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45 Passage au Mytilène

-Marie?

-Shiiii!

Une petite boule d'énergie me saute au cou alors que je franchis le pas de la porte.

-Hahaaa, salut ma belle. Tu as passé une bonne journée?

-Non.

Au moins, la réponse est claire, et j'en connais déjà la cause.

-Je m'ennuie! Continue-t-elle. Alors je lis, puis je fais le ménage, puis à manger, puis je n'ai plus rien à faire, alors je lis à nouveau et j'en peux plus! Je veux sortir! J'étouffe! Je préférais encore vivre à l'entrepôt, au moins je pouvais me promener avec toi.

-Du calme, du calme... tu te souviens, le week end dernier? Je t'ai promis de te trouver un moyen de sortir et même de t'occuper, tout en étant à l'abris.

-Oui, tu m'en as parlé après être rentrée complètement trempée d'un petit boulot, mais tu n'as rien ajouté. Se plaint elle.

L'affaire de la vieille date déjà de quelques jours, et j'ai pressé Jill du mieux que j'ai pu afin d'accélérer les préparatifs, et notamment le rachat. Et elle a fait incroyablement vite, ce qui me laisse à penser qu'elle avait probablement déjà prévu cette histoire depuis quelques temps.

-Il se trouve que ça pourrait être prêt... ça te dit d'aller y jeter un œil?

Marie reste figée un instant, tentant probablement de détecter une quelconque trace de sarcasme dans mes propos. Sarcasmes qu'elle ne trouve pas.

-C'est vrai?? C'est vrai???

-Je te préviens qu'il y aura du boulot! Dis-je en riant face à son visage enfantin empli d'excitation.

-Oooh, merci, merci, merci Shi!

-C'est pas moi qu'il faudra remercier, mais une amie du nom de Jill.

Et une vieille peau décédée dans un accident, aussi. Je ne ressens pas le besoin d'exprimer cette pensée.

Nous nous mettons donc en chemin. À pied, c'est un peu loin, mais si nous retournons dans mon appartement, mon terrier, mon vrai chez moi, alors ce sera à deux pas. Le bar de la vieille Svarski est à l'opposé du Sappho par rapport au terrier, dans une des rues bien plus larges et lumineuses du 8e, au rez de chaussée d'un haut immeuble. Seul une chose a changé depuis mon dernier passage: le nom du bar. Je n'avais pas vraiment fait gaffe en y entrant - c'était du russe je crois, ou une autre langue imprononçable d'Europe de l'est. Mais maintenant, une nouvelle enseigne indique fièrement le nom du lieu:

-Le Mytilène? M'interroge Marie, et je hausse les épaules comme seule réponse.

Une tête surgit de l'encadrure de la porte, et le visage de Jill apparait.

-Salut les filles. Lance-t-elle en s'avançant vers nous.

-Jill, c'était sensé être une surprise... dis-je en soupirant. Tu ne pouvais pas attendre dedans?

-Rhoo j'étais impatiente, écoute. Ce n'est pas tous les jours qu'on assiste à une inauguration comme ça.

-Une inauguration? Demande Marie, curieuse.

-Quoi, elle n'est pas au courant? Me demande Jill.

-Quelle partie du mot "surprise" ne comprends tu pas, Jill?

-Ah... bien vu. Désolée, je ne l'avais pas compris dans ce sens là.

Elle se retourne vers Marie, qui recule un peu. Il faut dire que Jill est un peu intimidante. De longs cheveux noirs ramenés en couettes qui lui descendent au milieu du dos, un visage fermé et sévère, et un air détaché, malgré sa petite taille. Et surtout, ses deux yeux, noirs comme de l'encre, qui semblent toujours te sonder.

-Yo. Moi, c'est Jill, mais à partir d'aujourd'hui, tu peux m'appeler "patronne".

-Pa-Patronne?

Je retiens un fou rire à la vue de l'air médusé de Marie.

-Exactement. Tu vois ce bar? C'est mon bar. Et il y a un boulot de serveuse disponible pour toi, car Shi est dure en affaire. La paye est pas terrible, mais au moins ça t'occupe et ça t'apprends le job. Alors?

-Shi... c'est ça ta surprise?

-Ouais.

-Mais... c'est génial! Merci, merci, merci, merci Shi!

Une nouvelle fois, j'encaisse le choc de cette petite boule d'énergie que me saute dans les bras, tout en s'emparant de mes lèvres avec douceur.

-C'est Jill que tu dois remercier, tu sais... enfin, moi aussi, un peu.

-Ne me remercie pas trop, tu vas bosser dur, crois moi. Reprend celle-ci. Tu es prête?

-Oui, Patronne!

-Parfait! Tu as des questions?

-Oui! Pourquoi ce nom pour le bar, Patronne!

