CHAPITRE 5

L'école était en plein préparatifs des fêtes de fin d'année, certains élèves étaient partis rejoindre leur famille au début des vacances. Phil avait eu hâte de rejoindre la sienne. Alec et Ethan l'avait encouragé à partir . Le premier n'avait pas eu le choix de rester, ils étaient allés dans les Alpes.

Et bien sûr le dernier n'avait aucun endroit où aller sauf chez ses grands parents et s'il était allé ( malgré leur demandes insistantes), il aurait passé son temps à s amuser avec eux ou faire leurs papiers or ce n'était certainement pas la période. Il fallait qu'il révise ses cours pour les examens qui se profilaient après les vacances d'hiver.

La majorité des premières années étaient rentrés chez eux . Pour ceux qui ne pouvaient pas les voir, une sortie leur avait été programmée : Faire du tourisme dans des villes. Cette année fut le tour de Bordeaux. Ils allaient visiter les monuments comme L'église de Saint Michel, les stades sportifs, le jardin public. Quant aux troisièmes années, ils étaient tous restés pour préparer leur examen.

L'enseigne était célèbre pour leurs très bonne moyenne nationale. Ce qui valait aux professeurs d'être aussi exigeants envers leurs élèves.
Monsieur Alonso ainsi que certains de ses étudiants , s'étaient occupés des décorations dans l'institut. Ils avaient commencé par l'entrée, en mettant des autocollants de flocons de neige ainsi que des branches de pin  rouges artificielles sur les escaliers.

L'immense statue au cœur de l'entrée représentant le fondateur de l'école était elle aussi décorée. Quant au réfectoire, les murs et les tableaux arboraient des flocons de neiges recyclés avec des bouchons de liège ainsi que quelques guirlandes sur les cadres mythologiques. Le résultat était extraordinaire à voir. Un énorme sapin se dressait derrière la table des professeurs, décoré lui aussi de rouge et blanc
Une fois que tous les élèves ainsi que les salariés restants dans l'école étaient présents dans la cantine, monsieur Signorino prit la parole :

-Maintenant que tout le  monde est présent . Je vais vous expliquer le règlement des deux prochaines semaines. Les règles seront les mêmes que la normale . Malgré la suspension de vos cours, je vous conseille vivement de réviser suite aux examens suivant la rentrée. Les professeurs Walker et Green seront à votre disposition pour vous aider dans vos révisions.
Sur ces belles paroles, je vous dis bon appétit et bonne journée à vous ».

La cour, habituellement pleine d'élèves était quant à elle dépeuplée de ceux-ci. Ethan et Alec avaient leur endroit à eux. Un coin éloigné de toutes oreilles mal intentionnées. Sous un petit arche, où seul la nature régnait en maître. Des buissons verts accompagnés Des buissons verts recouverts d'une couche de neige qui fondait, cela représentait bien la saison.

Aucune once de pollution, pas de nuances dérangeantes. À côté de celui-ci se trouvait un petit parc, la place préférée de Rayan et sa bande pour terroriser les élèves, peu importe leur ancienneté dans l'école. Sa victime du jour était Cédric, un littéraire de troisième année. Studieux, timide, c'était un brave jeune homme mais apeuré. Il voulait être le meilleur dans son option et cela ne passait pas pour le Raptor qui avait fait de lui sa cible.

-J'ai fait des recherches, annonça le jeune orphelin assez fier de son travail.

Face au silence de son camarade de classe il décida de continuer :

-Je me suis basé sur le nom qu'arrête pas de répéter l'homme dans mon rêve « Eurydice ». Durant l'antiquité grecque, ce nom est relié à une dryade ( esprit des bois). Elle est surtout connue pour la fidèle et la femme d'Orphée ( le musicien et le poète le plus respecté de la mythologie grecque, honoré par Apollon lui-même qui le considérait comme un fils). Le mythe de celui-ci est fondé sur la mort de la nymphe, des crocs d'un serpent.

Orphée désespéré de voir sa bien-aimée décédée, décida d'aller aux enfers afin de passer un accord avec le dieu des enfers. Celui-ci accepta de la ramener sur Terre mais à la seule condition qu'il ne la regarde pas sur le chemin entre la surface et le souterrain. Celui-ci accepta sans se douter une seule seconde de ce lieu perfide. « il suffit de lui tenir la main tout le long, et ça devrait aller », pensait-il. Arrivé à quelques centimètres de la frontière, il ne sentait plus la main de son amour et eut le malheur de se retourner et de la voir plonger à jamais dans les ténèbres. C'est ce que j'ai trouvé à la bibliothèque.

-Tu as donc rêvé d'Orphée. 

-La question est surtout, comment se fait-il que je rêve d'un homme qui est mort il y a de cela plusieurs siècles ?

