C'est comme dans les films de science-fiction ! Je suis tellement fascinée par ce spectacle que j'en oublie brièvement ma peine.

Je pense que je traverse un tunnel fait de...de plein de choses! C'est difficile à expliquer en fait. Lorsque je tourne la tête ; dans toutes les directions je vois différentes époques se passer. Mais extrêmement vite! Je dirais plutôt que ce sont des bribes d'époques. J'entends même des voix! Tout à coup tout s'arrête.

Alexander me dit que nous sommes arrivés et que je peux lâcher sa main.
C'est étonnant mais je ne pensais pas qu'il avait les mains si douces et délicates ! Je sens le feu me monter aux joues. Je me ressaisi vite car j'ai un petit-ami et je ne tiens pas a trouver attirant qui que ce soit d'autre que Light.

Mais bon avec ce que je viens de faire cette nuit, bien que je ne l'ai pas quitté...je suppose qu'il finira par en aimer une autre...et que même s'il ne le sait pas encore...il va souffrir peut-être autant que moi.

Alexander avance vers une sorte de place où se trouve une fontaine avec de l'eau d'un bleu...oh d'un bleu magnifique ! On se croirait aux Caraïbes avec cette eau! Je m'émerveille de se nouveau monde si...si..si parfait. Oui parfait. Et puis d'un seul coup mon coeur me fait mal. Pourquoi est-ce que je contemple tout cela alors que ma vie vient de s'écrouler ? Comment je fais pour encore tenir debout ?

Alexander me fais visiter la ville sans pour autant jouer le guide touristique. Il me montre les endroits mais ne parle pas beaucoup.

Je n'en peux plus. C'est trop pour moi. Ma vie viens de s'effondrer. De basculer en une soirée et je reste là. Je suis là, seule. Tous ceux avec qui j'avais enfin réussi à tisser des liens sont à des années lumières de moi, au sens literal du terme, et ils pensent me revoir dans la journée. Sauf qu'ils vont être déçu, inquiets, apeuré, en pleur ou bien même en colère qui sait.

Mais ils ne peuvent pas savoir ce que j'ai vu cette nuit, ce que je suis entrain de voir. Ils ne savent pas que je fais ça pour leur bien. En même temps...en y repensant...est-ce que je leur fait réellement du bien ? Ils vont vivre en un enfer car j'ai disparu avec une simple lettre, la police ne saura pas me retrouver. La seule chose qu'il pourront montrer à mes proches sont les vidéos de surveillance du quartier dans lequel Alexander et moi avons mis en scène mon enlèvement.

Il me tenait fermement en ayant simulé me tenir en respect avec une arme blanche sous ma veste. Bien sûr il n'en avait pas mais étant donné que sa main n'était pas visible sous le tissus, toutes les interprétations sont possibles.

Je tombe sur le sol. Mes genoux ont cédé et je me retrouve à quatre pattes. Ma vision est brouillée de larme. Je suffoque. Mon cœur s'emballe. Je fais une crise d'angoisse. Je me tiens la poitrine avec une main tentant maladroitement de faire passer la douleur qui m'écrase le cœur. Qui me lance des aiguilles sur la poitrine.

Je suis un monstre.

Alexander qui était plusieurs pas devant moi se retourne et viens près de moi avec précipitation : Comment tu va ? Tu as besoin de quelque chose Katarina ?
_Je suis un monstre.

J'ai des difficultés pour parler tellement ma voix est tremblottante. La douleur a ma poitrine s'intensifie. Est-ce que mon cœur va lâcher ? Je prie pour qu'il le fasse.

_Mais non tu n'en es pas un. Tu as fait le bon choix. En faisant ça tu les a sauvé d'une mort certaine.
_JE SUIS UN PUTAIN DE MONSTRE ! Ils...ils vont souffrir et souffrir encore et encore. Tout ça par ma faute. Je je veux tout leur dire...montre leur ce que tu m'a montré.

Il me regarde l'air en peine.

_Je ne peux pas désolé.
_ Tu l'as fait pour moi, s'il te plaît montre leur...que...qu'ils puissent comprendre et et ne pas souffrir...je t'en prie...juste ça.
_Je ne peux vraiment pas...j'ai des règles à respecter...et ce que je veux n'est pas ce que je peux. J'ai déjà enfreint une fois la loi je ne peux pas le refaire.

Je pleure. Je répète en boucle comme une litanie que je suis horrible. Soudain Alexander me dit qu'il peut m'aider à aller mieux. Je relève la tête pour le regarder et il me serre dans ses bras. Je l'entends murmurer dans une langue que je ne comprends pas mais qui ne me semble pas inconnue. C'est comme si mon sang chantait à mesure que les murmures résonnait dans ma tête.

Une vague de bien-être et de chaleur semble m'envelopper. Pourquoi est-ce que j'étais triste ? J'ai fais le bon choix, ils vont vivre. Vivre c'est mieux que d'être mort et de rendre malheureux plus de personnes. En ayant fait mon choix, j'ai limité les victimes.

