Chapitre 21
Je fixai une nouvelle fois la cicatrice sur mon bras. Essayant de comprendre cet enchevêtrement de points de suture. Thaïs était assise à côté de moi, par terre. Dans une cour bordée d'érable aux feuilles rouge signe de l'arrivé de l'automne. Le vent faible, semblait compatir avec mon triste sort.
- Je ne comprends toujours pas comment c'est possible, se révolta-t-elle. Comment faire pour qu'une blessure se réouvre ? Seul un dragon possédant mon pouvoir est capable de le faire...
Je lui jetai un regard interrogateur. C'est la première fois qu'elle insinuait qu'avec son pouvoir elle était capable de faire du mal.
Elle secoua la tête d'un air triste. Elle n'était pas le genre de personne à vouloir faire du mal à son prochain.
- Tu as eu de la chance, énormément même. Si je n'étais pas à proximité et sentis ta douleur, tu serais de retour dans le lit que tu viens de quitter, m'apprend-elle.
Nous étions seules dans cette cour. Elle semblait délaissée. Pourtant avec le petit lac et le soleil couchant se reflétant dessus. Elle me donnait une impression de magie. L'herbe était fraîche tout comme l'air. L'automne arrivait.
- Rappelons-nous ce contact des yeux prolongé avec M. Torcyne, la taquinais-je.
- Ne me rappelle pas cet abruti de première, souffla-t-elle. Il refusait que j'entre dans la pièce, comme si j'allais t'abandonner à ton sort.
Cela faisait du bien de lui parler librement. Il y a des semaines que nous en avions pas eu l'occasion. Elle avait chargé les garçons de s'occuper d'Ulyssia et de la surveiller, dans le but qu'elle puisse passer un peu de temps avec moi.
- Je te promets que lorsque vous vous êtes toisés, le temps s'est arrêté. Il semblait captivé par ce qu'il avait sous les yeux. Tout comme toi.
Je lui lançai un regard de côté. Et elle me répondit par un regard noir. J'étais agréablement de bonne humeur. Ces conversations légères avec elle sont la bienvenue. Le combat que j'avais subi m'avait réveillé, il était temps. Il fallait que je profite de ce que j'avais, je n'avais pas le choix, j'avais eu tant de mal à l'acquérir.
- Arrête d'insinuer ça, c'est un imbécile. Seulement, ses yeux m'ont déconcentré.
Et le temps passa. La sonnerie de fin de journée se fit entendre. Nous avions été dispensés de cours par le proviseur. Différents groupes commencèrent à se poser dans l'herbe. D'autres partirent manger le plus vite possible. Je me sentais bien, pour une fois dans ma vie.
J'aperçus des boucles brunes flotter dans l'air. Cette personne à la démarche gracieuse et pressée ne pouvait appartenir à qu'une seule personne : Dresde.
Je l'appelais de loin en espérant qu'elle m'entende. Ce fut le cas, elle nous rejoignit en sautillant à moitié. Voyant que j'étais en un seul morceau.
- Je suis tellement heureuse que tu ailles bien ! Je t'ai attendu à la fin de ton cours d'armes, cependant, on m'a dit que tu étais blessée, et...
Ses paroles s'enchaînèrent à toute vitesse. Je n'arrivais pas à tout suivre. C'était la première fois que je la voyais dépasser son habituel calme et concentration. Thaïs, quant à elle, elle semblait plus perdue que moi, ne la connaissant que de vue, elle était intimidée, méfiante.
- Dresde, l'interpellais-je en la coupant. Tout va bien, la rassurais-je d'une voix aussi paisible et rassurante que je pouvais exécuter.
Sa bouche arrêta de s'ouvrir et de se fermer consécutivement. Elle sortit de sa forme de transe et remarqua enfin Thaïs à mes côtés.
- Tout va bien, répétais-je. C'est toujours pratique d'avoir une connaissance qui peut soigner.
J'ai appuyé du mieux que je peux le mot connaissance. Dresde était officiellement ma seule amie et je ne voulais pas la mêler à ma vie difficile.
