PART 1: WELCOME TO DAKAR BABIES
OMNISCIENT
La chaleur qu'il faisait en ce mardi 16 septembre était juste insupportable. Le soleil dardait ses rayons implacables sur le ciel sans nuages, et l'air était lourd et suffocant. Assise sur les bancs de l'aéroport Blaise Diagne, Ramatoulaye en avait déjà marre d'attendre depuis plus de deux heures sans pour autant voir l'ombre de ses deux filles, qui d'ailleurs devaient quitter Los Angeles pour revenir dans leur pays.
Après trois grosses années, loin de leur famille, les deux jumelles allaient enfin pouvoir voir leur entourage et le plus important, serrer leurs parents dans leurs bras.
Elles avaient tant de choses à raconter, tant de souvenirs à partager, tant de projets à réaliser. Elles étaient impatientes de retrouver leur terre natale, leur culture, leur langue.
Bref, Toulaye commençait à jacasser sans arrêt. Puisqu'elle était en compagnie de son amie Houraye, cette dernière devait subir tout. Quant à Talla, il n'avait pas pu l'accompagner à cause d'une réunion importante. Il devait gérer son entreprise de construction, qui connaissait un grand succès au Sénégal.
Ramatoulaye: Tu crois que c'est vraiment normal anh ? On est là depuis presque deux heures mais je ne vois rien qui pourrait ressembler à deux têtes semblables, dit-elle avec agitation.
Houraye: Li lepp yaw la déh, wakhone nala ngua bayi Malal dieulsi léne (Tout ça c'est de ta faute hein ! Je t'avais dit de laisser Malal venir les prendre). Puisque tu es têtue comme pas possible kay, patiente chérie. Répondit-elle avec calme.
Pour toute réplique, elle lui lance un "Tchiip" magistral qui lui fait sourire.
MADELAINE SYLLA
L'avion venait d'atterrir sur le territoire Dakarois. Nous poussons nos charriots trop lourds même, à la recherche de notre mère. Nous avions voyagé pendant plus de quinze heures, avec une escale à Paris. Nous étions fatiguées mais heureuses.
Dakar était devenu une toute autre ville à mes yeux. Il y avait moult changements par rapport aux autres ans. Je voyais des nouveaux bâtiments, des nouvelles routes, des nouvelles enseignes. Je sentais que j'allais bien m'amuser.
Tout en balayant du regard le lieu, je demande à ma jumelle:
Moi: Tu crois pas que Maman a oublié notre venue ?
Safiatou: Je ne sais pas déh. Avançons un peu pour voir.
J'avais porté des lunettes de soleil pour protéger mes yeux de cette chaleur si ardente. Heureusement que j'avais enlevé ma veste.
Oh shit !! Quelle horreur !
Entre bousculades avec les gens, je vois enfin une femme qui tenait une pancarte avec nos noms écrits en gros et nous nous dirigeâmes vers sa direction.
Arrivée à leur niveau, nous courons serrer notre chère et tendre mère dans nos bras. On pleurait sans se soucier des gens qui nous regardaient. C'était un moment magique, rempli d'émotions et d'amour.
-Oh sama taw you djiguéne yi ! (Mes prunelles !) Comme vous m'avez manqué ! S'exclama-t-elle en nous serrant fort contre elle, comme si elle avait peur de nous perdre à nouveau.
Safiatou: Maa tu nous a beaucoup manqué aussi. Où est Papa ?
-C'est son travail qui le retient. Ça fait trois longues années que je vous ai pas vu. Regardez-vous maintenant vous avez tellement grandis mes boudchous.
Je la prends dans mes bras avant qu'elle ne verse une autre goutte de larmes.
J'hume l'odeur de son parfum enivrant qui m'avait tant manquer.
?!: Anh comme ça vous ne m'avez pas vu
dal, wanté baxna(Ok). Entendis-je derrière mon dos.
Je fais volte face pour enfin m'apercevoir de la présence de notre tante Houraye.
Safiatou: Ça c'est Madame Brouette.
Sortit-elle taquine.
Tata Houraye (Choquée): Mais... Comment oses-tu fille impolie ?
Moi: Mais tata t'as rajeuni hein ? On voit bien que ton's Khadim prend soin de toi, renchéris-je pince rire.
