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XXVI-1 : L'Étranger

Afin d'entamer des pourparlers, sur Oriale, il est d'usage de brandir le drapeau du camp adverse. Si la partie concernée accepte, elle brandit en réponse la couleur du camp demandeur. Elle s'engage alors à recevoir le ou les émissaires, mais aussi à les protéger de son mieux.

Hupias Ecterian, Mœurs et coutumes d'Oriale la méconnue


La femme en armure rouge boitilla dans la neige fraîche. Face à elle, l'imposant vaisseau-mère reposait au sol, vaincu, mais encore sous la protection de plusieurs escouades de soldats.

Esmène s'arrêta hors de portée de tir, puis agita un épais drapeau noir. Quelques minutes suffirent avant que les Kalendoriens ne dressent à leur tour un drapeau rouge sanglant.

Ses adversaires acceptaient l'entrevue ; elle descendit la colline afin de les rejoindre. Alors qu'elle arrivait aux premières tranchées précaires, le capitaine du vaisseau vint à sa rencontre. La quarantaine et la chevelure dégarnie, l'homme conservait une expression neutre figée sur son visage. Après un instant d'hésitation, il s'épancha aussitôt en formules de politesses et autres conventions sociales.

« Votre Commandant n'est pas ici ? s'étonna Esmène. J'aurais apprécié pouvoir directement converser avec lui, sans vouloir vous offenser.

— Le Commandant a été grièvement blessé, lors de cette bataille. Son état l'empêche de venir vous accueillir en personne. Néanmoins, il m'a ordonné de vous mener à lui. »

Sans s'arrêter de parler, il la conduisit à travers le vaisseau. Tous deux parcoururent plusieurs salles et couloirs métalliques encombrés, à l'atmosphère calme et morose. Ils eurent à subir plusieurs contrôles de sécurité, avant d'arriver face à une dernière porte blindée.

Le capitaine entra un code numérique puis apposa son empreinte digitale. Le passage s'ouvrit aussitôt et tous deux pénétrèrent dans un sas immaculé.

« Je vous prierais de bien vouloir enfiler l'une de ces combinaisons, désigna le capitaine. Nous allons pénétrer dans le bloc opératoire. »

Esmène s'exécuta sans attendre, tandis qu'il faisait de même. Une fois revêtu l'uniforme stérile, le capitaine ouvrit la seconde porte.

À l'inverse du reste du vaisseau, ici, l'effervescence régnait en maître. Les blessés, la plupart graves, voire critiques, submergeaient les lits comme les matelas sommaires déposés à même le sol. Des médecins militaires, en sous-nombre évident, s'affairaient de toutes parts.

Le capitaine, suivi par Esmène, se dirigea vers un recoin de la pièce pour écarter des rideaux translucides.

Esmène retint une exclamation de surprise. Le Commandant les attendait, alité, relié à plusieurs machines. Un masque recouvrait en grande partie son visage afin de lui insuffler de l'oxygène. Le teint cireux, fatigué, vulnérable, seuls ses yeux conservaient encore un faible éclat, un fragment inaliénable de volonté.

Esmène se reprit. Bien que diminué, l'homme restait, encore et toujours, l'adversaire implacable, impitoyable, même, qu'il avait toujours été.

Elle tourna ses yeux en direction d'un écran. Le Commandant avait conservé son A.O.M. et pouvait donc communiquer par la pensée. Les lettres sombres s'affichèrent sur l'écran vert pâle.

Bonjour, Esmène, comment allez-vous ?

« Un certain Kalendorien m'a fait une vilaine estafilade à la jambe, mais je crois que je ne suis pas à plaindre. Qui vous a mis dans cet état ? »

Un Voyageur... très puissant, auquel vous comptez sans doute offrir Oriale sur un plateau d'argent, une fois la Brocélie victorieuse.

« Nous n'offrirons Oriale à personne, y compris les Voyageurs ou les Itinérants, protesta Esmène. Nous sommes un peuple souverain, libre, et indépendant. Jamais notre Général n'acceptera de recevoir des directives de la part d'étrangers, quels qu'ils soient. Si des Voyageurs ont effectivement combattu à nos côtés, lors de cette bataille, il s'agit avant tout d'une alliance de circonstance. Et, si jamais il leur vient un jour l'envie de s'emparer d'Oriale, nous serons les premiers à les repousser. »

Vous me rassurez... mais prenez quand même garde à leur Ordre, comme aux Shawniens, d'ailleurs. Ils sont plus forts qu'ils ne le laissent paraître. Sméarn Pteï était un Général redoutable, vous en conviendrez, et voyez comme il a fini.

« Vous parlez comme si la guerre était finie. »

Pour moi, elle l'est. Quand bien même nous parviendrions à quitter cette planète maudite et, moi, à guérir, Kalendor existera-t-il encore lorsque je reposerai le pied sur Oriale ?

« Justement, j'étais venue vous voir à ce sujet. Nous autres, Brocéliens, aimerions aussi revoir notre terre natale, mais, actuellement, le seul vaisseau disponible dans les environs reste le vôtre... »

? Vous voulez venir à bord une fois le vaisseau-mère remis en état ? Pourquoi nous laisserions vous faire ?