Alexander se détache de moi. Il arrête de murmurer. Il me parle à présent normalement.

_Est-ce que tu te sens mieux ?
_Oui, bien mieux, je ne sais pas ce que tu m'as fait mais j'ai l'impression qu'il m'est impossible d'être triste.

Je le vois me sourire d'un air triste.

_Un sort. Il est assez complexe à maîtriser mais tu as raison : il t'est impossible d'être triste tant que le sort est actif. Malheureusement, il ne dure pas plus de 35 heures. Et il faut 35 jours avant de pouvoir l'utiliser à nouveau car il demande énormément d'énergie et de préparation.
_Donc...quand le sort ne sera plus actif je serai de nouveau triste ?
_Oui, je ne peux rien faire de plus. Je ne peux effacer ta tristesse mais je peux par contre la rendre moins douloureuse.
_Mais comment ?

Ses yeux gris pétillent comme des feux d'artifices.

_Veux-tu continuer à explorer la ville ? J'ai plein de chose à te montrer si tu es d'accord. Et ça va prendre des jours. Tu n'aura presque pas de moments pour penser aux choses tristes car notre monde regorge de belles choses.
_Je...je veux bien.

Il me sourit et commence à me raconter pleins d'histoires merveilleuses. Nous passons par les écuries royales. Les chevaux sont splendides. Ils ne sont pas maigrichons. Ils sont musclés mais en même temps très élégant. Ils respirent une sorte de noblesse en les regardant.

Après quelques instants, j'entends un bruit venant du ciel. Je lève les yeux et l'observe. C'est là que je découvre un spectacle à en décrocher la mâchoire.

Un...un ange vole dans les airs accompagné d'un cheval volant ! Je reste subjuguée durant plusieurs minutes. Ensuite, Alexander m'emmène ailleurs.

Durant notre balade je remarque plusieurs détails. Je suis d'un naturel curieux et j'adore observer tout au détail près donc j'ai vite remarqué plusieurs choses. Je suis vraiment étonnée de me sentir heureuse. C'est comme si toute la douleur qui me ravagent le cœur depuis des années s'était dissoute dans les airs. C'est la première de mes observations.

J'ai donc remarqué que plusieurs anges, car oui ce sont des anges comme me la expliqué Alexander, passent pour le saluer. Hommes,femmes, tous ceux que j'ai croisé montrent leurs ailes tandis que lui non. Autre détails que j'ai noté : chaque regard envers lui est différent par rapport à ceux que les autres anges ont entre eux. C'est étrange mais je laisse cette pensée de côté pour le moment.

Ici je découvre et je m'émerveille devant la beauté de cet endroit. À la fin de la journée quand la nuit est déjà tombée, Alexander me fais entrer dans une sorte de petit appartement. Il me dit que c'est chez lui. Il ajoute qu'il n'a qu'une seule chambre donc qu'il occupera le canapé du salon tout le temps que je resterai ici. Combien de temps vais je rester ici comme il dit ? Je baille de sommeil car cela fait plus de 24h à présent que je n'ai pas dormi.

Alexander remarque ma fatigue et me dis :« Comme tu n'as pas su beaucoup dormir je propose que tu te reposes pour que demain matin nous allions faire du shopping car tu dois t'habiller autrement pour demain après-midi.

- Pourquoi?
-Tu va peut-être avoir beaucoup d'informations d'un coup mais c'est pour cela que je ne t'ai pas encore tout dis sur ce monde. Bon, tu va rencontrer demain un membre du conseil des anges. Monsieur Wayne. Tu devra être polie avec lui et répondre sans mentir à toutes ses questions, même si elles te paraissent gênantes. Cela ne sera peut-être pas facile pour toi; je ne sais pas comment tu réagis face au stress.
-Heu... très mal. Je tremble dans ces cas là.
-Alors je te montrerai un coin de paradis rien qu'à moi. Je te ferai découvrir ma passion et peut-être que cela te détendra.
-Si tu le dis...
-Je t'accompagne jusqu'à ma chambre.
-Oui merci je n'en peu plus.»

Alexander me montre sa chambre s'excuse du désordre sur le bureau et lorsque je me glisse sous les couettes, il me demande de ne pas trop penser à ceux que j'ai laissé derrière moi car cela ne pourrai que me faire du mal une fois le sort dissipé. Il rajoute de ne pas m'en faire vu qu'à présent ils sont tous en sécurité.

Je commence à m'endormir doucement, bercée par l'image de la magnifique fontaine que j'ai vu à mon arrivée.

J'entends la voix d'Alexander me tirer de mon sommeil. J'ouvre les yeux il se tient face à la penderie ; dos à moi. Il marmonne.

D'après ce que j'ai compris il cherche des vêtements pour moi. Il cherche mais ne sait pas si je fais du S, du M ou du L. Franchement moi faire du L? À la limite dire que je fais du M cela passe encore mais du L! Je suis assez fine. Je prend la parole :«Mmm... Alexander je pense je le S me conviendrait.

