Chapitre 30
Meqdad
On arrive dans le café et je les spotte direct. Une blonde et une voilée ensemble c'est plutôt rare dans le coin. On se dirige vers elles et on s'installe. La petite elle a voulu se barrer mais je l'ai retenue. Et puis quoi encore ? Je suis là pour elle et mademoiselle elle veut se tirer. A mon avis le gars avec moi il a un rôle à jouer dans l'histoire. Même tout à l'heure j'ai senti qu'elle l'aimait pas trop quand elle l'a regardé. C'est pas mon dos donc je vais pas m'attarder dessus.
La miss elle me sort la disquette de quoi ? Des exams la semaine prochaine. Camille elle a dû oublier de lui dire qu'on s'est connus à l'institut. Je joue quand même le jeu et je lui dis que ça va pas prendre longtemps. Elle me lance un « dépêche alors » comme si j'étais son pote des bacs à sable. Elle fait trop rire j'ai juré ! J'ai deux princesses devant moi. Une tellement fragile que tu peux en faire ce que tu veux et l'autre tellement capricieuse que t'as envie de la jeter du haut de la Tour Eiffel. Cela dit les deux elles font du chichi à leur manière.
« T'as un BAFA ?
_ Non. Mais j'ai des diplômes qui me permettent d'enseigner l'équitation »
J'ai de suite fait le lien avec l'autre et j'ai pas pu retenir un gloussement. Y a tout qui les lie en vrai. Je m'excuse et j'enchaine direct en demandant à Camille si sa cousine elle a encore besoin d'animateurs. Elle me dit qu'elle sait pas mais aux dernières nouvelles elle cherchait quelqu'un pour la remplacer. Mais moi je le sais, ce sera pas facile de remplacer Camille. Les petits ils l'ont adoptée et ils demandent tout le temps après elle. A moins que la fille elle vienne de la cité ou du moins du même milieu que les petits, elle sera jamais acceptée. Camille elle a réussi l'impossible en vrai. Du coup je sais pas si la petite elle pourra la remplacer.
« Et Camille y a pas moyen tu...
_ Je ne suis pas Google pour te chercher quoi que ce soit. »
J'ai même pas compris ce qui s'est passé là. Il lui est arrivé quoi ? Je cherche pas plus loin elle doit surement avoir un truc. Une fois que j'ai fini ce que je voulais faire je décide de partir. En me levant je demande si elles veulent pas que je les dépose. La petite elle a sa voiture et Camille c'est son connard de frère qui vient la chercher. Je suis pas tranquille mais je peux pas faire grand-chose pour l'instant. Mais aujourd'hui j'ai un putain de mauvais présentiment. Je sais pas ce que c'est mais ça sent mauvais les bails de son frère. Je m'empresse de sortir pour éviter de le croiser parce que sinon ça va partir loin et j'ai pas envie de me prendre la tête. En allant vers la voiture je pense à la petite. Si l'autre il les voit ensemble il risque de leur faire du mal à toutes les deux. C'est trop tard pour faire demi-tour donc je décide d'appeler Karim pour qu'il vienne au cas où.
Camille
J'essaie d'entamer une discussion avec mon interlocutrice pour éviter de penser à mon frère. Mais je me rends compte que j'ai fait une erreur de ne pas lui avoir conseillé de partir avec les garçons. Mon frère entre dans le café mais il n'est pas seul. Il est accompagné de la personne qui me traumatise le plus sur terre. J'essaie de convaincre Zohra de partir mais c'est trop tard. Et elle ne me facilite pas la tâche avec son entêtement.
« Qu'est ce que tu fais ?
_ Elle fait rien du tout à part prendre l'air et du bon temps ! »
Je ne m'attendais pas à ce qu'elle parle. Je savais qu'elle avait du tempérament mais elle ne sait pas dans quoi elle s'aventure en tenant tête à mon frère, surtout en compagnie de son ami.
« Ta gueule la terroriste ! »
Je regarde mon frère avec de gros yeux. Il part trop loin.
« TU VIENS DE M'APPELER COMMENT ?!
_ Tu n'as pas entendu ? C'est bien dommage pour toi.
_ Ne t'avise pas à me rappeler comme ça.
