Chapitre 35
Camille
Voilà ! C'est le jour tant attendu. J'ai vu l'avocat il y a deux jours et il m'a expliqué ce que je devais faire ou ne pas faire au tribunal et dire ou ne pas dire pendant le jugement. Dire que je suis sereine serait mentir. Je stresse au plus haut point. Je n'ai pas dormi de la nuit. Je n'ai même pas mangé de la journée hier. Le père de Meqdad m'a forcée à prendre une orange mais je l'ai vomie sur le coup. Depuis, plus personne ne m'a obligée à manger quoi que ce soit. Aujourd'hui non plus je n'ai pas envie de manger. J'ai une boule énorme dans le ventre.
Zohra, chez qui je suis depuis que je suis revenue de chez ses parents, essaie de me rassurer et de me faire manger mais rien n'y fait. J'ai peur. Ma gorge est serrée. Je me lave le visage avant de me changer. Zohra voulait venir avec moi au tribunal mais Meqdad lui a demandé d'aller en cours. C'est mieux pour elle. Et je ne veux pas non plus qu'elle rate ses cours pour moi.
C'est Pablo qui vient me chercher. Gab est avec lui en voiture. Il l'a pris en déposant sa mère chez la mienne ce matin. Mon frère est venu avant-hier. Il était là pour mon rendez-vous chez l'avocat. Je n'ai pas donné de détails des horreurs que Damien m'avait faites. Je ne pouvais pas en parler. La seule à qui j'en ai parlé c'est Narjess. Si elle ne l'a pas répété, personne d'autre ne connait les détails de mon agression.
Arrivés au tribunal, on se dirige vers l'avocat. Il est avec Samy, Rachel et Meqdad. Je ne sais pas ce qu'ils font tous ici. Mais ça me fait plaisir de les voir.
« T'as mauvaise mine dis-donc.
_ Je...
_ Elle a pas mangé hier et ça m'étonnerait qu'elle ait dor...
_ Meqdad ! Je suis fatiguée. Rien de bien méchant. »
Je simule une envie pressente pour ne pas avoir à faire face à leurs interrogations. Je me rince le visage et me regarde sur le miroir. C'est vrai que je fais peur à voir. Mais je n'y peux rien. J'ai peur que ça se passe mal. J'appréhende beaucoup. Ce dont j'ai le plus peur c'est de voir mon frère. Je crains qu'il témoigne contre moi et que je perde le jugement. Mais je me souviens qu'Il est avec moi et que comme Il existe, Il m'aidera. Je souffle donc un bon coup et sors des sanitaires.
Meqdad
Je cogite. J'espère vraiment qu'elle gagne l'affaire. J'ai pas trop envie d'avoir encore à assurer ses arrières et voir si elle est en sécurité ou pas. Parce que en soi, Paris c'est grand et y a peu de chances qu'elle le revoie. Mais les endroits qu'elle fréquente ils sont restreints et il risque de la retrouver très vite.
« Maxime Dumont. Témoin de l'accusé et frère de la victime.
_ Il ouvre la bouche il est mort.
_ Calme frérot. Il sait ce qu'il risque. Il dira rien de bien méchant.
_ Tu sais jamais. Il a monté ma mère contre Camille. Il peut bien faire pire. »
J'ai juré c'est une psychopathe son frère ! Déjà elle est pas en bons termes avec sa daronne faut qu'il en rajoute. Je sais même pas pourquoi il existe. Je me concentre sur l'audience. C'est au tour du père Levis de poser les questions.
« Monsieur Dumont. Vous êtes frère de la victime, je me trompe ?
_ Non.
_ Vous êtes aussi ami avec l'accusé est-ce exact ?
_ Oui.
_ Donnez-nous votre version de ce qu'il s'est passé ce jour-là.
_ Je pense que vous la connaissez déjà Maître.
_ J'aime qu'on me rafraichisse la mémoire.
_ Eh bien, j'étais allé chercher ma sœur ici présente dans son établissement scolaire. Elle était allée avec son amie au café du coin donc je suis allé la prendre là-bas. Elle a refusé de m'écouter et son amie m'a même frappé.
_ Ce n'est pas la version que j'ai. Continuez, je vous prie.
