux.

Mais elle vit quelque chose dans son regard, à travers tout son ressentiment et sa fureur. Bien caché, mais Drakaïs le connaissait suffisamment pour pouvoir le percevoir: du désespoir. Il y avait une profonde tristesse chez Drakayn, si bien enfouie qu'elle le consumait petit à petit, destructrice et toxique.

'Oh, Drakayn... Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?' se demanda Drakaïs, voulant plus que tout lui offrir du réconfort. Etait-ce la mort de son père qui l'avait si profondément blessé ?

"Très bien, Drakayn, soupira finalement Crisis, semblant habituée à cette réaction. Tu es si têtu sur ce sujet... Je ne sais pas pourquoi je m'obstine à vouloir te faire entendre raison.

-Pourquoi es-tu là, grande sœur ?", crâcha le Draconiaque en l'observant avec suspicion. Je te croyais au Paradis en train de jouer la fille modèle pour ton papa adoré."

Drakaïs grimaça et posa sa main sur la jambe de Drakayn, l'enjoignant au calme. Elle avait agi sans réfléchir, mais quand elle le vit prendre sa main pour entrelacer ses doigts empoissés dans les siens, elle ne regretta pas.

Crisis roula ses yeux vermeils.

"Elle est là sur mes ordres."

Nouveau silence dans la pièce, et Drakaïs n'osa pas se retourner, son attention concentrée sur Drakayn. Il était devenu immobile en apercevant l'homme qui venait de parler, son visage devenant un masque neutre, ses yeux s'éteignant  et son corps devenant flasque. Seule sa main, dont la poigne était auparavant douce, s'était faite douloureuse. Elle retint un sifflement de souffrance. Elle risquait d'avoir des bleus d'ici quelques heures.

"Votre Majesté.", le salua Drakayn d'une voix blanche.

Drakaïs se crispa. Oh. De mieux en mieux.

"Ravie de te voir aussi, Drakayn, fit-il en riant. J'ai à parler aux responsables, nous avons des informations qui pourraient vous intéresser. Un certain Yls a été suffisamment généreux pour nous ouvrir les portes.

-Tu sais comme nous savons être persuasifs, ajouta Crisis de sa voix claire et douce.

-C'est trop généreux de votre part de prendre le temps pour me rendre visite.", répondit Drakayn, toujours aussi inexpressif.

La Draconique ne savait pas s'il était sarcastique ou non.

"J'ai appris que tu avais été blessé lors de la prise de la ville. Mais je vois que tu as déjà repris du poil de la bête.

-J'ai connu pire."

Le Diable rit de nouveau.

"Crisis. Nous avons des choses à régler. A plus tard, Drakayn."

Crisis s'inclina légèrement, en jetant un dernier regard à son frère.

-Oui, père."

Et ils quittèrent la pièce, laissant Drakaïs encaisser cette dernière révélation.

La douleur dans sa main était insupportable à présent, et cette fois, elle ne retint pas son sifflement et sa grimace de douleur.  Elle y jeta un coup d'œil. Elle saignait: Drakayn lui comprimait tant la main qu'il lui enfonçait ses ongles, non, ses griffes, dans ses paumes, mélangeant son sang au sien.

"Drakayn...", chuchota-t-elle en passant son pouce sur sa main pour essayer de le détendre.

En vain.

Ses yeux restaient fixés sur la porte que venaient d'emprunter son roi et sa sœur.

Et l'envie de meurtre, malsaine et déchainée, qu'elle y lut lui donna d'horribles frissons.


Note:

Bonsoir (ou bonjour ? Je poste à plus de 2h du mat XD !)à tous !

Un petit chapitre que j'avais promis de poster plus tôt que l'autre :D (j'ai tenu parole ! YEY !)! Et pas des moindre ! Beaucoup de révélations dans ce chapitre ! Eheheh ! 

Déjà pour la première partie: qu'en avez-vous pensé ? Qui est ce mystérieux bonhomme ? Qu'avez vous pensé de lui ? De Rubis ?

Et pour la deuxième... Je me suis fais plaisir au début x) ! Ca faisait longtemps que je n'avais pas écris une petite scène entre Drakaïs et Drakayn, ça me frustrait XD ! Et pour la suite...Bael'Dun Crisis :D ! La sœur (enfin, demi-sœur) de Drakayn ! Surprise :D ! J'ai pas mal de choses à dire sur elle, et j'espère pouvoir la présenter un peu mieux dans un autre chapitre, mais je n'ai pas voulu trop m'attarder sur son background ici (notamment parce que l'on est du point de vue de Drakaïs et que des explications venant de Drakayn auraient fait bizarres :'''')!). Du coup, qu'en avez vous pensé :D ?

Et bien sûr, la big révélation sur le père de Drakayn ! Je suis intéressée de savoir qui l'a vu venir, car j'ai placé plusieurs indices depuis le début. En tout cas, il y avait des signes x"). Et j'aimerais vraiment savoir votre avis sur cette nouvelle, car elle est vraiment importante :"") ! J'ai encore des trucs à vous apprendre là-dessus, mais je pense que les meilleurs d'entre vous devineront de quoi il s'agit (là encore: plein d'indices depuis le début :D !).

Je vous avoue que je ne voyais pas trop la scène de cette manière au début. Je ne suis d'ailleurs pas trop satisfaite de la manière dont ça vient. Hum... Disons que vu ce que je mets dans cette versions, c'est satisfaisant, mais que ça manque un peu de panache. *hausse les épaules* Bref, je ne pourrais pas trop dire pourquoi: je suis contente d'avoir lâché cette info, mais pas satisfaite du rendu. En même temps, c'était quelque chose que j'avais envie d'écrire depuis très longtemps, et j'ai donc eu peut-être trop d'attentes envers moi même lol. Mais bon, comme je le disais, ce n'est pas terminé, et Drakayn et Drakaïs auront une bonne discussion là-dessus. Je pense qu'à ce moment j'arriverai à sortir la scène comme je le voulais :D !

Deux petites infos ! Alors, je ne peux plus mettre le signe de l'infini avec tous mes bug copier/coller donc j'ai trouvé une alternative :D ! Aussi ! J'ai changé le nom des Insoumis par Dissidents (parce qu'on m'a fait remarqué que c'était le nom du parti de Mélenchon XD ! Ce qui m'avait complétement sorti de la tête :""") !)

J'espère que ce chapitre vous aura plu et qu'il vous fera plus réagir que la dernière fois XD ! 

Gros bisous !

Je vais dodo !

PS: pas beaucoup de relectures et je poste tard= beaucoup de fautes affreuses :"") ! Désolée ! J'y reviendrai plus tard !




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