- Je te présente Thaïs Gaudia dragon céleste de la guérison. Thaï, je te présente Dresde Siamantaka dragon de la terre, des diamants, les présentais-je.
Dresde, avec son habituelle élégance serra la main de Thaïs, qui, elle arborait un rictus que je ne qualifierais pas d'amicale.
On discuta ensemble de divers sujets jusqu'à la fin de la journée notamment du bal des comètes. Un bal qui se passera courant février lors d'une pluie de comètes. Une tradition de l'école.
- Savez-vous que les comètes sont sacrées ici ? Nous questionna Dresde.
Elle n'obtient que des regards interrogateurs en réponses. Thaïs et moi sommes à la traîne concernant les traditions des dragons. À Ilgarde, aucune information sur les dragons ne circulait.
- On raconte que les premiers dragons sont nés du ciel, crée par les dieux pour veiller sur leur création : l'univers. Celons les textes les plus anciens, ils seraient arrivés à Rowengarde par l'intermédiaire de comète.
Cette phrase résonna en moi durant quelques jours.
Je finis par l'oublier jusqu'à ce qu'elle soit ravivée par notre professeur d'histoire : Monsieur Ethymol.
- La création du monde. Qu'en savez-vous ?
Il nous posa cette question en nous toisant un à un. Nulle personne ne savaient ce qui s'était passé lors de la naissance de l'univers. Seuls les dragons connaissaient cette vérité, privilège de la race la plus ancienne du monde.
Je jetai un regard à travers la salle de classe, pour essayer de capter l'attention de Nyko. La personne d'entre nous qui est le plus érudit. Sans succès...
Ses yeux d'onyx sont fixés avec attention de notre professeur.
Une brise venant d'une fenêtre fit s'envoler des parchemins qui étaient posés négligemment sur le bureau de M. Ethymole. Agitant par la même occasion les cheveux roux de notre professeur, une odeur de papiers anciens arriva à mon nez. Une des sensations que je préférais. Notre professeur attendait toujours un signe de vie de notre part. N'ayant aucune idée de ce qui s'est passé dû à mes nombreuses péripéties dans mon enfance, ma concentration se dirigea à l'extérieur où Blake et Lola se disputaient. Torcyne quant à lui était posé avec une attitude nonchalante sur un banc avec deux filles dans ses bras, et une autre qui lui faisait un massage des épaules. Ça me dégoûtait, un frisson me parcourut le dos tant que ce spectacle m'était désagréable.
Une main glacée qui me touchait ma nuque m'arracha brutalement à ma contemplation.
- Sélène, me chuchota-t-il très bas pour que personne ne nous entende.
Un signe de tête de sa part m'indiqua l'avant de la classe.
- Mademoiselle Galadriel...
Notre professeur habituellement posé et passionné semblait contrarié par un désagrément.
- Je pense vous avoir posé une question... s'impatienta-t-il.
Toujours sous le coup de ma rêverie, je mis du temps à me rendre compte que l'assemblée de dragons me fixaient tous. N'ayant aucune idée de ce que l'on attendait de moi, je fixais intensément Nyko pour qu'il m'indique la solution pour que je me débarrasse de tous ces regards sur moi. Ces regards qui me dévisageaient, qui essayaient de percer mes pensées et secrets.
- Création du monde, me répondit-il sans un bruit en formant la phrase avec ses lèvres pâles.
Je pris mon courage à deux mains et me levai, prête à affronter ses regards qui se faisaient d'autant plus appuyer.
- Une amie proche que j'ai la chance de connaître, m'a un jour révélé que les premiers dragons sont nés du ciel, crée par les dieux pour veiller sur leur création : l'univers. Celons les textes les plus anciens, ils seraient arrivés à Rowengarde par l'intermédiaire de comète.
Je récitais mot pour mot ce que Dresde m'avait raconté, sans m'arrêter par peur de flancher. Je triturais mon poigné nerveuse. Un coup d'œil à mon autre poigné me révéla le point de lumière d'Asher qui était toujours là pour veiller sur moi.
Je m'empressai de me rasseoir sans un bruit lorsque je vis notre professeur acquiescé.
