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Chapitre 14 - Drôle de transport


Et allez, on continue l'été avec le chapitre hebdomadaire de cette fanfic ! Encore merci à tous pour vos commentaires, ça fait super plaisir ;)

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Chapitre 14 : Drôle de transport

A l'arrière du groupe, Connor se laissa guider. Lou Ellen se déplaçait dans le dédale de tunnels à l'instinct et il voyait bien qu'elle y allait au bluff la plupart du temps, mais au moins ils avançaient. Si elle avait pu créer une entrée de Labyrinthe, il lui faisait confiance pour en trouver la sortie. Ce qui l'inquiétait dans l'immédiat, c'était l'état de Nico. A moitié soutenu par Will, le fils d'Hadès paraissait moins alerte que d'habitude, et il se doutait bien que sa confrontation avec Phobos l'avait plus atteint qu'il ne voulait l'admettre. Will lui-même paraissait exténué. Entre l'utilisation de ses pouvoirs de guérisons à tout bout de champ depuis trois jours et son coup du ver luisant tout à l'heure, il s'était lui aussi épuisé. Ils avaient tout intérêt à sortir d'ici le plus vite possible.

Le Labyrinthe était étouffant. Il paraissait littéralement sans fin et Connor en avait marre de se faire balader par une structure architecturale. Il n'était pas Annabeth par les dieux. Quand il disait qu'il voulait voyager, il ne pensait pas à parcourir des kilomètres sous terre. Sur les nerfs, il donna un coup de pied dans un caillou qui partit rouler au loin, près de Lacy. Celle-ci shoota à nouveau dedans et le caillou disparu dans l'obscurité ambiante. Un travail d'équipe.

Alors qu'ils arrivaient à un carrefour, Lou Ellen marqua un arrêt. Elle regarda tour à tour les trois chemins qui s'étendaient devant eux, incertaine.

- Bon, faut qu'on sorte d'ici, s'exaspéra Connor. Sérieux, Lou, ça fait une heure !

- J'essaye, merci bien ! Rétorqua-t-elle, piquée au vif. Mais prends ma place si tu penses y arriver !

Pour toute réponse, il grogna et noua ses mains derrière sa tête, frustré. A sa droite, Lacy se mordit la lèvre.

- On pourrait une pause, non ? Suggéra-t-elle. Juste pour souffler un peu...

- Phobos et Deimos pourraient... commença à objecter Nico.

- Non, ils avaient vraiment l'air d'en avoir terminé avec nous, assura Will. Lacy a raison. Quelques minutes et après on repart. Allez.

Et sans leur laisser davantage le choix, il déposa son sac à dos et s'assit à même le sol. Ils suivirent tous le mouvement. Connor étendit ses jambes avec soulagement. Il ne réalisait que maintenant qu'il était épuisé. Dos au mur en face de lui, il vit Nico fermer brièvement les yeux. Il lui donna un léger coup de pied dans la jambe.

- Eh, petit prince, t'endors pas, dit-il en ignorant le regard noir de Will.

- Je suis parfaitement réveillé, Connor, laisse-moi tranquille.

- Tu repars dans ta phase « je ne veux parler à personne » ?

Nico soupira, exaspéré, et rouvrit les yeux pour le fusiller du regard. Le sien était beaucoup plus efficace que celui du Will et il rétracta ses jambes instinctivement.

- Là, tout de suite, c'est à toi que je ne veux pas parler, affirma-t-il en laissant retomber sa tête en arrière.

Et il se mura dans le silence. Connor grimaça. Il détestait la tension et le malaise qui pesaient sur leur groupe. Il détestait la froideur qui se dégageait de Nico. Depuis toujours, il avait essayé d'être celui qui brisait ces atmosphères pesantes avec Travis, tout simplement parce qu'il ne les supportait pas. Mais il comprenait aussi Nico. Ce qu'il venait d'affronter, il n'aurait jamais voulu le vivre. De l'extérieur, la scène avait déjà été suffisamment terrifiante comme ça. Il le revoyait se débattre avec lui-même, persuadé qu'il se dissolvait dans les ombres alors que Phobos lui renvoyait sa solitude en plein cœur. Il revit son expression quand le dieu avait évoqué Bianca. La douleur n'était pas un mot assez fort pour désigner ce qu'il avait entraperçu sur le visage de Nico à ce moment-là.

