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V-3 : La Stèle Universelle


Planète Shawn, Hyktacrite, vingt jours avant la mort du Général Chef

Galaniel avançait à travers le couloir froid. De part et d'autre venaient l'encadrer des colonnes de marbre roses aux décorations dorées. Sur les murs, des flambeaux agitaient leurs lueurs pâles.

Un escalier en colimaçon permettait d'atteindre l'étage supérieur. Il parcourut les marches de pierre blanche d'un pas calme, pour déboucher sur une vaste pièce. Plusieurs personnes attendaient déjà, et discutaient entre elles à voix basse, sans accorder d'importance à son arrivée. Une baie d'avrec occupait tout un pan de la pièce, en face de lui. Le matériau ressemblait au verre, à quelques irisations près, mais disposait d'une solidité à toute épreuve. Des mages pouvaient le concevoir à partir d'éléments recherchés, mais non sans une certaine difficulté, ce qui expliquait sa rareté. Les Hyktacritois étaient donc fiers de cet ouvrage, que venaient rehausser de nombreux ornements. Cet observatoire, juché sur le flanc d'une falaise, avait ainsi pris le nom d'Œil de l'Aigle. En contrebas s'étendait la ville, visible dans sa totalité.

Les quartiers administratifs et aisés s'élevaient en premier, avec leurs constructions de pierre cossues. Colonnades, statues, façades sculptées, et même quelques tours s'érigeaient dans cette première zone. En plein centre s'étalait une grande place dans laquelle trônait le Cristal, imposant monolithe de glace. Une muraille de pierre venait cercler l'ensemble, pour des raisons historiques. Il s'agissait de la première que la cité avait construite, afin de se protéger des bêtes sauvages. Avec le temps, les bâtiments s'étaient toutefois multipliés, et une seconde muraille avait été nécessaire. Entre les deux, se serraient de petites maisons de pierre, aux toits plats ou peu inclinés. Par faute de place, certaines bâtisses isolées commençaient même à s'ériger en dehors de la ville.

Galaniel leva son regard en direction du ciel. L'épaisse couverture nuageuse plongeait la ville dans une certaine pénombre. Quelques flocons ne tardèrent pas à s'en détacher pour tourbillonner dans le vent glacial. Dans les ruelles étroites, quelques enfants semblèrent s'enthousiasmer de cet événement. Probablement s'agirait-il de la dernière neige avant le prochain hiver.

La lourde porte de fonte ouvragée de la salle du Conseil s'ouvrit enfin. Les personnes présentes se précipitèrent à la rencontre des magistrats qui sortaient sans hâte. Leur président était un homme vif et solidement bâti. Il portait une barbe d'argent, ainsi qu'un manteau au blanc immaculé. Son ton se fit calme et grave alors qu'il annonçait leur décision finale.

« Nous avons longtemps délibéré, pesé le pour et le contre, et écouté les avis les plus variés et avisés qui soient. »

Il s'arrêta un instant dans sa déclaration, avant de reprendre.

« Au nom de notre chère contrée, et dans ses intérêts, nous avons décidé de rejeter l'idée d'une guerre envers Oriale. Ce conflit ne nous concerne pas, quand bien même nos amis zyssiens se trouveraient menacés par le Général Chef. »

Quelques pas en arrière, Zawhyk l'écoutait exposer les raisons de ce refus, les bras croisés, le visage résigné et fatigué. Il croisa le regard de Galaniel dans la foule, et lui adressa un sourire, auquel le jeune homme répondit.

« Cependant, poursuivit le magistrat-président, nous ne nous opposerons à aucune intervention de notre ami Zawhyk Dremana Espan. Toute personne majeure sera libre de le suivre, mais n'agira qu'en son nom propre, et non en celui de Shawn. Ainsi en a décidé le Conseil. »

Un tumulte résonna dans la grande salle alors que les magistrats se retiraient. Zawhyk les quitta par quelques formules de politesses conventionnelles et rejoignit aussitôt Galaniel.

« Je te croyais resté à Epadonas, commença-t-il.

— Je suis venu pour te suivre et participer à ce combat. »

Le visage de Zawhyk s'assombrit.

« Tu es sûr de ta décision ?

— Comment pourrais-je rester les bras croisés pendant que tu risqueras ta vie ? Je suis allé sur Zyx, et j'ai des amis là-bas, qui m'ont aidé à mettre en place notre plan. Je me suis beaucoup investi dans cette opération ; ce n'est pas pour en manquer le dénouement. »

Zawhyk soupira.

« Ce ne sera pas une partie de plaisir. Le Général Chef dispose d'une puissante armée, et nous n'aurons pas même l'appui du Conseil pour l'affronter. C'est une bataille âpre et sans merci qui s'annonce ; je ne pourrai rien te garantir.

— Je sais me battre, et je t'accompagnerai quoi qu'il advienne. Dans un combat aussi incertain, chaque lame te sera utile. Le moindre détail pourra faire pencher la balance en notre faveur. »

Zawhyk ne répondit pas tout de suite. Ses yeux fixaient le sol, indécis. Il releva la tête, soucieux. Depuis plusieurs jours, un sombre pressentiment l'agitait. Il craignait d'avoir à regretter de laisser son fils venir à ses côtés. Il y avait une grande différence entre décapiter des mannequins et tuer de sang-froid des guerriers haineux. Néanmoins, il n'aurait pas le choix, de toute façon : rien ne pourrait faire changer d'avis Galaniel.

« Tu es libre de venir avec nous, répondit-il à contrecœur. Je ne te demanderai qu'une chose, à savoir de toujours rester près de moi, quoi qu'il advienne. Ai-je ta parole ?

— Je ne te quitterai pas d'une semelle, c'est juré. »

***

Galaniel referma ses doigts, sur lesquels des étincelles bleutées commençaient à crépiter.

