L'eau à la bouche
Je ne cherche même pas à déglutir. Je sens mon cœur qui s'emballe et en même temps ma respiration qui devient plus lourde, comme si je m'oppressais moi-même.
Il ne bouge plus et se contente de me fixer.
Attaque-le, dépèce-le ! Tu n'auras pas d'autres occasions ! Sors le fusil Clément !
Je m'avance jusqu'à lui et saisis le bas du T-Shirt. Je sens de nouveau son parfum et j'en inspire une grande bouffée avant de le provoquer :
— J'ai mangé des pâtes à l'arrabiata. Il me reste peut-être un peu de sauce tomate sur le visage.
A nouveau ce geste. Il pose la main sur ma joue et fait glisser son pouce sous mon œil comme pour m'essuyer des traces fictives d'une sauce tomate que je n'ai jamais consommée. Je joue nerveusement avec le tissu mou entre mes doigts lorsqu'il retire la main de mon visage et enfonce son pouce dans sa bouche, il ferme les lèvres et les yeux en même temps qu'il avale sa salive.
— Elle était bonne cette sauce. Goûte !
Je n'ai pas le temps de protester qu'il glisse alors son doigt dans ma bouche. Je referme légèrement les mâchoires juste pour mordiller un instant la pulpe de son doigt. Je ne lui laisse pas le temps d'ébaucher un sourire et m'empare de son cou. Je serre un peu avant de me jeter sur sa bouche entrouverte. Il m'énerve autant que je le désire. Son souffle irradie dans le mien, il reste sur sa langue encore un peu de la saveur de "Big Peat". C'est aussi doux que j'en rêvais, sa bouche ferme se referme sur la mienne et me reprend dès que je fais mine de m'écarter. Je mets un terme à cette étreinte en retirant d'un coup sec notre T-Shirt.
— Je n'aurais jamais du te le prêter. T'es bien mieux comme ça.
— T'avais qu'à dire que t'en avais pas, grogne-t-il en s'éloignant pour aller s'asseoir sur le lit. Toi aussi, mets-toi à niveau : retire ta chemise.
Je m'exécute sans quitter des yeux son sourire narquois. Il passe rapidement sa langue sur ses dents et fait briller ses canines. Lorsque je défais les derniers boutons il en profite pour ouvrir son pantalon et glisser sa main à l'intérieur. Je m'avance vers lui, prends le temps de le regarder se caresser et essaye de rassembler un instant mes idées et mes envies.
— Saute lui dessus ! Bouffe-le ! Profite de ça ! Une fois dans ta vie tu es servi royalement, dévore et finis ton assiette : suce jusqu'à la dernière goutte de sauce ! Il ne doit rien en rester ! Rien !
— Mais pourquoi moi ? Pourquoi je lui plais ? Qu'est-ce qu'il me trouve ?
— Tu nous emmerdes avec tes questions existentielles sur le pourquoi du comment à la fin ! Il se touche devant toi en te regardant ? Il faut qu'il fasse comment pour que ça devienne réel dans ton petit cerveau matheux ? On ne te demande pas de raisonner là ! IL te demande de LE baiser !
— Merci. J'avais besoin que tu me sermonnes un peu vieux.
— A ton service Ducon. Maintenant lâche-moi et va au combat, rapporte un trophée.
Une fois libéré de ma conscience je me rapproche de l'américain, m'agenouille près de lui et pose ma main sur la sienne mesurant alors le rythme lent du contact qu'il s'offre. Il faut que je sache.
— Tu es certain que c'est ce que tu veux ?
— Do you still have some doubts ?
Je le rejoins sur le lit et passe ma main dans ses cheveux sombres, il ferme les yeux et je reprends sa bouche une nouvelle fois. Je m'abandonne enfin. Le baiser qu'il me rend ferme mes écoutilles, le monde entier disparaît dans une brume de désir, la galaxie reste en suspens dans l'unique ferveur de sa langue. Mes doigts se referment sur ses mèches et il cède à leur pression sans rechigner en s'allongeant sur les coussins noirs et blancs. Je dégage sa main et défait un peu plus son pantalon avant de m'engager sous son boxer à la recherche du trophée que je convoite. Je pose une première fois ma paume pour sentir les pulsations et la chaleur de sa peau qui achèvent de rendre mon jean trop étroit. Et puis je n'y tiens plus. Je referme la main sur la queue du Léopard, et entreprends de la caresser et de lui offrir les attentions qu'elle mérite.
