Chapitre 23
Meqdad
Dans la voiture ils m'ont tous les deux charrié avec Camille. Maintenant ils sont à quatre contre moi. Et Buthaynah qui arrange rien elle aussi. Elle a fait que parler d'elle pendant toute la soirée. J'ai essayé de faire comme si j'étais hors de ça. J'espère que ça a marché.
Toute la semaine je suis parti les chercher après le taff. Et elle est toujours là. A partir de la semaine suivante ça a un peu changé. Bassam il a pas plus de cours que ça comme il est en prépa intégrée. Il a pas de concours à préparer donc c'est moins tendu. Alors que Riyadh il est en médecine et il doit pouvoir balancer entre sa famille, son taff et ses études. Karim lui a payé une prépa pour qu'il puisse suivre.
Et on a réussi à installer une routine. Je les pose le matin sur mon chemin, ils rentrent en transports et ensuite je vais les chercher à l'école avec Buthaynah en rentrant. Et je vois Camille tous les soirs. Ma sœur elle l'a kiffée. Elle parle plus que d'elle maintenant. A un moment mon père il a sorti un « j'aimerais bien la rencontrer cette fille ». J'ai eu le réflexe de regarder Bassam et on s'est mis à rigoler tous les deux. Cherchez pas. Le pire dans tout ça c'est qu'il a raison. Parce que si Buthaynah elle dit qu'elle aime une personne c'est que c'est quelqu'un de bien. Elle a vraiment ce sens de savoir si une personne est fréquentable ou pas.
Vous savez c'est quoi le pire dans l'histoire ? Ma mère. Elle est encore déter à me caser. Surtout après le mariage de Karim elle veut à tout prix que je me marie. Donc elle a demandé si la Camille en question elle était musulmane ou pas. Et le hmar que je suis, j'ai répondu du tac au tac que non. Ils m'ont tous regardé mais je me suis levé. Je suis parti dans ma chambre où un Bassam mort de rire est venu me voir. Il avait rien dit aux parents et il avait intérêt à rien dire de toute façon.
Un soir, en rentrant avec les autres, on a vu une voiture qui venait pas d'ici. Déjà c'est une marque inconnue du quartier et la plaque elle est pas d'ici. J'ai pas relevé au début jusqu'à ce que je voie le chauffeur descendre avec une femme et ses enfants. Elle tient un bébé dans ses bras. Je sais pas mais j'ai senti le besoin d'aller les voir. Parce que le chauffeur il a pas l'air de bien les traiter.
« Euh 'scusez moi ?
_ Oui ?
_ Je peux vous aider ?
_ Non non. Ils viennent d'arriver et j'ai pour mission de les emmener à leur appartement.
_ Mais... Il est aménagé l'appart ? Parce que...
_ Ils se débrouilleront.
_ Comment ça ils...
_ Si vous n'avez rien d'autre à faire j'aimerai finir mon travail et rentrer. »
Je fronce les sourcils en laissant le gars dans son délire. Je vais voire la femme et lui demande si elle a besoin d'aide. Elle me regarde sans rien dire. Elle doit carrément toucher le sol français pour la première fois. Je regarde autour et les Picasso en bas des blocs avaient les yeux rivés ici. J'aime pas ça mais je relève pas. Je réfléchis plutôt à comment j'allais communiquer avec eux. Je baisse les yeux et vois que ma sœur elle s'est déjà fait une pote. Elles se comprennent pas mais elles parlent avec des signes. J'essaie d'adopter la même méthode mais c'est dur. D'autant plus que c'est une femme que j'ai devant moi. Et le pire dans l'histoire c'est que sa gosse elle a commencé à pleurer. J'ai envoyé Bassam chez moi pour prévenir ma mère. Moi j'ai joué la carte des langues. J'ai essayé l'anglais mais non donc il me reste plus que l'arabe. Elle parle un peu donc ça m'a facilité la tâche.