Une boule dans la gorge, il songea à Travis sans pouvoir s'en empêcher. Il se demanda soudain ce que faisait son grand frère là maintenant. Il devait être à la fac dans un amphi bondé à écouter un cours de droit constitutionnel barbant ou à la maison en train d'aider leur mère à faire le dîner. Connor n'avait de toute façon aucune idée de l'heure qu'il était à Denver. Il aurait aimé pouvoir s'y rendre, juste pour un soir, et discuter avec Travis. Lui dire ce qu'il ressentait. Qu'il avait été absolument terrifié par la force divine de Phobos et Deimos. Pas par la poule, non. Ça, c'était une peur superficielle. Une peur quand même, mais il avait appris à passer au-dessus avec les années une fois que le gallinacé n'était plus dans son champ de vision. Assister à la peur de ses amis en revanche... Il sentit son estomac se contracter en repensant à la détresse de Lou Ellen, persuadée d'être moquée par ses anciens camarades d'école. Plus que tout, elle avait eu peur d'être moquée et rejetée par eux, les autres demi-dieux de la Colonie, et surtout par lui. Il détesta l'idée. Il ne savait même pas comment elle ne pouvait pas avoir conscience qu'il ne pourrait jamais la rejeter pour ce qu'elle était : une fille d'Hécate avec les pouvoirs et la personnalité qui allait avec. Lou Ellen avait ses sautes d'humeur selon les faces de la lune. Bien, il avait appris à s'en accommoder et à l'amadouer avec du chocolat en plaisantant qu'elle s'identifiait juste trop à Remus Lupin, ce qui ne manquait jamais de la faire rire. Elle ne maîtrisait pas toujours sa magie, mais bon sang ce qu'elle pouvait faire des choses extraordinaires quand elle y parvenait. Il restait encore bouche-bée face à son entrée de Labyrinthe. Lou Ellen était complexe : elle aimait Harry Potter et les One Direction sans toujours assumer, elle utilisait son humour pour cacher sa vulnérabilité, elle n'avait pas peur de dire ce qu'elle ressentait et était terrifiée en même temps de na pas être aimée. Il le savait, il l'avait appris au cours des années et des étés passés ensemble. Il le savait parce qu'ils étaient pareils d'une certaine façon. Lui aussi ne pouvait pas s'empêcher de laisser sa nature de fils d'Hermès s'exprimer. C'était comme ça, c'était ce qu'il était. C'était ce que Travis et lui avaient toujours été jusqu'à récemment : les fauteurs de troubles, les chahuteurs en chefs, les explorateurs de mauvais coups. Chaque jour était un nouveau défi, une nouvelle étendue de temps qu'il fallait remplir et rendre digne d'intérêt. Et bien que ça demandait une énergie folle, il ne regrettait pas. C'était juste étrange de ne plus avoir Travis à ses côtés pendant un temps, mais il commençait à vraiment s'y faire et à comprendre ce qu'avait voulu son frère en retournant à Denver. La fac, c'était un moyen d'avancer. De ne pas être piégé par leur vie de demi-dieux, de ne pas être réduit à ça. Parce qu'ils étaient autant les fils d'Hermès que les fils de Holly Alatir. Il avait réalisé ça pendant leur quête en septembre. Bien sûr, ça ne l'empêchait pas de souhaiter, juste de temps en temps, que son frère soit resté avec lui. Et là maintenant, au fin fond du Labyrinthe, il aurait vraiment aimé que Travis soit là, même si c'était pour voir sa tête de chien battu depuis la fuite de Dylan. Rien que de penser à la fille de Perséphone le mit en colère. Celle-là, elle mériterait qu'il lui dise deux mots s'il la revoyait. On ne brisait pas le cœur de son grand frère comme ça !

Fatigué, il se frotta les yeux. Penser à Dylan fit rebasculer ses pensées vers Nico et il se reconcentra sur lui. Il avait toujours les yeux fermés, la tête renversée en arrière contre le mur et une jambe repliée pendant que l'autre s'étendait devant lui. Son épée en fer stygien reposait entre lui et Will.

- Eh ! Di Angelo... souffla-t-il avant que son cerveau ne lui dise que c'était sans doute une mauvaise idée.

Nico grogna.

- Quoi Connor ?

- Par rapport à ce que Phobos a dit... Je voulais te dire que je comprends. (Il déglutit et hésita en sentant le regard inquisiteur et méfiant de Nico sur lui, mais il se força à poursuivre). Je comprends ce que ça fait d'être laissé derrière par son grand frère ou sa grande sœur alors que vous aviez tout traversé ensemble. Et ça met du temps pour comprendre vraiment que... ce n'est pas ce que ça paraît être.

Du coin de l'œil, il vit Lacy et Lou Ellen se tendre, signe qu'elles étaient consciences qu'il était sur un terrain glissant. Nico, lui, se contenta de le dévisager avec une expression indéchiffrable qui le crispa davantage.

