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2 La Reloue du Commissariat

Je grogne une énième fois, en marquant mon impatience. Je suis en train d'attendre au feu piéton de l'imposant boulevard principal du 9e arrondissement, et il n'a pas l'air décidé à passer au vert. Je tape du pied, ce qui me vaut un regard intrigué de la part d'une autre personne attendant à mes côtés. Je l'ignore, et me concentre sur l'imposant bâtiment qui me fait face de l'autre côté de la rue, et qui est ma destination: le commissariat central. J'ai été convoquée.

Encore.

Et, encore une fois, ils ne vont rien avoir contre moi et vont me relâcher sans pouvoir engager de poursuites. C'est vraiment se lever pour rien. Mais mon employeur préfère que je sois docile avec les forces de l'ordre pour pouvoir me blanchir entièrement. Ça ne rend pas les visites plus agréable. Tous ces policiers si sûrs d'eux et de leur foutue justice qui me prennent de haut... qu'est ce que j'adore leur visage quand ils réalisent qu'ils ne peuvent rien contre moi... surtout avec l'argent que le parrain leur fourre plein les poches.

Le feu passe au vert. Je patiente pour que la personne qui attendait a coté de moi commence à avancer; je préfère ne pas avoir quelqu'un dans mon dos. Simple habitude. Mais la personne reste immobile. Intriguée autant qu'agacée, je lui jette un coup d'œil. C'est une jeune fille. Pas dégueu. Même assez jolie, objectivement. Elle a les cheveux bruns parsemés de mèches plus claires, lui descendant juste au dessous du coup. Ses yeux forme et couleur noisette fixent nerveusement le grand bâtiment de police. Son nez légèrement retroussé, ses pommettes hautes et sa bouche tordue en une grimace d'appréhension rendent le tableau des plus étrange. Mais elle est assez à mon goût, je dois le dire.

Ah, j'ai peut être oublié de préciser ce détail. La seule chose qui arrive à concurrencer l'euphorie que me procure le meurtre, c'est le sexe. Et les bites ne sont pas précisément ce qui m'intéresse.

Perdue dans mes pensées, à l'idée de peut être tenter du lui adresser la parole pour la mettre dans mon lit, je remarque que le feu est repassé au rouge, et qu'à nouveau un flot de voitures m'empêche de traverser. Je grince des dents, et commence à peut être plutôt penser à la tuer plutôt que la baiser. Mais je jugule mes pulsions, et l'observe une nouvelle fois. Je suis réputée pour ma patience, après tout. C'est quelque chose qui aide beaucoup dans mon boulot. Je remarque alors quelque chose d'étrange, sur ma jeune voisine.

Une marque dans son cou. Qu'elle essaie de cacher sous une écharpe, mais qui n'en ressort que plus pour moi. C'est un bleu. J'élargis mon champ d'analyse. C'est le moment de jouer les Sherlocks.

Regard craintif. Fixé sur le commissariat. Un bleu dans le cou, qu'elle essaie de cacher... avec une écharpe... en été. Des manches longues. Une bague au doigt. On nage un peu dans le cliché. Mais ça me parait clair comme de l'eau de roche.

Une femme battue. Évidemment. Et qui hésite à aller porter plainte. Je soupire. J'ai toujours trouvé ce genre d'hésitation ridicule. Sa peur de traverser la rue me semble être comme une preuve ostensible de faiblesse. Et ça m'énerve. Le feu repasse au vert.

-T'es venue jusque là, tu peux au moins traverser la route.

Elle cille quelques secondes en réalisant que je m'adresse à elle.

-Je vous demande pardon? Répond-elle poliment.

Je soupire et prend les choses en main. Je la saisis par le bras et la traine derrière moi sur le passage piéton. Elle a à peine le temps de tenter de se débattre que j'ai déjà pénétré dans le commissariat avec elle. Je la pousse devant moi, et elle se rééquilibre difficilement, avant de tourner un regard outré dans ma direction.

-Qu'est ce qui vous prend? Commence-t-elle, en rougissant et en réajustant son écharpe.

-Ta gueule. T'étais prête à te barrer la queue entre les jambes alors que t'es venue jusque là. Ça m'a énervée.

-Mais... je... incroyable!

Elle semble pourtant presque soulagée. Je ne comprends pas pourquoi, j'ai agis purement par instinct.

-Shi! Crie une voix que je ne connais que trop. Qu'est ce que tu fous encore?

Je relève la tête pour observer le commissaire tempêter dans ma direction. C'est un petit homme de corpulence moyenne, avec des cheveux blancs, une imposante moustache et un air sévère. Un vrai cliché sur pattes.

-Salut, le vieux! T'avais si hâte de me revoir?

-J'aurais preféré ne plus jamais avoir a revoir ta gueule de mioche.

-Pourtant vous pouvez pas vous empêcher de me convoquer continuellement... vous m'aimez bien, au fond.

Il soupire d'énervement. Je lui sourit. En réalité, il est l'une des seules personnes que j'aime bien. Il est vieux, grincheux, et passe son temps à essayer de me foutre en taule. Mais il est toujours franc avec moi, c'est une adversaire intelligent, à ma taille, et honorable. C'est l'un des seules flics de l'est que le parrain Sforza n'arrive pas à se mettre dans la poche. Un bon palmarès, au vu de la position qu'il tient.

