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Chapitre 1:


Note: Hello à tous :D !Juste une petite information, pour ceux qui n'auraient pas compris: le signe de l'infini signifie qu'il y a une ellipse, ou un changement de point de vue, ou tout simplement un changement de situation :) !

Bonne lecture :) !

Elle volait. Ses ailes battaient frénétiquement pour la hisser plus haut dans le ciel, et chaque battement d'aile la rapprochait de son objectif.

Plus elle montait, plus la température chutait, mais elle devait tenir encore. La lune ... Elle paraissait si proche ... Mais pourtant, elle était inatteignable. Le froid était désormais si intense que ses larmes commençaient à geler. Ses ailes se raidissaient peu à peu, et ses écailles étaient recouvertes d'une fine couche de givre.

Pourtant, elle continua de voler toujours et encore plus haut.

Oui, car c'était là que se trouvait sa seule chance.

Sa seule possibilité d'avancer vers un avenir meilleur.

Elle leva son bras gauche, essayant désespérément d'attraper l'astre lumineux, mais elle ne réussit qu'à se déséquilibrer.

Ainsi commença sa chute vertigineuse.

Ses ailes refusaient de bouger.

Alors dans un dernier geste illusoire, elle tendit ses bras vers la lumière de la lune, et livra son vœu aux astres qui peuplaient la nuit.

Et elle tomba dans un abîme infini ...

Drakaïs se réveilla en sursaut. Elle était en nage, ses cheveux roux collés sur son front moite de sueur. Elle avait fait un rêve ... Elle soupira longuement. Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas rêvé ... et elle était intriguée de ce que cela pouvait bien signifier.

Elle s'adossa à l'arbre sur lequel elle avait passé la nuit. C'était loin d'être son endroit préféré pour dormir, mais elle aimait mieux se reposer inconfortablement que d'être égorgée pendant son sommeil. Elle bailla silencieusement et s'étira pour faciliter le réveil de son corps.

Maintenant, il était question de savoir ce qui l'avait si brutalement sorti de son sommeil.

Elle regarda par terre. Un de ses pièges avait dû se déclencher, provoquant alors ce réveil brutal. Chaque soir, elle en posait quelques-uns pour prévenir tout danger autour de son « nid ». On n'était jamais trop prudent dans ce monde qui n'hésitait pas à vous faire payer chèrement le moindre manque d'attention. Elle examina attentivement la clairière, tout en se remémorant où elle avait placé ces mécanismes.

L'endroit était magnifique. Très aéré, elle avait une vue globale de la clairière depuis l'arbre, situé au milieu de celle-ci.

Les herbes et les fleurs étaient battues par le vent, et elle sentait d'ici leurs fragrances. L'odeur délicate des fruits de l'arbre, vint lui chatouiller le nez, et elle inspira profondément pour mieux humer leur senteur. Le chant mélodieux des oiseaux et des cigales emplissait ses oreilles, laissant vagabonder son esprit.

Le soleil, déjà haut dans le ciel, posait délicatement sa chaleur sur sa peau, lui procurant un sentiment exquis. Elle leva la tête pour capter encore plus de rayon et sentit sa gorge se chauffer peu à peu. C'était là une atmosphère délicate. Elle aurait pu rester des heures dans cette position.

C'est alors qu'elle le vit, sa présence faisant voler en éclats ce cadre paradisiaque. Il s'était pris dans un des premiers pièges qu'elle avait placé la veille, à l'extrémité nord.

Un Humain. Ou en tout cas, c'en était un en tout point similaire.

Les battements de son coeur se firent plus rapides. Elle n'avait pas vu d'Humain depuis longtemps.

Il était suspendu la tête en bas, complétement inerte. Mais avec les Humains, on ne savait jamais. C'était peut-être une ruse pour qu'elle baisse sa garde. Drakaïs n'en fit rien.

Elle prit sa dague en main, et l'acier froid de la lame l'apaisa. Le métal avait toujours eu cet effet sur elle. Il lui provoquait une sorte de réconfort qui lui était incompréhensible.

Elle descendit au sol, et dès qu'elle posa les pieds sur la terre ferme, elle examina les vibrations terrestres. Elle était toujours pieds-nus dans cette situation-là. Elle préférait ressentir l'agréable sensation que lui procuraient la terre et le doux chatouillis de l'herbe à toutes autres choses. Très vite, elle fut rassurée. Les seuls autres êtres vivants qui se trouvaient dans les parages à part l'Humain et elle, étaient des animaux.

