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XI-3 : Le prix d'une victoire

Fleuve d'Aahrimbald, soixante-deux jours après la mort du Général Chef

Cénia se rapprochait. Octale se faisait de plus en plus nerveuse, et les nouvelles du front ne contribuaient pas à la rassurer. L'annonce de sa disparition avait jeté un froid sur ses armées alors qu'elles arrivaient à Epithaï. Zagnar, le Commandant, ainsi que les deux sœurs du Général, Arcale et Astiana, s'étaient portés à la rencontre d'Esmène avec toutes leurs forces. La bataille avait duré toute une journée.

Une journée sans merci ni répit qui avait éprouvé les deux armées. Une journée cruciale, avec son lot de morts et de défaites.

Il se disait que l'une des sœurs du Général, Astiana, était morte, ou alors à l'agonie. Plusieurs hautes figures des deux camps étaient tombées au champ d'honneur.

Incapable de l'emporter face à l'implacable Commandant, Esmène avait été contrainte de se replier.

Les Brocéliens perdaient toute chance de terminer rapidement la guerre. Pire, la nasse se refermait sur eux. Les kalendoriens les pourchassaient depuis l'est, tandis qu'à l'ouest Rhampsodis tenait désormais tous les passages du fleuve d'Aahrimbald

Seul restait le sud. L'Orcalie. Autrement dit, convaincre le Prince Bleu d'un laisser-passer, avant que les armées rouges ne se retrouvent prises au piège. Une négociation presque impossible, alors qu'une telle décision envenimerait ses relations déjà très tendues avec Kalendor.

Le plus avantageux pour le Prince restait encore de la livrer aux Kalendoriens, et Octale ne pouvait que le constater. Une telle décision mettrait aussitôt fin à la guerre, et lui attirerait la bienveillance du nouveau Général Chef, Zagnar Pteï.

« Le Prince est un homme bon et juste. C'est pour cela que j'ai accepté de me ranger à ses côtés, argumentait le Mage. Et puis, il n'apprécie guère le Général de Kalendor. »

Cela n'aidait toutefois pas à rassurer Octale, d'autant plus que le garde bleu l'empêchait de communiquer avec l'extérieur. Il se disait son escorte, mais la surveillait en permanence.

En un mot, elle était prisonnière.


Epithaï, soixante-deux jours après la mort du Général Chef

« Alors ? »

Zagnar bondit de sa chaise à la seconde même où le médecin pénétra dans la pièce. Les cernes du jeune Général trahissaient son manque de sommeil de ces derniers jours. Il en venait à perdre le décompte du temps ; cette attente lui paraissait une éternité.

« Elle vient de reprendre connaissance, répondit l'homme. Elle est encore faible, mais elle s'en remettra, désormais. »

Zagnar ouvrit la bouche, ses mots se figèrent. Il avait tant rêvé de cette annonce qu'il ne parvenait pas à la réaliser. N'était-il pas en train de rêver d'ailleurs ?

« Elle vous attend. » Reprit le médecin.

Zagnar sentit les doigts d'Arcale attraper les siens. Un profond soulagement se lisait sur le visage de sa sœur. Alors que tout semblait perdu, ils avaient tenté l'impossible, ils avaient contacté les seuls capables de sauver Astiana.

La Fédération zyssienne.

Ils s'engagèrent à la suite du médecin, dans le bloc médical improvisé. Ces technologies les dépassaient. Un caisson translucide reposait dans un recoin, des robots médicaux bleu-vert roulaient dans la pièce, accompagnés de quelques médecins. D'autres machines inconnues se laissaient apercevoir, tandis que des écrans d'ordinateur traçaient d'obscurs comptes-rendus.

« Nous avons remplacé son bras manquant par une prothèse mécanique, reprit le médecin, de même que plusieurs organes internes, beaucoup trop endommagés. Elle n'aura pas d'autre séquelle supplémentaire. »

Zagnar se précipita. Sa sœur était assise sur une table, revêtue d'une blouse blanche. Son visage fatigué retrouvait les couleurs de la vitalité, tandis que ses blessures inquiétantes avaient disparu. Seul son bras mécanique pouvait encore témoigner de cet événement tragique.

« Astiana. »

Il la prit dans ses bras, imité par Arcale. Ils l'avaient cru perdue, lorsqu'ils l'avaient retrouvée sur le champ de bataille. Son A.O.M. en miettes, son armure en lambeaux, elle avait été soufflée par l'explosion d'un obus. Sans les Zyssiens, elle n'aurait pu survivre plus de quelques heures.

« Ne me refais plus jamais ça. »

Depuis la mort de son père, ses deux sœurs étaient la dernière famille qu'il lui restait. Il ne pouvait se résoudre à perdre l'une d'entre elles.

« Je suis désolée de vous avoir causé autant de soucis. » Lui répondit Astiana.

Elle marqua un instant d'étonnement, avant de reprendre.

« Ton bras droit...

— Les Zyssiens ont achevé sa guérison, sourit son frère. Cela ne leur a pris que quelques minutes. »

Zagnar se redressa, les yeux rougis.

« Nous avons remporté cette bataille, articula-t-il. Bientôt nous remporterons cette guerre, et je ferais en sorte qu'un tel drame ne se reproduise plus. »

Il tourna la tête. Un homme attendait, dans un recoin de la pièce. La cinquantaine, les cheveux et la barbe argentés, son costume sombre arborait une constellation d'étoiles blanches regroupées en cercle. L'ambassadeur de la Fédération zyssienne, Hupias Ecterian.