- Ce que ça paraît être, répéta-t-il finalement d'une voix si détachée que Connor frissonna. Dis-moi, comment t'interprètes le fait que Bianca ait rejoint les Chasseresses deux heures à peine après qu'on ait découvert notre nature de demi-dieux ? Sans m'en parler ni se demander ce que j'allais devenir ? Comment t'interprètes le fait qu'elle soit partie en quête sans se retourner en me laissant à la Colonie dont on ne savait pratiquement rien à l'époque ? (La colère commença à imprégner ses paroles à mesure que sa voix prenait du volume et l'atmosphère se refroidit brusquement). Et dis-moi encore, Connor, reprit-il en le regardant droit dans les yeux, comment t'interprètes le fait qu'elle n'ait jamais répondu à mes appels quand j'essayais tous les soirs d'invoquer les morts pour la revoir ? Il a littéralement fallu que je force les fantômes à la pousser à se montrer !

- Nico...

La tentative de Will passa inaperçue. Nico semblait décider à sortir tout ce qu'il avait sur le cœur et Connor carra les épaules, prêt à encaisser. Ce qui ne l'empêchait pas de se retenir de partir en courant face à l'aura que le fils d'Hadès projetait autour de lui.

- Ne me dis pas que tu comprends ! S'écria-t-il avec force, presque penché en avant alors que ses cheveux sombres lui retombaient sur le front. Tu n'as jamais été seul un jour de ta vie, Connor ! Travis a toujours été là et même quand il est parti, tu savais qu'il suffisait que tu fasses un pas vers lui pour qu'il revienne. Tu avais tout le monde autour de toi : Cecil, Lou Ellen, la Colonie entière par les dieux !

- Et alors ? Rétorqua-t-il quand même avec humeur, un nœud d'émotions au creux du ventre. Ça justifie que ne plus avoir mon frère avec moi était moins douloureux ?

- Réfléchis deux secondes : ton frère était parti à la fac, ma sœur aux Enfers ! Et même là, elle a choisi de renaître sans me laisser l'occasion de lui dire au revoir alors que je l'ai cherché pendant des jours dans les Champs d'Asphodèle !

Sur le dernier mot, la voix de Nico craqua. Métaphoriquement et littéralement. Une fissure zébra soudain le sol à ses pieds et tout le monde se figea, lui compris. Livide, Nico contempla la craquelure qui courrait sur plusieurs centimètres et replia brusquement ses genoux contre sa poitrine, comme s'il essayait de se faire le plus petit possible.

- Ce n'est pas grave... tenta d'apaiser Will.

- Laissez-moi tranquille. Tous.

Sans un regard pour eux, Nico se leva. D'un même temps, ils amorcèrent un geste pour le retenir, mais il se contenta de s'éloigner de quelques pas avant de se rassoir en leur tournant le dos. Le message était clair. Mal à l'aise, Connor se rendit compte que Will était au bord des larmes et il s'en voulu immédiatement.

- Désolé, marmonna-t-il. Je ne voulais pas...

- Ce n'est pas de ta faute, s'empressa de le rassurer Will en secouant la tête, l'air inquiet. C'était une bonne idée de faire le parallèle, je pense que tu pourras l'aider sur ce point quand il sera prêt à t'écouter. (Il soupira et regarda Nico de loin). Pour l'instant, il ne l'est juste pas, ajouta-t-il, défait.

- En même temps, est-ce qu'on peut le blâmer ? Intervint Lou Ellen.

Elle venait de glisser vers eux, Lacy dans son sillage. Ils formaient tous les quatre un cercle si proche que leurs genoux se touchaient presque et Connor réalisa qu'il avait horriblement conscience de celui de Lou contre le sien.

- Après ce que Phobos lui a fait...

- Les images du Tartare, di immortales, jura-t-il. Je vais en avoir des cauchemars...

Rien que de songer à nouveau à la vision de l'endroit le plus sombre des Enfers, il en eut la nausée. La lumière malsaine, l'odeur de soufre, le sentiment de désespoir aussi lourd que la chaleur... Ses mains se crispèrent et il vit Lou tirer sur une de ses mèches brunes, le regard hanté par la même chose que lui. Il lui donna une tape sur les doigts pour la faire lâcher.

- Eh... protesta-t-elle sans réelle conviction.

- Et toi ? Comment tu te sens ? Parce que Phobos ne s'en ait pris qu'à Nico.

Elle rougit. Il la toisa avec attention pour essayer de repérer si elle s'apprêtait à mentir, mais elle le surprit en baissant simplement les yeux avant de chuchoter :

- Moyen, avoua-t-elle honnêtement. Phobos plus la création du Labyrinthe plus le coup de poignard... ça commence à faire beaucoup. Tu parles d'une quête, je fais n'importe quoi...

- Quoi ? Pas du tout !

- C'est gentil, Connor, mais je vois bien que ce n'est pas réussite.

- On est en route pour l'Europe après que tu aies crée une entrée de Labyrinthe par toi-même, crut-il bon de lui rappeler. Lou, tu nous guides depuis le début. On sait même qu'on doit affronter Médée et sûrement Circée et Pasiphaé. Ce n'est pas ce que j'appelle « n'importe quoi » ou « ne pas réussir ».

