SG-X →ChangHo
SG-X
Résumé :
L'équipe SG-X est envoyée en repérage sur une planète inconnue. Les conditions climatiques obligent les quatre militaires a quitté les lieux en urgence, mais Wonho et Changkyun se retrouvent coincés sur place.
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→OS Monsta X + Wonho
→Wonho X Changkyun,
→science-fiction, romance,
→ se déroule dans l'univers de la série Stargate Sg1,
→ écrit dans le cadre d'un échange de 404projects
→ mai 2020
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Partie une.
Le groupe de quatre explorateurs venait de traverser le vortex de la porte des étoiles.
— Chers passagers, merci d’avoir voyagé avec Stargate Command, nous vous souhaitons la bienvenue sur P4X-394, la météo du jour s’annonce clémente malgré l’apparition de quelques nuages, plaisanta le Colonel Lee Hoseok en ajustant sa casquette.
Le jeune homme musclé et souriant à la tête de l’équipe SG-X, descendit les quelques marches du piédestal sur lequel se trouvait le grand anneau de pierre qui leur servait à voyager de la Terre jusqu’à d’autres planètes à l’autre bout de la galaxie, à condition d’avoir les bonnes coordonnées composées de sept symboles extraterrestres.
— Le robot n’a pas pu s’aventurer à l'extérieur du temple, expliqua le Major Son Hyun Won, surnommé Shownu par ses amis. Cependant l’air est parfaitement sain et aucune trace de radioactivité ou autre. Cette planète est semblable à la Terre.
— Des aliens ? demanda le Capitaine Lim Changkyun en serrant les doigts sur son P-90.
— Le robot n’a détecté aucune trace de vie, lui répondit le Docteur Lee Minhyuk en sortant un carnet de sa poche, mais les murs du temple sont couverts d’écritures, alors j’en déduis que cette planète est ou a été habitée.
Ils avançèrent dans la grande bâtisse de pierre jusqu’à en atteindre l’autre bout, une ouverture sur le côté semblait servir de porte.
— En tout cas si elle est habitée, il n’y a personne à la maison, remarqua Changkyun en regardant autour de lui.
— Restez quand même sur vos gardes, les prévint Hoseok, on ne sait jamais, ce sont peut-être des petits farceurs.
Minhyuk, le docteur en archéologie et spécialiste des langues et cultures anciennes, commença à analyser les écritures.
— Qu’est-ce que ça raconte ? lui demanda Shownu en haussant un sourcil.
— Je ne sais pas encore, mais on dirait un dérivé de latin alors je devrais pouvoir en décoder une bonne partie.
— Docteur, j’ai pas forcément envie de rester là toute la journée, s’impatienta le Colonel en croisant les bras sur ses épais pectoraux.
— Wonho, aussi intelligent que je puisse être, je vais avoir besoin d’un peu de temps, grommela l’archéologue.
Minhyuk ne faisant pas partie de l’armée, n’avait pas à se référer aux autres en utilisant leur grade. De plus, étant ami avec tous les membres de l’équipe, il lui arrivait souvent de les appeler par leur surnom, Wonho étant celui de Hoseok.
Le Colonel aux cheveux d’ébène leva les yeux au ciel et soupira longuement.
— Colonel, l’interpella Shownu, je vais rester ici avec Minhyuk, vous pouvez aller inspecter les environs avec le Capitaine Lim en attendant si vous le souhaitez.
Wonho jeta un œil au Capitaine, le cadet de l’équipe, qui haussa simplement les épaules, il attendait les ordres de son supérieur.
— Ok, on va faire un tour et on revient, dit finalement le Colonel en indiquant à Changkyun de le suivre, amusez-vous bien avec vos écritures !
Les deux hommes sortirent du temple, leurs armes en joue, prêts à tirer en cas d’attaque.
Le bâtiment qui abritait la porte des étoiles se trouvait en haut d’une colline. P4X-394 semblait être une planète tout à fait banale, couverte de forêts, de rivières et de montagnes, et plutôt primitive à en juger par l'architecture du village qui se trouvait à quelques kilomètres de leur position.
— Je pense qu’on peut faire une croix sur la découverte d’une quelconque forme de technologie extraterrestre, soupira Changkyun en tapant du pied sur le sentier pavé qui menait aux quelques habitations.
Son supérieur hocha la tête et se mit en route.
