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Chapitre 43

Camille

« Ça va ?

_ Euh oui. Pourquoi ça n'irait pas ?

_ T'as l'air perdue.

_ Non, non. Je t'assure que...

_ Bon viens avec moi. Je dois te présenter quelqu'un.

_ Qui ?

_ Tu verras. »

Je la suis au salon et y découvre un homme assis sur le canapé. Je regarde Sumayah qui me sourit. Elle a les cheveux découverts. J'en déduis donc que c'est un homme de la famille. Il est plus âgé que son père. Serait-ce... Je ne sais pas quoi penser. Je redirige mon regard vers le vieillard qui me sourit et tapote la place à côté de lui. Sumayah me pousse un peu pour m'inciter à exécuter. Je finis par le faire d'un pas hésitant.

Il parle un arabe que je ne comprends pas. Il est vrai que je comprends mieux l'arabe que parlent Zouhour, Jibril et Mayar. Les Alomari ont un dialecte assez difficile à cerner. Voyant que je ne comprends pas, ma belle-sœur se met à traduire. J'essaie tant bien que mal de répondre en arabe. Ça va me permettre de progresser.

C'est le grand-père de Meqdad. Il ne lui ressemble pas. Il faut dire que mon fiancé ressemble plus à sa mère qu'à son père, bien que son caractère se rapproche plus de celui de son père. De ce que j'ai compris, il était très proche de son grand-père et a perdu contact avec lui quand la guerre a éclaté au Yémen il y a quelques années. Meqdad le vit mal. Je ne l'ai jamais remarqué. En même temps, je ne l'ai pas connu à l'époque où il avait un contact régulier avec lui. Il se peut que certaines choses qui me paraissent banales dans son caractère soient dues à cette perte de contact. Je lui en demanderai plus.

Soudain, la fameuse Anissa me revient en tête. La question me brule mais je n'ose pas la poser. Je verrai avec le principal concerné. Tout de suite, ma mission c'est de connaitre Meqdad pré-guerre. Le garçon qu'il était avant tous ces évènements qui lui ont fait perdre les nouvelles des personnes qui comptent le plus pour lui.

Sumayah a précisé que Meqdad sans son grand-père était anéanti. Il lui arrivait même de pleurer des nuits entières en se souvenant de lui. Ça me rappelle la première nuit où nous nous sommes appelés. La nuit où j'en ai découvert un peu plus sur sa famille. Je lui avais demandé qui était la personne avec laquelle il aimait passer le plus de temps. Sa voix s'était enrouée et il s'est tu. Maintenant j'ai ma réponse. Je sais qui est la personne et pourquoi il était au bord des larmes quand je lui ai posé la question. En plus d'être un sujet sensible, parler à Meqdad de sa vie antérieure et ses amis au Yémen est complètement tabou.

J'ai reçu pour ordre de ne rien dire à Meqdad. C'est son cadeau de mariage parait-il. Même s'il n'en a pas prononcé un mot à personne, son plus grand souhait pour cette cérémonie c'est que son grand-père puisse y assister. J'ai hâte qu'il le voie. J'aurais au moins la chance de voir sa réaction en direct quand il le verra.

Le soir en rentrant, je songe à annoncer ma conversion et mon mariage à ma mère. Je préfère commencer par le mariage. Juste pour atténuer sa réaction. Mon cœur bat la chamade. Je ne sais pas du tout comment emmener le sujet. Bismillah. J'entre chez moi, vais dans ma chambre, prie et redescends. Je prends une grande inspiration en voyant ma mère assise sur le canapé en train de feuilleter un magazine de mode.

« Maman ?

_ Oui ?

_ Je peux te parler s'il te plait ?

_ Oui. Mais pourquoi es-tu en retard ? Tu devais être là il y a deux heures.

_ Justement. C'est en partie pour ça.

_ Je t'écoute.

_ J... Je vais me marier.

_ Pardon ?!

_ Je vais me marier. Dans deux semaines.

_ C'est une blague ?!

_ Non maman. Je suis très sérieuse.

_ Mais tu es jeune !

_ Je sais. Mais c'est mon choix.

_ Qui est le jeune homme ?

_ Le père de Noah. Il m'a demandé en mariage après avoir vu toute l'attention que je portais à sa fille.

_ Mais...

_ Maman. S'il te plait. C'est vraiment un choix qui me tient à cœur.

_ Si c'est ce que tu veux ma fille. Mais ne revient pas pleurer quand il t'aura trahie.