Elle sentit qu'à quelques lieux d'ici, une meute de loups chassait, et était sur le point de fondre sur sa proie. Elle sourit à cette idée. Ici aussi, une proie était sur le point d'être mise à mort. La lame à nue, Drakaïs n'était désormais plus qu'à une dizaine de mètres d'elle.

Si cela avait été autre chose qu'un Humain, il aurait perçu son odeur. Mais cela, seulement si le vent avait été derrière elle. Or, pas de chance pour lui, elle était une chasseuse redoutable, et, même si celui-ci avait eu un odorat plus développé que la normale, il n'aurait pu la sentir. Car elle avait tout fait pour que le vent vienne soit en face d'elle, et maintenant c'était elle qui allait percevoir son odeur.

Elle se figea.

Il ne possédait pas d'odeur.

Elle en fut complétement décontenancée. C'était la première fois qu'elle rencontrait une chose inodore.

Elle était alors assez proche pour pouvoir le tuer. Un seul coup suffirait. Elle n'avait juste qu'à lui couper la jugulaire, et s'en était fini de lui. Pourtant Drakaïs resta immobile, encore trop surprise par sa découverte.

Quand soudain, il prit la parole, elle sursauta.

« Eh, toi ! Qu'est-ce que tu attends pour me libérer ? Aurais-tu peur de moi ? »

Il s'était exprimé calmement, mais elle avait clairement entendu le sarcasme dans son ton.

Elle siffla de rage. Pour qui se prenait-il, à lui parler ainsi, alors qu'il était à sa merci ? Peut -être était-ce une ruse pour l'énerver. Eh bien, si c'était le but recherché, cela avait marché.

Comme il vit qu'elle ne semblait pas vouloir le détacher, l'Humain se mit à gigoter en l'air pour tenter vainement de se libérer. La scène était si cocasse que Drakaïs ne put empêcher une remarque acerbe de sortir de sa bouche :

- Tu ressembles à un sale asticot qui se tortille au bout de sa ligne en espérant s'échapper !

Elle se mordit la langue aussitôt. Quelle idiote ! Elle n'aurait jamais dû lui adresser la parole. Parler, c'était perdre du temps. Or, c'était exactement ce qu'il voulait.

L'Humain ne réagit pas à sa pique. Dommage. Elle aurait bien aimé lui faire ravaler son arrogance. Elle s'approcha encore de lui, et ce fut à ce moment qu'elle la vit. Une lame. L'Humain avait une dague et il était en train de s'en servir pour couper la corde ! Vite, il fallait qu'elle agisse ! Qui savait ce qu'il comptait lui faire après s'être libéré ! Elle se précipita sur lui, prête à en finir. Elle allait lui trancher la gorge, quand il lui tomba dessus.

Il l'écrasa de tout son poids, l'empêchant ainsi de faire le moindre mouvement. Il lui plaqua ensuite son poignard contre la gorge, et il dit d'une voix froide :

- Alors comme ça, on comptait m'égorger comme un porc ?

Il l'examina longuement, attendant manifestement une réponse. Et quand elle crut qu'il avait relâché son attention, elle en profita pour se défaire de son emprise et libérer son bras armé. Puis, elle le plongea droit vers le cœur de son tortionnaire. Aussi vif qu'un serpent, il arrêta son coup et plaqua de nouveau son bras au sol. Mais cette fois-ci, il effectua une forte pression au niveau du poignet, la forçant alors à relâcher sa dague.

Il ricana doucement face à sa piètre tentative.

Quant à Drakaïs, elle bouillonnait de rage. Elle l'avait grandement sous-estimé. Il était aussi rapide qu'elle, mais, ce qui l'énervait et l'agaçait prodigieusement, c'était qu'il avait une force supérieure à la sienne. Elle n'avait jamais pensé qu'un Humain puisse être plus puissant qu'elle.

« Droit vers le cœur..." Il riait encore. "Faut-il que je t'ai fait quelque chose pour que tu t'attaques ainsi à moi ? Bah, te toute manière, cela n'aurait eu aucun effet. » Il s'esclaffait à présent, son regard brillant pourtant d'une lueur froide. 

Elle rougit de colère. Elle devait lui répondre, elle sentait que sa vie en dépendait.