« Vous avez sauvé ma sœur, et je vous en serai éternellement reconnaissant, commença Zagnar. Je pense maintenant qu'il est temps pour moi de tenir mes engagements.

— Général... »

L'homme s'inclina alors que Zagnar s'approchait de lui. Ils avaient passé un accord. La signature d'un traité de paix bi-décennal en échange de la vie d'Astiana Pteï.


Cénia, soixante-quatre jours après la mort du Général Chef

Le fleuve se scindait pour laisser place à une île, sur laquelle se dressaient les hautes tous du palais. De part et d'autre, s'élançaient des ponts de cristal par-dessus le fleuve, parés des irisations de l'aube.

Trois vaisseaux armés accompagnaient désormais leur hôte de marque. Si la raison officielle restait d'assurer sa sécurité, cela l'empêchait aussi et surtout de leur fausser compagnie.

Le Prince les attendait déjà, sur l'embarcadère. Un homme au visage jeune, aux cheveux d'un bleu aussi profond qu'étrange, et revêtu d'un large manteau céruléen.

Il s'inclina alors que les navires accostaient, et qu'Octale mettait pied à terre. Il l'accueillait avec courtoisie, à tel point que cette rencontre ressemblait à une simple visite amicale. Mais l'enjeu s'avèrerait d'une importance capitale, et tous deux en étaient bien conscient.

Des sourires éclairaient son visage, sa bouche n'offrait que convenances et politesses, mais son regard en coin le trahissait. Il la scrutait, épiait ses moindres faits et gestes. Son insistance pouvait même laisser transparaître une certaine fascination. Cette femme restait l'une des mieux placées pour devenir Général Chef. Ses armées étaient arrivées jusqu'aux portes d'Epithaï ; son nom avait fait trembler Kalendor. C'était d'ailleurs à cause d'elle que Zagnar s'était retrouvé contraint de signer la paix avec l'Orcalie. Un traité dont le Prince se remémorait chaque détail, et qui lui avait permis d'évaluer le personnage. Un gamin atrabilaire, impatient, et pétri d'orgueil. Sméarn Pteï avait marqué l'Histoire, mais son fils ne lui arrivait pas à la cheville.

Désormais, ce serait au tour de la Brocélie. À lui de déterminer maintenant si Octale se montrait à la hauteur de ses ambitions.


Cénia, soixante-quatre jours après la mort du Général Chef

Un dîner en tête à tête. Quelle meilleure occasion de pouvoir tester Octale ?

Son interlocutrice reste sur la défensive, malgré sa réputation de tête brûlée. Au contraire, elle laisse le Prince prendre la parole, sans l'interrompre dans ses longs monologues, parfois ennuyeux. Elle écoute avec attention, pour ensuite enrichir ses discours de quelques expériences personnelles et remarques bienvenues. Sa maîtrise du verbe se fait presque l'égale de celle du Prince, même s'il ne s'agit pas de sa langue natale. Pour finir, les mœurs et coutumes du pays n'ont presque aucun secret pour elle, de même que son Histoire, d'ailleurs.

Sa robe aux reflets carmin se marie avec la cascade de feu qui retombe sur ses épaules blanches. Lorsque nécessaire, Octale sait aussi soigner les apparences, et cette nouvelle tenue la rend resplendissante. Ses yeux de velours se posent sur le Prince alors qu'il enchaîne sur une anecdote au sujet d'une visite à la frontière. Elle conserve un visage affable et souriant, dans lequel ne transparait pas la moindre de ses craintes ou intentions. Puis, phrase après phrase, elle parvient à détourner la conversation, pour la rapprocher des raisons de sa visite. Au passage, elle ne manque d'ailleurs pas de décocher quelques traits oraux à son principal adversaire, Zagnar.

Le Prince se laisse charmer par sa voix suave, alors qu'il découvre cette nouvelle facette de son interlocutrice (comment a-t-elle réussi sa transition à partir de l'inspection de la frontière sud, déjà ?). Octale reste une guerrière accomplie, capable de maîtriser toutes les armes inimaginables possibles. Les mots en sont une de redoutable, et elle ne se lasse pas de le lui faire savoir.

Il soupire, se penche en arrière. Son pays ne peut accepter de laisser un libre passage aux troupes brocéliennes, même pour une fois. Non, il ne peut concevoir que Zagnar devienne le futur Général Chef. Oui, Octale restera son hôte pour une durée indéterminée. Non, il n'envisage pas de la livrer aux Kalendoriens.

Le sourire d'Octale s'élargit, dévoilant des dents d'un blanc immaculé. Il comprend qu'il s'agissait d'une de ses principales craintes, et qu'il vient de la lever. Mais sans raison à vrai dire. Il se mord les lèvres. Battu sur son propre terrain. Le tact et la diplomatie peuvent obtenir ce que les armes ne peuvent parfois pas offrir. Des sourires charmeurs et ravageurs aussi, parfois ; mais ses yeux ne s'arrêtent pas au simple esthétisme. Enfin, il espère.

Toujours est-il qu'elle lui laisse une impression indéfinissable, qu'elle lui fait perdre ses moyens comme nul autre auparavant.

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