— Mon Colonel, l’interpella le plus jeune en posant une main sur son épaule, regardez.
Il attira son attention vers l’extérieur du temple, sa structure semblait avoir bien souffert des années, Wonho se saisit de son talkie-walkie.
— Major, vous me recevez ?
— “Cinq sur cinq mon Colonel.”
— Vu de l’extérieur, le temple n’a pas l’air en très bon état, faites attention à vous.
— “Apparemment cette planète est annuellement victime d’une énorme tempête.”
— C’est ce que Minhyuk a traduit ?
— “Oui, cette planète s’appelle Vandos et apparemment, elle n’a pas été visitée par des peuples ennemis depuis des milliers d’années.”
— Bonne nouvelle ! Tenez-nous au courant si vous apprenez autre chose, le Capitaine Lim et moi descendons au village pour voir si on peut y trouver quelque chose.
— “Compris.”
— Terminé.
Le Colonel rangea l’appareil de communication à sa place et indiqua à Changkyun de se mettre en route d’un geste de la tête. Ils s’engagèrent sur le sentier pavé, observant la nature environnante.
— C’est pas bien différent de l’extérieur de la base, remarqua le Capitaine.
— J’avoue que je préfère les planètes un peu plus exotiques, enfin qui changent quoi, lui répondit Wonho un peu déçu.
— Comment vous croyez qu’on appelle les habitants de cette planète ? Les Vandosiens ? Les Vandosois ?
— Les Vandosors ?
— Les Vandosorus Rex ?
Ils se mirent à rire, c’était important de pouvoir détendre un peu l’atmosphère lorsque l’heure n’était pas à la guerre, à la fuite ou à d'autres types de dangers. Ils reprirent tous les deux leur sérieux et échangèrent un regard un peu gêné avant de continuer leur descente.
Ils travaillaient ensemble depuis quatre ans. Le programme Stargate Command, au départ jalousement gardé secret par les américains, possédait désormais des équipes de nombreux pays du monde. Les différentes nations avaient obtenu le droit d’avoir chacune une unité au sein du programme. SG-X était celle de la Corée du Sud. Les quatre jeunes hommes qui composaient SG-X s’étaient installés aux Etats-Unis et étaient régulièrement envoyés en mission d’exploration sur d’autres planètes au même titre que les autres équipes.
La cohabitation entre les différents pays était encore compliquée parfois, mais les militaires, eux, se serraient les coudes malgré leurs origines. Forcément, ça avait fini par rapprocher les membres des mêmes pays et peut-être un peu trop dans le cas de Wonho et Changkyun.
Leur travail les avait déjà conduit dans des aventures très périlleuses et, lors d’une mission qui avait failli leur coûter la vie, ils avaient échangé quelques baisers. Pourtant ils n’en avaient jamais parlé par la suite. Ils avaient été secourus par une équipe américaine et avaient mis ce petit dérapage sur le coup de la panique. De toute façon, même si leurs sentiments s'avéraient véritables, une relation amoureuse n’était pas envisageable. Ils étaient militaires, alors autant dire qu’une relation homosexuelle ne risquait pas d’être bien reçue, mais aussi, Wonho était le supérieur hiérarchique de Changkyun alors l’amour leur était interdit.
Pourtant, même sans avoir jamais remis ce petit incident sur le tapis, il y avait toujours une certaine tension entre eux lorsqu’ils se retrouvaient seuls.
— On dirait que le ciel se couvre, dit finalement le jeune Capitaine quand ils arrivèrent au village.
Son supérieur leva les yeux, en effet, de gros nuages menaçants avaient fait leur apparition.
— Le vent souffle dans notre direction en plus.
— Et il se lève.
— On dirait bien oui.
Le petit village se composait d’une vingtaine de maisons très rudimentaires, certaines faites de bois, d’autres de pierres. Elles semblaient toutes avoir été abandonnées depuis peu.
— Y’a quelqu’un ? appela le Colonel. Nous sommes des explorateurs pacifiques venus de la Terre. Nous venons en paix !
— J’ai toujours trouvé cette phrase peu crédible quand on voit les armes qu’on a dans les mains, marmonna Changkyun en indiquant son P-90.