« La prudence est maître de toute personne sensée.», hoqueta-t-elle.

Il lui écrasait le ventre et elle avait de plus en plus de mal à respirer. Il dut le sentir, car il relâcha légèrement son emprise, lui permettant de prendre de meilleures inspirations.

Il lui adressa un sourire narquois.

« Ton nom ? », l'interrogea-t-il.

Elle réfléchit rapidement. Il était hors de question qu'elle lui donne son véritable nom: il avait une trop grande sonorité reptilienne. Il devinerait alors qui elle était réellement, et, en bon Humain qu'il était, se dépêcherait de la tuer et de rapporter sa carcasse à son village pour qu'elle y soit démembrée. Un nom Humain était plus raisonnable.

Elle fit mine d'hésiter.

« Alors ? Ce n'est pas ton nom qui va me donner envie de te tuer tu sais...", la rassura-t-il d'un ton amusé.

Il ne pouvait pas savoir à quel point il se trompait...

« Ariane, lui répondit-elle enfin.

- Eh bien Ariane... " Il accentua les syllabes de son nom, lui donnant alors une prononciation différente. "Je vais te libérer. Fais le moindre geste agressif envers moi et je te tue. Compris ? »

Il s'adressait à elle comme si elle était une enfant, et elle retint un sifflement de colère. Bon grès mal grès, elle hocha la tête.

Il se releva rapidement et rangea sa dague dans son étui, tenant celle de Drakaïs dans sa main droite d'une poigne forte..

Drakaïs était encore par terre, et aspirait de grandes goulées d'air. Elle finit par se mettre debout, mais plus doucement que l'homme. Ce dernier la regardait avec une curiosité non dissimulée. Serait-il possible qu'il ait deviné qu'elle ne soit pas humaine ?

« Tu vis seule ? »

Encore une question... qui sonnait plus comme une affirmation. Elle commençait à en avoir assez de ce petit manège auquel ils se livraient... Le jeu des questions-réponses, cela devenait lassant au final. Surtout si c'était à sens unique. Elle ne savait absolument pas ce que cet Humain voulait, et cela l'angoissait de plus en plus.

« Oui, mais je sais très bien me défendre, le prévint-elle.

- Ça, je l'ai bien vu, il sourit d'un air malicieux. Mais tu sais, souvent, on tombe sur plus fort que soi, même si on pense que c'est impossible », expliqua-t-il en la regardant dans les yeux sournoisement.

Il croisa ses bras sur sa poitrine. Il semblait réfléchir, son regard prenant un air lointain.

Elle en profita pour l'observer discrètement.

Il était plutôt bel homme, même si elle n'était pas du genre à finir avec un Humain. Elle eut un reniflement de dédain à cette idée. Il avait les yeux d'un bleu qu'elle n'avait encore jamais vu, et de nombreux reflets azurs y miroitaient. Ses cheveux étaient bruns comme la nuit la plus sombre, et de longues mèches tombaient sur son visage, cachant par endroit son regard. Son teint était blême, assez pour lui rappeler la pâleur de la lune. De grande taille, il devait faire une tête de plus qu'elle et ses vêtements sombres accentuaient la blancheur de sa peau.

Les lèvres serrées et les sourcils froncées, elle se tourna vers l'arbre dans lequel elle avait dormi, ses pensées déjà ailleurs. Elle devait faire ses affaires et disparaitre au plus vite. Elle grimpa en quelques prises expertes, et tout en faisant ses paquets, elle s'interrogea sur la nature de cet homme. A tout bien y réfléchir, il avait certes l'air d'un Humain, mais le fait qu'il n'ait pas d'odeur l'interpellait toujours autant. Elle lui jeta un bref coup d'œil, notant avec agacement qu'il l'observait avec un air calculateur. Elle trouva son épée cachée dans ses affaires et serra le pommeau fermement. Il avait réussi à la maitriser avec tant de facilité... Chose absolument anormal pour un être de sa race. Et son attitude... Trop ambiguë pour elle. Elle croisa son regard bleu, si énigmatique, si glaçant, et frissonna, avant de baisser les yeux, la gorge serrée. Que pouvait-il bien lui vouloir ?

Une fois tout remis en ordre, elle descendit de nouveau, son épée cette fois au poing. C'était une lame qu'elle contrôlait largement mieux que sa dague, ce qui lui donna un sentiment de contrôle. Elle ne préféra pas s'interroger quant à savoir si ce sentiment était une illusion ou non.