« Peut-être parce que votre vaisseau, déjà endommagé, reste encerclé par une armée de Shawniens, ainsi que des Voyageurs. En échange, nous pourrions les convaincre de vous laisser terminer vos réparations, puis de repartir sur Oriale. »

Vous ne craignez pas de côtoyer vos ennemis mortels pendant deux, voire trois longs mois ?

« Les ennemis mortels se tiendront tranquilles si nous gardons leur chef en otage. »

?

« C'est simple : vous resterez encadré par la garde rouge durant ce voyage. Ils n'oseront rien tenter contre nous sans craindre de représailles. Votre seule présence les en dissuadera d'ailleurs, sans doute. »

Qu'est ce qui me dit que vous n'en profiteriez pas pour m'achever ?

« Si vous mourez, je ne donne pas cher de notre peau, aussi coriace soit-elle. »

Quelques secondes s'écoulèrent, avant que de nouvelles lettres n'apparaissent à l'écran.

C'est d'accord.

***

« Galaniel, Alyne, pouvez-vous me répéter ce que je vous avais dit avant la bataille ? »

Les deux apprentis baissèrent la tête, tandis que Césape, dans un recoin de la pièce, écoutait d'une oreille distraite, trop heureux d'être épargné par ces reproches.

« Je vous avais pourtant répété de ne pas prendre de risques, poursuivit le Grand Maître. Vous êtes peut-être capables de vous en sortir à peu près en combat, mais vous n'étiez pas là pour jouer les héros.  Quelle seraitl'utilité de Voyageurs morts ?

« Alyne, reprit-il, autoritaire, peux-tu déjà me rappeler pourquoi tu as quitté le poste que je t'avais assigné ? »

L'elfine lui résuma sa poursuite du Chevalier Onirique, qui l'avait amenée au cœur d'Hyktacrite. Seyer n'en fut que plus irrité.

« Et, évidemment, il fallait que tu le combattes seule. Il ne t'est pas même venu à l'esprit de partir accompagnée. Ou même de laisser tomber puisque, de toute façon, j'étais ici pour m'occuper de ce genre d'adversaire, comme je l'ai fait, d'ailleurs.

« Je le redirai à tous les trois. À l'heure actuelle, vous n'êtes certainement pas en mesure d'affronter un Chevalier Onirique, et encore moins un Itinérant. Si vous en croisez, déguerpissez aussitôt. Je ne veux pas être le Maître de prétendus héros morts, c'est clair ? »

Tous deux hochèrent la tête, en silence.

« Maintenant, Galaniel, je voudrais savoir comment tu t'es retrouvé en plein cœur de la mêlée, à combattre le Commandant de la garde noire, rien que cela.

— Il allait tuer Alyne, se défendit le Shawnien, je ne pouvais pas rester sans rien faire.

— Sans mon intervention, il vous aurait surtout tués tous les deux. » trancha Seyer.

Le Grand Maître soupira.

« Je veux que vous sachiez une dernière chose, ajouta-t-il. Vous deviendrez un jour Voyageurs, mais ne serez jamais pour autant invincibles. Quelle que soit la planète sur laquelle vous irez, vous pourrez toujours trouver meilleur que vous, y compris dans des domaines que vous croyez maîtriser. Ne sous-estimez donc jamais l'adversaire qui se trouve en face de vous, quel qu'il soit. Vous auriez peut-être raison neuf fois sur dix, quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, qu'en sais-je, mais, le jour où vous vous tromperez, cette erreur vous sera fatale. Beaucoup de Voyageurs trouvent la mort de cette façon et de nouveaux Itinérants viennent ensuite grossir les rangs des Ténèbres. »

Son regard ne se détachait plus d'Alyne, à tel point que l'elfine n'osait plus relever la tête. Elle avait sous-estimé le Commandant, s'était entêtée dans ce combat, pourtant à son désavantage. Emportée par son orgueil, elle avait mis sa vie en danger, de même que celle de Galaniel.

« N'oubliez pas Séophan, termina le Grand Maître. Tant que vous combattez, vous restez toujours en danger, y compris si je vous le demande. Donc, si, au contraire, je vous interdis de le faire, ne le faites pas. Vos risques sont déjà bien suffisants sans venir en plus tenter davantage la mort, c'est compris ? Vous pouvez disposer. »

Les trois apprentis Voyageurs quittèrent la pièce, sonnés par sa litanie de reproches. L'exemple de Séophan, tragique, restait mémorable. Le Voyageur accompagnait Mitteï, Néol et Würz pour une mission, sur Zyx : traquer des Chevaliers Oniriques, grâce aux informations de la Table de Vérité obtenues lors de l'évaluation de Galaniel. Avec l'aide de Mitteï, les Chevaliers comme leurs partisans n'avaient pas posé le moindre problème. Les Voyageurs avaient même retrouvé la piste d'une criminelle, évadée quelques mois plus tôt, et Séophan s'était lancé à sa poursuite.

Il était mort.

Alors même qu'il la croyait à sa merci, incapable de lui tenir tête. Une simple humaine en fuite, blessée, acculée, seule.

Un adversaire redoutable.

Les Pierres des Voyageurs s'étaient toutes illuminées pour annoncer cette nouvelle funeste, peu après la bataille d'Hyktacrite. L'Ordre venait de perdre l'un de ses membres, et les Itinérants, d'en gagner un nouveau.

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