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XI-2 : Le prix d'une victoire


L'embarcation accosta le navire de pêcheur dans la soirée. Une simple barque, manœuvrée par deux hommes. Si l'un d'entre se dissimulait dans une épaisse cape, l'autre portait un casque azuré qui laissait entrevoir son visage. La quarantaine, quelques cicatrices sans gravité, et des cheveux sombres qui retombaient sur un visage fermé. Son armure, entrelacs compliqué de petites plaques de métal peintes, luisait d'un éclat bleu caractéristique.

Les pêcheurs lui lancèrent une échelle de corde qu'il gravit aussitôt, suivi de près par son compagnon. Tous, sans exception, saluèrent le garde bleu, mais ce dernier coupa court aux formalités pour arriver à l'objet de sa visite.

« Où avez-vous entreposé le garde rouge ? »

L'un des pêcheurs lui montra le chemin, tandis qu'un autre lui remettait l'A.O.M. de la blessée. Ils ne s'étaient pas trompés ; il s'agissait bien d'un de ces appareils si convoités.

« Elle est ici. »

La porte grinça sur ses gonds rouillés avant de leur libérer le passage. Le garde bleu et son compagnon s'avancèrent jusqu'au chevet de la mourante.

La femme était allongée sur un matelas rudimentaire, le visage aux traits émaciés tourné vers le plafond.

Le garde eut une grimace. Des blessures profondes parcouraient le corps blanc et les bandages neufs peinaient à étancher le flot vermeil.

Il était en fait incroyable, presque invraisemblable, qu'elle fût encore vivante. Il comprenait maintenant comment les pêcheurs avaient pu se méprendre.

Elle ne passerait jamais la nuit, quels que soient les soins apportés. À l'aide de son A.O.M., il chercha la présence de son esprit, mais ne perçut qu'une présence éthérée sur le point de s'effacer. Il se tourna aussitôt vers son compagnon pour l'interroger du regard. La situation apparaissait plus que désespérée.

« Ce sera... difficile. Je ne peux rien vous promettre.

— Allez-y. Faites du mieux que vous pouvez. »

Le Mage abaissa son capuchon, et dévoila un visage jeune et avenant. Il s'approcha de la mourante. Un seul pêcheur se tenait encore dans la pièce ; les autres étaient déjà partis sans même en avoir reçu l'ordre.

« Bon, ben, je vous laisse, moi aussi.

— Vous devez tout oublier de cette journée, répondit le garde, notamment d'avoir repêché un garde rouge.

— Quel garde rouge ? »

Le garde bleu eut un sourire. Il continua.

« Je garde l'A.O.M., mais le Prince vous récompensera comme il se doit. »

Le pêcheur était à peine sorti que la pièce s'illumina. Le Mage, bras tendu au-dessus du corps, s'agita de spasmes ; il irradiait d'un éclat digne du soleil.

Une aura blanche enveloppa la blessée, le Mage écarta les bras, ses cheveux agités par un tourbillon invisible. Sa voix forte égrena une longue litanie dans une langue méconnue, puis il croisa les bras. La lumière s'intensifia, à tel point que le garde ferma les yeux de crainte de finir aveuglé.

Lorsqu'il les rouvrit, plusieurs minutes après, la pièce toute entière était baignée dans la pénombre. Il cligna des yeux pour s'habituer à nouveau à la semi-obscurité.

Il remarqua tout d'abord son compagnon, affalé contre un mur, haletant, incapable de prononcer le moindre mot. Puis il vit la femme inspirer, tousser, bouger un bras, ouvrir les yeux, se redresser avec difficulté, retomber, se redresser à nouveau. Il se porta jusqu'à elle, croisa son regard éberlué, puis tendit une main jusqu'à toucher son front pâle.

« Désolé, ce sont les procédures. »

Elle poussa un cri, et passa une main affolée dans ses cheveux en désordre, pour constater l'absence de son A.O.M. Incapable de protéger son esprit, elle fut agitée de spasmes violents, avant de retomber sur le matelas rudimentaire.

« Ce... c'est impossible. »

Le garde bleu avait reculé de plusieurs pas. Ses yeux presque épouvantés dévisagèrent avec insistance le garde rouge. Comment cela était-il seulement possible ? L'enjeu dépassait tout ce qu'il aurait pu imaginer. Ce n'était même plus de son ressort ; il devait avertir le Prince en personne.

La femme palpait avec incrédulité son corps maculé de sang mais désormais vierge de toute blessure. Elle défit un bandage, pour constater que la plaie béante avait laissé place à une fine cicatrice blanchâtre.

Elle dévisagea tour à tour les deux hommes.

Le garde bleu fut le premier à tenter de reprendre la parole.

« Octale Zdalavitch ? »

Les mots s'étranglèrent dans sa gorge, si bien que seul le Général parvint à les décrypter. Elle afficha une expression étrange. Réputée pour sa prudence, l'Orcalie avait finalement choisi d'opter pour une certaine neutralité. À ce stade, difficile donc de savoir si la découverte de son identité risquait de lui être bénéfique ou désavantageuse.

Elle ramena ses longs cheveux roux en arrière.

« À qui ai-je l'honneur ?

