Toujours plus...
«On peut toujours abandonner... alors pourquoi le faire maintenant ?»
Robert T. Kiyosaki
Je me souviens d'une journée, peut être la pire, une étape pour de nouveau m'emmener dans une impasse des plus douloureuse.
Comme tout les matins, cette peur irraisonnée d'aller au collège, bouffées d'angoisses me sidérant et me rendant dans l'incapacité de travailler et de m'intégrer normalement.
Pourtant je trouvais ce trouble moins important que les autres jours, je risquai alors de m'habiller pour l'école.
Nous habitions à 3minutes de l'école, je partis donc à pied.
Même si ma mère logeait avec nous, cela ne changeait rien, c'était comme si elle n'était plus là.
L'alcool réduisait son aptitude à penser et à prendre des décisions, ça la rendait médiocre et les quelques jours où elle était sobre, elle passait sa journée à se lamenter sur son sort ne voyant même pas dans quel état elle laissait ses enfants. Je n'étais quand 3ème et mes frères étaient encore plus petits. C'était pitoyable de nous lâcher comme ça, de nous mettre des battons dans les roues, histoire de nous achever jusqu'à qu'on soit complètement mort à l'intérieur de nous.
Arrivée au collège je vis ces gens méprisant, me regardant avec des yeux cruels, pleins de dégoûts. Mes quelques amis que j'avais me tournaient dorénavant le dos, me rabaissant à leur tour.
- Ah bah te revoilà toi, la grosse! Je te pensais morte moi..
- Arrête Mathis! Avais-je crié.
Mes larmes menaçaient de s'écraser sur mes joues mais je ne voulais pas donner cette satisfaction à des petits cons qui ne savaient faire que ça, harceler les plus faibles.
- Et tes parents comment ils vont? Tu leurs feras un bisou de ma part!
Rachel.. C'était ma meilleure amie avant qu'elle me tourne le dos elle aussi, c'était la seule qui savait l'histoire, pour la première fois de ma vie je m'étais ouverte, j'avais tout sorti ne pouvant plus garder un aussi lourd secret que pour moi. Je n'aurais jamais dû lui dire, qu'est ce que j'ai pu être idiote, pensant que cette peste n'éjecterait pas elle aussi son venin sur moi un jour ou l'autre.
Cette fois ci s'était la goutte d'eau qui débordait du vase, je partis en courant, sortie du collège, pleura toutes les larmes de mon corps. Je rentrais chez moi complètement exténuée, j'avais pris plus de 20kilos en quelques mois, le médecin de l'école m'avait informé que j'avais pris beaucoup depuis trop peu de temps. Que j'étais à la limite de l'obésité. Comme si j'en avais pas conscience, pff!
Je montais dans ma chambre en ignorant ma mère qui était dans le salon. Je pris un rasoir pour me couper les veines. Je voulais mettre fins à mes jours, cette vie était trop dure pour une enfant, seule dans son désespoir, seule face à des problèmes incalculables. Vivant avec le strict minimum, mangeant que des merdes, qui me faisait grossir à n'en plus pouvoir. Fatiguée, de toutes ses heures de petits boulots, par ci, par là pour pouvoir payer quoi au final? Nous étions remplis de dettes... Même s'acheter correctement à manger devenait une tâche difficile... Nous étions ruinés, j'avais trois frères sous ma responsabilité... Tout ça à 15ans putain.
Elle repensa à toutes ses injustices que la vie lui donnait, à toute cette méchanceté gratuite, à ses parents, au logement qui bientôt leur serait sûrement enlevé à cause des nombreuses factures impayées. Comment en étaient-ils arrivés là? Comment cette famille avait pu s'effondrer autant? Pourquoi son père les avait laissé tomber? Tant de pourquoi sans réponse.
Je pris le rasoir puis après réflexion le jeta par terre, je partis en bas chercher les quelques médicaments qui restaient dans le placard de la cuisine, essayant tant bien que mal de ne pas faire de bruit.
Trop lâche pour me couper les veines, trop lâche pour laisser couler à flot mon sang sur mon bras, trop lâche pour me laisser mourir aussi lentement...
Je trouvai les quelques boites de médicaments, je l'ai pris tous, et m'enfuie dans ma chambre. Je pris tout ce que je pouvais puis quelques minutes plus tard je vis ma chambre, qui tout autour de moi tournait, des petites étoiles apparaissaient et j'eus juste le temps de comprendre ce qui se passait puis tomba à même le sol, dans un coma des plus profond...
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