- Effectivement, votre camarade à raison, même si votre capacité à répondre dans la foulée est encore à développer.
Il passa une main dans ses cheveux pendant qu'il débarrassait son bureau des monceaux de parchemins ayant résisté à la brise puis dessus. Il nous faisait face, ses yeux hazel pétillant d'impatience de nous raconter l'histoire la plus ancienne et précieuse de notre monde.
- L'univers est un concept précieux et fragile. On ne peut connaître ses origines. Mais arriva un jour où ce brouillard décida de créer deux nouveaux concepts. L'un ne peut exister sans l'autre. Si l'un disparaît, l'autre le suit dans sa chute. Cette nouveauté était la vie et la mort. Ces nouvelles créations ont engendré à eux seuls les dieux de notre monde qui à leurs tours ont fait naître de nouvelles entités par duo. Les dieux ne sont pas mortels, pour contrebalancer la balance, une déesse, la plus jeune de la fratrie a été désignée pour gouverner l'autre parti de la balance : les morts...
Chacun des dieux apporta des jumeaux au monde : l'Eau et le Feu, le Vent et le Vide, la Terre et l'Espace...
On ne peut compter les dieux tant qu'ils sont nombreux, cependant 7 se démarquent. Les dieux du vent, du feu, de l'eau, de l'électricité, de la terre, de l'univers et de la mort. Les mineurs se rangent derrière un des dieux principaux.
Je suis sûr que vous l'avez remarqué ! C'est pareil aux dragons. Et pour cause...
Les premiers êtres mortels de l'univers ont été les dragons. Ensuite les elfes... Et plus ils créaient d'espèces plus leur espérance de vie et pouvoirs était faible. Jusqu'à ce que les humains soient créés. Chaque espèce devenait de plus en plus corruptible par l'appel du pouvoir. La déesse des Enfers révoltée par son sort, les a appelés à se révolter contre les dieux, en particulier les humains. Ils avaient beau à être faible, ils étaient nombreux, accompagné d'autres espèces ayant succombé. Les premiers êtres mortels de ce monde, plus puissant mais bien plus faibles en nombre commençaient à faiblir.
Ce fut la première guerre de notre monde.
Yoko, première origine denotre espèce, fut envoyée par les dieux pour tenter de stopper ce conflit. Onl'avait doté d'un pouvoir et d'une sagesse immense. Ce fut l'être vivant leplus pur de l'univers. La bêtise et noirceur de ces adversaires qui était transmisesans relâche par la déesse des morts se propagèrent en elle. Ces créatures,dont les humains faisaient partie, trouvèrent une solution pour combattre cesespèces bien plus anciennes qu'eux grâce à une partie des sorcières qui avaientété appâtées par le pouvoir. On appela ces sorcières-ci : les sorcières noires.Les dragons, elfes, sorcières blanches et bien d'autres êtres purs tombèrentalors comme des mouches.
Yoko qui avait été contaminée, à qui il ne restait plus que quelques instants à vivre se réunissa avec les autres premières générations dragons et fit un pacte avec les dieux. Elle et ses compagnons allaient se sacrifier en échange les dieux devaient leur prêter partiellement leurs pouvoirs, puis s'éteindre avec eux. À leur façon. Avec le pouvoir, des dieux Yoko et ses compagnons réussirent à emprisonner la déesse rebelle sous terre et à faire en sorte qu'elle ne puisse communiquer à nul être vivant. Puis ils parvinrent à exterminer les sorcières noires qui avaient fabriqué ces armes qui exterminaient les autres espèces.
Enfin les humains, créateurs de cette guerre, furent envoyé en exil sur Terre, privé de mémoire et de contact avec la magie. Les humains qui avaient aidé les dieux et résisté à la perversité des morts, eux ont été envoyés à Ilgarde, sous surveillance rapproché des dragons restant.
De plus l'origine disparue dans le chaos le plus complet avec ses compagnons.
Ainsi, les dieux s'éteignirent et reposent depuis cette guerre dans un lieu inconnu. Sans eux, l'univers n'existerait plus.
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