Les mouvements lents et réguliers que je mets en place ouvrent ses yeux. Il braque alors son regard sur le mien, tente d'agripper mon épaule mais je resserre la pression et augmente la cadence et sa main retombe dans un gémissement étouffé. Je profite du moment pour regarder ses pectoraux qui s'élèvent et s'abaissent de plus en plus vite à mesure que son souffle se raccourcit. Je me penche vers son ventre, embrasse les pleins et les déliés de ses muscles cherchant des lèvres et de la langue un creux sensible à exploiter. Sa main cherche frénétiquement à défaire les boutons de mon jean, plus je vais au sud plus je le sens s'énerver et griffer le tissu, je suis charitable et je l'aide de ma main libre, je respire un peu mieux et un peu plus vite alors.
— Take your pants off !
— Suis-moi d'abord.
D'un bond je me lève et l'attrape avec poigne par le bras, il se laisse docilement conduire dans la salle de bain. J'ouvre l'eau de la cabine multi-jets et l'embrasse avant de le jeter encore à moitié vêtu sous l'eau chaude. Je retrouve alors le garçon trempé de jeudi soir, les ruissellements de l'eau sur sa peau ne tarissent pas son érection, il m'attire à lui avec un regard sombre.
— Take your pants off. Now !
Je l'attrape à la gorge et le force à me regarder bien droit dans les yeux tandis que je le saisis par la queue et que, fort d'une expérience qu'il ne possède pas, je lui arrache un feulement de plaisir rauque. Enfermés dans la douche je soumets le Léopard à ma cadence, lorsqu'il se radoucit son pantalon n'est plus qu'un tas informe en boule dans le coin de la vaste cabine de douche et mon jean est encore une fois cette semaine collant et lourd. Je passe la main dans ses cheveux, appliquant une pression sans équivoques et bien entendue et il se laisse glisser à mes pieds lapant au passage sur mon corps autant l'eau que ma peau.
Dieu bénisse mon jean trop large ! Louée soit la douceur de sa langue sur mon sexe ! Que ses lèvres soient sanctifiées ! Sa bouche est une bénédiction et ses talents n'ont rien à envier à mon expérience de -presque- vieux con.
Ce joli connard mouillé pourri mon plan de fête.
Je baisse les yeux vers lui et nos regards se croisent alors qu'il ne cesse de se gaver de moi, il prend un instant pour me sourire sans interrompre ses caresses et m'avale de nouveau après avoir appliqué un tendre coup de langue sur mon gland. Je referme les yeux et gémis son nom lorsque je viens dans et sur sa bouche. Il revient à ma hauteur les yeux brillants de satisfaction et essuie ses babines d'un revers de la main avant de déposer un baiser à mi-chemin entre ma bouche et ma joue.
— You're cute when you're wet sweetie pie, lui dis-je en souriant largement.
— You're hot when you're naked dude, répond-il.
Nous prenons un instant, chacun adossé contre un des murs de la cabine. On s'observe longuement sous la pluie artificielle de la douche. Je note et j'archive chacun de mes coups d'œil sur son corps exquis. Toutes ces choses qui te la feront raidir rien qu'à te souvenir. Pour le million d'années à venir. Un rais de lumière du soir qui vient de la fenêtre éclaire son menton et lui rend l'insolescence inventée deux soirs plus tôt. En génuflexion devant l'idole je reprends mon souffle avant de me repaître à mon tour de la toujours battante queue du Léopard.
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Comme vous êtes au fil des chapitres devenus de fidèles (et vraiment gentils) lecteurs j'ai une petite surprise pour vous: ce soir je vous donne un chapitre de plus.
En espérant que vous avoir satisfaits (vous n'avez tout de même pas sincèrement cru que j'allais vous sortir le grand chelem comme ça dès le premier soir? Si?), merci pour vos votes, commentaires et votre suivi!
PS: un grand merci à Fauve pour cette jolie phrase, elle est pas de moi donc je tenais à rendre à César ce qui lui appartient.
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