Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

XV-2 : La Fédération zyssienne



Les cris exubérants des Salvens résonnaient à travers le village. Galaniel avait l'impression d'avoir à peine fermé les yeux, mais pourtant les rayons matinaux filtraient à travers la paille. Il soupira, puis se décida malgré tout à se lever, les sens encore engourdis.

Alyne avait déjà déserté la pièce, et seul restait Césape, allongé de tout son long. Au terme d'un énième grognement, le gigan se leva enfin à son tour, la démarche hésitante et accompagnée de ronchonnements contrariés.

Ils sortirent de la hutte, et s'arrêtèrent un instant, aveuglés par la lumière de l'astre d'or. La Prophétesse les attendait, de même que les Salvens, assemblés aux garde-à-vous. Alyne se tenait quant à elle un peu à l'écart, bras croisés.

« Il est temps pour vous d'entamer votre périple initiatique. » Déclama la Prophétesse sur un ton presque théâtral.

Elle tendit le bras pour désigner une forêt d'arbres blancs.

« Le Sanctuaire des Voyageurs se trouve dans cette direction, ajouta-t-elle. Rejoignez-le avant le coucher du Soleil et vous serez libres d'intégrer l'Ordre. »

Césape leva une patte.

« On est obligés de traverser cette forêt, même si on n'est pas sûrs d'intégrer cet Ordre ? C'est que... je n'en avais jamais entendu parler jusqu'ici, et puis ce n'est pas tout à fait ce que j'avais prévu de faire après avoir tué mon dragon. »

Alyne le dévisagea de ses yeux ronds, incapable de comprendre comment il pouvait ne serait-ce qu'envisager une possibilité de refus.

« Vous êtes obligés de rejoindre d'abord le Sanctuaire, comme je vous ai dit, répondit la Prophétesse. Ensuite, seulement, vous serez libres d'intégrer ou non l'Ordre. Vous pouvez ainsi demander à retourner sur vos mondes natals, mais ce serait vraiment dommage, après tout ce que vous aurez traversé. »

Cette réponse sembla désappointer Césape.

« Bon, puisqu'on n'a pas le choix, on va les rejoindre, alors. Comme ça, je pourrai leur dire ma manière de penser au sujet de tout ce bazar. »

Il vérifia que sa hache était solidement attachée dans son dos, et jeta un nouveau regard vers la forêt. Au loin, quelques constructions de pierre émergeaient de l'étendue nivéenne, écrasée sous la lumière de l'astre d'or. Puis le gigan se retourna vers les villageois.

« Je ne peux tout d'abord que vous remercier pour votre hospitalité. Je ne sais pas si j'aurais l'occasion de vous revoir, mais si je puis me permettre...

— Il est temps pour vous d'y aller, les enjoignit la Prophétesse, ne vous épuisez pas en formalités.

— O.K. Salut les gars, et à la prochaine. »

Il agita une patte avec entrain, puis rejoignit Alyne qui s'enfonçait déjà dans la forêt, sans un regard en arrière. Après un autre remerciement lapidaire, Galaniel leur emboîta le pas.

Ils suivirent Alyne entre les arbres aux troncs d'argent. Les taillis se faisaient rares, seules quelques herbacées rosâtres recouvraient le sol. Au-dessus de leurs têtes, les frondaisons blanches bruissaient sous une faible brise.

Césape s'émerveilla devant des fleurs aussi grandes qu'un humain, escalada des arbres à toute vitesse, puis sauta d'une branche à l'autre. Il profita d'une cime plus haute pour vérifier leur direction, puis redescendit aussitôt pour atterrir près de Galaniel.

« Elle est chouette cette forêt, s'enthousiasma le gigan. Les couleurs sont bizarres, ça change, et les arbres sont un peu moins grands que chez moi, mais elle est sympa.

— Moins grands ? S'étonna le jeune homme. Je n'en avais jamais vu d'aussi grands. Je les trouve gigantesques.

— Mouais. Leurs branches pourraient être plus épaisses. Ici, elles ne supporteraient pas le poids d'une habitation.

— Tu vis dans les arbres ?

— Pas à proprement parler, seulement dans leurs frondaisons. Comme ça, on est à l'abri des prédateurs les plus dangereux. Comment tu veux faire pour leur échapper, sinon ?