_ Quoi ? Admets que tu es une terro... »
Avant même qu'il puisse finir sa phrase, Maxime reçoit une gifle phénoménale. Il l'a méritée. Mais il n'a pas l'air de se rendre compte de ses propos et il apprécie encore moins le coup qu'il vient de se prendre. Il la prend donc par le col et la colle au mur. Je voulais intervenir mais on me tire par les cheveux. Je l'avais oublié celui-là.
« Lâchez-les ! »
Je reconnais la voix mais impossible de dire à qui elle appartient. Il répète son ordre mais les deux ne semblent pas décidés à nous lâcher. Ils se moquent de lui mais ça ne semble pas le déstabiliser.
« Monsieur s'il vous plait.
_ Quoi ?
_ C'est un café ici...
_ Attends attends. Genre c'est eux qui foutent leur merde depuis un quart d'heure et c'est à moi de virer ?! Mais vous tenez pas à votre réputation vous ! »
Karim. C'est le seul qui parle comme ça. Bassam aussi le fait mais je l'aurais reconnu. J'essaie tant bien que mal de garder mon calme mais en pensant à la personne qui a mes cheveux et potentiellement ma vie entre les mains, mon sang se glace. J'essaie de tourner la tête vers mon amie et vois qu'elle essaie de se débattre. Après un certain temps, elle réussit à pousser mon frère qui tombe à la renverse sur une chaise. Je réprime un sourire et le cache en toussotant. C'est tellement drôle de le voir comme ça. Elle a réussi à le remettre en question en un quart d'heure. Elle sort du lieu et Maxime demande à son compagnon de me lâcher avant de me lancer un regard noir et me tirer par le bras vers la sortie. Il me fait mal mais je sais qu'il ne me lâchera pas.
Je ne sais pas ce qui est arrivé à Zohra et Karim après, j'espère juste qu'ils n'ont pas eu d'ennuis. Moi, je me suis fait jeter sur la banquette arrière comme un vulgaire sac de courses. La culpabilité me submerge. Si j'avais demandé à Zohra de partir plus tôt rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne peux retenir mes sanglots mais ça n'a l'air de faire ni chaud ni froid aux hommes assis devant moi dans la voiture. On s'arrête dans un quartier qui m'est inconnu.
« Fais-en ce que tu veux. »
C'est tout ce que j'ai entendu avant de me sentir tirée en-dehors du véhicule. Je ne contrôle rien de la situation et c'est ce qui me fait peur. Je suis seule avec Damien, ou mon pire cauchemar, dans un quartier inconnu et devant une porte dont il semble posséder la clé. Je tente de m'enfuir mais c'est peine perdue. Il me rattrape avant même que j'aie pu faire un pas en arrière Il est policier et connait le quartier. Je n'ai aucune chance. J'essaie tout de même de me débattre et sortir de son emprise mais il est bien trop fort pour moi. Je ne veux pas abandonner. Je sais ce qu'il va faire de moi et il est hors de question de le laisser faire. Je lève donc les yeux vers mon dernier recours. Le ciel. S'Il existe, Il m'aidera.
Pitié Faites que ce cauchemar s'arrête.
Il me jette sur son lit et part je ne sais où. J'en profite pour envoyer un message à la personne avec laquelle j'ai eu ma dernière conversation écrite et active mes données GPS pour qu'on puisse me retrouver. J'ai encore suffisamment de batterie pour le restant de la soirée je pense. J'ai juste le temps d'envoyer le message que je me fais arracher le téléphone des mains.
« Je suis gentil je vais le poser sur la commode. Mais un geste déplacé de ta part et je l'envoie contre le mur. Après... Plus de signe de vie de personne. »
Cet homme est un psychopathe. Je souffle un bon coup. Je n'ai pas le choix. Si je veux qu'on vienne me chercher le plus rapidement possible, je dois coopérer. Il fait de moi son esclave et je n'aime pas cela. Il m'ordonne et je dois exécuter. Comme un vulgaire robot. Je prends une grande inspiration et lui crache dessus. Je profite de son moment de choc pour prendre mon téléphone et m'enfuir avec je ne sais où. Je ferme la porte en chemin pour gagner du temps et tombe sur la salle de bain entrouverte en face de moi. Je m'enferme et déverrouille mon appareil. J'envoie ma géolocalisation à la même personne et en profite pour voir son identité. Zohra. Elle est aussi bouleversée que moi mais je garde espoir qu'elle le verra. Et puis j'ai Lui avec moi. S'Il existe, Il m'aidera.