Evidement, l' « Humain » l'attendait au pied de l'arbre. Elle mit pieds à terre, tendue. Il lança un rapide coup d'œil à son épée dégainée et haussa un sourcil.

« Range moi ça, tu veux ? Elle t'est absolument inutile de toute manière... »

Elle se contenta de lui jeter un regard noir. Il soupira.

« J'ai une proposition à te faire. »

Elle pencha la tête sur le côté, curieuse malgré elle.

« Viens avec moi. »

Ils se regardèrent droit dans les yeux.

« Pourquoi ? lui demanda-t-elle.

- Parce qu'on va sans doute au même endroit de toute façon. »

Elle se figea, serrant son épée jusqu'à rendre les jointures de ses mains blanches. L'endroit dont il devait parler était sans doute un village, peut-être même une ville. Or, il s'agissait là des lieux les plus dangereux pour elle. Elle frissonna. Il savait sa véritable nature, et il comptait l'amener là-bas pour la mettre à mort. Alors quoi ? Hors de question de l'accompagner. D'un autre côté, si elle disait non maintenant, il la tuerait à l'instant même où elle lui donnerait sa réponse.

« Et si je refuse ? »

Elle avait posé cette question calmement, mais ce n'était en rien son état à ce moment ; elle était en réalité complétement paniquée.

Un voile d'indifférence prit place sur le visage de l'homme et sa voix devint sibérienne, vide de toute émotion.

« D'une manière ou d'une autre, tu viendras quand même avec moi. »

Elle fut prise d'une terreur inexplicable à ces mots. Cet homme ... Désormais, elle voyait à quel point il était effrayant ! Il générait une atmosphère étouffante, incroyablement maléfique.

Drakaïs fit un pas en arrière en tremblant de tous ses membres.

Non ... La chose qui la terrorisait le plus chez cet homme, c'était qu'elle ne savait rien de lui ! Savoir, c'était pouvoir !

De son côté, il semblait encore une fois pris dans ses pensées.

Les quelques minutes suivantes parurent alors à Drakaïs infiniment longues. Elle ne le quittait pas des yeux, et de la sueur coulait sur son visage. Il semblait l'avoir complétement oubliée, murmurant de temps à autre, quelques mots dont elle ne parvenait pas à saisir le sens.

La tension était à son paroxysme, lorsque soudain, il claqua des doigts et afficha un air satisfait. Qu'est-ce qu'il pouvait bien mijoter encore ?

Il la regarda une ultime fois avec son regard malicieux et dit d'une voix suave :

- Dis-moi Ariane, tu pensais vraiment que je n'allais pas deviner ta véritable nature ?

Drakaïs se mit à trembler plus encore que les précédentes fois.

Mais elle devait savoir ... Oui, savoir s'il avait réellement compris ce qu'elle était ...

"Que veux-tu dire par là ?", demanda-t-elle d'une voix chevrotante.

Il haussa un sourcil.

" Ariane, voyons... Je m'attendais à mieux venant d'un dragon ..."

Cette fois, c'était fini ! Elle devait fuir ! Drakaïs se retourna rapidement, et courut à toutes jambes vers la forêt. Son instinct lui soufflait que si elle combattait cet homme, leur combat se solderait par sa défaite, et même sûrement, par sa mort. Elle était sur le point de pénétrer dans l'ombre protectrice des bois quand l'Humain apparut devant elle. Elle esquiva un coup maladroit qu'il allait lui porter au visage et partit dans le sens inverse, le cœur virevoltant dans sa poitrine. Elle avait l'impression de volait tant elle courait vite.

Fuir n'était pas une habitude pour elle, et elle retint un grognement de frustration à devoir s'échapper de la sorte. Petite, fuir les Humains était normal. Mais maintenant, adulte, elle se savait capable de se défendre. Cependant, la situation était  différente ici: le danger, bien réel, était beaucoup plus élevé que durant son enfance. 

Grâce aux vibrations de la terre, elle savait que l' « Humain » la suivait de près.

Dorénavant, elle était pratiquement sûre que ce n'était pas un être humain qui la poursuivait. Car un Humain ne pourrait jamais la suivre alors qu'elle était en pleine course, et il n'aurait jamais dû posséder plus de force qu'elle ! Et même si le sujet n'était pas propice à la situation, sa véritable nature restait dans un coin de son esprit, intrigante et mystérieuse.