Il jette un regard circonspect à la fille que j'ai fait rentrer. Puis son regard revient vers moi, soupçonneux.

-Qu'est ce que tu lui a fait, à celle là?

-Rien du tout. Pour l'instant, en tout cas. Je l'ai juste invitée à rentrer vu qu'elle semblait hésiter.

-Non, je... commence-t-elle, mais je l'interrompt.

-Elle vient porter plainte pour violences conjugales. Tu peux t'occuper au moins de ça, le vieux?

Il me fixe un instant, essayant de déterminer si je me moque de lui ou non. Puis il invite aimablement la jeune fille à aller s'asseoir sur une chaise. Il reste même avec elle quelques minutes, la rassurant et lui tenant compagnie le temps que l'agent en charge des plaintes ait fini de traiter son cas.

Je baille longuement durant ce temps, marquant ainsi mon impatience. Si j'avais su qu'il allait me faire attendre encore plus, j'aurais laissé cette gamine à son hésitation sur le trottoir. Décidément, cette journée va être longue. Le commissaire laisse enfin sa petite protégée pour venir me récupérer. Il est toujours celui qui m'interroge lors de mes convocations.

-Entre. Me lâche-t-il un peu sèchement.

-Zetes bien aimable.

-Bon, Shi. Je peux savoir où tu étais hier soir? Je suppose que tu étais en pleine partie de carte avec 3 témoins dont tu as même les numéros sur toi...

Il a l'habitude. Il sait que je suis coupable. Je sais qu'il le sait. Mais il ne peut rien faire. Mon employeur me blanchit, en me trouvant des alibis en béton à chaque fois - même s'il n'est pas toujours très original dans le choix des alibis. Le coup de la partie de carte est un classique.

-T'es de mauvaise fois, le vieux. C'était pas des cartes, mais des petits chevaux cette fois.

-Très drôle.

-Merci.

Il soupire.

-Je suppose qu'il ne me reste qu'à classer l'affaire sans suite. Marmonne-t-il. La mafia pourrait régler ses affaires un peu plus discrètement! Avec le nombre d'affaires sans suite qu'on a, on passe pour des incompétents.

-Il faudrait leur demander, peut être qu'ils arrêteront de tuer des gens si vous leur demandez gentiment. Dis je en ricanant.

Son regard se fit désespéré et fatigué.

-Je me demande comment tu peux être aussi... détachée, Shi. Tu es jeune, tu es belle, intelligente, t'as tout pour toi. Et pourtant...

-T'as déjà rêvé d'être autre chose que flic, le vieux?

-Aussi loin que je m'en souvienne, non.

-Alors t'as ta réponse. C'est exactement pareil pour moi.

-Tu as toujours rêvé de tuer des gens?

-Tu as toujours rêvé de briser la vie de gens en les envoyant en taule. Je juge pas...

Il me fixe longuement. Son regard insistant devient rapidement gênant.

-Bon je peux y aller maintenant?

Je m'énerve. Mais il me répond avec calme.

-Je suis étonnée que tu ai ramené cette petite. Ça fait un bout de temps que je la vois passer en face du commissariat sans oser y entrer.

-Elle m'ennuyait à rester immobile.

-C'est vraiment uniquement pour ça?

Je le regarde avec étonnement. J'aurais envoyé quiconque d'autre sur les fraises pour tenter de se mêler de mes affaires. Mais, eh. Le vieux est l'une des deux seules personnes qui ne me sortent pas totalement par les yeux, donc je peux bien me poser la question. L'ai je vraiment poussée uniquement parce qu'elle m'ennuyait? Je me triture les méninges quelques secondes.

-Je me suis dit que je la mettrais bien dans mon lit au départ.

Il semble se dégonfler, comme s'il avait espéré un autre type de réponse. Il répond tout de même.

-Au début?

-Ouais. Après, j'étais irritée de sa faiblesse. Et... mmmh... je pense que je me suis dit que j'étais encore plus irritée par celui qui lui fait ça.

-Pourquoi? Il frappe sa femme, et tu tue des gens. Je ne vois pas beaucoup de différence.

-C'est parce que pour toi un crime est un crime. Mais il y a une grande différence entre souffrir quelques instants avant un repos éternel et se lever chaque jour la peur au ventre. Je suppose, en tout cas. Je n'ai été dans aucun des cas. Je me dis juste qu'une mort rapide est préférable à une longue torture.

-C'est un point de vue. Je préfère faire en sorte qu'aucun des deux n'arrive.

-Et c'est ce que je vous reproche, à tes potes et toi. À force de vouloir sauver tous les meubles, vous allez perdre la maison. Bon, je peux y aller maintenant? J'ai rendez vous, moi.

-Ne me fais pas croire que tu fréquente des gens.

-Je ne fréquente pas des gens. Je fréquente des femmes. Leur lit, plus précisément. Tu devrais essayer, ça te ferait du bien.

-Tu sais très bien que je suis marié.

-Tant mieux, ça en fait plus pour moi. À plus, le vieux.

Je l'entends marmonner un "à bientôt, gamine" au moment ou je sors, et ne peux m'empêcher de sourire. Bien sûr qu'il va me revoir. Après tout je suis la première à être convoquée dès qu'un meurtre étrange à lieu dans l'est de cette foutue ville. 

Je ressors sans un regard en arrière.

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