_ Ne t'inquiète pas pour ça.

_ Et comment se fait-il qu'il ait fait le deuil de sa femme aussi vite ?

_ Justement. Il ne l'a pas complètement fait. Je l'ai aidé à surmonter l'épreuve et nous nous entendons bien. Il m'a donc proposé de l'épouser et d'être une mère pour sa fille. »

Je n'ai pas complètement menti. J'ai reformulé les paroles de Meqdad pour la plupart des choses que je viens de dire. Je n'ai juste pas mentionné que je le connaissais bien avant et qu'il était mon tuteur à un certain moment. Je pense que ça ne vaut pas la peine de lui annoncer ma conversion. Déjà que mon mariage l'a énervée. Si elle n'avait pas son magazine, elle serait hors d'elle. Mais apparemment elle se soucie plus des femmes à moitié nues sur un papier que de sa propre fille qui se marie.

« Est-ce que tu viendras ?

_ Non. Je ne vois pas l'intérêt d'assister à la cérémonie quand je sais pertinemment que la relation ne tiendra pas.

_ Maman ! »

Les larmes me montent aux yeux. Elle vient de briser le peu de confiance que j'avais en elle en deux mots. Je mets ma main sur ma bouche pour étouffer mes sanglots en montant. Une fois dans ma chambre, je me jette sur mon lit et pleure toutes les larmes de mon corps. Elle vient de briser mes rêves en trois secondes.

Je sens mon téléphone vibrer sous mon ventre. Je ne l'avais même pas remarqué. Je n'ai pas la tête à y répondre. Je le laisse donc sonner dans le vide. Mais l'expéditeur semble insister. Je réponds donc en essayant tant bien que mal de dissimuler ma détresse. En entendant la voix à l'autre bout du fil, mon cœur rate un battement avant d'entamer une course folle. Il me tarde d'être unie à lui. Une larme perle sous mon œil, mais je l'essuie aussitôt.

« Sors.

_ Mais...

_ T'as quoi ?

_ Rien.

_ Asy sors on règlera ça plus tard. »

Je me lève donc avant d'aller me laver le visage, m'habiller et sortir. Je ne regarde même pas ma mère. Elle m'a déçue. Pour une fois depuis que Meqdad m'a demandée en mariage, j'ai hâte d'être mariée.

« Ça va ?

_ Hm.

_ T'as quoi.

_ J'ai pas envie d'en parler.

_ Si tu veux. T'étais en train de dormir ?

_ Tu te fous de moi ?

_ Ouai.

_ Bon que me vaut l'honneur de cette visite.

_ Je te ramène Noha. Elle dort.

_ Je... Tu peux la garder.

_ Genre tu...

_ Meqdad s'il te plait. Je n'ai vraiment pas envie de parler.

_ Si tu veux. Je vais y aller alors.

_ Reste un petit peu s'il te plait. »

Je voulais me blottir dans ses bras, y pleurer ma détresse et lui raconter mon mal-être. Mais ce n'est pas possible. Je dois encore patienter. Par contre, je peux toujours profiter du moment présent et discuter avec lui comme avant. Comme le bon ami qu'il est et pas comme mon futur mari.

« L'orphelinat ça avance ?

_ C'est presque fini. Dans quelques mois in sha Allah. »

Sans un mot, il démarre et sort du parking. Je ne sais pas où il m'emmène mais je ne dis rien. J'ai besoin de m'éloigner de ma mère.

« Je peux te poser une question ?

_ Pas Anissa s'te plait.

_ J'avais même pas pensé à elle.

_ Bah pose alors.

_ Qui est la personne avec laquelle tu aimes passer le plus clair de ton temps ? »

Il fronce les sourcils en silence. Monsieur s'est braqué. Je connais la réponse de toute façon. Je me tais en attendant sa réponse, mais rien. La question l'a vraiment déstabilisé. Je soupire avant de m'excuser.

« Tranquille.

_ Hm. On va où ?

_ Quelque part. je te ramène chez toi juste après.

_ Hm... »

Il s'arrête devant un chantier en construction. Il me fait signe de descendre. Je jette un œil à Noha endormie avant d'exécuter. On marche en silence, chacun dans nos pensées. J'essaie de discerner l'endroit où nous sommes mais en vain.

« C'est l'orphelinat.

_ Ça ?

_ Ouai. On voit rien.

_ Effectivement. Donne-moi l'adresse et je viendrai...

_ Pas question. On reviendra ensemble in sha Allah.