-Orphée n'est jamais mort, Ethan. Peu de temps avant l'épisode Eurydice, Apollon avec l'accord de Zeus lui donna malheureusement l'immortalité afin d'aider les Dieux à séduire leur conquête à jamais avec sa voix et ses musiques. Les mythes ne  nous disent pas tout. Crois- en mon expérience. Je suis passionné par la mythologie et ceux qui l'entoure, donc fais moi confiance.

Ethan ne répondit pas, il se demandait comment son ami pouvait-il savoir autant de choses que les historiens ainsi que les poètes ? Quelle était la véritable signification de son cauchemar quotidien ? Tant de questions pour si peu de réponses 
Il prit son collier entre ses doigts, le dernier cadeau que sa mère lui avait offert. Elle lui manquait tellement, il espérait qu'en tripotant son collier, il allait avoir une réponse à ses interrogations mais rien ne se produisait. 

Ton rêve regorge plein de mystères. On n'a simplement trouvé le nom de l'homme au sol, mais rien sur la brume ou ne serait-ce que la voix mystérieuse. Continua Alec.

Les cris victorieux des trois délinquants résonnaient dans l'ensemble de la cour, à tel point qu'Éthan se demandait comment les professeurs n'avait pas entendu . Il avait envie d'intervenir, il détestait qu'on s'en prenne à plus faible que soi, mais il avait fait une promesse...

Il avait l'espoir de croiser la belle Juliet mais depuis leur première rencontre, ils ne s'étaient pas revus.

-Tu as peur de tes cauchemars, Masaru ? s'exclama Rayan qui venait de surgir par derrière de nos héros.

En un mois, il était devenu  l'ennemi d'Ethan. 

Hormis qu'il soit le meilleur élève des dernières années ( sauf dans les matières artistiques , le seul domaine où il le battait et c'était la raison pour laquelle Rayan le détestait ), c'était une vraie terreur avec les étudiants de l'établissement en les intimidant grâce à sa force physique en les harcelant. 
Si par malheur, il avait un concurrent assez borné pour lui tenir tête alors là, c'était la guerre !

-Tu veux quoi Rayan ? demanda le jeune orphelin.
Shadow et Ray rejoignaient leur leader, sentant l'embrouille. Ils avaient lâché le jeune Cédric.

-Tu a peur de tes cauchemars ? Tu vas pleurer sur les genoux de ta mère ? 

 Ouin, Ouin se moqua-t-il en imitant les gestes d'une personne pleurant, ce qui déclenchait les rires de ses deux subalternes.

Mais elle est où ta mère ? Ah oui je suis bête, tu l'as tué ! 

Il n'en fallait pas plus à Ethan pour perdre son calme. Il avait déjà pris sur lui à plusieurs reprises concernant son rival mais là il avait dépassé la limite de l'acceptable. « Pardonne-moi, maman » s'excusa t il de briser la promesse qui lui avait faite, il jetait son ennemi à terre et commença à le frapper.

Les trois amis avaient planifiés leur coup quelques minutes auparavant, Rayan connaissait suffisamment bien son rival pour savoir comment le provoquer et pour le mettre à bout. Il avait demandé à ses amis de ne pas intervenir s'il commençait à se faire frapper. Il connaissait le règlement, si un élève frappe un de ses camarades, il se fait immédiatement exclure et ça permettrait au « Raptor » d'être le seul en tête pour la prime.

Il était dans une colère noire, il n'entendit pas les avertissement de son ami ni même les encouragement des acolytes du colosse pour leur leader. Il semblait avoir une entendu une douce mélodie venue d'une flûte, mais ce fut tellement confus qu'il n'avait pas vraiment fait attention.

Rayan ne ripostait pas, il souriait face à son ennemi. Il continua à le frapper mais lui éclata de rire. Pourquoi riait-il aussi fort alors qu'il était en train de se faire battre ?

Après une vingtaine de coups, il remarqua que l'étudiant n'avait aucune trace de bagarre, ni même une trace de saignement.

Ethan avait assez d'expérience en embrouille, pour confirmer qu'au bout de quelques traces, le corps humain se mettait à saigner...
À moins que...

Monsieur Alonso prit l'assaillant et le sépara de sa victime. Alec fixait son ami en lui reprochant dans un silence de ne pas avoir écouté ces conseils.
Le professeur de français essayait de trouver une raison à cette dispute, il était étonné que ses deux meilleurs étudiants se tapent dessus alors qu'en classe ils étaient calme.

Le groupe de trois avait accusé Ethan d'avoir agressé Rayan sans aucune raison et le traitait de fou. Mais son ami lui le défendait accusant les trois adolescents d avoir provoqué en parlant de la mère défunte de l'orphelin


« Très bien, puisque vous ne vous mettez pas d'accord. Monsieur Masaru et Monsieur Borré, vous allez régler votre problème avec le directeur »