Chapitre 6 - La salle des vierges
Dans le chapitre précédent, les parents de Lucy sont morts ainsi que les autres membres de sa meute à part un homme soumis.
Doucement, Lucy ouvrit les yeux. Noir. Tout était noir autour d'elle, mais elle savait qu'elle n'était plus dans la même pièce que celle où le jet d'eau l'avait percutée. Allongée sur le sol sec au milieu de la cage, elle referma ses paupières et écouta les autres murmures. Que des femmes. Plus nombreuses qu'avant. Mais elle ne reconnut aucune des odeurs. Sa meute avait été décimée. Complètement. Elle était la seule survivante.
« Et les enfants ? demanda Lucy dans un souffle qui fit taire les bruits. Les enfants sont morts ?
– Non, ils les gardent dans une autre pièce. Ici, nous sommes dans la salle des vierges. Tu es nouvelle apparemment. Quel est le nom de ta meu... ton ancienne meute ?
– Crown, souffla l'adolescente.
– Une meute assez puissante avec une bonne offensive.Vos guerriers sont bien entraînés...étaient... Je m'appelle Jennyfer et je traîne ici depuis un an. »
Lucy ouvrit grands les yeux sous la surprise. Elle tourna la tête vers la source de la voix pour ne voir qu'une silhouette qui se confondait avec les ombres. L'adolescente se releva et s'installa en tailleur en face de la jeune femme avec qui elle conversait. Elle était curieuse. Elle voulait en savoir plus.
« Pourquoi ils vous gardent autant de temps ? Questionna Lucy, ne comprenant pas l'utilité pour les chasseurs.
– Parce qu'ils cherchent quelque chose. Et apparemment ils ont trouvé cette chose dans mon corps. Et chez toutes les femmes ici. Les hommes sont dans une autre salle. On les verra lors de l'injection, répondit Jennyfer avec une certaine lassitude.
– Injection deux fois par jour avec prise de sang. Repas et lavage une fois par jour, annonça une voix que Lucy reconnaissait comme étant la première femme qui lui avait adressé la parole.
– Où est l'autre femme ? »
Lucy avait posé la question avec une certaine appréhension. Elle avait l'air gentille quand elle lui avait expliqué certains faits, mais elle avait peur qu'elle soit morte. Une douleur dans la poitrine revint à cette pensée.
« Rachel ? Elle baise avec tout ce qui bouge. »
Les sourcils de Lucy froncèrent vers la source de la voix grave et moqueuse. Elle semblait méprisante à l'égard de Rachel. Lucy entendit un soupir venant de l'endroit où se trouvait Jennyfer.
« Ne l'écoute pas... Ici, nous sommes dans la salle des femmes vierges. Celles qui n'ont pas encore rencontré leur âme-sœur. Nous avons entre quatorze et vingt-cinq ans. Les hommes par contre sont tous dans une même prison noire et c'est assez mouvementé. »
Jennyfer lâcha un rire sûrement en pensant à un souvenir. Mais Lucy ne voyait pas en quoi la situation était amusante. Au contraire, elle était effrayée.
« Est-ce que les loups sortent ? »
Megan lâcha un reniflement méprisant tandis que Jennyfer soupira de son comportement enfantin.
« Non, malheureusement. Ils nous laissent nous transformer une fois par mois, mais nous restons dans nos cages respectives. »
Elle allait passer ses jours dans cette prison sans sentir la terre sous ses griffes, sans apprécier la nature comme elle avait l'habitude de faire. Lucy se pinça les lèvres pour éviter de pleurer à nouveau. Elle voulait rentrer chez elle. Retrouver son père et sa mère. Faire des blagues à ses amis. Faire des chasses en forêt. Elle voulait être libre, mais elle comprenait que ce n'était plus possible.
« Quel est ton prénom ? demanda une femme qui était dans un coin de la pièce.
– À quoi ça sert si on va tous mourir ? cracha Lucy avec hargne.
– Tu crois qu'on va se laisser faire buter ? grogna Megan. Alors t'es vraiment conne !
– Megan ! s'écria Jennyfer. Laisse-la un peu tranquille. Écoute, tu as perdu ta famille. Nous comprenons tous ce que tu traverses parce que nous aussi nous l'avons vécu. Mais nous avons choisi de vivre. Nous allons sauver les enfants, nous allons dégager d'ici et nous allons tous les tuer. »
La détermination de Jennyfer laissa Lucy sans souffle. Elle était surprise de s'apercevoir que personne n'avait abandonné. Au contraire, leur envie de sortir de cette prison était plus que présente. Cette fois-ci, Lucy pleura en se roulant en boule. Finalement, elle se rendait compte qu'elle n'était pas la seule à souffrir et à vouloir la liberté qu'on lui avait privée.
Elle n'était plus seule.
« Lucy, mon prénom est Lucy. »
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