Wonho laissa échapper un petit rire, son subordonné avait raison mais ils ne pouvaient jamais prévoir s’ils allaient tomber ou non sur des ennemis, alors il valait mieux être prévoyants. Ils pénétrèrent dans une première maison qui s’avéra vide, cependant, il était clair qu’elle était encore habitée quelques jours auparavant. Elle était meublée, les lits étaient faits, il y avait même encore quelques provisions dans un cellier sous le plancher.
— Pas de technologies extraterrestres, soupira Wonho en actionnant la pompe à eau digne d’une ferme de la fin du dix-neuvième siècle, bon, ils ont au moins l’eau courante.
— On n’a pas la même définition d’eau courante, plaisanta le Capitaine en découvrant un grand bac de cuivre qui semblait servir de baignoire.
Toutes les maisons étaient dans le même état, vides mais meublées et bien rangées.
— Il y a des traces de sabots et de roues de charrettes, indiqua Changkyun en pointant une route de terre du doigt.
— On dirait qu’ils sont tous partis en abandonnant leurs maisons. C’est vraiment étrange.
— Peut-être une attaque ?
— Non, ils ont clairement eu le temps de faire leurs bagages. On dirait plutôt une sorte de transhumance ou quelque chose du genre.
Le ciel devenait de plus en plus sombre et menaçant et les rafales de vent rendaient leur progression difficile.
— On devrait retourner à la base et revenir quand la tempête sera passée, dit Wonho en commençant à rebrousser chemin.
Son cadet acquiesça.
— "Wonho ? Changkyun ? Vous me recevez ?" résonna soudain la voix de Minhyuk dans le talkie-walkie.
— Vous avez trouvé quelque chose ? cria le colonel pour que sa voix soit entendue malgré le vent.
— "Oui ! La tempête qui se lève en ce moment semble être un phénomène annuel, mais les écrits montrent qu'elle devient de plus en plus dévastatrice chaque année, apparemment les villageois se réfugient dans des grottes dans les montagnes à plusieurs jours de marche du temple pour s'en protéger."
— Les maisons étaient désertes, il n'y avait que des traces de sabots et de roues menant hors du village.
— "Alors ils sont déjà partis."
— Nous sommes en chemin en direction du temple mais les rafales de vent nous ralentissent !
— "Vous devriez vous abriter si ça devient trop dur."
— "Mon colonel, fit soudain la voix de Shownu dans l'appareil, je ne suis pas certain que le temple tienne le coup, les tempêtes des années précédentes semblent avoir beaucoup endommagé sa structure, le toit ne va plus tenir très longtemps si ça continue de souffler comme ça !"
Le colonel se tourna vers Changkyun et ils échangèrent un regard entendu mais rempli d'inquiétude.
— Retournez à la base, leur ordonna Wonho au travers du talkie-walkie.
— "Mon colonel, on ne va pas partir sans vous !"
— Entrez les coordonnées, rentrez sur terre et nous vous rejoindrons dès que possible !
— "Hors de question !"
L'orage se mit soudain à gronder, un éclair frappa la cime d'un arbre non loin des deux explorateurs, une averse battait son plein et leur progression devenait de plus en plus difficile. La route pavée en pente était méconnaissable, des torrents d'eau s'en écoulaient. Wonho manqua de tomber plusieurs fois, sauvé de justesse par Changkyun, ils se tenaient par le bras afin d'éviter de se faire emporter par le courant et la force de l'eau.
— Major c'est un ordre ! cria le colonel dans son appareil. Foutez le camp d'ici ! C'est clair ! Le capitaine et moi vous rejoindrons sur Terre dès que possible.
— "À vos ordres mon colonel, abdiqua finalement Shownu, faites attention à vous."
Ils arrivaient à distinguer le haut de la grande bâtisse malgré la tempête. Le toit semblait sur le point de céder.
— "Wonho ! Changkyun ! Allez vous abriter ! C'est trop dangereux dehors ! fit la voix de Minhyuk dans le talkie-walkie."
— Passez cette putain de porte bon sang !
Quelques instants plus tard, le plafond du temple s'effondra, un éclair avait traversé le ciel et frappé le haut du bâtiment, d'autres flash lumineux tombaient de plus en plus près des deux aventuriers.
— Major ? Minhyuk ? appela Wonho dans le talkie-walkie.
La communication était brouillée, impossible de savoir si la cause en était la tempête ou...
— Mon colonel ! hurla Changkyun en le tirant avec lui dans une cavité à flanc de colline.