- Une quête ne peut jamais se dérouler sans accroche, ajouta Will d'un ton docte. Et physiquement, t'es sûre que ça va ? Tu veux encore un carré d'ambroisie ?

Lou refusa d'un petit hochement de tête et Will n'insista pas. Il paraissait étrangement démuni et ne cessait de jeter des coups d'œil en direction de Nico, toujours assis de dos seul un peu plus loin. Lacy posa une main réconfortante sur son bras.

- Il souffre, c'est comme ça, lui dit-elle avec douceur. Tu ne peux pas l'aider pour l'instant, il n'est pas prêt à t'entendre, crois-moi.

- Comment tu le sais... ?

Lacy haussa les épaules.

- Je ne sais pas trop. Un peu comme tu sais quand les gens sont malades, j'imagine. Je peux ressentir ses émotions, même de loin. Elles sont tellement fortes... Plus que les autres.

- C'est un truc des enfants des Trois Grands, je crois, marmonna Lou Ellen.

- Peut-être. Enfin, je sens qu'il ne va pas bien pour l'instant, mais ce n'était pas comme ça avant d'entrer dans le Labyrinthe. (Elle glissa une de ses mèches blondes derrière son oreille et se mordit la lèvre). Il t'aime, Will, souffla-t-elle comme si elle révélait un secret que les dieux en personne lui avaient demandé de garder. Ne le laisse pas te faire croire le contraire...

Connor se sentit rougir, mais sans doute moins que Will qui n'arriva pas à réprimer un sourire idiot. Il avait l'impression d'assister à quelque chose d'intime. Et surtout, il se demanda à quel degré Lacy pouvait percevoir les sentiments des autres. Elle dû sentir son regard méfiant peser sur elle : dès que leurs yeux se rencontrèrent, elle parut coupable et ne put s'empêcher de les détourner légèrement vers Lou Ellen. Cette fois, Connor se sentit vraiment piquer un fard.

- Tu vas bien ? Lança Will, sourcils froncés.

- Hein ? Oui, oui...

- T'es sûr ? T'as peut-être de la fièvre, je devrais...

- Non ! Se déroba-t-il en se remettant sur ses pieds. Tout va bien vraiment. (Il frappa dans ses mains). Bon, on y va ? Tout le monde est reposé ?

Les autres mirent quelques secondes à réagir, interloqués, et Lacy fut la première à réagir. Les joues empourprées, elle l'imita.

- On peut y aller, dit-elle d'une voix qui manquait cruellement de naturel.

Will et Lou Ellen leur jetèrent une œillade suspicieuse, mais n'insistèrent pas. Nico revint vers eux, mains dans les poches, l'air toujours aussi renfrogné.

- On y va, décida-t-il, mais hors de question qu'on continu à tourner en rond. On sort maintenant.

- C'est ce qu'on essaye de faire, petit prince, au cas où t'aurais pas remarqué, répliqua Connor, irrité. Et ne demande même pas Lou de refaire un tour de magie pour ouvrir une sortie, c'est hors de question dans son état.

Signe qu'il avait raison, Lou Ellen ne protesta même pas. Nico rattacha son épée en fer stygien à sa taille.

- Je ne pensais pas à ça, dit-il.

- Le vol d'ombre est exclu aussi, asséna Will, sur ses gardes. Pas après tout ce que ton corps a enduré et certainement pas avec nous cinq.

Malgré son ton catégorique, Connor sentit bien qu'il s'attendait à se faire envoyer balader par Nico. Lui aussi d'ailleurs et il se prépara à devoir défendre Will, mais Nico les étonna :

- Je n'allais pas proposer le vol d'ombre... Enfin pas vraiment.

- Définis « pas vraiment ».

Pour toute réponse, Nico eut un rictus. C'était presque effrayant à voir. Il porta deux doigts à se lèvres et émit soudain un sifflement strident. Connor tressaillit.

- Mec, pourquoi tu...

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase. A l'autre bout de la pièce, les ombres se massèrent brusquement en une forme gigantesque. Lacy émit un bruit étranglé et il devait avouer qu'il n'en menait pas large non plus. Avant que son cerveau n'ait toutefois réussi à former une hypothèse convenable, les ombres se rétractèrent pour laisser la place à... un chien. Mais le chien le plus énorme qu'il ait jamais vu. De muscles et de poils noirs, le chien les observa un instant de ses grands yeux bruns et agita la queue, faisant presque vibrer le sol en argile de terre sous leurs pieds.

- Par les Enfers, qu'est-ce que c'est que ce truc ?

- Eh, ma grande, appela Nico sans répondre. Contente de me revoir ?

Le chien – ou plutôt la chienne visiblement – aboya joyeusement. Le son étai aussi puissant que l'explosion de la bombe artisanale qu'il avait mise au point avec Travis quand ils avaient treize ans et avaient voulu tester la résistance du mur de l'arène de combat.