_ Hm... »

Meqdad

Et voilà c'est le grand jour. J'ai pas dormi de la nuit. Je suis resté sur le toit à penser à Camille, ma vie, mon passé, mon futur et surtout à mon grand-père et à toutes les personnes auxquelles je tiens. Mais mon grand-père prend vraiment une grande place. Je sais même pas où il est, si il est toujours au Yémen ou si il a réussi à sortir. Et si il a réussi à sortir, il est où ?

Les autres ils savent tous que je dormirais pas cette nuit. Ils ont prévu le coup. Mais j'ai prévu le mien aussi. J'ai pris le RDV à la mairie assez tôt pour pas qu'ils aient le temps de préparer quoi que ce soit. Et j'ai la protection de ma mère donc je risque le minimum seulement. En plus, ils se sont déjà bien défoulés quand j'ai eu la réponse de Camille.

« Bien ?

_ Et toi ?

_ C'est toi l'homme du jour.

_ Ouai. Si tu le dis.

_ Elle est où ta sœur ?

_ Laquelle ?

_ Les deux.

_ Avec les tiennes. Elles se préparent. Tu devrais le faire aussi.

_ Ouai. Mes affaires elles sont chez moi.

_ Narjess elle les a emmenées ce matin.

_ Pourquoi tu mytho ? Je suis resté là toute la soirée et je l'ai pas vue sortir.

_ T'as pas prié ?

_ Si.

_ Bah voilà ! »

Je l'avais pas prévu ça. Le pire c'est que je suis pas resté à la même place toute la nuit. Et elle a pas dû emmener mon costard toute seule chez Karim. Mes frères ils l'auraient pas laissée, et même si c'était le cas, Jalal il aurait pété les plombs et il serait venu les chercher en personne, quitte à se manger une droite. Mais tout ça je vais pas l'admettre. Même pas à Mohamed. Je sais qu'il fait partie du coup et qu'il est pas là pour rien.

D'un coup, sans m'y attendre, je me sens propulsé au sol. Je me redresse et le vois courir vers la porte du toit. S'en suit une course-poursuite dans les escaliers, l'ascenseur, dehors, entre les blocs et sur le parking de la cité. Il a de l'endurance le batard.

A un moment je reçois un appel de Sumayah. Elle m'appelle pas pour rien donc je décide de décrocher. Ça aurait été Narjess je l'aurais pas fait. Sans m'y attendre j'entends ma mère me crier dessus de l'autre côté du combiné. J'ai pas écouté. Je regarde l'heure. J'ai une heure et demi devant moi pour me préparer. Elle a dû m'insulter en Inca, j'y aurais vu que du feu. Je suis dehors en train de jouer à je sais pas quoi alors que je suis censé être prêt depuis 30 ans.

Je laisse l'affaire Momo de côté et me dirige vers la rue de Karim. Je fais toutes les invocations qui me passent par la tête. Je vais entrer dans le Triangle des Bermudes sous peu. Je prie pour en sortir indemne. Déjà je jette un œil à ma voiture. Ça va elle est intacte. Je sonne comme un mec civilisé pour prévenir de ma présence et mets ma main dans ma poche. Ils sont pas décidés à ouvrir. Je sais ce que je vais faire. J'appelle ma sœur pour parler à ma mère. Elle s'est plaint que je jouais au lieu de me préparer bah là elle va bien leur gueuler dessus.

Mais c'est ma mère et y a Adel dans le tas. Donc c'est moi qui ai subi toutes les représailles. Donc j'entre à contre cœur. Ça a l'air calme à première vue. Mais je trouve ça trop calme. Je gueule un bon coup mais aucune réponse. J'inspecte les alentours mais y a pas âme qui vive. J'appelle Bassam parce que c'est vraiment bizarre. Il me dit d'aller me doucher et qu'il sera là quand j'aurais fini, en précisant que tout ce dont j'ai besoin est déjà placé dans la salle de bain. Je lui fais confiance. Ils me feront pas de crasse dessus.

Mais je suis déçu en voyant que dans la salle de bain y a qu'une serviette et un mot sur la porte. Ils me demandent de sortir avec la serviette et qu'ils seront là à ma sortie. Je suis méfiant mais ils m'ont pas laissé le choix. Je décide de la jouer docile. Même ma douche j'ai pas pu en profiter. Je psychote pour rien. Ça m'apprendra à faire le malin pendant le mariage des autres. Mais je fais la promesse qu'ils vont tous payer. Karim il l'a fait en avance mais les autres je les retiens.

