Chapitre 19
Meqdad
Il m'a soulé l'autre clochard ! Ils font trop les malins. Je me suis trop retenu de pas lui décrocher une droite à l'autre là. J'espère pour eux que Camille elle a rien parce que sinon je les brule. Ouai je les brule. Je les explose même y a quoi ? Dites que les musulmans c'est des terroristes, des sauvages, ce que vous voulez mais là ils ont joué avec le feu. Et quand on joue avec le feu on finit par se faire bruler. C'est logique. Donc il est dans leur intérêt à tous les deux de pas l'avoir touchée. Frère ou pas il avait pas à la tirer comme il l'a fait. Non... SURTOUT parce que c'est sa sœur il doit pas la traiter comme une chienne. Perso je traite qui je veux comme ça sauf mes sœurs.
J'ai appelé Jibril pour lui dire parce que avant d'avoir les idées claires je peux rien faire. Et faut bien qu'il sache ce que fait son frère à sa sœur. A l'entendre il avait encore plus la rage que moi. Normal c'est sa sœur. A sa place je prends le premier avion et j'envoie le gars dans sa tombe sans passer par la case « mort ». Wallah je l'enterre vivant et je le brule dans sa tombe.
Quand je raccroche je ramasse ses affaires et je les prends avec moi. Je vais voir la prof de market pour lui donner et voir si elle peut pas faire un truc elle. J'arrive et je toque. J'attends sa réponse et entre.
« Que me vaut cette visite ?
_ Déjà je veux m'excuser pour ce matin.
_ Ne t'en fais pas. C'est oublié.
_ Vous me tutoyez maintenant ?
_ Nous sommes collègues maintenant.
_ Pouvez pas expliquer ?
_ J'y viens. »
Elle me tend un papier avec un sourire jusqu'aux tempes. Je lis le papier sans vraiment croire ce qui est écrit.
« C'est vrai ce mensonge ?
_ Je t'assure !
_ Mais ça s'est fait comment ?
_ Je suis allée voir le directeur de l'institut quand vous avez pris votre décision de signer le contrat. Il a refusé tout débat vous concernant. J'ai ensuite demandé à Said de voir avec votre directeur et voilà le résultat. Ils se sont réunis la semaine dernière et ce matin le directeur m'a chargée de vous le dire. Quand tu as frappé à la porte j'allais entamer le mail que j'allais t'envoyer pour te convaincre. »
En gros je soutiens en septembre qui vient au lieu de celui d'après. Donc au lieu d'avoir validé mon master en 2 ans, je l'ai fait en un. Je lève la tête en remerciant le Très Généreux. J'ai même plus les mots pour témoigner de mon état d'esprit à ce moment-là. Je souffle en la remerciant.
Ceci étant fait, je lui dis pourquoi je suis venu avant de connaitre la nouvelle. Elle prend les affaires de Camille tout en pensant à un moyen de la sortir de l'emprise de son frère. Elle me dit qu'elle me tient au courant quand elle trouve un truc. Moi je reste en contact avec Jibril au cas où il a des news. J'ai essayé d'appeler Camille entre temps pour voir si il lui ont fait quoi que ce soit mais je tombe sur messagerie.
Je rentre chez moi. J'essaie de rien laisser paraitre et vais dans ma chambre. Je prie deux unités de remerciement et vais voir ma mère. Faut que je pense à les sortir d'ici. Je songe à demander à Jibril de me dessiner une bête de maison et je vais la faire construire pour eux. Mais avant faut que je voie si ils veulent rester en France ou bouger.
« Mama !
_ Oui ?
_ Ça va ?
_ Alhamdulillah mon fils. C'est toi qui sembles fatigué.
_ Alhamdulillah moi je vais bien. Tu sais pas toi ! J'ai signé mon contrat y a pas longtemps !
_ Je sais ça.
_ Maintenant le directeur de l'institut il a donné son accord pour me faire valider mon master en une année. Genre au lieu de...
_ JURE ! »
Je me redresse et je vois Narjess arriver comme une sauvage vers moi. Je souris en lui tendant le papier. Elle crie et saute de partout. Je lève les yeux vers ma mère qui a les larmes aux yeux.
« Mama ! Pourquoi tu pleures ?
_ Je suis contente mon fils.