- Je vous présente Mrs O'Leary, une chienne des Enfers.

- Une chienne des... s'étrangla Will. Mais... T'as vu sa taille !

- Elle est très gentille, leur affirma Nico. Pas vrai, ma belle ?

Mrs O'Leary répondit par un nouvel aboiement et se précipita vers Nico. Instinctivement, Connor recula et vit la chienne s'arrêter pile avant de renverser le fils d'Hadès avant de lui asséner un grand coup de langue et de le pousser du bout du museau, heureuse. Nico lui caressa la base du cou, incapable de toute façon d'atteindre sa tête.

- Elle est incroyable, s'émerveilla Lou Ellen en s'approchant, le cou renversé en arrière pour pouvoir l'observer. C'est elle qu'on voyait parfois à la Colonie ?

- C'est ça... Elle appartenait à Dédale, elle connait bien le Labyrinthe. Puis, c'est Percy qui l'a récupéré et Charles Benkendorf s'en occupait pas mal aussi. Et on s'est bien entendus ensuite elle et moi.

A la mention de Charles, du bungalow d'Héphaïstos, il eut un pincement au cœur.

- Oh elle était à Percy... marmonna Will, bras croisés. Evidemment...

- Et en quoi elle va nous aider à sortir du Labyrinthe ? Demanda Lacy d'une voix claire et forte.

Connor lui envoya un regard reconnaissant. Il n'avait pas besoin d'un Will jaloux en plus sur les bras.

- Montez sur elle, intima Nico. Elle va nous faire sortir.

- Sur elle ? Là-haut ?

- Quoi ? T'as peur des chiens en plus des poules ?

- Non... se vexa-t-il en reniflant. Pousse-toi, je monte en premier.

Il s'avança d'un air important alors que Lou Ellen pouffait derrière lui. Mrs O'Leary eut la gentillesse de bien vouloir se baisser et il posa ses mains à plats sur son dos, expirant un grand coup. Son pelage était doux et épais. D'un bond, il se propulsa et contracta ses muscles, comme il l'aurait fait pour monter les pégases de la Colonie. A ceci près qu'une chienne des Enfers était bien plus grosse. Alors qu'il passait une jambe en travers de son dos, il manqua de perdre l'équilibre et de glisser. Il poussa un cri venu du fond de sa gorge et se rattrapa aux poils de Mrs O'Leary, s'étalant de tout son long sur son dos.

Lou Ellen et Lacy s'écroulèrent de rire l'une contre l'autre, tandis que Will et Nico tentaient de réprimer leur sourire amusé.

- C'est ça, moquez-vous, maugréa Connor, le nez dans les poils de la chienne avant de se redresser en position assise. A votre tour !

- Regarde et apprends, lui lança Lou Ellen.

- Vas-y, j'attends de voir. Tu fais une tête de moins que moi !

- Ah les hommes. Toujours la taille qui compte.

- Lou !

Elle lui fit un sourire effronté et il éclate de rire. Derrière elle, Will paraissait vouloir mettre ses mains sur les oreilles de Lacy, l'air catastrophé, tandis que Nico rougissait. Visiblement, la référence était déjà connue dans les années 30. Il se demanda ce que ça voulait dire sur l'évolution des hommes : apparemment qu'elle n'était pas concluante.

Dans tous les cas, Lou Ellen s'était avancée devant la chienne. Elle lui arrivait à peine au niveau du ventre, même en se mettant sur la pointe des pieds.

- Un coup de main ? Railla Connor.

- Je vais me retenir à nouveau de faire une blagues sur les hommes...

Il mit une seconde à comprendre.

- Par les dieux, Lou ! Pas dans ce sens-là !

- Désolée, désolée. Ok... 1, 2, 3...

Elle prit un peu de recul et s'élança. Ses mains atteignirent le dos de Mrs O'Leary, mais il vit immédiatement qu'elle ne parvint pas à trouver une prise et à s'agripper pour réussir à monter. Alors qu'elle commençait à tomber en arrière, un éclair de panique traversa son visage. D'instinct, il se pencha en avant et lui saisit les poignets à la dernière seconde, manquant de basculer avec elle.

- Bon sang...jura-t-il.

- Si tu dis que j'ai grossi !

- J'ai rien dit ! Et même si t'avais grossi, t'es très bien comme t'es !

- Oh tais-toi et aide-moi.

Le corps contracté et les jambes fermement serrées autour de Mrs O'Leary pour éviter de perdre l'équilibre, il tira Lou Ellen de toutes ses forces. A terre, Will poussait sous ses pieds pour l'aider et elle s'affala enfin sur le dos de la chienne – et à moitié sur ses genoux – sans aucune élégance.