En sortant de la salle de bain je vois rien. Ça commence à me les casser. Je vais pour prendre mon tel dans le séjour mais on me bande les yeux. Déjà je suis à moitié à poils, je suis en retard, j'ai ma mère à dos en train de m'insulter en assyrien et pour couronner le tout, ces enfoirés me bandent les yeux.

« Alors on t'explique...

_ Jalal ta gueule ! Je suis en retard putain !

_ Calme...

_ Ma mère elle m'appelle c'est vous qui répondez.

_ Bah écoute !

_ Mais enlève...

_ Hors de question ! C'est le jeu. On va te l'enlever quand on en aura décidé. Tu dois te saper comme ça. Ton costard est dans une pièce où je vais te conduire. T'es filmé de partout. Si jamais tu t'avises à toucher le bandeau, t'es mort.

_ Je vous connais vous en êtes pas cap...

_ Bassam ! »

J'entends du bruit qui vient de ma gauche. C'est la scène de maintenant. Ils sont sérieux en plus ! Ils font pas les choses à moitié. Mais je les crois pas. Ils font ça pour pas que j'enlève le truc.

« Bah vous savez quoi ? Je veux voir la vidéo après. Comme ça je saurai.

_ Si tu veux. Mais pas avant d'avoir enlevé de bandeau. Bon t'as une demi-heure seulement. T'inquiète on a pas fait les batards, y a aucun piège dans la pièce ou le costard. J'en fais la promesse devant Allah. »

Là je peux lui faire confiance les yeux fermés. Il fait pas de promesse dans le vent. Mais y a encore un truc qui est pas clair. Je sens le plan foireux. Mais je dis rien. Je le suis simplement jusqu'à la pièce et il me fait toucher les trucs dont j'ai besoin et sort. Je m'habille comme je peux et entame le parfum. Mais l'odeur est bizarre. J'en vaporise un peu dans l'air et sens. C'est du parfum femme. Je sentais le plan foireux ! J'appelle Jalal pour lui demander des explications.

« Ah frérot... J'ai jamais dit qu'y avait pas de piège. J'ai juste dit que y avait pas de piège dans la pièce ou le costard. Mais on a pas mentionné le parfum et accessoires annexes.

_ Vous êtes sérieux ?! Il est où mon parfum ?

_ Ils étaient côte à côte. T'es juste tombé sur le mauvais. Allez je suis sympa je vais t'en mettre.

_ Vaporise dans l'air loin de moi avant.

_ Non. C'est le jeu.

_ Mes chaussures elles sont où ?

_ A l'entrée. On te guidera. »

Je suis sur les nerfs là ! Ils sont clairement en train de jouer avec ma patience. Je vais rien dire pour l'instant mais ils vont payer. Je vais pas laisser ça impuni. En ce moment-même les plans démoniaques que je leur prépare jouent en boucle dans ma tête. C'est pas normal. Un marié normal, le jour de son mariage, il pense à sa femme, à sa vie, sa journée, il stresse pour ce qui l'attend dans le futur et tout. Mais moi, je stresse plus pour le présent que pour le futur.

Camille

La mère de Zouhour m'a coiffée, maquillée et habillée à l'aide de sa belle-fille. Je n'ai pas eu le droit de me regarder. En tout cas, pas avant d'être complètement prête et vers la porte. Je sais qu'elles ont un miroir déplaçable mais c'est angoissant. Tous les scénarios impossibles et inimaginables me hantent. Bien que je leur fasse une entière confiance, j'ai peur que ça ne plaise pas à Meqdad. Mon cœur entame une course folle à sa pensée.

Je ne l'ai pas revu depuis notre escapade nocturne. Je n'ai pas non plus reparlé à ma mère. Je ne voulais pas m'ajouter une raison de plus pour augmenter mon stress. Déjà que Monsieur Alomari me cause toutes les sensations possibles et imaginables, alors si j'y ajoute ma mère, je pense que je ne survivrais pas.

« Eh Camille. Ils sont en train de victimiser ton mari.

_ Comment ?

_ D'après Narjess, il est en train de vivre l'heure la plus difficile de sa vie.

_ Comment ?

_ Je sais pas. Mais il est sous pression. Ils sont en train de le rendre fou. »

Je glousse à cette découverte. Ils sont vraiment fous. Et la patience de Meqdad ne tient qu'à un fil en temps normal. Alors je n'imagine pas ce que ça doit être quand il est sous toutes les pressions possibles et imaginables. J'ai vraiment envie de savoir ce qu'ils lui ont fait.

