Il me regarde, le regard plein d'espoir. Je ne veux pas de lui dans ma vie, je ne le veux plus. Il m'a fait souffrir. Maintenant il doit assumer sa responsabilité. Il a essayé de se détourner de la réalité en revenant vers son fils pour oublier la fille qu'il a perdu. Sauf que c'est de sa faute. Je lui avait dit que c'était une mauvaise idée de la faire entrer dans l'armée des cieux.

Katarina White est stressée. Elle a l'air un chaton perdu. Elle ressemble à celle que j'ai perdue. Ses yeux du même bleu saphir qu'elle. Je vais tous faire pour la protéger. Mais je suis obligé de la montrer à cet ange que je répugne tant, que je hais tant.

Il me fixe toujours. Je vais partir. Je m'approche de Katarina qui me regarde et lui murmure : «Reponds honnêtement à toutes ses questions ». Ensuite je tourne les talons et pars de cet endroit si familier, si horrible... empli de bons souvenirs que je veux oublier.

Je pars. Je vais me réfugier dans le dernier endroit où je me sens en sécurité et apaisé, en ville du moins: la bibliothèque. J'aime lire. Je lisais beaucoup avec elle. On aimait apprendre les coutumes, mœurs et même les langues des Hommes. Nous passions parfois des heures à l'intérieur avant que notre mère ou un de nos intendant vienne nous ramener à la ''maison''.

Je salue les anges présents et pars prendre un livre sur la colonisation des colons en Amérique. Je suis absorbé par l'histoire humaine. Lorsque je suis à la moitié de mon livre, un ange arrive. Il se racle la gorge. Je le regarde : « Qu'y a-t-il mon cher Norin ?
-Il s'agit de votre amie, celle que vous deviez amener à monsieur Wayne...elle est sortie du palais. Elle est en pleur.
-Comment cela !
-Je l'ai trouvée dans l'herbe à pleurer.
-D'accord. Merci Norin. Je vais aller la voir.
-Je vous accompagne Alexander ».

J'hoche la tête et range le livre. Je me précipite dehors en direction du palais.

Rrrr...jamais je n'aurai dû la laisser seule avec ce sale type. Bref, j'arrive et comme me l'a dit Norin, Katarina est là, la tête sur les genoux, occupée à pleurer. Je pose la main sur son épaule elle sursaute. Ses cheveux cachent presque tout son visage à l'exception de ses yeux rouges empli de larmes. Elles roulent abondamment.Je suis un peu inquiet. Elle me regarde. Je lui demande: «Que s'est-il passé ? Que t'as-t'il fais? Katarina...n'aie pas peur.
-Il...il m'a forcée à rester en utilisant mes sentiments pour...pour Light et ma famille....et et il a dit que je devrai  tuer....et que snif je devrai avoir un entraînement et qu'il fallait me choquer...j'ai peur. Snif SNIF...trop peur».

Je suis en colère. Comment a-t-il pu faire cela. Jouer avec les sentiments et je sais très bien ce qui veut dire par'' la choquer''et c'est hors de questions ! Si je n'étais pas un ange mais un humain...j'aurai fais comme eux...j'aurai commis un meurtre.

Je fixe une dernière fois Katarina. Après je rentre en coup de vent dans le palais. Les anges qui s'occupaient de nettoyer, les intendants, tous ont été surpris...je suis en colère, je hurle :« Où est mon père !» Les anges tremblent. Ils ne m'ont jamais vu à ce point hors de moi. Ils me désigne le bureau. J'entre en fociférrant:«Père ! Je vous hais! Comment avez-vous osé lui dire ça ? Comment avez-vous osé utiliser ses sentiments ? Comment avez-vous pensé à la faire souffrir pour avoir accès à sa magie!»

Il se retourne. Il a peur. Il ne se sent pas à l'aise face à moi. Il tente de s'expliquer :«Mon fils... écoute moi...si je fais cela c'est pour le bien de tout le monde...nous devons les vaincre.
-Les vaincre...en l'utilisant comme un vulgaire jouet que tu aura brisé pour la mettre au pas et faire tes quatre volonté ? La briser et ensuite la laisser seule pour qu'elle en finisse?
-Non...tu ne me comprend pas. C'est parce qu'elle lui ressemble que tu agis comme ça mon fils.
-Non. C'est une personne bien qui ne mérite pas ce que tu veux lui faire. Tu va la briser et elle va mourir. Tous comme Safira.
-Je t'interdis de dire ça !
-Mère le savait, elle, elle savait que Safira n'était pas faite pour l'armée mais tu lui a mis en tête de faire comme toi. Elle était trop faible pour supporter les responsabilités que tu lui avais donné ! C'est de ta faute si elles sont toutes les deux mortes! Mère est morte à cause de la mort de Safira !
-Alexander! Ça suffit!
-Non ça ne suffit pas père. À présent je vais moi m'occuper de Katarina et je vais faire honneur à la lignée des White. Mais sans vous. Vous n'avez plus intérêt à la toucher ou a lui parler comme un chien. Au revoir père. Au plaisir de ne plus vous revoir.»

Je quitte l'endroit. Je n'ai pris que cinq minutes pour dire tout ce que je pensais depuis cinq ans. Cela fait déjà cinq années qu'elles sont parties, qu'elles sont mortes. Je ressorts et viens chercher Katarina. J'essaie de prendre une voix plus douce : « N'aie plus peur maintenant. Je vais m'occuper de ton entraînement ainsi tu ne sera pas brusquée et tu apprendras plus vite. Maintenant rentrons tu en as assez vu pour aujourd'hui ».