Je demande à l'autre le bâtiment, l'étage et l'appart. Il me les donne, trop content de se débarrasser d'eux en vrai. Il me donne la clé aussi et je les conduis au bâtiment. Je les fais entrer chez moi où ma mère accueil la femme et Narjess fait entrer les petits. Et moi je monte à leur étage pour voir leur appart. Il est vide. Va falloir chauffer la carte encore. J'avais des économies pour pouvoir me prendre un appart mais je pense que ça va attendre. Je vais m'occuper personnellement d'eux.
J'appelle Narjess chez eux et lui demande de me faire une liste de ce qu'il faut. J'irai demain après le taff in sha Allah. Je dirai aux gars de rentrer à pattes. En attendant demain, j'ai la dalle. J'appelle Karim sur mon chemin en lui disant que je viens dormir chez lui avec mes frères. Je vais laisser la chambre à la famille. Bassam il a préféré dormir avec Riyadh donc je l'ai laissé. En arrivant j'explique l'histoire à Karim. Son père, qui a entendu l'histoire, me fait un chèque que je refuse. J'ai des économies que je vais utiliser et voilà. Mais il insiste du coup j'ai pas le choix à part accepter.
Le lendemain je termine rapidement mon travail et comme y a pas de réunion je suis sorti plus tôt. Je vais d'abord au quartier pour voir si ma mère elle a besoin de rien et prendre la liste que Narjess elle m'a faite. Au passage je prends les deux petits avec moi comme ça ils sortent un peu. Je fais leur connaissance et j'en apprends un peu plus sur eux. Le grand il a 14 ans et il s'appelle Mohamed et la fille elle s'appelle Mariam et elle a 8 ans comme Buthaynah. Leur petite sœur elle a 8 mois et elle s'appelle Noha.
Ils parlent bien l'arabe donc ça nous a aidé à communiquer et ça m'a permis de mieux cerner leurs besoins. C'est des Rohingyas. Ils ont quitté leur pays y a 2 ans avec leur père et ils sont restés en Inde avant de prendre la route et espérer vivre mieux. En cité tu vis clairement pas mieux. Mais je vais me soucier moi-même de leur bien-être. Première chose c'est les mettre à l'aise. Je vais dans le supermarché et je leur achète ce qu'ils veulent en faisant attention aux ingrédients et en leur expliquant pourquoi je prends pas tel ou tel produit.
Après on est partis à H&M pour les habits. Pareil je les ai pas privés de quoi que ce soit pourvu que ce soit décent. La caissière elle a cru que c'était mes enfants. Ça m'a pas dérangé en vrai. Parce que je compte bien m'en occuper comme tels. J'irai les inscrire à l'école aussi dans la semaine in sha Allah. Maintenant il leur faut une chambre chacun et une pour leur mère et leur petite sœur. Ma carte elle a bien souffert mais le sourire des orphelins n'a pas de prix. J'ai pas posé de questions sur leur père mais il doit plus faire partie de ce monde à mon avis.
Les meubles arrivent demain donc ce soir on fait pareil. On arrive chez Karim et c'est Mayar qui nous ouvre. Je sais pas ce qu'elle fait là sachant qu'on est en semaine mais je relève pas. C'est chez son mari et elle vient quand elle veut. On s'installe autour de la table et on parle. Mayar elle revient avec un plateau bien garni et se pose avec nous. Pas dans ses habitudes et je le fais remarquer.
« J'ai parlé avec la mère des petits. Vous savez, la mère qui vient d'arriver.
_ Le rohingyas ?
_ Ouai.
_ Tu connais l'histoire du coup ?