Le bruit du loquet qui s'ouvre me sort de mon euphorie éphémère. Maintenant que je sais qu'au moins une personne a l'endroit où je suis, je peux me permettre tous les gestes déplacés qui me passent par l'esprit. Mais mon bonheur fut de courte durée. Son sourire en coin fait apparaitre dans mon esprit toutes les mauvaises pensées.
« T'as l'air d'aimer l'eau. »
Pas le temps de réagir que je me fais asperger. Je n'y crois pas. Il a osé ! Il m'a mouillée.
« Tu ne veux pas faire sécher tes habits ? Ils sont mouillés et tu risques d'attraper froid.
_ Plutôt mourir de froid que d'obéir à tes ordres.
_ Coriace. J'aime ça. »
Son sourire provocateur me met hors de moi. Sans que je puisse réagir, il me tire dans la douche. Il se déshabille avant de me faire subir le supplice. Il fait de moi son objet le temps d'une soirée. Il m'a même menotté les mains pour éviter que je me débatte. De toute façon, à un moment j'étais tellement épuisée physiquement que je suis restée passive.
Meqdad
« Ouai ?
_ T'es où ?
_ Au+ centre co. Pourquoi ?
_ Parce que. Asy rentre je te dis.
_ Je suis pas tout seul. Dis.
_ Non faut que tu rentres. Je peux pas te dire là.
_ Bassam dis !
_ C'est Camille. Je dis pas plus viens à la cité je t'explique. »
Et il raccroche. Putain ! J'espère juste qu'ils lui ont rien fait. J'explique en despi au gars et à Buthaynah et on se tire. Je conduis sans voir où je vais. Ça va la route je la connais. J'essaie d'appeler Camille mais je tombe sur messagerie. Je prie pour qu'elle ait rien et que c'est juste parce qu'elle a pas de batterie.
« On est chez Zouhour. »
Je l'avais oubliée elle aussi. Je l'ai croisée en allant chercher ma sœur mais elle avait pas l'air d'avoir trop subi. Mais ils foutent quoi chez elle ? Je me gare et je dis à Bassam de sortir. J'ai pas envie de voir la petite. Je vais culpabiliser encore plus de pas lui avoir dit de se barrer. En vrai c'est à cause de ça que Camille elle est en train de subir là.
« Asy laisse-moi conduire là.
_ Non c'est mort.
_ Asy comme ça je te raconte. Je sais que tu vas péter les plombs quand je vais te dire donc c'est mieux on anticipe. »
Je lui passe les clés et passe sur la banquette arrière.
« Raconte.
_ J'étais au taff avec Riyadh et en rentrant je vois Zouhour dans le hall. Je sais pas ce qu'elle faisait mais elle avait l'air paniquée. Et les gars en bas ils se foutaient de sa gueule. Donc Riyadh il est intervenu et elle demande après toi.
_ Viens-en au fait. Y a quoi avec Camille.
_ Attends je fais durer le suspense. D'après Google on a de la route et j'ai pas envie que t'exploses de suite.
_ Asy accélère.
_ Ensuite Riyadh il lui demande de se calmer et de monter chez elle. Elle est montée et on l'a rejoint chez elle. Du coup elle nous raconte son histoire avec Camille. Elle sait pas qu'on la connait aussi. Donc Riyadh il explique en despi et il lui demande d'en venir au fait. Elle lui montre un message. Camille elle lui a dit qu'il allait lui faire des horreurs. On a pas compris en vrai. Mais à mon avis...
_ Attends attends. Il va lui faire des horreurs ? »
Putain ! Si il l'a touchée je le brule. Rien à foutre de son statut de flic à ce clochard. Dès la première fois que je l'ai vu je savais qu'il avait des pensées malsaines. Mais honnêtement je me suis jamais dit qu'il irait aussi loin. Je parle même pas du vieux clochard qui lui sert de frère. Même pas il s'est opposé ou un truc comme ça. Le gars il prend sa sœur pour faire joujou avec et il dit rien.
