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Chapitre 5

Camille

« Mais... Gabby ! Quand est-ce que tu vas venir alors ?

_ Bientôt.

_ Oui mais quand ? Tu me manques.

_ Je sais petite sœur. Toi aussi tu me manques. »

Il soupire. Mais celle qui doit soupirer c'est moi ! C'est moi qui ai besoin de lui. Je n'ai jamais fêté Noël sans l'un de mes frères ou ma sœur. Et cette année j'aimerais ne pas faire d'exception. Mais monsieur n'en fait qu'à sa tête. Il voudrait le passer avec ses soi-disant amis et m'abandonne. J'ai envie de pleurer. Je veux mon grand frère pour Noël. Je veux la seule figure paternelle que j'ai connu cette année.

J'ai parlé de Meqdad à Gabriel. C'est bien le seul à qui je peux en parler d'ailleurs. D'une part parce qu'il est loin et d'autre part parce qu'il n'a aucun problème avec qui que ce soit. Et surtout il fait des efforts pour faire la connaissance de n'importe quelle personne qu'on lui présente. Il m'a surtout dit de me tenir à distance et que je ne devais lui parler que si lui fait le premier pas. Je n'ai pas compris le sens de ses paroles mais j'essaierai de m'y tenir.

« Comment va Sophie ?

_ Bien. Elle prend de plus en plus de distance ces temps-ci.

_ Elle reviendra vers toi bientôt. Ne t'inquiète pas pour ça.

_ Mais elle n'est pas la même depuis un moment. Et dès que j'essaie de lui en parler elle dénie et fait comme si de rien n'était. Je n'en peux plus de cette situation.

_ Sois patiente petite sœur. Elle viendra d'elle-même.

_ J'espère bien. »

J'avais déjà parlé du problème de ma sœur à Gab' mais à chaque fois que je lui parle il a les mêmes réponses. « Soit patiente petite sœur » me dit-il. Mais moi je veux une vraie réponse. Une vraie raison qui expliquerait sa détresse. Et je soupçonne mon frère qui est à l'étranger d'en savoir plus que moi qui vis sous le même toit qu'elle. Et c'est ce qui me blesse le plus dans l'histoire. Qu'elle se confie à lui plutôt qu'à moi. Parce que dans les faits je suis plus en mesure de l'aider que lui.

Une fois mon ordinateur éteint, je me prépare pour aller voir Pablo qui m'a donné rendez-vous sur les Champs Elysée dans une heure pour pouvoir discuter loin des oreilles malveillantes et les passants curieux.

« Popopo ! Ma petite elle s'est mise bien !

_ Ou pas. Je suis habillée normalement.

_ Ouai mais là on est loin du quartier donc voilà, je complimente t'as vu !

_ T'es bête. Bon où va-t-on ?

_ Je t'invite.

_ Non non. Allons au chaud d'abord. On discutera finances plus tard. »

Il fait très froid dehors. Je suis toujours réticente à sortir le soir en plein hiver. Et comme pour m'arranger monsieur discute au lieu de marcher. En temps normal j'aime bien mais là je risque de mourir congelée.

Une fois bien installés dans le restaurant où monsieur m'a guidée on entame notre discussion sur le sujet qui nous a menés ici.

« Dis-moi tu veux savoir quoi.

_ Tout

_ Très intéressant. Sois plus précise non ?

_ Alors tout d'abord comment le connais-tu ?

_ On était ensemble au collège et dans le même lycée.

_ Est-ce que tu l'aimais bien ?

_ Il venait d'arriver quand on était en 6ème. Il était souvent tout seul et il parlait qu'à ceux qui sont devenus ses acolytes au fil des années. Après il a commencé à s'intégrer et à faire un peu n'importe quoi en cours. Ses parents ils disaient rien puisqu'il ramenait des bonnes notes.

_ Il trichait ?!

_ Même pas. Je sais pas comment ils faisaient les trois. Ils écoutaient jamais en cours mais ils se tapaient tout le temps des 19 et tout. Même en français ils avaient des bonnes notes.

_ Et donc tu ne l'aimais pas ?

_ C'est pas ça. Moi je les aimais bien les trois. Ils mettaient de l'ambiance en cours et ils hésitaient pas à aider quand quelqu'un en avait besoin. Maintenant qu'ils ont grandi ils sont un peu plus dans leur coin et tout mais au moment où j'ai besoin d'aide j'hésite pas à aller les voir et ils hésitent pas à proposer leur aide. Franchement si t'as une question n'hésite pas, il t'enverra pas balader. »

C'est bien ce que je crains. Pablo est un garçon qu'il connait depuis un certain temps c'est pour ça qu'il parle de lui de cette manière. Quant à moi, je suis sûre que si je lui demande quoi que ce soit il m'enverra balader. C'est comme ça que je vois les choses. En plus, il vient d'un milieu où les filles comme moi sont mal vues, je ne sais toujours pas pourquoi. Maintenant que j'y pense...

« Mais dis-moi Pablo. Comment a-t-il fait pour payer les frais de scolarité ? 10 000€ ce n'est pas donné à tout le monde.

_ Si je te dis tu vas pas y croire. Il a pris deux années sabbatiques pour pouvoir mettre de l'argent de côté. Le matin super tôt il allait vendre au marché, ensuite il entrainait les petits au foot. Et encore c'était pas assez. Il se débrouillait pour trouver des petits boulots à droite à gauche. Tout ça je le sais parce que je le croise au marché et sur le terrain mais le reste je peux pas t'avancer plus.

_ Il est en alternance maintenant. J'ai entendu qu'il était pédagogue et qu'il travaillait avec les enfants. Sa façon de m'expliquer les choses est celle de quelqu'un qui fait des cours aux enfants.