_ Elle a dit l'essentiel. Elle a perdu un fils en Birmanie. Il jouait avec les enfants de son âge et à un moment une des mères voulait voir son fils et genre juste s'assurer qu'il était là à jouer. Et elle les a tous trouvés par terre dans une mare de sang. Du coup les familles elles ont migré en masse vers le Bengladesh pour fuir le calvaire. Ils ont trouvé des petits boulots par ci par là et ils ont amassé assez pour pouvoir partir. Ils sont partis en Inde où son mari il a trouvé un taff respectable et il y a perdu la vie y a quelques mois en la laissant enceinte avec 2 gosses en plus. Avec l'aide de certaines personnes elle a réussi à venir ici et elle est en France depuis quelques mois. Sa petite elle est même pas déclarée. Wallah les garçons quand elle nous a raconté votre mère elle a pleuré, Narjess elle se retenait aussi. Moi quand je vous raconte ça, je vous...
_ Ouai c'est bon. J'ai pris des meubles et des habits pour les petits aujourd'hui. Faut aller déclarer la petite, faire un dossier à la pref et inscrire les deux à l'école. Je propose qu'on se partage le travail.
_ Je...
_ Toi et Narjess, comme Riyadh et Bassam vous allez en cours. Vous avez des concours et tout cette année vous vous occupez de r.
_ Hm... »
On se partage le boulot avec Karim. Vendredi je pars à la préfecture avec la mère pour voir les démarches à suivre et ensuite on va déclarer sa petite. Karim il va inscrire Mariam à l'école et Mohamed au collège. D'ici là on doit leur apprendre les bases du français pour qu'ils puissent communiquer et on doit les installer chez eux.
Le lendemain on a installé les meubles et tout et ils ont dormi chez eux avec Narjess au cas où ils ont besoin de quoi que ce soit. Le vendredi on a fait comme on a dit et j'ai annulé mon parloir avec Jalal. Je lui expliquerai la semaine pro in sha Allah. A la préfecture ils m'ont dit qu'il fallait faire un dossier de demande d'asile. J'ai pris un dossier et je l'ai regardé. Ils demandent trop de trucs. Je demanderai à mon père puisqu'il en a déjà rempli.
Camille
J'ai repris les cours mais je n'ai pas quitté mon travail. J'en ai beaucoup appris sur Bassam et Riyadh. Et je me suis rapprochée de Buthaynah. Elle me parle beaucoup de Meqdad. D'après son frère elle n'a que mon nom à la bouche chez elle. Je ne me sens pas à l'aise. Mais d'après Bassam ça ne dérange personne chez eux. Mais moi ça me met mal.
« Asy je vais vous laisser vous occuper d'eux.
_ Pourquoi ? »
Riyadh nous montre ses cours. Le pauvre ses études le rendent fou. Il m'a avoué n'enlever son nez de ses cours qu'avec les enfants et pendant son sommeil. Il est vraiment courageux. La prépa l'aide beaucoup en fournissant des cours synthétisés mais ce n'est pas suffisant. Il doit travailler en parallèle et assister aux cours et colles organisés soit par la fac soit par la prépa. Nous le laissons donc tranquille et prenons les enfants pour un jeu tous ensemble. Généralement, nous allons au gymnase puisqu'il fait froid dehors et organisons un jeu.
Riyadh nous rejoint peu de temps après. Il est accompagné de Mariam. La pauvre est nouvelle, étrangère et perdue dans l'établissement. Les garçons m'ont parlé de sa situation. C'est triste ce qu'il lui arrive. Maintenant elle est bien entourée et plus en sécurité. Elle rejoint Buthaynah avec les autres et Bassam explique le jeu. Les enfants courent partout. A un moment Buthaynah court vers la porte du gymnase. Je souris pensant que c'est Meqdad mais en me retournant, je vois un homme d'un certain âge. Ça doit être son père. Les jeunes hommes lui embrassent le front tandis qu'il me fait un signe de tête. Une Buthaynah excitée nous présente l'un à l'autre. L'homme en face de moi me sourit sans rien dire. Il ressemble beaucoup à Meqdad.