J'appelle Pablo pour voir si il a fini son taff. Je vais envoyer Camille avec Bassam. Faut que je lui montre qu'on touche pas aux miens à l'autre enfoiré. Ouai Camille elle fait partie des miens maintenant. Ça fait 2 ans que je la connais et je vais pas faire semblant que je ressens rien pour elle.
On arrive je donne les ordres à mon frère et je sors de la voiture. Je sonne comme un civilisé mais je prépare mes poings au cas où. J'ai même pas envie de le laisser respirer. La porte elle s'ouvre et je sens un poids sur mon torse. Je baisse les yeux et je vois Camille. C'est rassurant d'un côté mais voir son état ça m'a encore plus mis la rage. Je l'ai déjà vue mal et tout mais jamais à ce point. Je la serre contre moi. Je devrais pas mais voilà c'est plus fort que moi. Je suis humain et j'ai des défauts.
« C'est bon c'est fini princesse. »
Je la décale et je lui dis de rejoindre Bassam et Buthaynah dans la voiture. Elle obéit sans prononcer un mot. Je rentre et ferme la porte à clé avant de vider la serrure. Je prends le trousseau avec moi et je pénètre dans la maison. J'envoie ma géolocalisation à Pablo pour qu'il vienne et il est là même pas un quart d'heure après. Le clochard il est pas sorti de la salle de bain encore. Il doit s'attendre à ce que sa proie ait quitté l'appart mais pas à ce que 2 gars l'attendent.
Camille
Bassam nous accompagne à l'appartement qu'il partage avec son frère. Le hall est vide et j'en suis rassurée. Il nous fait prendre l'ascenseur tandis que lui monte à pieds. Une fois à l'intérieur, il me fait visiter vite fait et s'en va. Mon premier réflexe est d'aller prendre une douche brulante. Je n'ai pas d'habits propres avec moi donc je reprends ceux que j'avais sur moi, même si j'ai horreur de remettre deux fois les mêmes vêtements.
« Je t'ai mis des habits propres dans la chambre à Meqdad. »
Je sursaute avant de lever la tête pour croiser le regard d'une fille de mon âge. Sûrement une Alomari. Je murmure un « merci » vais mettre les habits qu'elle m'a prêtés. J'en profite pour jeter un œil à la chambre de mon hôte. C'est très simple. Pas de matériel inutile. Tout à l'image de son propriétaire.
Je sors. La jeune fille de tout à l'heure est assise sur le canapé avec une petite fille dans les bras. Buthaynah est assise à ses côtés et c'est la première qui me voit. Elle vient vers moi.
« Tu vas mieux ?
_ Oui. Merci mon cœur. »
Elle me conduit vers sa sœur.
« C'est ma sœur Narjess. Nana ?
_ Oui ?
_ C'est Camille. Tu sais celle dont je t'ai parlé ?
_ Oui. Enchantée.
_ De même.
_ J'ai appelé ma pote elle va te ramener une pilule du lendemain et de la lingerie.
_ Merci mais...
_ Tranquille c'est rien. Parle-moi plutôt de toi.
_ Euh...
_ On va faire autrement. On va jouer à un jeu. Avant, tu veux un truc ?
_ Non merci.
_ Ok. On commence. Je pose une question, ensuite c'est toi et ainsi de suite c'est bon ? »
Je fais donc sa connaissance et petit à petit, notre jeu devient une conversation. Elle me fait plus penser à Bassam. Passer du temps avec Narjess m'a fait en quelque sorte oublier ce qui vient de m'arriver. Elle n'en a pas dit un mot non plus. Je fais aussi la connaissance de la petite avec elle. Elle s'appelle Noha et c'est la petite sœur de Mariam.
Peu de temps après, on sonne à la porte. C'est Buthaynah qui va ouvrir. Et elle nous présente l'une à l'autre. La jeune fille qui vient d'arriver est Mayar. La meilleure amie de Narjess, la sœur de Riyadh et la femme de Karim. Elle me donne ce qui m'est destiné et s'installe aux côtés de son amie. Je vais mettre les vêtements et prendre le médicament.