_ Je me suis défendu et Camille a eu peur de ma réaction. Elle s'est donc dirigée vers Damien et celui-ci lui a caressé les cheveux. »
Il a continué son baratin en faisant tout pour mettre les évènements du côté de son pote. Le culot n'empêche !
« J'ai entendu que votre sœur s'était cassé les côtes suite à un croche pied que Monsieur Martin lui a fait. Est-ce vrai ?
_ Oui. Mais c'était involontaire.
_ Qu'est-ce qui n'était pas voulu ?
_ La fracture.
_ Donc votre ami lui a fait un croche pied sans vouloir lui faire mal. C'est ce que vous me dites ?
_ Oui. Il voulait simplement la taquiner.
_ Et vous me dites que votre sœur était consentante pour les actes dont elle dit avoir été victime ?
_ Oui.
_ Vous pensez vraiment qu'après avoir été violent avec elle, votre sœur soit consentante de passer la soirée en sa compagnie ?
_ Syndrome de Stockholm vous savez.
_ Pardon ?
_ Vous savez cette tendance qu'ont les jeunes filles d'être attirées par les hommes violents. »
Je me retiens de fou là ! En plus de tout ce qu'il lui a fait, il trouve le moyen de retourner la situation et de la faire passer pour une malade mentale. Bah chapeau la fraternité. Je peux plus en entendre plus. Je sors du tribunal. J'attends quand même devant on sait jamais. J'étais venu pour la soutenir mais je pense qu'au point où j'en suis c'est moi qui ai besoin de soutien.
Camille
Je n'en peux plus. Tout ce qu'il dit n'est que mensonge. La boule dans ma gorge grossit à presque s'exploser. Mes larmes menacent de couler. Heureusement Maxime est le dernier témoin. Je me retiens comme je peux pour les dernières minutes. J'ai vu Meqdad sortir. J'ai vu mon frère serrer les poings. Il a des envies de meurtre.
L'audience est finie. Il a été déclaré innocent. Je ne sais pas pourquoi mais il n'est pas coupable. Et le sourire vainqueur qu'il arbore est la goutte de larme qui fait déborder mes yeux. L'eau salée jaillit de mes yeux tel une source. Elle coule sur mes joues comme un torrent. Tout ceci rythmé par mes sanglots. J'étouffe. Je n'en peux plus. Je manque d'air. Je me précipite donc vers la sortie. Il fait froid mais honnêtement je m'en fiche. C'est le dernier de mes soucis pour l'instant. Je veux juste de l'air.
Je sens des bras m'entourer. Je me blottis contre l'homme qui est venu à moi. Je ne sais même pas qui c'est. Au point où j'en suis, je n'ai pas besoin de savoir qui c'est. Je veux juste être rassurée. Ses caresses dans mes cheveux m'aident à me calmer petit à petit. Sa voix étouffée par ma tête m'aide à le reconnaitre. Je souris en me blottissant plus contre lui. Il a laissé ses principes de côtés pour me rassurer.
« C'est fini princesse.
_ Mais...
_ Il va payer. T'inquiète pas pour ça. N'y pense plus. T'as la vie devant toi princesse. C'est du passé tout ça.
_ Merci. »
Je me dégage de lui en essuyant mes joues inondées. Il me demande de le suivre. J'exécute sans réfléchir. Mais dans la voiture il redevient le garçon froid et distant de toujours. Il doit surement regretter de m'avoir prise dans ses bras. Je baisse la tête sans rien dire. Il reçoit un appel de je ne sais qui mais d'après les réponses qu'il donne, la personne doit demander après moi. Il se gare dans un parking et sort. Je n'ai pas envie de bouger. Il vient donc m'ouvrir la portière.
« Profite. Je suis pas comme ça tous les jours.
_ Comme si je le savais pas. On est où ?
_ Quelque part. Suis-moi. »
Comme si j'avais le choix. J'obéis donc à son ordre. Je ne sais pas où nous sommes ni pourquoi. Tout ce que je sais c'est que je suis avec l'homme qui a été là pour moi dans les moments les plus difficiles de ma vie. L'homme qui m'a montré qu'il tenait à moi sans me le dire explicitement. L'homme qui m'a fait découvrir la religion. L'homme grâce à qui j'ai découvert Dieu. Celui qui a emmené Ses paroles à mes oreilles. L'intermédiaire qu'a utilisé Dieu pour m'emmener à lui.