Le père de Meqdad est resté avec nous. Je sentais son regard sur moi de temps en temps. Je n'ai pas relevé, trop intimidée pour faire quoi que ce soit. Il m'a posé des questions sur moi, ma vie et ce que je faisais comme études. Je n'en ai pas trop dit et j'ai bien fait attention à ne pas rentrer son fils ainé dans mes réponses. Fils qui d'ailleurs m'a appelée.
« Allo ?
_ Alors comme ça on rencontre mon père ?
_ Comment...
_ J'ai un frère tu sais ? Et détend-toi. C'est mon père pas.
_ Ju... »
Je soupire. Ce garçon m'exaspère. Il sait que le fait que j'aie son propre père en face de moi est justement la raison de ma crispation. Il me dit qu'il essaiera de sortir plus tôt pour venir et détendre l'atmosphère.
A un moment la directrice vient voir les garçons. Elle demande après un responsable légal de Mariam. Les garçons vont dans son bureau me laissant avec le père de Bassam. Je me sens encore plus mal et je le cache en surveillant les enfants. Buthaynah passe son temps avec son père. Peu de temps plus tard, Meqdad arrive et je l'en remercie. Il embrasse le front de son père et s'assoit sur le banc. Les enfants courent vers lui. Cette vue me fait plaisir autant qu'elle me surprend. Ce garçon a l'air froid et distant mais est très aimé des enfants. Il sourit de toutes ses dents et se lève après l'insistance des petits pour qu'il joue avec eux.
« Butahynah ! »
C'est tout ce que j'ai compris du dialogue qu'avait l'ainé et la cadette Alomari. Ils parlent en arabe entre eux. Je l'ai remarqué quand Bassam parle avec sa sœur aussi. Elle va jouer avec les autres et je reste donc avec le père. Il m'observe un moment avant d'engager la conversation.
« Tu le connais ?
_ Qui ?
_ Mon fils.
_ Euh... »
Lui dire que je lui dois d'être en vie aujourd'hui ? Lui dire que je lui dois mon année ? Impossible.
« Il vient chercher Bassam, Riyadh, Buthaynah et Mariam tous les soirs.
_ Rien de plus ?
_ Non. »
Il se tourne vers son fils l'air pensif. Ce dernier lève la tête pour interroger son père du regard, puis vient vers nous. Il demande seulement après Mariam qui était partie avec les garçons dans le bureau de ma cousine.
« Baba !
_ Je te présente Camille.
_ Ta sœur l'a déjà fait.
_ Je sais. »
Les deux partagent une certaine complicité. Je ne sais pas ce qu'il se trame entre eux mais il y a un jeu de regards et sourires silencieux. Le père défie son fils du regard. Fils qui se retourne vers moi et me demande après ma vie. Il entre dans les détails comme pour montrer à son père qu'il me connait plus que ça. Ce jeu me met plus que mal donc je simule une envie pressante et vais aux toilettes. J'envoie un message à mon ex-tuteur. Je ne sais pas à quoi il joue mais je suis déterminée à le savoir. Je retourne donc dans la salle de sports et l'ignore totalement en me concentrant sur les parents qui arrivent les uns après les autres.
Les garçons reviennent après avoir passé le plus clair de leur temps de travail dans le bureau. Je me demande ce qu'il y a de ci compliqué dans la situation de la petite. Je n'hésite pas à faire part de mes pensées à mes collègues.
« Elle fait pas d'efforts pour apprendre.
_ En même temps...
_ Non attends. Le truc en fait c'est qu'elle progresse en dehors mais à l'école elle fout rien.
_ C'est pas un problème ça. Parce que quand tu regardes, elle est en classe d'intégration. Donc le but c'est qu'elle ait un niveau de français qui lui permette d'intégrer une classe comme les autres.
_ Pas faux. Mais si elle le montre pas en cours ça va pas se faire.
_ Mais vous vous lui avez dit quoi ?