_ Je t'ai dit qu'il...

_ Non des vrais cours pas simplement des entrainements ou des jeux.

_ Bah je peux pas trop t'avancer sur ça. Après ça m'étonne pas. Il était déter à faire ce qui voulait donc pour gagner de l'argent il est prêt à tout. Et Meqdad il aime les gosses donc si il peut concilier les deux ça l'arrange.

_ Hm.... Merci Pablo. Maintenant j'ai suffisamment d'informations. »

Ce garçon est remarquable. Il a un but à atteindre et ne le lâche pas de vue quoiqu'il arrive. Mais son comportement et sa froideur peuvent l'emmener dans des directions qu'il ne voudra pas forcément prendre. Et sa jovialité dont parlait Pablo a l'air d'avoir disparu entre temps, parce que je ne l'ai jamais vue.

« OH TU FAIS QUOI ? »

Meqdad

Jalal quand il crie il le fait pas à moitié. Elle a sursauté sans même savoir que c'était à elle qu'il parlait. Tout le monde a sursauté en fait. Il a couru vers elle comme si il la connaissait et l'a tirée par le bras. Quand il voit quelqu'un traverser la route sans regarder il a pour reflex d'aller les tirer en criant. Mais là c'est pas n'importe qui. Je l'ai reconnue après qu'elle se soit retournée et que Jalal l'ait lâchée.

« Mais t'es inconsciente !

_ Je... Euh...

_ Dis rien c'est mieux. Juste la prochaine fois que tu traverses regarde la route. Tu sais pas c'est quel genre de malade qui l'utilise à ce moment-là.

_ D'accord. Merci. »

Trop fragile cette fille. Elle s'appelle comment déjà ? Carine ? Catherine ? Ca quelque chose. Je m'en fous en fait. C'est déjà un exploit que je retienne la première syllabe. La prochaine fois je retiendrai la suivante in sha Allah. C'est comme ça qu'on progresse.

« Et rentre vite chez toi il va commencer à faire tard. »

Elle hoche juste la tête encore traumatisée par la scène. Faut dire que Jalal il a des réflexes bizarres des fois. Mais quand on le connait ils sont pas si bizarre, voire normaux. Jalal c'est celui qui réfléchit le plus avant d'agir, même pour respirer il aurait besoin de tourner 49 fois sa langue dans sa bouche avant de le faire si c'était pas automatique. Mais quelqu'un qui traverse la route sous ses yeux alors qu'il y a une voiture qui arrive en trombe au même moment y a plus rien qui existe. Il a plus de neurones. Plus rien à part des muscles.

La raison ? Jalal il est palestinien. C'est pas la raison mais ça part de là. Il a quitté sa terre natale pour la France il y a quinze ans. Il devait avoir 8 ans quand il est parti et 7 quand il a assisté au meurtre de sa cousine sous ses yeux. Ils devaient partir je sais pas où et au moment où elle allait traverser la « route », si on peut appeler ça comme ça, y a une voiture qui est arrivé. Elle roulait normalement jusqu'à pas très loin d'eux et dès que le chauffeur les a vus il a accéléré. Et depuis Jalal il se sent coupable de ce qu'il s'est passé et il veut pas causer d'autres incidents comme ça. Il fait ce qu'il peut pour les empêcher et depuis que je le connais personne ne s'est fait écrasé sous mes yeux quand je suis avec lui. Et en 12 ans aucune scène n'a été différente de celle qui vient de se produire.

Après ça elle attendu qu'il y ait plus de voitures sur la route pour traverser. Je sais pas si elle m'a reconnu parce que juste après l'embrouille de Jalal elle a tourné sa tête vers moi avant de la baisser et partir. En vrai je m'en fous. Qu'elle se tienne le plus loin possible de moi je lui en serai reconnaissant.

« Meqdad t'as quoi ?

_ Tu la connais ?

_ Non !

_ Jure !

_ Ça va changer quoi à ta vie ?

_ Moi je dis c'est la tipeu à qui il fait cours.

_ Jalal tu vas pas t'y mettre aussi. Déjà l'autre hmar il déballe ma vie dans mon dos si toi aussi tu...

_ Jure c'est Camille ! Elle a l'air...

_ Karim ta gueule ! »

Ils se marrent les deux. Je voulais pas leur dire que c'était elle au départ. Mais ils me connaissent trop bien. Ils savent sur quoi me piéger et je déteste ça. Mais moi aussi j'ai mes armes fatales.

« Je me disais aussi pourquoi elle te regardait comme ça.

_ Son regard il partait de toi à lui. On dirait elle devait choisir ou je sais pas quoi.

_ En parlant de choisir. Krimo t'as rien à dire à propos de tes choix de vie ? »

Il s'est tu. J'ai tapé en plein dans le mil. Je sais des trucs sur Karim que Jalal il sait pas encore. Et je m'en sers contre lui dès que je peux. Jalal il s'en fout parce que il connait les bailles et il est hyper observateur mais il dit jamais rien. Donc la vérité c'est pas qu'il sait pas c'est qu'il fait comme si il savait pas.

« Meqdad si tu ouvres ta bouche ne serait-ce que pour dire une seule lettre je te balance par-dessus le Pont-Neuf.

_ A.

_ Joue pas avec mes nerfs.

_ B.

_ C.

_ D.

_E. »

Et on a continué comme des gamins jusqu'à ce que monsieur aille bouder dans son coin. Ça lui apprendra à ouvrir sa bouche quand on lui demande de la fermer. C'est comme ça depuis 12 ans maintenant. 

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