« Voilà !

_ Je p...

_ Pas avant d'être à l'entrée.

_ Bon. »

Elles m'aident à me lever et me diriger vers la porte. Mes jambes tremblent. J'inspire. J'expire. Mais rien n'y fait. Je déglutis et recommence. Heureusement que Zouhour et sa belle-sœur m'aident à marcher. J'appréhende mon image sur le miroir. J'appréhende la réaction de Meqdad quand il me verra. J'appréhende ce moment fatidique où je vais devoir dire oui. J'appréhende cette journée comme je l'attends. Ma sœur m'emmène un verre d'eau avec une paille dedans, « pour ne pas gâcher mon maquillage » a-t-elle dit. J'en bois une gorgée et le lui rends.

« Voilà ! Tu peux regarder. »

Je lève les yeux pour en rencontrer une paire bleue qui me dévisage. La robe me parait encore plus sublime que la première fois que je l'ai essayée dans la boutique. Mes cheveux sont cloués en un chignon simple mais beau. Mon maquillage se voit à peine. Simple, léger, discret, mais beau. Elles ont fait un super travail. Moi qui ne me trouve pas très belle, sans pour autant être complexée, je dois avouer qu'aujourd'hui j'ai une allure de princesse.

La sonnette retentit et ma belle-sœur va ouvrir à son mari tandis que le reste des femmes disparaissent. Elles vont sans doute s'habiller. Je baisse la tête devant mon frère. Pour une raison que j'ignore, je n'ose pas croiser son regard. Une fois à ma hauteur, il lève ma tête à l'aide de son index et m'embrasse le front avant de me complimenter sur mon apparence. Mon cœur bat la chamade.

« Bouh !

_ Toi par contre t'es moche !

_ Pourquoi tant de jalousie ?

_ Parce que c'est la vérité.

_ Oui bien sûr. En vérité, je pouvais faire des efforts mais je ne voulais pas voler la vedette...

_ Sais-tu que tu fais mal à la tête ?

_ J'allais t'avouer combien tu m'avais manqué. Mais je vais me résigner je pense. Comment va maman ?

_ Comme tu l'as laissée. Elle a repris ses habitudes. »

Les entendre parler de ma mère m'a provoqué un pincement au cœur. Ça fait une semaine que je suis chez Rachel. Depuis l'arrivée de mon frère en fait. Il m'a demandé de rester ici avec sa femme et lui, il est parti chez ma mère. Et aujourd'hui je le vois, plus beau que jamais, venant me chercher pour me conduire à la mairie.

Après avoir passé quelques minutes à discuter avec mon frère et ma sœur, nous décidons de prendre le chemin de la mairie. Sophie prévient les autres que nous partons tandis que Jibril m'accompagne à la voiture. Je tiens enfin debout mais c'est trop tard car je dois me rassoir. Ma sœur et ma belle-sœur nous rejoignent avec mon neveu. Je n'avais pas remarqué que les hommes de la famille de Zouhour ainsi que Samy étaient là jusqu'à ce que je sois installée et que je vois mon frère discuter avec l'un d'eux. Précisément mon beau-frère.

Sur le chemin, il y avait une bonne ambiance. Jibril a allumé les anasheeds à fond et a ouvert toutes les fenêtres. Il roule comme si sa vie en dépend. Ma sœur et ma belle-sœur chantent tout en restant discrètes. Pour ma part, je reste passive et me contente de répondre aux messages de Narjess et Bassam qui m'informent de l'évolution de la situation chez eux. Bassam m'a envoyé une vidéo de Meqdad perdu entre les murs de sa cité cherchant sa voiture. Ils lui ont bandé les yeux et se moquent de lui. Le pauvre. Il me fait de la peine, mais je ne peux m'empêcher de trouver la situation très drôle. Il perd patience très rapidement et se met à crier et marcher dans tous les sens.

« Ils l'ont rendu fou.

_ S'il trouve pas sa voiture tu annule hein !

_ T'inquiète. C'est prévu. »

Quant à moi, je reste sans voix. Je rejoue en boucle la vidéo, analysant un peu plus l'allure de Meqdad à chaque fois. Il est très beau. Lui au moins, il n'a pas besoin de maquillage pour être beau. Je sens mon cœur battre à tout rompre à cette pensée. Ce garçon a le don de me mettre dans tous mes états.