Courir, courir, courir... Son souffle se faisait plus lourd et suffoquant. Elle aurait bien déployé ses ailes ... Mais cela lui était impossible.

Ce petit moment d'égarement lui fit perdre la trace de son poursuivant. Elle ne sentait pas sa présence sur le sol. Par les Six ! Où était-il ?

Un léger tintement métallique lui caressa les oreilles. Une épée que l'on tirait de son fourreau. Elle aurait  pourtant juré qu'il n'en avait pas... A moins qu'il n'ait des complices ? Le son cristallin était venu d'en haut et elle leva sa tête, seulement pour le voir, qui brandissait son épée alors qu'il était sur le point de l'abattre sur elle.  Elle se projeta par terre, évitant de peu une blessure mortelle.

Accroupie au sol, il atterrit délicatement à ses côtés, son regard glaçant fixé sur elle. Il s'abaissa face à elle, sa lame posée sur l'une de ses épaules. Drakaïs resta paralysée de peur face à lui. Les yeux bleus de l'homme paraissaient percer son âme et la clouaient sur place, exerçant sur elle une emprise dont elle ne pouvait pas s'extirper.

« Tu ne cours plus ? », souffla-t-il, la voix remplie d'un amusement cruel.

Pour toute réponse, elle trembla de plus belle. Avec un sourire, il se releva et fit le tour de Drakaïs.

« Eh bien ... Je m'attendais à ce que la partie soit plus longue ... »

Il y avait de la déception dans son ton. Il se mit derrière elle et lui chuchota à l'oreille, ronronnant d'une malice brûlante.

« Je vais prendre plaisir à te faire souffrir, petit dragon ! »

Ce fut comme un violent rappel pour elle.

Elle se revit, enfant, dans une situation similaire. Abandonner ou combattre ? Se laisser vaincre par cette terreur paralysante ou invoquer son courage et se battre de toutes ses forces ? Au final, c'était toujours le même choix: mourir ou vivre ?

Cette pensé traversa Drakaïs, et elle sut alors qu'elle allait faire ce qu'elle avait toujours fait après une chute: se relever. Pour se hisser toujours et encore plus vers son objectif, vers sa seule chance de survie. Elle avait déjà fait ce même choix il y a bien longtemps. Et n'avait toujours pas changé d'avis.

C'est ainsi qu'animée par une force nouvelle, Drakaïs, d'un geste vide du poignet, infligea une longue estafilade au torse de l'homme, puis se releva brusquement et se remit à courir, l'inconnu toujours sur ses talons.

Courir, sauter, esquiver... C'était comme ça qu'elle survivait. Un sourire amer se dessina sur son visage. Vivre, voilà le combat le plus difficile, le combat de toute une vie.

Une douleur la ramena brutalement à la réalité. L'Humain l'avait touchée. Son bras était désormais en piteux état. Elle grogna. A rester dans ses pensées, elle risquait vraiment de se faire tuer stupidement. Puisqu'il  savait désormais ce qu'elle était, elle ne voyait pas l'intérêt de cacher sa forme reptilienne plus longtemps ... On verrait alors si son épée résisterait contre ses écailles. Son sourire s'agrandit davantage, plus féroce cette fois.

Elle ferma ses yeux et se concentra sur sa peau. Elle sentit alors le picotement familier des écailles qui se formaient sur son corps. Ses ongles prirent la forme de griffes, et ses dents, celles de crocs acérées qui étaient destinés à déchiqueter les chairs les plus dures ... Sa queue poussa dans le bas de son dos et lui offrit un nouvel équilibre. Sa crête déchira sa peau, suivant la ligne de sa colonne vertébrale en se prolongeant jusqu'au haut de sa tête, lui infligeant une légère douleur irritante. Ses cornes vêtues d'un doux et léger duvet apparurent sur son crâne, et sa chevelure rousse se fit plus broussailleuse. Ses pupilles prirent la forme d'une fente, et ses yeux d'émeraude se colorèrent d'ambre, parsemés par des éclats dorés.

Sa transformation achevée, elle se retourna et regarda l'autre.