-Tu préfère pas savoir en quoi va constituer ton boulot?

-Ah... si, aussi, mais je veux savoir pourquoi ce nom.

-Hum. Je crois que je t'aime bien, tu sais.

Je lance un regard de reproche à Jill. Elle ne compte pas me piquer MA Marie, quand même? Jill marque une pause avant de reprendre.

-J'ai un autre bar, où Shi est une habituée. Il s'appelle le Sappho. Le nom là bas non plus n'est pas choisi au hasard. Tu connais Sappho?

Marie secoue négativement la tête.

-Je m'en doutais. C'est pas très connu. Ce n'est pas mon premier bar, mais j'avais la mauvaise habitude d'appeler tous les précédents de la même manière, ce qui a... causé quelques ennuis. Bref, quand j'ai quitté mon pays pour m'installer ici, j'ai travaillé ici avant d'ouvrir mon propre bar. Il s'appelait déjà le Mytilène. C'est une ville, en Grèce, sur l'île de Lesbos. L'ancienne patronne avait apparemment des origines là bas. Quand j'ai ouvert le mien, je voulais un bar lesbienne. Je me suis alors dit: "il me fait un nom qui entre en résonance avec lesbienne, mais qui ne soit pas ce mot, et j'aimerai bien faire référence au Mytilène aussi". Et bim. Sappho. C'est une poétesse de la grecque antique qui a beaucoup écrit sur son amour pour les autres filles et qui habitait... sur l'île de Lesbos, à Mytilène.

-Waaa... s'émerveille Marie. Je n'avais jamais fait le lien entre le nom de cette île et le mot "lesbienne"...

-C'est parce que Sappho en était originaire que le mot a pris un tel sens. Ça me semblait normal de redonner son nom d'origine à l'établissement, après le... malheureux changement de propriétaire par lequel il est passé. L'explication te va? 

-Oui, Patronne!

-Pour le reste, tu peux entrer à l'intérieur. Ta collègue, Aki, va t'expliquer ce que tu dois faire.

Marie s'éloigne joyeusement.

-Tu as gardé la meuf, hein? Dis-je. Un petit faible?

-La vieille Rigotti l'avait prise sous son aile depuis des années. La gamine a perdu beaucoup de famille dans les affaires de la mafia, après tout. C'était presque une fille pour elle. J'allais pas la laisser clamser toute seule... 

-Oh... même pas un petit faible? Elle est mignonne.

-Désolée de casser tes espoirs, Shi, mais mon coeur est prit depuis bien longtemps.

-Ah, oui. Je ricane. Et par qui? Pas moi, j'espère? 

-Non. Mon bar est ma seule femme. Rétorque-t-elle, et je sais qu'elle n'en dira pas plus.

-D'ailleurs... Rigotti? 

-Sacrée ironie, hein? Ricane Jill. Ta petite Marie Rigotti qui vient travailler sur les trace de son ancêtre...

-Elle était donc vraiment liée au clan Rigotti? 

-J'ai jamais compris toute l'affaire. Admet Jill. Mais le clan Rigotti a une histoire... pas très fun. La vieille a préféré se mettre en retrait du clan, et a étrangement réussi à y survivre. Enfin... jusqu'à maintenant. 

Faire partie d'un clan peut donc poursuivre, même des années après que celui-ci ai disparu... cela ne me rassure pas beaucoup pour Marie. Cela me rappelle une autre question que je voulais poser à Jill.

-Tu n'aurais pas fait exprès de faire durer les choses pour baisser le prix de l'affaire, à tout hasard? Vu la qualité de l'alcool de cette vieille pie...

Jill me sourit légèrement.

-Tu es clairvoyante, Shi.

-Merci. Je ne le suis par contre pas assez pour deviner l'info que tu voulais me donner. Que tu DOIS me donner, plutôt.

-Tu ne lâche pas l'affaire, hein?

-Un deal est un deal.

-Très bien... alors écoute. Il y a pas mal de légendes et de rumeurs sur l'origine de Cheshire. Ce dont on est certains, c'est qu'elle vient de la Crevasse. J'ai pas besoin de t'apprendre que cette prison de haute sécurité est réputée pour être un véritable enfer... Sigurdsson l'en a sortie. Mais avant... elle a probablement pas passé sa vie là bas non plus, elle connait trop le monde extérieur pour ça. J'ai mené mes petites recherches, et je pense avoir compris pourquoi les Falconi sont allés la chercher, elle, en particulier... et également pourquoi elle semble te considérer différemment des autres.

Jill marque une longue pause, avant de conclure. Et, dans son regard, une étrange lueur passionnée brille. Comme si cette découverte était le fruit de décennies d'enquête infructueuse. 

-Le dragon. Elle serait la fille du dragon.

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