Le Shawnien s'était adossé contre une hutte. En face de lui, Césape et Alyne se livraient un duel amical. Ils utilisaient pour seule arme deux bâtons de bois chacun, que leur avaient fournis les villageois.

Quelques Salvens étaient d'ailleurs restés pour observer, mais sans grand intérêt apparent. S'ils semblaient nonchalants, leurs visages restaient toutefois masqués par leurs sempiternelles armures dorées.

Galaniel eut un sourire en repensant à la réaction de Césape vis à vis de la proposition d'Alyne. Fort des enseignements patriarcaux de son village, le gigan l'avait alors dédaignée. À ses yeux, cette frêle créature – féminine, de surcroît – n'avait pas la moindre chance face à lui. Le regard fulminant et outré qui s'était ensuivi l'avait décontenancé au point de le faire finalement accepter.

Le gigan s'était alors engagé sans appréhension particulière. Son imposante carrure de fourrure de plus de deux mètres de haut lui procurait en effet un avantage certain. Néanmoins, il comprit aussitôt qu'Alyne restait de son côté une combattante hors-pair. L'elfine esquivait ou détournait toutes ses attaques pour riposter ensuite avec une fougue et une précisions mortelles.

Césape ne tarda pas à enchaîner les assauts les plus élaborés dont il avait connaissance. Les mouvements seraient toutefois restés élémentaires aux yeux de Galaniel si le jeune homme avait songé à regarder la scène. Le gigan essayait de compenser son évident manque de technique par la force physique qui l'avait toujours fait triompher.

En vain.

Alyne s'accroupissait, se détournait, bondissait, se glissait par toutes les failles de sa défense sommaire. Elle jouait avec lui, et chacun de ses effleurements traduisait un coup mortel dans un véritable combat. Césape, inondé de sueur, soufflait de plus en plus fort sans même parvenir à intimider son adversaire insaisissable.

Mais cela n'intéressait pas Galaniel. Le jeune homme observait avec attention ses longs doigts fins aux phalanges repliées. Une chaleur indéfinissable naissait en son poing fermé.

Il le rouvrit.

Une belle flammèche orangée dansait sur la paume de sa main. Elle ne brûlait pas, mais lui procurait une chaleur rassurante.

« C'est la première fois, n'est-ce pas ? » L'interpella une voix féminine.

Galaniel sursauta. La flamme devint boule de feu qui lui échappa, et fusa vers une hutte de paille qui s'enflamma aussitôt.

Galaniel, catastrophé, se retourna vers l'habitante en armure qui lui avait adressé la parole.

« Ne vous en faites pas, reprit-elle, votre coéquipière se charge déjà de réparer les dégâts. »

Une gigantesque sphère d'eau s'était formée au-dessus de la hutte, puis éclata pour noyer l'incendie naissant. Quelques habitants émergèrent de la fumée blanche. Au grand soulagement de Galaniel, tous semblaient indemnes, protégés par leurs armures.

Alyne contempla son œuvre avec un air satisfait, puis tourna vers Galaniel un regard sévère.

« Je peux savoir à quoi tu joues ? »

Galaniel était aussi interloqué qu'hébété.

Selon Alyne, les Pierres d'Origines pouvaient leur conférer des pouvoirs magiques, était-ce ce qui venait de se produire ?

« Ne le réprimandez pas, ce n'était qu'un accident, argumenta la villageoise. Vous devriez savoir que les Pierres d'Origine des non-magiciens sont parfois instables avant la Cérémonie. »

Alyne leva vers elle un regard surpris, comme étonnée qu'elle lui adresse la parole. Sans lui accorder plus d'attention, elle se tourna alors de nouveau vers Galaniel. Le jeune homme semblait encore sous le choc et ne remarqua pas son regard. Considérant que tout cela n'en valait sans doute pas la peine, elle haussa les épaules puis se détourna.

Galaniel examinait ses mains, ses doigts, désormais dépourvus d'étincelles, si semblables à ceux de ses compatriotes. Tout comme lui, Zawhyk était un non-magicien, mais avait réalisé des prodiges au cours de la bataille d'Oriale. C'était aussi cela que signifiait rejoindre l'Ordre des Voyageurs.

À peine un instant plus tôt, la magie avait traversé son être, même s'il n'en était pas la source. Un effet soudain de sa Pierre d'Origine.

Il repensa à l'océan luminescent doré qui l'avait aspiré, ou la Source de Vie, comme il l'apprendrait plus tard. N'était-ce pas à partir de ce moment qu'il avait senti comme un lien indistinct le relier à sa Pierre d'Origine ?

« Bon alors, on le reprend, cet entraînement ? »

Césape, haletant, à demi penché en deux, les mains sur les genoux, ne parvint à répondre qu'avec difficulté.

« Pas tout de suite... Il ne faudrait pas trop se fatiguer avant d'affronter ce qui nous attend... Je vais faire une petite pause. »

Sans même guetter une réponse d'Alyne, il s'affala à distance, la respiration sifflante.

« Déjà ? Marmonna Alyne, on s'est à peine échauffés. »

Césape grogna, renonçant à échafauder une phrase construite.

L'elfine se retourna vers Galaniel, dépitée, et eut un sourire plein de défi.

« Et toi ? J'espère que tu n'es quand même pas aussi mauvais en corps à corps qu'en magie... »

Un sourire, presque victorieux. Elle était sûre de sa force. Après avoir ridiculisé Césape, nul doute qu'elle ferait de même avec cet humain sans envergure. Enfin... s'il était assez fou pour relever le défi.

Galaniel s'avança. Il n'en serait pas de même avec lui. Il était temps de se mesurer face à un adversaire à sa mesure.

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