— Sur ma planète, les villages sont entourés de barricades. Mais maintenant que j'y pense, les animaux y sont aussi beaucoup plus petits. »

Galaniel se remémora la vision du monde de Césape. Les arbres n'y apparaissaient que de loin, et les créatures démesurées de la plaine l'avaient sans doute amené à sous-évaluer leur taille.

Césape rejoignit Alyne ; l'elfine n'avait pas prononcé un traître mot depuis qu'ils avaient pénétré dans la forêt.

« Salut Alyne, comment ça va ? »

Sans doute la manière la plus éculée d'essayer d'engager une conversation. Alyne se renfrogna, hésita, puis se décida à lui répondre.

« Qu'est-ce que tu veux ?

— Euh, rien en particulier.

— Alors pourquoi tu restes là ?

— Heu, pour discuter, par exemple, faire connaissance. Ça arrive souvent quand deux personnes se rencontrent. »

Alyne soupira. Comme il ne semblait pas décidé à partir, elle reprit :

« Et tu voudrais discuter de quoi ?

— Euh, je ne sais pas, tu as déjà cultivé des choux ?

— Des... quoi ? Nous sommes en pleine épreuve et tout ce à quoi tu penses, c'est de parler de botanique ?

— C'est très intéressant, la botanique, se défendit Césape. C'est vrai que je te vois mal cultiver tranquillement des fleurs, mais tu devrais essayer, ça adoucit les mœurs. »

Il partit avant qu'elle n'eût le temps de répondre, pour rejoindre à nouveau Galaniel. Le jeune homme contemplait un grand serpent s'enrouler autour d'un arbre en sifflant. Les écailles dorées du reptile ressemblaient étrangement aux armures des villageois.

Le regard d'Alyne suivit le gigan jusqu'à se poser sur l'humain. Pourquoi avait-il fallu que les Grands Maîtres l'acceptent malgré tout ? Il était dangereux, la Table l'avait repéré, et il pouvait être la réincarnation de Gathor. Jamais Mitteï ne l'aurait laissé entrer dans l'Ordre, il ne pouvait s'agir que des deux autres Grands Maîtres. L'un d'eux était justement un humain, d'ailleurs. Quant à l'autre, elle ne connaissait pas grand-chose à son sujet, et sans doute n'y avait-il rien à savoir. Un dénommé Seyer, qui selon "Zawhyk", devrait assurer leur formation. Alyne ne put s'empêcher d'esquisser un sourire. Depuis des siècles, Mitteï était le seul Grand Maître à remplir ce rôle, lorsqu'il s'agissait d'elfines. La prétendue conversation de Galaniel n'était donc qu'une quelconque affabulation. Un simple humain ne pouvait d'ailleurs pas posséder les talents de nécromancie nécessaires, et le mort encore moins...

Pour l'heure, Galaniel et Césape échangeaient leurs expériences vécues. Le gigan se répandait en emphases au sujet de son glorieux combat contre la "Sale Bête". Il pressa ensuite l'humain à raconter à son tour l'histoire qui l'avait menée à affronter le Général Chef. Tous deux étaient si peu discrets qu'elle n'eut aucune peine à suivre cette conversation, bien qu'à distance.

Dans le système solaire natal de Galaniel, deux planètes et une lune se trouvaient être habitées par des humains : Zyx, Shawn, et Oriale. Les autres corps célestes n'étaient occupés que par des sondes ou des bases de la Fédération zyssienne. Alyne eut un sourire lorsque Galaniel essaya d'expliquer à Césape ce qu'était une planète, avant de reprendre ses explications.

Zyx jouissait d'une technologie plus qu'avancée, et comportait dix-sept milliards d'habitants, regroupés en une Fédération de dix-sept cités. Elle possédait une lune unique, la lune d'Oriale. Encore que le terme de lune pouvait prêter à débat, alors que les masses des deux astres, similaires, faisaient d'eux un système binaire de planètes. Cette désignation était cependant restée, plus pour des raisons historiques, que scientifiques.

Oriale comportait quant à elle deux à trois milliards d'habitants, divisés en sept nations de technologie inférieure. Sept Généraux les gouvernaient, et ils avaient pour coutume de choisir parmi eux un Chef, afin de représenter la lune. Cette désignation pouvait se faire à l'amiable mais débouchait aussi bien souvent sur des conflits guerriers.

