/!\ Alors, j'avais oublié de rajouter cette petite partie au chapitre 30 :"") (quelle douée je fais !)! Désolée ! Bonne lecture ! /!\

Trei avait un mauvais pressentiment.

Il revoyait encore la Draconique qu'il avait croisée trois semaines auparavant.

Ses longs cheveux roux, ses yeux verts, dorés sous leur réelle forme, son épée et son poignard...

Mais ce qui l'obsédait restait son regard de reptile, ses pupilles en fente ; ses yeux de Dragon.

Il frissonna.

Cette femme n'était pas comme les autres Draconiques qu'il avait tués par le passé.

Non, elle était spéciale. La ruse qu'elle avait utilisée pour lui échapper le prouvait bien assez.

Elle avait absorbé son sort. Et seul un Dragon était capable d'une telle chose.

Elle était dangereuse.

Il porta la main à son cou et effleura de ses doigts sa cicatrice, blanche et hideuse. Une marque de son combat contre le Dragon fou...Parfois, il sentait encore la brûlure et la douleur qu'avait provoquées la bête en le griffant, il y a vingt ans de cela... Ryx le Dégénéré... Le monstre qui avait tant changé sa vie... Trei n'avait plus jamais été le même après cette chasse.

Et cette Draconique, avec son regard...Ce même regard vicieux et mauvais... Ce regard qui était l'incarnation du mal et du désespoir... Il lui rappelait cette atroce chasse, ce funeste jour, cette satanée créature.

Trei mit la main à l'épée, tendu.

Il avait un très mauvais pressentiment.

« Monsieur Kinger... », fit Reyn Menbrac d'un ton affable, ramenant du même coup le Chasseur à la réalité.

Le Chasseur se recadra sèchement et se força à observer les membres du conseil de la cité. Alignés devant lui, les mines fatigués et impatientes, ils l'observaient, une trace de dégoût sur certains de leurs visages. De vraies pourritures... Mais qui était-il pour les juger ?

Personne. Il était tout aussi pourri qu'eux.

« Nous avons écouté votre requête et nous nous voyons dans le regret de la refuser... », continua le conseiller, en étouffant un bâillement.

Le Chasseur serra les mâchoires. Il s'était attendu à cette réponse. Mais cela n'empêchait pas la colère d'affluer en lui.

« Vous ne semblez pas réaliser la teneur de la situation, déclara Trei à travers ses dents.

-Ah ! Mais quelle est-elle, cette situation ? fit avec dédain la vieille Fée de la Nuit. Une soi-disant Draconique dans les Souterrains ? Où sont les preuves, Chasseur ? Nulle part ! Vous l'avez dit vous-même la première fois que vous nous en avez parlé : une Révélation n'a pas marché ! Vous vous êtes trompé, admettez-le !

-Vous ne comprenez pas ! cracha le Chasseur, en se levant brutalement. Vous n'avez jamais eu affaire à ces bestioles... Moi, si ! Et je peux vous dire que vous avez un sacré problème sur les bras !

-Voyons, voyons, vous exagérez les choses ! rit Harn Abgrall, le Nain, en se frottant le ventre d'un air satisfait, les sourcils néanmoins froncés d'un air inquiet face à son attitude menaçante.

-Je n'exagère rien ! rétorqua avec agressivité le Chasseur. C'est vous qui sous-estimez grandement le problème ! Je vous rappelle que les Draconiques sont en guerre contre vous ! Et la présence de l'une d'entre-elle dans votre cité devrait être une menace suffisante pour que vous me déléguiez des soldats pour sa traque !

-Encore une fois, je me répète : les preuves, Chasseur ? », demanda méchamment Ilvia Frendz.

Trei serra les poings.

« J'ai vu ses yeux, lâcha-t-il lentement. Ses horribles yeux... N'est-ce pas assez d'habitude ?

-Normalement, pour une simple exécution, oui... expliqua Quillan Desfourneaux, la voix chevrotante, intimidé. Mais pas pour recevoir des hommes pour une chasse... De plus, demain sera une journée importante... Nous ne pouvons pas vous donner des soldats en cette situation.»

Trei Kinger écrasa sa main sur la table dans un geste enragé. Tous, sauf le Nocturne, sursautèrent.

« Ne remarquez-vous donc rien ? vociféra le Chasseur avec mépris. Êtes-vous donc si aveugles ? Ne sentez-vous donc pas cette atmosphère étouffante ? Quelque chose va arriver, affirma-t-il, la voix basse, remplie de dangers et de promesses. Quelque chose de terrible. »

Il savait qu'une catastrophe approchait. Depuis qu'il avait vu cette Draconique, une sensation de danger imminent lui collait aux tripes. Et cela ne lui arrivait qu'avant une calamité.

Une séquelle de sa rencontre meurtrière avec Ryx le Dégénéré.

« Oh, c'est cela ! Faites-nous donc votre numéro de perturbateur ! ricana avec mépris la vielle.

-Ce n'est pas un numéro ! s'énerva Trei Kinger en la foudroyant du regard. Avez-vous jeté un coup d'œil aux Souterrains récemment ? C'est bien trop calme. Il se trame quelque chose de pas net là-bas.

-Trop calme ? intervint finalement Yls, un sourcil haussé. J'aurais pourtant cru que ce serait une bonne chose... s'amusa-t-il avec un sourire froid. Vous avez démontré votre habilité par le passé, Trei. Personne ne la remet en cause. Mais je vous assure que sur ce point, vous vous méprenez. Les Souterrains sont sous bonne garde. Sous notre garde. Et nos partenaires et informateurs ne nous ont appris aucune nouvelle allant dans le sens de ce que vous sous-entendez... Vous vous faites des idées. »

Le Chasseur examina le Nocturne pour vérifier ses paroles dans son expression. Peine perdue : son visage ne reflétait aucune pensée ou émotion. Pour ce qui était des autres conseillers, c'était différent. Il y lisait pitié, dédain, mépris et embarras.

Dans un silence de mort, Trei recula.

Il n'obtiendrait rien de cette bande d'incapables. C'était désormais certain.

« Vous allez le regretter, fit-il finalement, amer. Cette situation vous dépasse. Vous vous reposez bien trop sur votre satanée barrière. »

Et sur ces dernière paroles, il quitta la salle.

Il marchait avec violence dans le couloir, ses pas résonnant sombrement autour de lui : reflet de son humeur.

Cette saloperie de cité, ce putain de Conseil, ce couronnement de merde : qu'ils aillent se faire foutre, tous autant qu'ils étaient !

Ils ne voulaient pas lui donner d'hommes ? Très bien ! Il en trouverait lui-même. Il réglerait le problème par ses propres moyens ; comme toujours.

Mais il ne ferait pas la chose seul.

Il savait que certains de ses contacts traînaient dans le coin, sûrement en train de festoyer à une auberge ou à un bar. Et il les réunirait avant le lendemain.

Et avec leur aide, il débusquerait cette foutue Dragonne.

Note (toute mini): Voilà, voilà, c'était vraiment minuscule XD ! Mais j'en avais besoin pour la suite :") !

Trei est de retour, et ça ne promet rien de bon pour la suite...

N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé (même pour ce truc tout riquiqui XD!)! Je vous dis à tout de suite pour chapitre 31 (cette fois, c'est bon: la castagne commence :D !)!