- Regarde et apprends ? C'est ce que tu disais ? La nargua-t-il.

- Je vais te pousser si tu fais une seule remarque...

D'une main, elle appuya sur son genoux pour se redresser et il glapit de douleur. Ils manquèrent de se rentrer dedans alors qu'elle s'installait... dans le mauvais sens. Face à face, ils se regardèrent en rougissant, assez proches pour que leurs jambes se cognent l'une contre l'autre de chaque côté de la chienne. Chienne qui faisait preuve d'une patiente incroyable en passant.

- Je crois qu'il faudrait que tu te retournes...

- Pas besoin, intervint Nico. On a assez perdu de temps. Reste comme ça.

Lou Ellen grimaça. Elle regardait soudain partout sauf vers lui.

- Lacy, allez, à toi.

- Ah...

La jeune fille contempla la masse de Mrs O'Leary, perdue, et Will vola à son secours.

- Monte sur mes épaules, proposa-t-il.

- C'est de la triche... marmonna Lou Ellen.

Mais Lacy ne parut pas en faire un cas de conscience. L'air concentré, elle grimpa tant bien que mal sur les épaules de Will en appuyant sur sa tête. Connor ne manqua pas sa grimace mais il eut assez de délicatesse pour ne rien dire, comme d'habitude. Un peu en retrait, Nico observait la scène, une expression indéchiffrable sur le visage même si Connor pouvait deviner un léger sourire à la commissure de ses lèvres. Il fallait dire que Will et Lacy offraient un sacré spectacle : lui tanguait sur ses jambes, tentant de ne pas la faire tomber, et elle s'appuyait sur lui tout en essayant de grimper sur Mrs O'Leary. Pris de pitié, il attrapa Lacy par un bras pour l'aider et Lou Ellen fit de même de son côté.

- Prête ? Vas-y !

Tant bien que mal, Lacy se hissa avec eux. Elle était presque essoufflée. Incertain, Will regarda Nico et se passa une main derrière la nuque.

- Euh... Tu veux aussi monter sur mes...

- Non, ça ira. On va monter comme ça, nous.

Et sans prévenir, il attrapa Will par le bras. Les ombres s'enroulèrent autour d'eux et une seconde plus tard, ils se rematérialisèrent derrière eux. La mâchoire de Connor se décrocha.

- Mais...

- Attends, tu pouvais faire ça depuis le début ?

- Pourquoi tu nous as laissé galérer ?

Leurs cris indignés se mêlèrent et Nico se contenta de les fixer, moitié amusé moitié condescendant. Si Connor déchiffrait bien, ça voulait dire : « je vous ai laissé galérer parce que c'était drôle à voir ».

- Accrochez-vous, prévint-il simplement. Mrs O'Leary ?

La chienne redressa la tête et se remit sur ses pattes. Connor ravala un cri de surprise, puis s'agrippa de toutes ses forces à son pelage tandis que Lou Ellen s'agrippait à lui. Il n'eut pas le temps de commenter que Nico s'exclamait :

- Sors nous d'ici, ma grande ! On doit trouver les Dactyles !

Et juste comme ça, ils disparurent dans les ombres avec un chien gros comme une camionnette.

***

Connor se fit une note mentale pour le future : ne plus jamais voyager par vol d'ombre. Surtout avec une chienne des Enfers. Il détesta la sensation d'être entouré par les ténèbres pendant que des voix lui soufflaient des choses à l'oreille, invisibles et angoissantes. Plus que tout, il détesta l'atterrissage. La lumière lui agressa la vue et il eut immédiatement la nausée, comme s'il venait de faire un tour dans des montagnes russes. Au moins, Mrs O'Leary avait paru aimer le voyage puisqu'elle aboya avec joie et s'affala au sol pour les laisser descendre. Il sentit son estomac lui remonter dans la gorge en ayant l'impression de faire une chute brusque.

- Oh par Zeus... souffla Lou Ellen, yeux fermés.

Elle avait le teint cireux et se tenait le ventre, haletante. Pendant le voyage, Connor avait passé ses bras autour d'elle pour la maintenir en place et il avait horriblement conscience de leur proximité, de leurs jambes entrouvertes face à face, et de leur visage à quelques centimètres l'un de l'autre. Pourtant, il n'oubliait pas non plus que Lou avait déjà vomi une fois aujourd'hui après avoir trop tiré sur ses pouvoirs et il s'inquiéta soudain.

- Lou... Pitié, me vomis pas dessus.

- Fais-moi descendre. Tout de suite.

Il ne se le fit pas dire deux fois. Sans réfléchir, il se laissa glisser à terre et tendit les bras pour l'aider. Elle tomba presque dans sa précipitation et il enroula ses bras autour de sa taille pour la maintenir à peu près stable. Dès qu'il la relâcha, elle se laissa tomber à genoux dans la pelouse et eut un haut le cœur, mais rien ne sortit. Par précaution, il dégagea quand même ses cheveux de son visage, compatissant.