D'ordinaire, Zyx se contentait d'envoyer des diplomates pour signer des traités de paix avec les différents Généraux Chefs. La Fédération ne se mêlait jamais des affaires d'Oriale, et Oriale ne se préoccupait pas de son propre voisin.

L'arrivée au pouvoir d'un nouveau Général Chef, Sméarn Pteï, dix années zyssiennes plus tôt, allait changer la donne. L'homme propulsa une petite nation, Kalendor, sur le devant de la scène au cours d'une guerre à la succession de plusieurs années. Les autres nations ne comprirent la menace que trop tard, et s'allièrent en hâte contre cet adversaire inattendu. Brocélie, Orcalie, Ostrie, les trois plus puissantes d'alors, firent marcher leurs armées sur Epithaï. Elles piétinèrent néanmoins dans un siège sans fin, qui n'eut pour effet que de les affaiblir. Contre toute attente, les armées du Wienskor déferlèrent alors depuis le nord pour prêter main-forte aux Kalendoriens. La bataille signa la mort du Général de Brocélie, ce qui plongea son pays dans le chaos. Tandis que les Brocéliens se dispersaient, les Orcaliens préfèrent à leur tour abandonner les combats pour se réfugier dans leurs terres. Ne restait plus que l'Ostrie. Les armées noires profitèrent de la confusion pour repousser ce dernier adversaire jusqu'à sa capitale, Ghaï-Chok. Malgré la résistance de son Général, la cité finit par tomber et Mang Tsalan Xersang fut contraint de reconnaitre Sméarn Pteï en tant que Chef. Quatre jours plus tard, l'Orcalie capitulait, afin d'éviter un conflit sur ses terres, jusqu'ici épargnées. Concernant Brocélie, la fille du précédent Général, Octale Zdalavitch, venait à peine de s'imposer, malgré de nombreuses réticences. Alors à peine âgée de seize ans, elle n'eut d'autre choix que de signer la paix à son tour.

Dès lors, il ne restait plus aucune véritable opposition, et Sméarn Pteï fut proclamé Général Chef.

Il s'occupa tout d'abord à reconstruire Oriale, minée par ce conflit dévastateur, ainsi que de maintenir des relations cordiales avec Zyx. Sa victoire contre les autres Généraux avait même été précédée par un traité de paix décennal avec la Fédération.

Dans les années suivantes, son implication dans les affaires courantes se vit néanmoins interrompue par des absences aussi longues qu'inexpliquées.

« C'était un Itinérant, fit remarquer Alyne. Il n'y a d'ailleurs qu'eux avec les Voyageurs pour utiliser les Pierres. Et s'il l'était avant son arrivée au pouvoir, cela pourrait expliquer bien des choses...

— Tiens, tu nous écoutes ? » S'étonna Césape. J'aurais juré que tu faisais la tête. »

Elle haussa les épaules, tandis que Galaniel poursuivait ses explications, assailli par de nouvelles questions de Césape.

Les choses avaient surtout commencé à mal tourner trois semaines plus tôt. Le traité de paix décennal arrivait à terme et le Général Chef refusa de le renouveler. Depuis des années, il faisait construire dans le plus grand secret trois vaisseaux spatiaux, capables de faire débarquer ses armées sur Zyx. Il menaça alors la Fédération d'une invasion imminente, si la planète refusait de se placer sous son hégémonie.

« Je vais sans doute dire une bêtise, coupa Césape, mais il est pas un peu cinglé, ce type ? Enfin, je veux dire : à part que c'est mal d'envahir une planète et tout ça... Si j'ai bien suivi, ils sont dix-sept milliards sur Zyx, deux sur Oriale, trois à tout casser. Il allait surtout se prendre une grosse raclée, non ?

— Le problème vient du fait que contrairement à Oriale, Zyx ne possède pas d'armée, lui répondit Galaniel. C'est un peuple pacifique, qui a interdit la construction d'armes de guerre. Tout au plus y-a-t-il une poignée de gendarmes chargée d'y faire respecter l'ordre.

— Comment ça, pas d'armée ? » S'étonna Alyne.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro