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74 Casanova

Je m'élance, suivie par une Marie fortement déstabilisée, mais faisant de son mieux pour ne pas vomir. Elle n'est pas habituée à une telle débauche de violence... la folie a débuté il y a quelques minutes à peine, mais la salle de concert résonne toujours de crépitements, derrière nous, et même plus qu'avant. Les cris de douleur et de mort résonnent partout dans le bâtiment, dont les issues sont fermés. Toutes? Visiblement non... nous suivons la trace laissée par Cheshire. Soigneusement marquée par ses traces de "griffes".

Nous arrivons dans le couloir menant à une sortie. La sortie arrière. Et nous sommes accueillies par une pluie de balle. Une batteuse. Une putain de batteuse dans une putain de salle de concert... remarque, venant de Cheshire, j'aurais pu m'attendre à un bazooka, je devrais me montrer heureuse. Stationné au bout du couloir, juste devant la porte, le tireur a visiblement pour mission de protéger la seule sortie ouverte du bâtiment. Et au vu de la montagne de corps longeant le couloir, beaucoup de monde a tenté sa chance d'échappatoire, visiblement sans succès. J'inspire longuement, expire, et lentement, m'approche du coin derrière lequel nous nous sommes retranchées, mon arme prête.

Je me rapproche... encore... encore... je sais que mon adversaire vise cet endroit. Il tirera à l'instant où je me montrerais, je n'ai donc pas beaucoup de temps. Je me tends au maximum, le doigt pressé sur la gâchette. Une dernière inspiration, puis je surgis du bord et tire trois balle à l'instant où lui même commence à tirer, avant de me remettre à l'abris.

-Merde, mmmmm, putain...

-Shi, ça va? Me demande Marie.

-Ouais, je m'en suis prise une dans le bras... ouuuh, ça pique.

-Laisse moi voir.

Je regarde ma blessure, et aperçois que la balle m'a longuement éraflé l'avant bras sans rien casser. Mais le creux qu'elle a fait saigne abondamment.

Le tireur a eu moins de chance. Je m'engage dans le couloir rapidement, poursuivie par Marie.

-Shi! Il faut regarder ta blessure!

-Plus tard, Marie! Ils font qu'ont commence par se barrer de là!

Je me jette vers la porte, à l'instant où une voix m'interpelle.

-Faites moi... sortir... un instant...

C'est le tireur. Effondré sur sa lourde mitrailleuse, il saigne abondamment, et ses yeux recèlent la lueur de folie si récurrente chez les sous fifres de Ches.

-Pourquoi je te ferais sortir? Dis-je avec dédain. Regarde ce que tu m'as fait.

-Tu veux... savoir où est partie... Lady Cheshire, non?

-Ouais, mais je pense qu'elle a dû me laisser un message.

-C'est... moi, le message...

Je m'approche de lui. Son visage me dit un truc, et c'est Marie qui me ramène à la réalité.

-Monsieur Casnav! S'écrie-t-elle.

-Non, non, c'est Casanova... chuchote-t-il avec un petit rire.

Je lui jette un coup d'oeil, et ai en effet l'impression le dandy que j'ai vu sur l'écran du Sappho, lors du Festin organisé par Cheshire. Mais il a changé. Il est plus costaud, moins bien arrangé, il a de nombreuses cicatrices, et cette lueur dans le regard... c'est un survivant. Un de ceux qui ont vu les horreurs du monde et en sont restés marqués.

Je le soulève par le bras et le fait basculer sans ménagement par dessus mon épaule. Puis, j'ouvre la porte, et un courant d'air frais me frappe soudain. La sortie... l'air y semble si pur, loin des odeurs de sang, de poudre et de peur qui règnent dans le stade. Je cours quelques centaines de mètres pour m'éloigner de tout potentiel ennui, car je pense que les autorités doivent déjà bouclé le périmètre. Je trouve des traces du passage de Cheshire, à savoir les corps de cinq policiers qui étaient en train de fermer une rue. Je pose finalement le corps brisé de Casanova sur le banc d'un parc, à quelques pâtés de maison du stade. Le 2e, avec ses grandes tours fières s'élevant vers les cieux, ses bourses et ses bureaux, n'a jamais dû voir un tel déferlement de violence... La respiration de l'homme est sifflante, il n'en a plus pour longtemps.