— Sodem Trean, balbutia l'intéressé.

— Je me présenterais bien à mon tour, si votre intrusion dans mon esprit ne vous avait déjà révélé mon identité. » Continua-t-elle, dans un orcalien presque parfait.

« Néanmoins, je le ferai quand-même par égard envers votre compagnon ici présent. Octale Zdalavitch, Général de Brocélie. Enchantée. »

Les yeux du Mage s'écarquillèrent de stupeur, tandis qu'Octale posait sur regard sur lui. Elle plissa les sourcils.

« Vous, vous êtes étrange. Vous ne seriez pas un Shawnien, des fois ?

— Que... comment ?

— Simple supposition. Il y a des rumeurs qui circulent, comme quoi certains seraient dotés de certains pouvoirs. Bien sûr, il ne s'agit que de légendes... »

Elle lui fit un sourire. Seul un traitement non conventionnel – magique – pouvait permettre de l'arracher aux griffes de la mort, comme il l'avait fait.

Puis elle se leva, chancela, et se rassit face aux deux regards éberlués. Le garde bleu recula de plusieurs pas, avant de s'éclipser.

« Faut que je passe un appel, Marmonna-t-il.

— Quand vous aurez le Prince au téléphone, Sodem, dites-lui que je serai enchantée de pouvoir le rencontrer. »

Elle inversait les rôles en prenant ses interlocuteurs d'avance. Ce n'était plus le Prince qui lui sauvait la vie, c'était elle qui venait solliciter une entrevue politique.

Puis elle se tourna vers le Mage et le dévisagea avec attention.

« Vous êtes un de ceux qui ont participé à l'assaut contre le Général Chef ?

— Oui.

— Je ne savais pas qu'il y avait eu des survivants.

— Les armées du Prince m'ont fait prisonnier ; j'étais blessé, incapable de combattre davantage.

— Il y en a d'autres, dans votre cas ?

— Pas que je sache. En tout cas, pas au service du Prince. »

Octale paraissait très intéressée, mais prise d'un tournis soudain, elle s'allongea de nouveau sur le matelas.

« Si vous avez des vertiges, commenta le Mage, ne vous inquiétez pas, ça passera. Vous avez encore besoin de repos.

— Est-ce que tous les Shawniens sont... comme vous ?

— Si par "comme vous", vous entendez "faire usage de pouvoir magique", la réponse est non. Je dirai qu'il doit au maximum y en avoir un sur cent à présenter des aptitudes de la sorte, avec plusieurs degrés d'affinité.

— Et y en aurait-il qui sauraient se téléporter ? »

Le Mage esquissa un sourire.

« Le Prince m'a déjà posé ces questions. Il m'a expliqué ce qui s'est déroulé sur le champ de bataille, je veux dire après la mort du Général Chef. Il espérait que je puisse lui fournir une quelconque explication. Mais je n'en ai pas. Je ne dis pas que la téléportation est impossible, seulement elle reste réservée à une élite dont cet homme ne faisait pas partie. Aucun d'entre nous, sur le champ de bataille, n'en aurait été capable, d'ailleurs, à l'exception peut-être de Zawhyk. Si cinquante mille personnes n'en avaient été des témoins oculaires, j'aurais sans doute affirmé que c'était impossible. »

Il ne s'exprimait en orcalien qu'avec difficulté, la voix teintée d'un fort accent indéfinissable, qui confirmait son identité. À son tour, il s'agit sur un tabouret branlant.

« Cet homme, qui a porté le coup final, vous le connaissiez donc ? Insista Octale.

— De loin, seulement. À vrai dire, nous devions presque tous le connaître, au moins de nom. C'était Galaniel, le fils de notre meneur, Zawhyk Espan.

— Galaniel... »

Cette nuit fatidique avait redistribué les cartes d'Oriale. Le destin lui avait offert l'opportunité de réaliser son rêve de toujours.

Il pleut, la foudre s'abat sur un champ de bataille désolé, jonché de cadavres. Le tumulte furieux des combats a laissé place au silence le plus absolu.

Puis cet homme, seul, survivant d'une expédition suicidaire, face à face avec l'ennemi le plus redoutable qu'elle ait jamais connu. Les éclairs laissent voir son visage déterminé, un visage de rage, de colère, de désespoir. Comment pourrait-elle jamais l'oublier ?

Sa lame s'enfonce dans le cœur du Général Chef, à la vue de tous. Ils ne peuvent que constater, incrédules, l'impossible se dérouler sous leurs yeux.

Puis une lumière. Aveuglante. Qui oblige les Généraux à détourner le regard.

Elle se dissipe pour ne plus révéler que le cadavre de leur Chef. Plus la moindre trace de l'inconnu, si ce n'est cette épée fatale.

Qu'importe. À cet instant, la guerre de succession commence.

« Pourquoi le Prince a-t-il gardé cela secret et pourquoi me le révélez-vous maintenant ? »

Le Mage haussa les épaules.

« Quelle que soit votre position envers Shawn, elle ne pourra jamais être pire que celle de Zagnar Pteï. Il nous hait, et le fait savoir dans des discours toujours plus virulents. Alors, si cela vous offre un jour un quelconque avantage dans cette guerre... »

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