Une fois installés dans la sandwicherie, je souffle un bon coup. J'ai envie de lui dire mais je ne sais pas comment. L'envie me brule les lèvres mais je n'ose pas les ouvrir. J'expire une deuxième fois.
« T'as quoi ?
_ Hm ?
_ Depuis tout à l'heure tu souffles. T'as quoi ? Tu penses encore à...
_ Non.
_ Bah pourquoi tu souffles alors ?
_ Je...
_ Je vais pas t'obliger à parler hein. Mais si t'as envie de parler je suis là. Et profite aujourd'hui je t'écoute. C'est pas tout les jours que je serai comme ça.
_ Tu parles ! Vu comme tu me coupais la parole y a quelque mois.
_ Bah voilà ! Profites-en je vais pas le faire là.
_ Je... Je sais pas comment le dire. C'est...
_ Dis comme les mots ils te viennent.
_ Voilà ! Tu peux pas t'empêcher de me couper la parole.
_ Esquive pas le sujet. T'allais juste dire de la merde. Pour ça je t'ai coupé. T'as la parole maintenant.
_ J'ai envie de passer le cap.
_ Quel cap ?
_ Tu recommences !
_ Quoi ? J'ai rien...
_ Ne fais pas l'innocent. Je sais que tu le fais exprès.
_ Exprès de quoi ?
_ T'es un gamin ! Bon je te dis pas.
_ C'est bon j'arrête. T'as la parole jusqu'à ce que tu me la donnes. T'as même ma parole.
_ T'es nul en jeu de mot.
_ ...
_ Je... Je veux me convertir.
_ Quoi ?!
_ Tu vois que tu peux pas rester tranquille !
_ Tu t'étais tu.
_ Mais j'avais pas fini. »
Je lui explique donc le pourquoi du comment et Monsieur arbore un sourire à en faire disparaitre sa barbe. Un sourire qui montre ses dents blanches qui contrastent parfaitement avec sa peau. Un sourire que je n'ai jamais vu sur son visage. Un sourire qui m'a fait sourire à mon tour.
Meqdad
Elle sait pas ce qui se passe dans ma tête là. Elle a fait de moi l'homme le plus heureux du monde. J'ai atteint mon but. J'ai eu ce que je cherche depuis de années. J'ai réussi à être une cause de la conversion d'une personne. Et la sensation que ça procure c'est encore plus fort que celle que j'ai eu quand Laurine elle est venue me dire que j'étais embauché en CDI et que j'avais réussi à passer mon master en un an.
Mais je remarque un truc. Depuis tout à l'heure elle parle mais elle a pas mangé. Je sais qu'elle l'a fait exprès. Ça fait plus de 36 heures qu'elle a rien mis dans le ventre. La seule chose qui est rentrée mais qui est ressortie presque aussitôt c'est une orange que mon père il lui avait donné. Il m'a tué à ce moment-là. Elle a simulé une fatigue et elle voulait descendre chez Zouhour. Il a fermé la porte à clé et il est resté devant. Elle avait pas le droit de sortir tant qu'elle mangeait pas l'orange. On était tous morts de rire. C'était moins drôle quand elle a couru aux toilettes pour tout ressortir par contre.
« Mange non ?
_ Laisse-moi f...
_ Mange. Je t'ai coupé pas parce que je m'en fous. Parce que tu manges pas.
_ Oui mais...
_ Je m'en fous je t'écoute pas tant que t'as pas mangé la moitié de ton sandwich. »
Elle soupire et commence à manger. Je savais que si je la forçais pas elle allait pas manger. Elle aime trop faire ça. Elle fait pas gaffe à sa santé. C'est trop un bébé cette meuf. Faut toujours être derrière elle. Au bout d'un moment c'est lourd. Pour l'instant je dis rien. Mais un jour je vais bien l'embrouiller elle va faire que manger et dormir toute sa vie. Comme les ours. Mais elle ce sera un ours blanc.
« C'est bon là ?
_ Parle mais continue de manger.
_ Mais...
_ Fais pas le bébé. T'as rien mangé depuis...
_ Tu t'inquiètes pour moi ?
_ Je m'inquiète pour ton grand-père.
_ Comment t'es insolent !
_ Parce que tu fais le bébé !
_ Oui mais...
_ Bref tu voulais dire quoi ?