-Alors? Dis-je.

-Alors... héhé... ce soir est un grand soir. Il marque la fin des Falconi... et aussi la fin des serviteurs de Lady Cheshire.

-Vous vous êtes tous sacrifiés, pour elle. Pourquoi? Pourquoi faire tout ça?

-Les autres, ont vu en elle une libératrice, une femme qui leur a donné une raison de vivre, et surtout une raison de mourir. Après être passé par la Crevasse, où l'on meurt sans en comprendre la raison... tous ou presque ont offert leur vie volontiers pour elle.

-Et toi?

-Moi? Héhéhé... elle m'a simplement... ouvert les yeux. J'étais un fils à papa, et je m'imaginais être le plus fort du monde avec mon argent. Mais au Festin, je les ai tous vu périr. Périr faiblement, en criant, pleurant, sans même se battre, et j'ai compris... ce ne sont que des faibles. L'argent leur donne un sentiment de supériorité, mais il ne leur donne en réalité qu'une sécurité factice... et quand on remet sa vie entre les mains d'autres personnes que l'on paie... on devient incapable de faire quoi que ce soit soi même. Être fort, c'est pas avoir des muscles, de l'argent, des capacités de tueur. C'est être capable de se battre pour rester en vie, de ne pas fuir... j'ai décidé d'être fort, au Festin. J'ai saisi une arme au hasard, j'ai vendu cher ma peau. À la fin, j'étais criblé de blessures, privé de munition, et entouré... j'ai cru que la mort allait enfin venir... mais elle m'a offert une nouvelle vie!

Il a un sourire ému.

-Je n'ai pas hésité une seule seconde. Je donnerais ma vie mille fois encore, si c'est pour elle...

-Où est-elle? Elle est blessée, en plus, que croit elle faire au juste? Dis-je avec colère.

Je n'arrive pas à comprendre à quel point elle peut fédérer des hommes autour d'elle, à comprendre comment ils se retrouvent si dévoués à sa cause.

Casanova ricane.

-As tu déjà vu Cheshire être blessée? Me demande-t-il.

-Pas à ma connaissance. Dis-je.

-Moi, si. Plein de fois. Au commissariat, elle a pris deux balles. Au festin, trois. Lors de l'attaque de la Crevasse, je ne compte même pas. Son corps est une mosaïque de cicatrices et de blessures... je n'ai jamais vu quelqu'un de son acabit d'aussi résistant physiquement. Elle semble avoir dépassé ce stade à la Crevasse. La seule fois où une blessure l'a touchée, c'est lors de la mort de sa compagne. Alors une pauvre balle... ce n'est pas ça qui va l'arrêter. Si tu savais le nombre de tentatives d'assassinat ratées des Falconi... tous ses hommes ne lui étaient pas aussi fidèles qu'elle aimait le croire. Elle est allée leur rendre... la monnaie de leur pièce. Ils se sont réunis pour fêter son exécution... tous au même endroit... cet endroit sera leur tombeau.

Il soupire, et tousse fortement. Ses dernières forces semblent le quitter, alors il me fixe droit dans les yeux.

-Elle a toujours beaucoup parlé de toi, en bien comme en mal... je me suis toujours demandé... pourquoi elle te tenait en telle estime, alors qu'elle n'en avait presque aucune pour nous. Je crois qu'en... te voyant je.. comprends. Tu dégage quelque chose de semblable à elle... quelque chose de dangereux et fascinant... je suis... heureux de t'avoir vue...

Un dernier sourire crispé se dessine sur le visage de l'homme, puis ses yeux ne fixent plus rien. Je fixe son beau costume maculé de sang, et y trouve une petite feuille blanche agrafée. Une adresse. Évidemment, Cheshire, pas conne... elle veut que je la retrouve. Elle n'allait pas juste laisser un message oral transmis par un homme que j'aurais pu tuer sans même l'écouter. Sa fascination pour les bouts de papier est étonnante, tout de même.

-Marie... dis-je gravement. Cette fois ci, tu rentres vraiment. Et ce n'est pas discutable. Je dois m'occuper de ça... seule.

Marie me regarde avec douceur et compréhension.

-Je comprends. Murmure-t-elle. Mais tu dois revenir vivante. Et ce n'est pas discutable.

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