Tata Houraye: Toi je ne vais rien te dire, car ça se voit que malgré tout ces ans tu n'as pas changé. Wanté yaw Safi légui tékékou nga trop déh xana da ngua ame far fofou ? (Mais toi Safi, je ne t'ai jamais connu avec ses habitudes. Tu n'aurais pas par hasard un petit ami à Los Angeles ?)
Je regarde ma jumelle qui avait perdue son sourire juste à l'entente de ce mot.
Les remords commencent à renaître.
Moi: Il fait chaud bon sang ! Rentrons ! Précipite-je de dire pour empêcher à Sasha de sortir les grandes eaux.
Nous nous dirigeons vers la voiture, suivies par notre mère et notre tante qui continuaient à bavarder. Dans la voiture, j'essayais de mon maximum de détendre l'atmosphère. Les questions fusèrent de part et d'autre. Tantôt c'est sur les conditions dans lesquelles on vivaient en étant là-bas, tantôt c'est sur nos études.
Moi: Mais Maa où sont les trois mousquetaires ? Demande-je en faisant référence à mes oncles.
Elle: Wakh nala ba tayi ngua bayi sa
niidjay yi ngua beug déf morom ! (Je t'ai toujours interdit de prendre tes oncles pour tes égaux, t'es trop impolie).
Tata Houraye: Guiss ngua yaw bo nékone
sama gooro, bilay bou boba rék sila lay yaarat ba ngua réglé ni montre (Je te jure toi, que si tu étais ma belle-fille j'allais bien te rééduquer jusqu'à ce que tu sois comme une montre). Rouspéta-t-elle.
J'éclate de rire en tapant sur la cuisse de ma jumelle.
Moi: Mane Madelaine Sylla tawou papam ? (Moi Madelaine Sylla l'aînée de son père ?!) Je te dis une chose déh, jamais au plus grand jamais je vais me lier avec un de tes Ibra italien.
Tata houraye: J'ai des fils tellement coquins déh. Malheureusement, Makhtar s'est marié mais il reste Malal. Viens je vais vous marier.
Moi: Moh merci rék.
En fin de compte, il régnait une ambiance chaleureuse dans la voiture. Malgré la fatigue du voyage et le mutisme de Safi, qui commençait à inquiéter notre mère, nous étions heureuses d'arriver enfin chez nous.
La voiture s'arrêta devant une grande maison de couleur noire et blanche. La devanture était simple mais élégante, masha'Allah. Nous confiâmes nos valises au chauffeur, qui se chargea de les rentrer à l'intérieur.
Notre mère nous accueillit avec un large sourire.
-Bienvenue mes chéries ! Nous dit-elle.
-Merci, maman. Répondîmes-nous en chœur.
Nous la suivîmes dans la cour, où nous nous dirigeâmes vers une porte en bois.
En pénétrant dans le salon, je sentis une pression sur ma jambe gauche. Je baissai les yeux et découvris une mignonne petite fille avec des joues rondes.
-Oh ! Quelle jolie princesse ! M'exclamai-je avec enthousiasme.
Je la soulevai et la pris dans mes bras.
-Comment tu t'appelles, toi ?
-Anaïs. Dit-elle timidement.
-C'est la fille de la bonne. Précisa ma mère.
Je lui fis encore quelques bisous avant de suivre ma mère dans un couloir qui menait à l'étage. Nous montâmes les escaliers ensemble et elle ouvrit une porte beige. C'était notre chambre, très spacieuse et simple, mais bien rangée.
L'odeur de l'encens me rappela que j'étais bel et bien chez moi. Il y avait un petit salon avec un canapé et un écran plat fixé sur le mur. Les rideaux assortis avec les draps saumons donnaient une touche particulière à la pièce.
-Je vous laisse vous reposer un peu.
Le voyage a été épuisant, je suppose. Nous dit ma mère en refermant la porte derrière elle.
Safiatou se jeta sur le lit en enlevant ses chaussures et sa veste. Je la regardai avec compassion et colère mêlées.
-Pourquoi tu aimes autant souffrir ? Lui demandai-je avant qu'elle ne puisse entrer dans la salle de bain.
Elle me lança un regard perdu.
-Je ne te comprends pas.
-Arrête de jouer avec moi, Safi. Yaw dofoulo ! (T'es pas folle !) Tu crois qu'en étant triste ou en pleurant, tu vas ramener Bocar vers toi ? Tu crois vraiment que ce connard mérite tes larmes?
Safiatou secoua la tête.
-Tu ne comprends pas. Je l'aime, putain. Et je sais aussi qu'il m'aime...