- Ça va ? S'inquiéta-t-il.

Pour toute réponse, elle releva la tête juste assez longtemps pour lui jeter un regard qui signifiait clairement « ça a l'air d'aller à ton avis ? ».

- Ouais, question idiote, j'ai capté... (Il se retourna). Hum, et vous ? Ça va ?

- A peu près, marmonna Will, assez pâle pour que ses tâches de rousseurs soient visibles. Par les dieux, Nico, comment tu fais ça tout le temps...

Il haussa les épaules.

- L'habitude, dit-il d'un ton détaché. La nausée passe assez vite. Le besoin de dormir, un peu moins.

- Mais...

- Où est-ce qu'on est ? Fit brusquement Lacy.

Bonne question. Connor mit sa main en visière contre son front et tourna sur lui-même. Visiblement, ils étaient dans un espèce de parc public. Des groupes de jeunes discutaient dans l'herbe et des familles jouaient un peu partout. Un petit garçon passa même devant eux et se faufila entre les pattes de Mrs O'Leary sans paraître remarquer qu'elle était en réalité en énorme chien des Enfers et pas une structure de jeu. La brume faisait apparemment bien son boulot.

Les yeux plissés, il essaya de concentrer pour avoir plus d'informations et repéra soudain un bâtiment public sur lequel flottait un drapeau.

- Eh, c'est pas le drapeau de l'Irlande ?

- C'est celui de l'Italie, idiot, rétorqua Lou Ellen, désormais à genoux.

Il baissa la tête.

- Je t'ai sonné, toi ?

- Connor, rit-elle. Aide-moi à me relever.

- T'es sûre de ne pas vouloir rester un peu allongée ?

- Non, ça y est la nausée est passée.

Il décida de lui faire confiance. D'une main, il la tira sur ses pieds et avisa son expression. Elle n'avait effectivement plus l'air sur le point de s'évanouir.

- Bon, l'Italie donc... lâcha-t-il. (Il balaya le parc du regard). Aucune idée plus précise ?

- Rome, dit Nico avec assurance.

Connor haussa un sourcil.

- Et tu sais ça juste parce que t'es italien ? C'est une sorte de super pouvoir ?

- Non, je le sais parce que c'est marqué là-bas. « Office du tourisme de Rome », lut-il en pointant un immeuble de l'autre côté de la rue.

- C'est encore de la triche...

- Mais ça veut dire que les Dactyles sont ici ? Interrogea Lacy, perplexe.

La question paraissait légitime. Connor désespérait déjà de devoir retourner toute la ville à la recherche des Dactyles alors qu'il ne savait même pas à quoi ils ressemblaient.

- Ils sont même juste là, répondit pourtant Will avant de faire un geste vers le fond du parc. Regardez.

Ils pivotèrent tous vers le point que Will indiquait. Là, à quelques mètres, se dressait ce qui semblait être un vieil atelier industriel ou une usine de manufacture. Elle aurait pu paraître abandonné si un garde ne veillait pas à l'entrée devant de lourdes grilles en fer et qu'un logo d'entreprise – une haute montagne surmonté d'un marteau – ne s'affichait pas fièrement sur la façade. Sur le fronton, un nom et une devise s'étalaient en lettres de bronze : « Les Dactyles idéens, forge de père en fils depuis l'Antiquité : la magie au bout des doigts ». Connor se retourna avec un nouveau respect vers Mrs O'Leary.

- Nico ? On peut l'embaucher comme GPS ? Elle est géniale, on n'a jamais trouvé quelque chose si vite !

Mais Nico devait encore être de mauvaise humeur car il se contenta de le toiser, l'air de lui interdire de s'approcher de son chien, puis s'approcha de l'énorme toutou des Enfers.

- Allez, ma grande, tu peux y aller. Encore merci.

En réponse, Mrs O'Leary lui donna un coup de truffe affectueux qui manqua de le faire tomber à la renverse, puis elle bondit après un pigeon avant de se dissoudre dans les ombres, le pauvre volatile entre ses mâchoires. Connor ressentit presque un vide : elle n'était pas restée longtemps, mais elle avait pris beaucoup de place et son absence se faisait ressentir. Secouant la tête, il se reconcentra. Il réalisa surtout à cet instant qu'il n'avait aucune idée de ce qu'ils voulaient aux Dactyles. Les indications de Phobos et Deimos avaient pour le moins été faibles. Les autres parurent s'en apercevoir aussi car personne ne parla pendant un moment.

- C'est ridicule, finit par râler Lou Ellen. On ne va pas rester planter là, faut qu'on aille voir, poser des questions....

- Potentiellement aller au devant d'une mort mortelle, compléta-t-il.

