Partie 4
J'aide Cassandre à se lever, car elle semble encore faible et Sébastien est très limité dans ses mouvements.
- Sébastien, comment partir sans que les Riwers nous voient?
Mon nouvel ami se tourne vers moi, le visage sombre:
- Princesse, ils sont proches, nous devrons soit nous battre soit sauter par la fenêtre, dans les douves.
Je me mordille les lèvres; sauter dans les douves serait le choix le plus sage, pourtant Sébastien risque de se faire mal et ma petite soeur aussi, de plus une petite voix que je connais bien me hurle de ne pas me risquer à m'élancer depuis le rebord de pierre. Mais se risquer de combattre avec ces soldats, paraît encore plus menaçant. Je m'approche de la fenêtre et l'ouvre:
- Nous allons sauter, c'est moins dangereux que de nous battre. Sébastien plongera le premier, je lui jette un coup d'œil, enfin si tu es d'accord.
Mon garde hoche la tête et marche près du vide. Je sers mon poing de peur que sa blessure s'ouvre dans sa chute. Il soupire un grand coup et avance dans le vide. Je suis son parcours des yeux et me sens soulagée lorsqu'il ressort de l'eau verdâtre. Je fais un signe à ma sœur de sauter à son tour. Je passe une main dans ses cheveux et lui souhaite bonne chance. Elle saute. Mais cette fois-ci je n'ai pas le temps de l'observer, car de violents coup s'abattent sur la porte, bloquée avec soin par Sébastien avec une penderie. Mon cœur semble vouloir sortir de ma poitrine et je sers de toute mes forces la jupe de ma robe. S'ils entrent, ils seront que je suis vivante. Je tremble en regardant les douves qui semblent si loin sous moi, même si je ne l'ai pas avouer à mes compagnons de galère, j'ai une peur affreuse du vide et le murmure de la crainte crie dans mes oreilles. Ma sœur a déjà rejoint de bord et me fait des signes d'encouragement. Mes ennemis frappent de plus en plus fort, si bien que l'armoire vacille. Sébastien et Cassandre me supplient de sauter. Je peux le faire, j'en suis sûre.
Je ferme les yeux et ignore la voix dans ma tête qui supplie de ne pas descendre. Je me laisse tomber dans le monde de l'air quelques instants avant de m'engouffrer dans l'eau froide et nauséabonde des douves. Je remonte à la surface en une brasse et respire un grand coup l'air écœurant qui s'échappe du liquide brunâtre. J'ai réussi! Je me sens si fière d'avoir gagné ce combat contre la peur. Je rejoint la rive et me lève. Ma sœur me sert dans ses bras, un sourire au lèvre; pendant quelques instants nous oublions la menace pesant sur nous. C'est Sébastien qui nous tire de notre rêverie:
- Sans vouloir vous déranger, Princesse, mais les Riwers sont à notre poursuite. Il faut que nous partions.
Je me décolle de Cassandre et hoche la tête d'un air grave. Il nous mène vers des bosquets pour nous cacher. Je chuchote:
- Nous devrions partir chez nos cousins en Arepuff, ce n'est trop loin et nous devrions être protéger là-bas.
Je regarde le garde pour qu'il me donne son avis:
- Je pense que c'est trop dangereux. Maintenant, ils savent que la Princesse Cassandre est en vadrouille. Ils penseront qu'elle est là-bas. Je pense que pour l'instant nous devrions faire semblant d'être des habitants ordinaires de Tira.
Je soupire; nous fondre dans la masse semble difficile, surtout que nous sommes tous blessés. Je fini par approuver la solution de Sébastien et ce dernier nous conduit dans une auberge, à environ deux heures de marche du château. Notre guide nous demande d'attendre devant la bâtisse. Il nous laisse alors seules avec autour de nous une rue animée.
L'auberge, nommée "la rose d'or", à l'air d'être en bonne marche, car des personnes sortent en grand nombre du bâtiment beige. Ce sont pour la plupart des hommes ivres, qui pour certains s'écroulent par terre. Cela me rappelle à quel point je suis fatiguée et faible. Je regarde avec envie une petite fille endormie dans un chariot tiré par un cheval, puis je le lève le regard vers une horloge; nous sommes en début d'après-midi. À ce moment, Sébastien sort de La rose d'or. Il marche à pas rapides mais légèrement boiteux vers nous et nous fait signe de le suivre. Dès notre entrée, je sens tout de suite une odeur étrange; de la bière mélangée à de la viande rôtie, agrémentée d'un léger parfum de fleurs (de rose peut-être?).
Le garde nous pousse gentiment dans le dos et nous emmène vers un homme d'une trentaine d'années, imposant et vêtu de riches vêtements. Sébastien lui adresse la parole d'une voix enjouée:
- Voilà vos deux nouvelles servantes, seigneur Desroses, Lys et Cassy.
Je lance un regard précipité au dénommé Desroses, puis à Sébastien; comment ça, servantes?!
Mais je n'eu le temps de poser de questions, car notre nouveau maître déclare en nous regardant:
- Merci, elles feront l'affaire.
Notre garde nous lâche et prend les pièces d'or que le noble lui tend. Un sentiment d'abandon me sert les entrailles. Le seigneur nous attrape le bras avec la force d'un étau de fer et avance à pas rapide à travers l'auberge. Il nous lâche dans une pièce doté de plusieurs sommiers de paille et une petite fenêtre.
- Vous avez 15 minutes pour enfiler les tenues qui sont posées sur le sol.
Puis il part nous laissant seules avec notre désarroi.
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