Je suis tellement absorbée par la vidéo et les pensées qui en découlent que je n'ai même pas remarqué que nous sommes arrivés. Nous sommes en avance mais ça ne me dérange pas. J'ai besoin d'un peu d'air frais avant d'entrer. Mon frère m'ouvre donc la porte et je sors. Je me ravise en voyant les hommes sortir des leurs. Je décide de m'asseoir dans la voiture avec mes pieds dehors. Je reçois un message de Bassam m'informant qu'ils sont bientôt là et du déroulement de la cérémonie.

Peu avant leur arrivée, nous décidons d'entrer. Les hommes entrent d'abord, ensuite les femmes les suivent me laissant seule avec mon frère. Nous parlons un peu entre nous. Il me répète combien il est fier de moi et combien il est heureux de pouvoir vivre ce jour. Il insiste sur la chance que j'ai d'épouser un homme comme Meqdad. Il m'explique plusieurs choses à faire et ne pas faire durant ma vie de femme, sans entrer dans les détails.

« Alors mademoiselle devient madame dans quelques instants ?

_ En quoi est-ce dérangeant ?

_ J'ai jamais dit ça. Félicitation hermana.

_ Elle est pas encore mariée hein.

_ Ça va pas tarder.

_ Si il est en retard j'annule. Un homme qui n'est pas ponctuel n'est pas digne de ma sœur.

_ Gabriel ! Est-ce que tu as été ponctuel un jour dans ta vie ?

_ Elisa ! Je suis toujours ponctuel.

_ Maintenant. Même pour tes rencards tu...

_ Elisa. C'est fini cette vie.

_ Bon on va monter nous. On se voit en haut. »

Pablo s'en va tandis que sa mère vient me prendre dans ses bras. Je lui rends son étreinte. C'est ma mère maintenant. La seule en qui j'ai confiance. Celle qui a été là durant tous les moments forts de ma vie. Celle à qui je n'ai jamais rien caché. Celle qui a été heureuse pour ma conversion et extasiée quand je lui ai annoncé mon mariage avec Meqdad.

Jibril, qui s'était éloigné pour nous laisser un peu d'intimité, revient me chercher pour monter. Nous avançons bras dessus bras dessous jusqu'à la salle où va se passer la cérémonie. Je baisse la tête instinctivement et le laisse me guider vers une place assise à côté de ma sœur. Le stress monte d'un cran à chaque fois que j'entends le bruit d'une voiture dans la rue. A un moment, j'entends des personnes crier le nom d'une certaine personne. Mon cœur rate un battement quand j'identifie le nom qu'ils crient. Il accélère sa course au fur et à mesure que les voix se rapprochent.

« Attention y a des chaises !

_ Eh je vous crois plus vous !

_ Un pokémon !

_ Adel t'es trop crédible.

_ Noha attention.

_ Bassam enlèves-toi du chemin.

_ Là c'est vrai y a une marche.

_ Mais oui.

_ Bah tombe alors. »

Le pauvre. Ils lui font vivre un vrai enfer. Mais c'est pour la bonne cause. Il les remerciera quand il verra la surprise qu'ils lui ont préparée. Je déglutis difficilement en réalisant que le moment que j'attends en même temps que je redoute se rapproche. Je risque un coup d'œil vers la personne qui hante mes esprits depuis des années maintenant. Cette même personne qui rythmera le restant de mes jours. Il encore plus beau en vrai que dans la vidéo que j'avais vu plus tôt dans la matinée.

Ma sœur me prend la main, comme signe de réconfort. C'est ce que je pensais jusqu'à ce que je vois le sourire taquin qui fissure ses lèvres. Elle m'intime que ça fait bien quelques minutes que je le regarde. Je ne m'en étais pas rendue compte. J'ai envie de me faire engloutir par la terre. Mais je pends conscience qu'il sera mien dans quelques minutes et que c'est mon plein droit de le regarder et l'admirer. Un sourire timide apparait sur mon visage.

« Vous êtes en retard Monsieur Alomari. Quelle est votre excuse cette fois-ci ? Pas les femmes au volant j'espère.

_ Non là c'est l'aveugle au volant.

_ Safwan la ferme ! C'était toi au volant !

_ Meqdad ! »

Je réprime un sourire. Je ne pense pas me lasser de cette famille un jour. Le maire, qui attendais depuis un bout de temps, se lève et salue son audience. Ma sœur m'aide à me lever et se poste à mes côtés ainsi que mon frère. Ce sont mes témoins. Meqdad a choisi ses éternels acolytes comme témoins.

Puis vient le moment de dire oui...

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