Meqdad
Après m'être bien amusé avec l'autre, je demande à Pablo de me poser chez moi. On lui a pas fait trop de mal. On l'a juste aspergé habillé et laissé sécher dans le froid avant de le tabasser un peu. On l'a attaché à une chaise et menotté les mains. Ensuite on l'a bâillonné avec du sparadra et on a ouvert les fenêtres avant de nous barrer. Rien de grave hein. J'ai fait un tour pour voir si y a un truc à Camille mais y a juste son phone en miettes. Je prends la puce et je laisse le reste. Il en aura surement besoin.
Sur le chemin, j'appelle mon frère pour voir où il en est et il me dit qu'il a posé Narjess chez moi et là il dépose le gars chez lui. Je demande si il a des news de la petite et il me dit que son frère il arrive soir ce. C'est mieux comme ça. En plus y a Ilham avec elle aussi. Et pour le reste du trajet j'appelle Jibril. Je lui explique en despi l'embrouille avec son frère et je lui dis que sa sœur elle va pas retourner chez sa mère avant un bout de temps. J'ai rien dit sur l'histoire du viol. Faut que je la voie avant. Jibril il est pas pour que sa sœur elle découche. J'ai réussi à l'embrouiller et le faire accepter.
En arrivant chez moi j'entends du bruit. Ça fait plaisir de voir qu'elle s'entend bien avec mes sœurs. J'ouvre la porte et Narjess elle me crie d'attendre. C'est bon signe. J'attends qu'elle me fasse signe de rentrer. Je vois Noha qui court vers moi. Je la prends direct dans mes bras. Je souris de toutes mes dents. Je sais pas pourquoi mais je peux pas m'en empêcher.
« Pourquoi tu souris comme ça ?
_ Parce que tu m'as fait pitié. Je te le donne en charité.
_ Hahaha. »
Je pars dans ma chambre avec Noha et j'appelle Narjess.
« Ça va ?
_ Alhamdulillah et toi ?
_ Alhamdulillah. Elle t'a parlé de ce qui s'est passé ?
_ Non. Elle a juste parlé d'elle. Elle m'a parlé de sa sœur aussi. Mais tu la connais comment ?
_ Donne-lui ça et ça. Dis-lui d'appeler son frère et reviens quand t'auras fait tout ça. »
Elle part et je m'allonge avec Noha sur mon torse. Elle est fatiguée. Elle met son visage dans mon cou et suce son pouce. Je lui caresse les cheveux jusqu'à ce qu'elle dorme. Je la pose sur le lit et je m'assois au bout en attendant Narjess.
« C'est bon !
_ Chut ! Elle dort.
_ Bah viens dans le salon comme ça Mayar elle reste pas toute seule.
_ Y a Buthaynah avec elle.
_ Ouai mais...
_ C'est mort je lui raconte pas à elle.
_ Pourquoi ?
_ Déjà rien qu'à toi je te raconte parce que t'es ma sœur.
_ Mais vas-y Mayar c'est la même. Allez ! Assure pour une fois. »
Je capitule. Toute façon elle saura par Narjess ou Karim donc autant lui faciliter la tâche. Et à mon avis elle sera plus utile que ma sœur pour Camille. Donc je me jette à l'eau à contre cœur. Je leur raconte tout. J'avais prévu de rentrer dans les détails avec Narjess mais là avec Mayar c'est mort. J'ai juste énoncé des faits sans trop dire ce que j'en pensais. On sait jamais si Camille elle entend ou quoi.
« Et au gars vous lui avez fait quoi ?
_ R.
_ Asy dis là !
_ Rien je te dis !
_ Je te crois pas.
_ Bah crois-moi pas. »
Je suis sorti juste après sans même récupérer mon phone. Je suis monté au toit. Je commence à me remettre en question. En vrai je sais même pas dans quoi je me lance mais c'est plus fort que moi. Je ressens ce besoin de la protéger et de veiller à son bien-être. Tout à l'heure quand j'ai appelé son frère, il m'a dit qu'il voulait qu'elle aille vivre chez lui. Perso je suis pas pour et le problème c'est que je sais même pas pourquoi. Je préfère la garder à portée de main en plus j'ai besoin d'elle pour l'orphelinat.
Mais j'ai peur. J'ai peur de me prendre le mur parce que j'en suis près. Je l'ai esquivé une première fois mais là je peux pas. Là je dois trouver une issus de secours au plus vite. Je lève donc les yeux au ciel pour demander au Tout-Puissant de me guider. Je peux pas rester comme ça.
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