Elle fut surprise de voir qu'il n'y avait aucune trace de répulsion sur son visage. Son sourire sournois s'était transformé en un sourire joyeux, teinté de nostalgie. Elle fronça ses sourcils. Décidemment, il était des plus étranges. Elle se rendit alors compte que l'horrible atmosphère qui l'entourait jusqu'à présent avait disparue, et qu'elle n'était presque plus effrayée par lui. Sa frayeur s'était transformée en méfiance. De plus son intérêt pour lui ne cessait de grandir à chaque instant. Son regard surnaturel ne lui faisait plus le même effet à présent... Non, désormais, il lui semblait même étrangement familier... 

Elle détourna les yeux au moment même où il lui portait un coup sur son flanc droit. Comme prévu, l'épée ricocha et l'homme n'en parut pas du tout surpris. Par contre, Drakaïs remarqua que le coup avait été moins vicieux que la dernière fois. Et alors qu'elle se demandait pourquoi, une grande douleur la traversa. Un liquide chaud, du sang, coulait à l'endroit même où la lame avait rebondi, désormais fissuré par une plaie vermeille. Cet homme ... A sa connaissance, la seule chose capable de percer l'armure qu'était la peau d'un dragon, était un dragon lui-même. Son épée devait avoir était fabriquée avec des griffes, des crocs ou des os de cette créature ... Il n'était pas facile de se procurer ces ingrédient... Dans tous les cas, cet inconnu n'était vraiment pas une personne ordinaire... Et cela ne fit que l'intriguer davantage à son sujet. Cet homme ... Il y avait vraiment quelque chose de terrifiant et de fascinant en lui !

Cela faisait déjà quelques instants qu'il n'avait plus faits de geste belliqueux envers elle. Les arbres qui les entouraient disparaissaient peu à peu. Ils devraient alors bientôt quitter la forêt. Elle devait absolument mettre le plus de distance entre lui et elle avant cela. Elle puisa alors dans ces dernières forces et accéléra. Lui ... Il ne se doutait pas de ce qui l'attendait ! Elle quitta sa forme de dragon. Après cette forêt, il y avait une route, et grâce aux vibrations qui lui venaient du sol, elle savait que de nombreuses personnes se trouvaient sur celle-ci ! D'habitude, elle évitait absolument ces routes, car elle était sûre de croiser des gens, et elle en avait horreur, car elle ne pouvait pas s'empêcher de s'imaginer qu'ils découvriraient qui elle était. Mais cette fois-ci, elle préférait mille fois prendre sur elle et jouer les demoiselles en détresse, plutôt que de combattre son poursuivant ! Elle avait d'ailleurs pris de l'avance sur ce dernier. Très bien, cela lui permettrait de gagner du temps et de pouvoir mieux jouer son rôle.

Il n'y avait désormais de moins en moins d'arbres. Elle était sur le point d'émerger de la forêt. Enfin, tout ce désastre allait normalement prendre fin !

Elle émergea de la forêt légèrement en hauteur : elle était sur une butte. Une plaine aurait alors dû être devant elle, précédée par une longue route, mais elle ne vit rien de cela.

A la place, il y avait un immense campement regroupant des milliers de tentes rouges et vertes. Ses yeux s'agrandirent de stupeur. Ces tentes, elle était absolument certaine qu'elles appartenaient à une armée...

Avec son épée à la main, et recouverte de sang, ils penseraient immédiatement qu'elle était une ennemie. Son plan tombait à l'eau. Il était hélas trop tard pour faire marche arrière.

Lorsqu'elle descendit la pente, elle se tourna immédiatement vers la forêt pour voir si l'autre l'avait suivie. Elle attendit un long moment, mais elle ne le vit pas sortir. L'avait-il perdue de vue ?

Le soulagement l'envahit. Maintenant, elle devait filer d'ici au plus vite avant que quelqu'un ne l'aperçoive. Elle s'apprêtait à commencer à marcher, quand soudain, une lame apparut sur sa jugulaire tandis qu'une main empoignait sa chevelure pour dévoiler sa gorge. Elle retint son souffle, momentanément tétanisée par la surprise.

"Les intrus dans ton genre ne sont pas vraiment les bienvenus dans le coin, lui chuchota dans l'oreille son agresseur. Bouge, et tu es morte. Maintenant, répond à mes questions." Il tira sur ses cheveux hargneusement, la lame plaquée contre sa peau. "Qui es-tu et que fais-tu ici ?"