_ Bah pleure pas ! Rigole, reste statique, je sais pas mais quand tu pleures j'ai l'impression...
_ Tais-toi tu dis n'importe quoi ! Maintenant faut que je prépare ton mariage. »
Je souffle. C'est reparti.
« Faut déjà trouver quelqu'un qui mérite le trône que tu veux acheter.
_ Je sais qu'il y a quelqu'un.
_ Non mama y a personne.
_ Arrête de mentir. Je le vois qu'il y a quelque chose qui te tracasse.
_ Non mama. Y a personne. Et j'étais occupé par le projet au travail.
_ Non autre chose.
_ Bon je vais chercher Buthayna. »
J'esquive sinon elle va encore plus forcer sur un sujet qui existe même pas ou alors me caser avec je sais pas quelle inconnue. Je préfère me barrer avant que son cerveau il disjoncte et qu'elle prépare mon demi-mariage.
Je sors et en fermant la porte je tombe sur Mayar. Je lui parle vite fait avant de rouvrir la porte et d'appeler ma sœur. Elles vont réviser leurs concours blancs. Je descends et monte en voiture. Ma princesse elle m'a manqué et je compte bien fêter la nouvelle avec elle. Avant de démarrer je jette un œil à mon phone pour voir si j'ai pas de news de Jibril ou sa sœur.
« Salam. Ma sœur va bien alhamdulillah mais elle a pas son phone. Il lui a pris. Mais elle part à l'institut demain in sha Allah. »
Je lui réponds et prends la direction de l'école de ma sœur. Je passe la fin d'après-midi avec elle et on rentre. J'annonce la nouvelle au reste de la famille pendant le diner. Narjess elle m'avait fait un bête de gâteau pour l'occasion et les autres ils m'ont félicité en me tartinant de crème. Voilà où part mon argent.
Le lendemain je pars à l'institut mais je vais direct au bureau de la prof de market. J'y vois Camille. Alhamdulillah elle a rien. Elle lève la tête vers moi avant de la baisser. Je fronce les sourcils sans rien dire. Je la salue et je me pose avec elles. Elle parle pas. il l'a traumatisée le connard.
« Il t'a rien fait ? »
Elle secoue simplement la tête. J'aime pas la voir comme ça. J'appelle son frère. Peut-être qu'à lui elle lui parlera. Je lui donne le tel et sors. Elle parlera pas devant moi je le sais. Je pars en cours de stratégie sans retourner dans le bureau. Je suis en retard mais je m'en fous. C'est le dernier cours et j'aime pas le prof.
« T'es en retard Alomari.
_ Je sais. J'étais avec la prof de market.
_ Puis-je savoir ce que vous...
_ Je devais la voir à propos de mon stage. »
Un mytho mais je m'en fous. Il a pas à savoir. C'est confidentiel comme ils disent. Je pars m'asseoir et prends le phone à Bassam dans ma main. J'hésite à le passer à Camille. Je sais qu'elle a toujours pas le sien. J'en ai parlé à mon frère ce matin en le déposant au lycée où il avait son épreuve et il m'a demandé de lui passer son phone. Je suis pas trop pour mais j'ai accepté quand même.
A la fin du cours je retourne au bureau. Elle est toujours à la même place. Je soupire et m'installe. Je parle avec la prof vite fait. Elle a dû lui parler à elle. En vrai je m'en fous. Tant qu'elle est là saine et sauve le reste j'ai pas à m'en soucier. Je lui tends le bigo à Bassam qu'elle regarde genre « c'est quoi ce truc ». Je rigole et lui explique ce que c'est.
« Je sais ce que c'est ! C'est juste que... Pourquoi ?
_ C'est pas à moi. C'est Bassam qui m'a demandé de te le passer tant que t'as pas le tien.
_ Hm... tu le remercieras de ma part.
_ Tu le feras toi-même. Il mange avec nous...
_ Non. C'est trop risqué.
_ T'inquiète. Après tu pars chez Pablo.
_ Tu avais tout prévu en fait ?
_ Même pas. Je viens d'y penser. »
Elle me tend mon phone et prend celui de Bassam. Je reste avec elles avant de retourner en cours. On parle tranquille tous les trois et franchement ça fait du bien.
