Partie 2
J'ouvre doucement les yeux et là, je vois du sang. Mon sang. Je sens mon pouls s'accélérer; où sous-je? Je lève légèrement ma tête mais cela me fait pousser un cri. Je pose une main sur mon crâne; du sang s'en échappe et je suis presque incapable de me lever, tant cela me fais mal. Je reste dans la même position quelques minutes pour atténue le douleur. Puis, je souffle un grand coup et essaye de me redresser à plusieurs reprises. Mon cœur bat dans mon cerveau comme un tambour acharné. Je réussis à m'asseoir difficilement et j'observe autour de moi tout en reconnaissant les murs de nos passages secrets. Je n'ai donc dû pas être déplacée par mes ennemis, ils ont dû me penser morte. Je frotte mes cheveux blonds vénitiens et ma robe turquoise maculés de tâches brunes, qui ne s'effacent qu'un tout petit peu, sans grand succès, tout en me remémorant la soirée d'hier. Soudain, je me rappelle du garde qui m'a aidé, il est peut-être vivant! Je me met debout en m'appuyant au mur, utilisant toutes mes forces restantes. Ma tête est sur le point d'exploser mais je tiens bon. Je tâte légèrement ma blessure à l'arrière de mon crâne; ma peau est ouverte et le sang goutte sur ma robe de satin bleu. Ça devrait aller, ils n'ont pas tapé sur ma tempe, ce qui aurait été crucial pour moi.
Avant de m'aventurer dans les couloirs, je pose mon regard sur le livre que j'avais sauver dans la bagarre et mon diadème perdu dans l'action; la couverture de l'ouvrage est abîmée et les pages imbibées de mon sang. Je les attrape et commence à marcher douloureusement dans le couloir d'où je suis arrivée. Chaque pas semble être un effort incommensurable, mais je n'abandonnerai pas.
L'écho de mes bottines sur le sol résonne dans le couloir jusqu'à que je retrouve le garde; son uniforme est déchiré et un filet rouge coule de son épaule fortement blessée. J'ai le cœur au bord des lèvres, mais je garde mon sang froid et m'agenouille près de lui. Je murmure:
-Est-ce... Est-ce que vous êtes vivant?
J'attends quelques secondes une réponse, mais rien ne sort de sa bouche. Alors je pose une main à l'endroit de son cœur pour voir si il bat et sur sa joue; je ressens de faibles vibrations, mais sa peau est froide comme de la glace. Il est vivant, mais au bord du gouffre. Ne sachant quoi faire, j'essaye de le réveiller en le secouant gentiment, mais cela ne fait qu'accentuer mes douleurs. Je commence à perdre espoir et quelques larmes s'échapper de mes yeux. Je sanglote de plus en plus fort; je suis affamée, assoiffée et seule. J'appuie quelques minutes mon dos sur le mur de pierre pour me calmer. Il faut que je trouve du renfort.
Je me relève et marche jusqu'à ma chambre. Je sais que c'est risqué, mais c'est ma seule chance. L'ensemble de mes membres est tremblant lorsque j'entre dans la pièce; tout à l'air d'être cassés, mon lit est défait, mes oreillers ouverts en deux et des plumes volent partout. Je pousse un soupire de stupeur tout en me retenant de sangloter à nouveau. Je respire un grand coup et cherche ce dont j'ai besoin. Une cruche d'eau se tient débout sur la table, comme seule survivante dans la guerre. J'en bois une partie et en garde un peu pour mon garde, s'il est toujours en vie. Un sentiment amère m'empoigne, mais je laisse mes émotions de côté pour trouver des objets utiles. J'attrape donc mon petit poignard, caché dans un livre de ma petite bibliothèque. Je m'apprête alors à déchiré mes draps pour en faire des bandages, lorsque j'entends une voix grave arriver dans ma direction. Prise de panique, je glisse sur une des plumes jonchants le sol. M'écrasant à terre, je me réfugie sous mon lit avec grande peine, juste à temps, car la porte s'ouvre et deux hommes entrent:
- Les princesses ont-elles été tuées?
- Non, seigneur. Mais, la princesse Élise est morte, hier, dans le passage relié à sa chambre. Sa sœur a eu plus de chance et c'est échappée. Par contre, le Roi et sa femme ont été décapités pendant la nuit.
- Parfait. Il suffit de retrouver l'autre princesse et toutes les terres de se pays seront à nous. Nous brûlerons le château demain soir, en signe de domination de Tira. Veillez à fouiller entièrement la demeure.
Les deux hommes sortent et je relâche ma respiration. Mes parents sont morts. Mes parents sont morts. Mes parents sont morts. J'éclate en sanglots. Que vais-je faire? Je suis reine maintenant! Je reste sous mon lit, en boule, pendant longtemps, peut-être une heure, laissant s'échapper des pleurs inaudibles. J'ai beau essayer de me résonner, ma tristesse m'envahit et mon cœur semble brisé en des millions de morceaux. J'aurais voulu hurler ma haine et ma colère aux assassins qui ont osé toucher à mes parents, mais j'étais sans défense, juste une jeune fille seule et désespérée. Au moins, ma sœur s'en ai sortie. Enfin, je l'espère, car je ne supporterais jamais sa perte. J'essaye reprend des forces et sors de ma cachette pour reprendre mes activités. Je ne dois me morfondre, il faut que je tienne bon. Je déchire des bandes de tissus, machinalement. Je me sens perdue avec personne pour me guider, comme un oiseau ne sachant pas voler de ses propres ailes.
Je m'habille aussi une de mes robes, celle qui se voit le moins, pour pouvoir me faire passer pour une paysanne. Tout mes gestes sont sans vigueurs, comme si une maladie avait affecté mes membres. J'emballe le tout avec un morceau de drap et retourne dans le passage. Je retourne vers le garde blessé et m'agenouille près de lui. Je rafraîchis son visage avec de l'eau et éponge le sang. J'attend qu'il se réveille, même si ça n'arrivera pas forcément. Des heures passent et je recommence à sombrer dans mon désespoir. Soudainement, le jeune homme bouge son bras sain et ouvre les yeux. Il respire avec peine. Des perles de joies se forment aux creux de mes yeux. Je lui murmure:
- Je suis Élise. Ne faites pas trop effort, je vais vous aider à guérir.
Le garde tourne sa tête vers moi et m'observe.
-Princesse...
-Ne vous occuper pas de moi je n'ai presque rien. Je peux vous aider à vous asseoir, comme ça vous pourrez boire.
Je glisse mon bras sous son épaule et l'assois contre le mur. Puis, je lui tends la cruche pour qu'il boive. Il avale deux gorgées et repose le pot.
-Je m'appelle Sebastien Montrose,
murmure-t-il.
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Merci d'avoir lu jusqu'à ici! N'hésitez pas à commenter, je suis super heureuse d'avoir des retours!
Bisou,
Fanny
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