Je soupirai profondément.
-Décidément, je ne sais plus si t'es conne, stupide ou aveugle. Da ngua meusseu guiss goor gula beug ba paré di la trompé ak sa soit disant xarit ? (Tu as déjà vu un homme qui t'aime te tromper avec ta soit disant meilleure amie ?) S'il t'aimait vraiment comme tu l'affirmes, il n'aurait jamais été capable de te demander de coucher avec lui..
Elle écarquilla les yeux en mettant une main sur sa bouche.
Safiatou : C..tu...qu....
Moi: Boulma xouli ak sa beut you reuy yi !! (Ne me regarde pas avec tes gros yeux !) T'as cru quoi ? Que je ne le saurais peut-être jamais ? Tu pensais bien faire en confiant "ton secret" à Myriam ? Bah non sœurette. Figures toi que c'est elle-même qui me l'a avouée juste avant qu'on quitte Los Angeles.(Soupire) Mane nak dama soneu si dila protégée ak dila sangu soutoureu sa buné. Nam nak sama waréf la wone baniou néké feulé, nakhté may taw wanté lègui nak da ngua wara déf sa boppou bi que ce n'est plus le cas. Beuss bouné manila ngua moytou gni nguay andal wala gni nguay dénku say secrets wayé lomay wakh ? Damala bagn wala damalay ignané. Guiss Safi mane amouma béne intérêt nguir dila sokhoré nakhté loumou déé mane ma nampeu dioxla ngua nampeu kone doumala bagn. Beugne nak wékh na lolou wayé dérétt moko lale. Ya ngui diap niit toudéko "xarit" fokni koula beug la dou diougé si yaw, foumou tolou dila wowé "ma puce" wala "domzei" fékni beugoul loudoul sa gathié, problème boko wakh mou dém marché tassaré kofa yoré djiko hypocrite dila sétlou dila déglou nguir xam sa biir ak sa biti. Yéré bou béss sakh boko solé mou weur yakeu sa dérr ni da nguakoy abbe. Loumou la xamal mou siww té yaw ya ngui diap li ngua diap rék defko domou ndaye. Défal ndank sœurette si li nguay wakh ak diko dieuf nakh adina bi dafa teureudi !!!
(Je n'en peux plus de devoir te protéger sans cesse. C'était peut-être mon rôle quand on était à l'étranger, mais tu dois comprendre que les choses ont changé. Je t'ai toujours conseillé de te méfier des personnes que tu fréquentes ou à qui tu confies tes secrets, mais tu n'as jamais écouté. Tu m'as accusée de ne pas t'aimer ou de t'envier. Mais comment peux-tu penser ça ? N'oublie pas que je suis ta grande sœur, que je t'ai nourrie au sein avant toi, que je ne te veux que du bien. Tu es trop naïve, ma petite sœur. Tu crois que cette fille qui t'appelle "ma puce" ou "Domzei" est ton amie, alors qu'elle ne cherche qu'à te nuire. Elle se sert de toi pour alimenter les ragots du marché. Et toi, tu lui fais confiance aveuglément, tu penses qu'elle est ta meilleure amie. Ouvre les yeux, sœurette, sur ce que tu fais ou dis. Le monde n'est plus ce qu'il était, il faut être prudente !)
Pendant que je lui parlais, elle s'était postée devant le miroir du coiffeuse avec une mine désemparée. Elle se regardait avec tristesse, comme si elle ne se reconnaissait pas. Je sentais qu'elle avait besoin de réconfort, mais je ne savais pas comment l'aborder.
Je lui avais dit ce que je pensais, avec sincérité et douceur, mais je craignais que mes mots ne soient pas suffisants pour la sortir de sa détresse. Je prends une grande inspiration avant d'entrer dans la douche, la laissant penser à mes mots qui vont peut-être impactés sur ses pensées moroses.
Salam salam
Ana gnima done lathié ?😌
Qu'avez-vous à dire à vos deux jumelles ?
Madelaine est protectrice envers sa sœur hein
Vous ne trouvez pas que Safiatou a l'air un peu naïve ?
Un mot pour Ramatoulaye
Un mot pour Houraye
Enfin un mot sur la partie
Votez et commentez please❤
PS: J'ai remarqué que vous n'avez pas répondu à mes questions que je vous ai posés dans Discutons. Répondez les svp.
À la prochaine insha'Allah
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