Le midi je vais chercher mon frère au lycée où il devait passer son épreuve et on revient au café. J'appelle la prof dans son bureau et elle se pointe avec Camille. J'ai préféré qu'elle vienne avec nous on sait jamais. Je les présente et on mange tranquille. Une fois qu'on a fini mon frère prend sa route pour repartir en cours dans son lycée et moi je repars en cours après avoir donné mes clefs à la miss.
Camille
Je prends la route pour aller chez Elisa. Je ne sais pas si elle est à la maison mais Meqdad a dit qu'il préviendrait Pablo sur sa route. Je ne peux pas l'appeler parce que je ne sais pas si Bassam a son numéro. Je m'arrête à un feu rouge et entends le téléphone sonner. Je jette un coup d'œil et vois « Frérot R » s'afficher. J'hésite à décrocher mais le fais quand même.
« Allo ?
_ Ouai. Bien ? »
Je souffle. Ce n'est que Bassam. Il veut savoir si son frère est avec moi ou pas. Je lui réponds et il raccroche. Je souris. Les deux sont visiblement les mêmes. Pas d'introduction ni conclusion. Leurs paroles étaient limitées au simple besoin.
Je me gare sur le parking de la cité et vois Pablo seul. Meqdad a dû l'appeler. Je me précipite vers lui sans pouvoir m'empêcher de me blottir contre son torse. J'ai besoin d'affection.
« Doucement hermana. »
Je me détache de lui et lui souris. Il me demande comment je vais en me conduisant vers son bâtiment.
« Oh Pablo c'est qui la miss ?
_ Ma sœur.
_ Ouai ouai ! Ta sœur c'est une sauvage alors qu'elle elle semble...
_ Mounir ta gueule ! Azy Camille monte y a ma mère qui t'attend. »
J'exécute. Je souris en repensant à l'appellation que Pablo m'a donnée. Je suis toujours dans les escaliers quand il m'interpelle. Il me tend son téléphone. Je le prends et le porte à mon oreille. La voix de Meqdad se fait entendre. Il veut s'assurer que je suis bien arrivée, ce que je confirme. Je l'informe aussi que son frère avait demandé après lui. Il me donne quelques consignes et raccroche. Je souffle. Je veux bien qu'il me conseille et qu'il veuille jouer à l'homme dominant, mais il devient lourd au bout d'un moment. J'ai l'impression d'étouffer.
Je passe le reste de la journée avec Elisa qui m'apprend à faire sa fameuse paella. J'en ai l'eau à la bouche rien qu'en entendant le nom du plat. C'est mon plat préféré, avec les crêpes de Gab. Un délice. En parlant de mon frère j'ai pu l'avoir encore une fois quand Pablo était monté un peu plus tôt. J'ai pu lui parler un peu plus et détailler un peu plus ce qu'il s'était passé avec Max hier.
Je suis restée enfermée chez Elisa pendant quelques jours sous les recommandations de Pablo et Meqdad. Laurine s'était chargée de prendre mes cours auprès de mes professeurs et de les donner à Meqdad qui à son tour les donnait à Pablo qui me les remettait.
J'ai vraiment envie de sortir. Cela fait quelques jours que je n'ai pas respiré l'air frais et ça devient pesant. Je dis donc à Pablo que je veux sortir et il accepte à condition de m'accompagner. Je m'habille et sort. Katarina m'avait prêté ses vêtements pour toute la période que j'allais passer chez eux.
Je passe ma journée avec Pablo. C'est très agréable. Enfin... Jusqu'à ce que je me sente projetée au sol alors que nous sommes sur le Champs de Mars. Je me suis fait très mal aux côtes. Mes larmes menacent de couler mais je fais de mon mieux pour les retenir. Je lève la tête pour voir le visage de mon agresseur qui n'est autre que mon pire cauchemar. Damien. Le compagnon de mon frère qui me fait plus peur que le regard le plus noir de Meqdad. Par réflexe je tourne la tête, et qu'elle n'est pas ma surprise lorsque je découvre Max debout devant moi. Je détourne une nouvelle fois le regard pour découvrir Pablo sur Damien. Je sens mon cou craquer et ma tête se projeter en arrière, ce qui m'arrache un gémissement de douleur.