_ J'ai oublié. »
Madame elle boude. Bah qu'elle boude ! Tant qu'elle mange ça me pose pas de problème. Je reste silencieux et je vois qu'elle arrête de manger. Je pense à un truc et je souris.
« Si tu finis ton sandwich, je te dis un truc que personne ne sait.
_ Mais...
_ Même pour ça tu trouves un truc à dire ?!
_ Non mais c'est du chantage là !
_ Si y a que comme...
_ C'est bon je mange ! »
Trop une enfant cette fille. On dirait pas elle a 21 ans. Elle fini son sandwich en deux deux. Elle fait trop rire. J'ai envie de jouer aussi. Je vais la pousser à bout. Donc je me lève et lui dis de se lever aussi. Je paie et on sort. Elle dit rien pour l'instant mais je sais que ça lui brule les lèvres. Elle veut trop savoir. On s'installe dans la voiture. Je démarre. Je sais pas où aller. Je roule tout droit pour l'instant. On verra bien où ça nous mène.
« Tu voulais me dire quoi ?
_ Patiente.
_ Tu m'avais...
_ Je sais ce que j'ai dit.
_ Bah fais-le !
_ Genre t'as pas confiance en moi !
_ J'ai jamais dit ça.
_ Tu l'as insinué.
_ N'importe quoi ! Allez !
_ T'as confiance en moi ou pas ?
_ Oui.
_ Ok bah patiente.
_ Comment t'es méchant !
_ Comment t'es une enfant ! »
J'arrive pas à garder mon sérieux. Je guette sa réaction du coin de l'œil. Elle croise les bras en regardant droit devant elle. Comme Buthaynah quand je lui dis non. A un moment j'entends qu'elle bouge. Donc je jette un coup d'œil. Elle est en train de fouiller la boite à gant. Je souris.
« Tu fais quoi ?
_ Rien.
_ Dis pas rien, tu fouilles la boite à gant.
_ Si tu le sais pourquoi tu demandes ?
_ Tu cherches quoi ?
_ Rien.
_ Me mens pas à moi.
_ Quelque chose qui m'appartient.
_ Y a rien qui t'appartient ici. C'est ma voiture et si y avait quelque chose qui t'appartenait tu l'aurais eu depuis longtemps.
_ Tu te rappelle la dernière fois que tu m'as posée chez moi ? Après le diner caritatif.
_ Ça date un peu mais ouai. »
Camille
Je sais qu'il le fait exprès. Donc je me tais et continue de chercher. Je trouve enfin ce que je cherche. J'ouvre le boitier et insère le CD dans le lecteur vide. C'est bizarre. D'habitude il y a toujours quelque chose. Je ne dis rien. C'est sa voiture, je n'ai pas mon mot à dire. J'appuie ma tête sur la vitre et ferme les yeux en écoutant. Peu à peu, le volume baisse. Je regarde sa main du coin de l'œil. Il baisse jusqu'à ne plus rien entendre. J'attends qu'il enlève sa main et augmente le volume.
« Tu vas dormir.
_ Non.
_ Tes paupières elles sont lourdes depuis le tribunal.
_ N'importe quoi !
_ Je mens maintenant ?
_ J'ai jamais dit ça ! J'ai juste dit que...
_ Je sais ce que j'ai entendu. Bref je vais prendre Noha sous ma tutelle.
_ Pardon ?
_ Je. Vais. Prendre. Noha. Sous. Ma. Tutelle.
_ Mais...
_ Je l'ai dit à personne pour l'instant. J'ai juste fait quelques allusions à mon père. Mais rien de concret. C'est toi la première au courant. »
Je souris. Il ferait un bon père. Je l'ai observé plus d'une fois et je sais que Noha occupe une place particulière dans son cœur. Je serais heureuse s'il le fait. Pas pour moi mais pour lui. Je sais que ça lui tient à cœur. Les enfants c'est toute sa vie. Je me rappelle la première fois qu'on a travaillé ensemble. Il m'expliquait comme si j'étais une enfant et ça m'avait agacé. Maintenant je comprends mieux. Les enfants ont rythmé sa vie. Et même maintenant, même s'il est marketeur dans une enseigne de luxe, il ne peut pas refuser une partie de foot avec les petits de son quartier. Pour pouvoir payer ses études, il a choisi de travailler avec les enfants.