- Ca changera pas de d'habitude, remarqua Will. Mais vous avez vu que le soleil se couche bientôt ?

Il avait raison. Tout autour d'eux, les gens commençaient à remballer leurs affaires et une mère tirait son enfant par la main pour le faire rentrer. Lacy joua avec un bracelet à son poignet.

- On va dormir où ? S'inquiéta-t-elle.

- Chiron m'a donné un peu d'argent, dit Will. On peut prendre un hôtel pour la nuit ? Et aller acheter des sandwichs ?

A la simple mention d'un dîner, plusieurs ventres grondèrent. Connor se refusa à dénoncer les coupables.

- Mais les Dactyles ?

- On se sépare ? Toi, Lou Ellen et Lacy vous allez demander l'aide des Dactyles. Nico et moi, on va chercher l'hôtel et de quoi manger.

- Quoi ? Hors de question, prends Lacy avec toi, ça sera plus logique ! Protesta Nico avec véhémence.

Lacy tenta de ne pas avoir l'air blessé par le remarque, mais elle ne parvint pas tout à fait à se reprendre à temps. Agacé, Connor décocha un regard d'avertissement vers Nico, mais il ne le remarqua même pas, trop occupé à soutenir celui de Will. Dans tous les cas, sa mauvaise humeur commençait à lui taper sur le système et il le fit savoir.

- On n'a pas le temps de tergiverser pendant trente ans, déclara-t-il. Et je veux Lacy avec nous, ça lui fera une expérience de terrain. Toi, va avec Will. T'as besoin de te poser un peu – ne cherche même pas à protester ! – et surtout de parler. Et puis tu connais l'italien, ça sera utile pour acheter tous les trucs.

- Sérieusement ? C'est la pire excuse au monde ! Lou Ellen tenait à peine debout il y a dix minutes, Lacy apprend encore à se battre. On ne va pas vous laisser aller là-dedans seuls !

- Si, c'est exactement ce que vous allez faire parce que c'est ce dont on a besoin, Di Angelo. Parce que dans ton état, tu n'es d'aucune aide sur un champ de bataille. Si bataille il y a d'ailleurs, parce que c'est même pas certain. (Il décrocha son mousqueton et le transforma en son épée de bronze céleste). Donc c'est réglé. On se sépare en deux équipes.

- Toujours non, objecta Nico, buté. Je ne me laisserai pas mettre de côté comme ça.

Exaspéré, Connor retint un juron.

- Ce n'est pas « te mettre de côté », c'est une stratégie. On a besoin de se reposer et de reprendre des forces plus tard. Et pour l'instant, c'est la meilleure solution. Will a besoin de t'examiner aussi, on ne sait pas ce que Phobos a pu te faire.

- Il ne m'a rien fait de plus qu'à vous ! Je vais bien !

- Ca suffit, s'écria soudain Lou Ellen. Nico, tu es loin d'aller bien. Lacy et Will peuvent littéralement le sentir ! Et c'est ma quête, c'est moi qui décide. Alors s'il te plaît je te demande de suivre le plan.

La réaction fut immédiate. Nico eut l'air d'avoir reçu un coup et une expression de trahison se peignit sur son visage. Aussitôt, Will voulut s'avancer vers lui, des excuses sur le bord des lèvres, mais Nico le repoussa.

- Très bien, cingla-t-il. Faites comme vous voulez ! Et surtout ne m'appelez pas si ça dérape !

D'un pas furieux, il s'éloigna en marmonnant dans sa barbe. Connor fut persuadé de l'entendre jurer en italien et il se pinça l'arête du nez, fatigué. Lacy, elle, paraissait vouloir se faire toute petite et Will oscillait entre soulagement et tristesse. Il avait presque les larmes aux yeux. Cette constatation emplit Connor d'un profond malaise.

- Will...

- Merci, t'as eu raison, approuva-t-il. Il n'était pas en état de se battre. Je... je vais le rejoindre. Faites attention à vous. Lou, t'as toujours ton vieux portable ? Je t'enverrai l'adresse de l'hôtel dessus quand on achètera les sandwich pour que les monstres ne trouvent pas notre localisation. Allume-le seulement une minute pour noter l'adresse et éteins-le ensuite immédiatement, d'accord ?

- Compris !

- Génial... Et bon courage ! Si la situation dérape vraiment...

- Ca ira, coupa Lou Ellen. Promis.

Will hocha la tête, l'air pas tout à fait convaincu. Connor ne l'en blâmait pas.

- Au cas où si ça dérape quand même, essayez d'appeler Mrs O'Leary. Je suis sûr qu'elle répondra à l'appel maintenant.

Sur cette dernière recommandation, Will fit volte-face et se mit à courir pour rattraper Nico. Connor eut juste le temps d'hurler dans son dos :

- Au jambon fromage, mon sandwich ! 

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