« Max... Tu... tu me fais mal. »
Il tire encore plus. J'essaie tant bien que mal de me dégager de son étreinte mais en vain. De décide de me décontracter et me laisser faire. Si ça ne fait pas de bien, ça fera moins mal. Je suis docilement mon frère qui me tire par les cheveux sous le regard des nombreux touristes. Pendant que Monsieur est occupé à me faire avancer, j'essaie de trouver le téléphone dans ma poche et le mets dans mon soutien-gorge.
Nous arrivons à sa voiture et il me jette sur le siège passager, m'arrachant un cri de douleur à cause de mes cotes. Il s'assoie côté conducteur pendant que je me redresse et boucle ma ceinture. Je ne peux plus retenir mes sanglots. Soudain je sens ma joue chauffer. Il a osé me gifler. Ensuite il a commencé à m'insulter de tous les noms. Je suis impuissante face à lui. Mes pensées se dirigent instinctivement vers Pablo que j'ai été forcée de laisser. J'espère qu'il n'a rien.
Il me sort de mes pensées en ouvrant brutalement la portière de mon côté. Il me tire et me jette dans ma chambre comme la dernière fois. Je me jette sur mon lit une fois que j'entends le verrou de la porte et pleure toutes les larmes de mon corps. Comment un frère peut-il être aussi cruel. Le pire dans toute l'histoire c'est que Maxime était le premier à me consoler et celui qui m'a aidé à aller mieux quand Gabriel avait décidé de quitter la France pour s'installer aux Etats-Unis. Je n'ai jamais vu cette facette de lui.
Une fois mes larmes sèches, je vais me laver le visage et m'enferme dans mon dressing. C'est le seul endroit où je peux parler sans risquer que quelqu'un m'entende. J'appelle Meqdad qui me raccroche au nez et me rappelle aussitôt. Je lui raconte et il me dit qu'il va appeler Pablo pour voir où il en est. Il me rappelle une dizaine de minutes plus tard. Il m'a annoncé que Pablo s'était fait prendre par la police. J'espère sincèrement qu'il n'a rien. Avant qu'il raccroche je lui demande si Gabriel est au courant. Il me dit qu'il n'a pas eu le temps de l'appeler mais qu'il le faisait tout de suite.
Dormir est impossible. Ma douleur que je ressens aux cotes est insupportable. J'en gémis et mes larmes coulent à flot. Elle ne cesse de s'intensifier jusqu'à m'arracher un hurlement. J'essaie de respirer, de souffler mais rien n'y fait. Je souffre. Je tente d'appeler mon frère mais il semble que celui-ci n'entend pas. Je ne peux pas risquer d'appeler qui que ce soit de peur qu'il ne se rende compte que j'ai un téléphone. Je tente tant bien que mal de diminuer la douleur mais elle semble prendre un plaisir à se rebeller et à me torturer. Je ne peux même plus respirer sans avoir mal. Je hurle de toutes mes forces. Ma chambre est toujours verrouillée, je ne peux donc pas sortir.
Ma mère ne semble pas à la maison. Ou plutôt la maison semple vide. Ni maman ni Max ne sont présents. Autrement dit, personne n'entend mes hurlements et personne ne viendra m'aider. Même si j'appelle quelqu'un, personne ne pourra m'aider puisque je suis enfermée ici. Le pire dans tout cela c'est que j'ai tellement mal que je ne peux pas réfléchir. Je me dirige avec tellement de difficulté vers la fenêtre de ma chambre. Je l'ouvre à la recherche d'air. Mais la douleur s'intensifie à chaque mouvement m'arrachant des hurlements de plus en plus sonores. Je crie de toutes mes forces en espérant qu'un voisin m'entende mais le quartier semble endormi. Je décide donc de prendre le téléphone et d'appeler Meqdad. Son téléphone sonne sans qu'il n'y réponde. En même temps qui est réveillé à 1h30 du matin ? Il l'a fait une fois mais ce ne sera pas systématique.
En attendant j'essaie de souffrir en silence. Et sans que je ne m'en rende compte ou même savoir comment, je finis par dormir. Je me fais réveiller par le téléphone de Bassam qui sonne. Je me redresse tant bien que mal et réponds. Il me demande d'ouvrir et je lui réponds comme je peux que je ne peux pas. J'entends des voix derrière lui. Une en particulier a retenu mon attention. Mon frère Gabriel.
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