« T'en penses quoi ?
_ De ?
_ T'es sérieuse depuis tout à l'heure je parle dans le vent ?
_ Non. Je pensais juste à un truc.
_ Ouai. Donc ?
_ Honnêtement ?
_ Essaie de mentir pour voir.
_ Hahaha. Honnêtement je suis avec toi. Je t'encourage à le faire. Je suis prête à te soutenir par n'importe quel moyen.
_ Sérieux ?
_ Oui. Tu en as tellement fait pour moi que je m'en...
_ Je veux pas que tu le fasses en retour à ce que je t'ai fait. Je veux que tu le fasses parce que tu le veux.
_ Je le veux. C'est vraiment sincère.
_ Si tu le dis.
_ Tu me crois pas.
_ J'ai pas dit ça.
_ Bah ça veut dire quoi ?
_ Que je te fais confiance. Bref tu veux taffer ?
_ Pardon ?
_ Tu veux taffer ou pas ?
_ Où ?
_ Répond par oui ou non.
_ Mais...
_ Mais n'est pas une option. »
Je soupire. Il a vraiment décidé de me pousser à bout aujourd'hui. Sur tous les plans. Mais je ne dis rien. J'acquiesce simplement. Plus par curiosité que par envie. Il ne dit rien non plus et augmente le volume du lecteur. Je pose ma tête sur la vitre et ferme les yeux. Je voudrais tellement être sincère et m'ouvrir complètement à lui. Mais c'est impossible. Il y a tant de choses que j'aimerais lui dire mais que je n'ose pas prononcer. Même les choses pourtant faciles à dire, il faut qu'il me pousse pour les dire.
Meqdad
Je veux bien tenir ma promesse et l'emmener au taff mais si elle dort ça va pas le faire. Je sais pas quoi faire. La laisser dormir et ne pas tenir ma parole ou tenir ma parole et l'empêcher de dormir. J'opte pour la deuxième option. Va falloir la réveiller un jour. Donc j'essaie de la faire émerger sans trop la toucher. Ça fait des nuits qu'elle dort pas. J'en ai parlé à personne de son trouble de sommeil mais ça m'inquiète. Elle dort bien. Mais quand y a un truc qui se passe elle dort plus pendant des jours. Et quand elle y arrive, c'est pas organisé. Genre elle serait cap de dormir dans n'importe quelle situation. Son sommeil il est pas organisé et ça peut avoir des répercussions sur son organisme.
Elle se réveille petit à petit. Elle regarde autour d'elle. Elle a pas l'air de trop savoir ce qu'elle fait là mais elle sourit. Elle a compris. Elle sort de la voiture en courant presque. Elle fait trop rire. Je la suis juste pour voir la réaction des petits. Je leur avais promis qu'elle reviendrait un jour. Ils l'ont vue dans le quartier quand elle est venue mais c'était pas pareil. Ils sont refaits. Ils lui sautent dessus et elle est heureuse aussi. Ça me fait plaisir.
Je m'éclipse discrètement. Je rentre chez moi. Y a les TDM en bas. Ils tombent à pic. Je leur donne les infos et je les laisse. Ils se débrouilleront. Ils sont grands et plus futés que moi pour ce genre de plan.
Je m'allonge sur mon lit. Je pense. La connerie que j'ai faite aujourd'hui. Je l'ai prise dans mes bras, j'ai passé le reste de la journée en tête à tête avec elle, je l'ai regardée, je lui ai parlé, je l'ai écoutée. J'ai fait tout ça en quelques heures. J'ai mis tous mes principes au second plan pour elle. Je me suis comporté avec elle comme je me suis juré de jamais me comporter avec qui que ce soit à part ma femme. Ouai ma femme. Celle avec qui je serai marié. Celle que j'appellerai mienne devant le monde. Pas elle. Pas une fille qui est rien officiellement. Officieusement c'est une bonne pote mais rien de plus.
On avance doucement mais sûrement.
Meqdad a fait une grosse bêtise... Il a mis sa main sur une femme qui n'est pas sienne, alors qu'il y a quelques mois, il disait qu'il préfèrait se planter un clou dans la poitrine que toucher une femme qui n'est pas sienne... Le voilà sorti de tous ses principes pour une fille dont il n'a même pas fait l'effort de retenir le nom à leur première rencontre. Que faire ?
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