_ On lui a dit ce que tu viens de dire et elle a dit que si elle montrait pas ces progrès, ils peuvent pas la faire passer. »
J'appelle donc Mariam sur un coup de tête sans prévenir personne. Je lui pose des questions auxquelles elle répond avec difficulté. Elle a vraiment beaucoup progressé mais il lui reste du travail. Je regarde les garçons et leur affirme que je vais m'occuper personnellement d'elle à l'aide aux devoirs. Ils acceptent sous la pression de leur père. Elle ne pourra pas progresser si ses tuteurs parlent la même langue qu'elle. C'est ce que j'ai appris avec l'anglais. Meqdad m'expliquait constamment en français et je n'ai réellement progressé que quand j'y ai été contrainte.
Vient l'heure de partir. Je reste en retrait pour fermer le gymnase et emmener les clefs à ma cousine. Elle me demande comment se passe avant que je quitte l'école. A la sortie, il n'y a que Meqdad. Je me demande ce qu'il fait. Je le rejoins et il me dit qu'il veut me parler « vite fait parce que son père l'attend ». Les autres doivent être partis alors.
« T'aime bien ton boulot ?
_ Oui. Les petits sont adorables.
_ Tant mieux alors. Juste, mon père il mange pas. J'avoue qu'il est impressionnant mais tu peux lui parler de tout.
_ C'est difficile. J'ai... Je ne sais pas.
_ Tranquille. Merci pour Mariam au fait.
_ C'est à moi de te remercier. C'est en partie grâce à toi que je vais pouvoir l'aider.
_ Genre ?
_ Quand tu m'expliquais l'anglais, tu le faisais en français pour que je comprenne mieux. Mais le réel progrès que j'ai fait c'est pendant les vacances quand j'ai été contrainte à ne parler qu'anglais.
_ Bien. Bon j'y vais. »
Et il part rejoindre son père dans sa voiture pendant que je gagne la mienne. En arrivant à la maison, je remarque que maman est déjà là, ce qui est bizarre. Je rentre et me dirige directement vers ma chambre pour me rafraichir et poser mes affaires. Je descends ensuite dans la cuisine où je trouve Elisa qui cuisine et ma mère qui mange. Celle-ci me demande de la rejoindre à table, ce que je fais.
« Où étais-tu ?
_ Au travail maman.
_ Tu travailles ? Je ne savais pas. Dans quoi travailles-tu ?
_ Je fais de l'aide au devoir et l'accueil périscolaire dans une école primaire.
_ Ah bon ? J'espère juste que ce n'est pas...
_ Maman ! Je suis assez grande pour prendre mes décisions toute seule !
_ Donc tous les soirs tu vas garder des enfants mal éduqués pendant que...
_ Ne parle pas de ces enfants ! Maman, ces enfants sont très bien éduqués.
_ Et tous les gros mots et vulgarités qui sortent de leurs bouches à longueur de journée ?! Ce n'est pas...
_ Non. Ils sont très polis et bien éduqués.
_ De toute façon ces petits sont voués à l'échec. Tu perds ton temps ma fille. Ces enfants sont des graines de délinquants et...
_ Maman ! Je travaille avec des jeunes du même quartier et ils sont futurs ingénieur et médecin !
_ C'est ce qu'ils...
_ J'ai vu personnellement leurs feuilles de cours. »
Je monte sur ces mots. Elle m'a énervée. Elle parle d'eux comme si elle les connaissait mais elle ne connait que leur réputation. Je plonge dans mes cours pour oublier l'altercation avec ma mère. Qui entre dans ma chambre un peu plus tard et qui réclame mes clefs. Je négocie pour les garder mais elle reste plantée à l'entrée de ma chambre, m'empêchant de sortir, jusqu'à ce que je les lui donne. Je capitule et lui tends ce qu'elle réclame. Elle sort en me lançant que dorénavant, elle m'accompagnera personnellement et elle viendra me chercher à l'institut. Je trouverai bien un moyen d'aller travailler.
« Au fait je t'ai pas dit. Je soutiens demain. »
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