Encore sur les nerfs à cause de sa précédente altercation, Drakaïs réagit par pur instinct, sa raison trop étouffée par le stress pour lui être d'un grand usage. De toutes ses forces, elle écrasa le pied de celui qui la détenait. La lame collée contre sa gorge s'éloigna légèrement de sa gorge, suffisamment pour qu'elle y glisse sa main et l'éloigne d'un mouvement furieux, ignorant par la même occasion la morsure tranchante de l'épée sur  sa paume. L'arme de son adversaire à présent emprisonnée dans sa main, elle se tourna vers lui, les mâchoires serrées et pointa sa propre épée vers lui.

Un homme à la peau brune et aux cheveux de jais. Et encore une fois, ce fut le regard de son agresseur qui attira son attention. Un regard cette fois de braises et de sang.

Un Démon.

"Je t'avais prévenu pourtant...", siffla l'homme avec un rictus mauvais.

Les pupilles du Démon, deux billes noires, s'élargirent en une forme bien trop familière à la Draconique: des fentes.

Un  Démon, oui, et pas  n'importe lequel: un Draconiaque ! Envahie par le choc de sa découverte, elle se rendit compte trop tard de l'aura menaçante qui envahissait peu à peu l'air tandis qu'il entrait en action. Vite, trop vite pour qu'elle réagisse correctement dans son état de faiblesse, il dégagea son épée de sa poigne, manquant de trancher les doigts de Drakaïs, et la planta dans ses tripes.

Les yeux écarquillés, elle sentit la douleur s'emparer de son corps, prête à lâcher un long gémissement. Mais le Draconiaque retira sa lame, et l'éclair de souffrance qui lui empoigna le ventre étouffa son gémissement sous un cri aigu. Elle sentit vaguement qu'elle lâchait son épée et l'entendit tomber au sol, dans un claquement lourd et métallique. Mais la douleur accaparait la majorité de son attention. La douleur et ce regard vermeil, presque désintéressé, mais toujours arrêté sur elle alors qu'elle tombait au sol.

Elle se vidait de son sang. Cette blessure fatale, additionnée à toutes les autres qu'elle avait récoltées lors de son altercation avec l'homme aux yeux bleus, imprima un constat glacial dans son esprit: elle allait mourir.

Elle se sentait lourde, comme plaquée au sol, alors qu'avec son sang, s'était sa force, sa vie, qui la quittait.

"Je dirais bien que ce fut un plaisir de te rencontrer...jeta le Draconiaque, presque moqueur. ..mais pas besoin d'être un Démon pour savoir que ce serait un mensonge."

Et il abaissa de nouveau sa lame sur elle, cette fois pour lui porter le coup de grâce. Ce fut plus fort qu'elle : elle ferma les yeux et laissa l'instinct prendre le dessus. Elle se transforma. Les écailles, armure naturelle, recouvrirent son corps. Mais trop lentement. Ce dernier reflexe ne la sauverait pas.

Elle attendit le coup.

Il ne vint pas.

A la place, elle eut des mots:

-Ah... Putain."

Du regret et de l'agacement. Elle ouvrit les yeux et vit le visage du Démon, plissé de contrariété, alors qu'il se passait une main agitée dans ses cheveux, le regard brillant de panique. Trop tard pourtant. Le mal était fait. Elle avait perdu trop de sang. Un voile noire s'emparait petit à petit de sa vision. Jusqu'à ce que l'obscurité complète l'envahisse.

"J'ai merdé."

Et sur ces dernières paroles du Démon, elle se laissa sombrer dans ces ténèbres qui l'entouraient.

Note auteur:

J'espère que ce premier chapitre vous aura plu :D ! Il date énormément ahah ! N'hésitez pas à me faire part de vos avis !

Edit: 01/01/2018: En vue d'un concours (X-Writtor pour les  curieux, je vous invite à aller voir pour ceux qui s'y intéresseraient, les inscriptions sont toujours ouvertes ;) !), je fais ce que m'étais promis de ne pas faire: quelques révisons/corrections de la première version ! Toute la fin du chapitre est inédite, la fin précédente ne me satisfaisant vraiment pas. Bon, mis à part ça, je me suis limitée à de très légères corrections, préférant garder la première versions telle quelle. Je me contenterai donc de juste corriger les fautes qui passeront sous mes yeux pour la suite. 


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