-Oh je t'ai réveillée ! Excuse-moi.
-Ce n'est rien je suis habituée à être réveillée.
-Ah bon?
-Je fais beaucoup de cauchemars.
-Ah...tu voudras bien que nous discutions de ceux-ci plus tard ? Bon puisque tu es réveillée je te propose de t'habiller avec ses vêtements pour l'instant et ensuite on ira te trouver des vêtements et je te trouverai un cadeau.
-Un cadeau? Pourquoi?
-Pour te réconforter et laisser ta peine dans un coffre que personne ne pourra ouvrir.
-C'est très... très...oh...SNIF SNIF...gentil.
-Pas la peine de pleurer Katarina. Tu t'habilles et puis tu me rejoins dans le salon d'accord ?
-Bien sûr. Je vais me dépêcher. J'ai hâte de découvrir ce monde merveilleux.»

Il ne me faut même pas cinq minutes pour enfiler un jeans bleu délavé, un t-shirt blanc et ma paire de Converse noire. Je me demande pourquoi Alexander a des vêtements de femmes dans sa penderie car je n'ai rien vu hier qui pourrait laisser croire qu'il a quelqu'un dans sa vie.

Je sors de la chambre toute pressée. J'ai senti que le sort n'était plus actif dès l'instant où je me suis réveillée car une sorte de poids semblait s'écraser sur mon cœur. Alors j'ai repensé à ce que m'avait dit Alexander hier. Ils sont en vie et ils ne risquent plus de se faire tuer. De plus pour éviter d'être triste j'ai juste à m'occuper l'esprit.

Je suis assez surprise de ma réaction car je suis assez sensible, fortement sensible même. Et normalement, je ne me serais pas relevée aussi vite et facilement que maintenant. Alors à la réflexion il y a peut être un autre charme magique qui me pousse a laisser ma peine de côté.

Alexander me regarde de ses yeux gris. Puis il me demande s'il peut voir mon collier. Je suis un peu gênée mais je le détache tout de même pour qu'il puisse le voir. Il remarque les trois lettres gravée sur ce morceau de bois plus ou moins triangulaire. Il me pose la question : «C'est une amie qui t'as fais ce collier ou ton petit-ami ? Je t'ai entendu murmurer un au revoir à ce dernier.

-Hem et bien c'est la deuxième option.
-C'est mignon ce qu'il a fait.
-Oui c'est sûr. Il me l'a offert pour nos deux ans ensemble. Et lorsque je mets ce collier et que je vois les petites lettres écrites dessus et bien ...je me dis que c'est pour cela que je vis.
-Mmm...donc les marques sur tes avant-bras ne sont pas anodines.

Je suis surprise qu'il soit si observateur. En l'espace de moins d'une journée il avait repéré mes marques de mutilations.

-Effectivement. J'ai eu quelques problèmes de harcèlement depuis que je suis petite et les marques sont toujours présentes et pas seulement mentalement.
-Il faut prendre soin de son corps pour aller mieux. Mais bon, nous avons autre chose à faire, nous devons partir sinon je ne serai pas te montrer mon jardin secret après avoir été choisir tes tenues.».

J'hoche la tête et le suis en découverte du nouveau monde ! Pendant trois heures j'ai visité tout le quartier sud qui comporte des dizaines et des dizaines de magasins en tout genre, en essayant de retenir le plus d'endroits possible.

Nous m'avons trouvé des équipements et tenues de combats. Bien que je ne comprends pas à quoi cela va me servir moi qui ne sais pas courir plus de quinze minutes.

Nous avons aussi manger un délicieux sandwich.

Maintenant je me dirige à l'écart de la ville. Alexander a sorti deux magnifiques chevaux d'une écurie et c'est sur le dos de Kari que je sors de la ville.

Le jeune ange me demande de le suivre avant de s'élancer au galop à travers la forêt se trouvant quelques kilomètres plus loin de la ville. Il nous fallut une demi heure pour arriver jusqu'à ce magnifique endroit. Au cœur de la forêt se trouve un magnifique lac d'une eau translucide accompagnée d'une sublime cascade. Le bruit n'est pas du tout dérangeant. Il est même relaxant. Alexander laisse les chevaux se balader librement.

Il me propose d'aller jusqu'à sa cabane quelques mètres plus loin pour dire d'avoir des chaises sur lesquelles s'asseoir; surtout que mon cadeau m'attends à l'intérieur.

Alexander a eu le temps de le chercher durant mon sommeil. Nous entrons et sur la table est posé un sublime arc noir incrusté de lapis lazuli et de saphir. Je suis étonnée de sa couleur car elle contraste beaucoup avec la plupart de mes nouvelles tenues blanche et or.

Je le tiens en main, le sous pesant. Il est étonnamment léger et son contact est agréable. Je suis sous le charme. Je remercie Alexander. Il me regarde sourire aux lèvres et déclare : «Essaie-le.»