Un nouvel éclair venait de frapper un arbre et ils eurent juste le temps de voir une tornade se former. Grâce aux réflexes du capitaine, ils s'étaient retrouvés dans une petite grotte, ils étaient chanceux, ni l'eau ni le vent ni pénétraient. Les deux jeunes hommes étaient essoufflés, trempés jusqu'aux os mais surtout inquiets.
— Est-ce qu'ils ont passé la porte ? demanda Changkyun entre deux respirations.
— J'en sais rien.
Le colonel tenta de les recontacter.
— Major ? Major, vous me recevez ?
Aucune réponse.
— J'espère qu'ils ont passé la porte, souffla Changkyun en se frottant le visage.
— S'ils étaient ensevelis le talkie grésillerait, là il n'y a rien, ils ont dû réussir à rentrer sur Terre.
Wonho essayait de le rassurer, il lui pressa doucement l’avant-bras. Ils échangèrent un sourire désolé mais le plus jeune détourna vite les yeux quand ses lèvres se mirent à trembler.
— Putain de tempête de merde ! râla t-il en donnant un coup de pied dans le rocher qui se trouvait en face de lui.
Il ramena ses genoux contre lui et cacha son visage dedans. Son supérieur ne devait pas le voir pleurer, il était militaire, il devait se montrer fort. Il avait honte de se comporter en chochotte devant l'homme qu'il respectait et qu'il…
— Hey, viens là, ça va aller.
D’une voix rassurante, Wonho passa un bras musclé autour de ses épaules. Il le serra contre lui, appuyant sa tête contre la sienne.
— Ça va aller, tout va bien se passer, répétait-il comme un mantra.
À vrai dire, il n'en savait rien. Mais ce dont il était sûr c'était qu'il devait protéger Changkyun à tout prix.
Partie deux.
La tempête avait duré un bon moment, la pluie, l'orage et le vent s'y étaient mis de concert pendant plusieurs heures. Les éclairs furent les premiers à s'arrêter, les bourrasques avaient suivi, puis finalement les averses. Changkyun releva doucement la tête du torse de son supérieur.
— On dirait que ça se calme enfin dehors, lui dit ce dernier en se penchant un peu vers l'extérieur.
Il se tourna ensuite vers Changkyun et scruta son visage pendant de longues minutes.
— Ça va ?
— Oui ! Pardon je- j'ai été nul.
Wonho lui tapota affectueusement les cheveux avant de se redresser.
— Il faut qu'on retourne au temple.
— Du moins ce qu'il en reste, souffla son subordonné en se levant à son tour.
Changkyun n'avait pas tort, avant de devoir.se mettre à couvert, les deux militaires avaient clairement eu le temps de voir le toit de la bâtisse s'effondrer, mais plus grave encore, ils n'avaient aucun moyen de savoir si les deux autres membres de leur équipe avaient pu rentrer sur Terre, ou au moins se mettre à l'abri à temps.
Le paysage avait bien changé dehors, les pavés de la route avaient disparu sous une coulée de boue, de nombreux arbres avaient été déracinés par la tornade, la plupart des maisons du village semblait avoir été rasée mais au moins, le soleil brillait désormais sur la planète extraterrestre. Ils grimpèrent la pente en prenant garde à ne pas glisser jusqu’à atteindre les désormais ruines. La porte était encore accessible, mais le spectacle qui les attendait à l'intérieur fut bien moins satisfaisant. Tout le centre du plafond s'était effondré, mais pire encore, la porte des étoiles avait été ensevelie sous les décombres.
— Major ! Minhyuk ! appela Wonho dans l'espoir d'obtenir une réponse des deux disparus.
— Mon colonel ! Leurs affaires sont encore là ! l'informa Changkyun en indiquant deux sacs de l'armée au pied du mur présentant les inscriptions que l'archéologue avait étudiées.
— Putain c'est pas vrai ! Pourquoi ils ne m'ont pas obéi tout de suite ! Merde !
De rage, il tenta de déblayer quelques gravats, mais les dégâts causés par la tempête étaient bien trop importants et même avec l'aide du jeune capitaine, il leur fut impossible de dégager le moindre centimètre carré.
Wonho.se laissa tomber au sol après plusieurs tentatives, sa respiration saccadée par l'effort.
— Qu'est-ce qu'on fait mon Colonel ? demanda Changkyun en s’asseyant à son tour sur un débris.
Wonho frotta son visage de ses mains et expira longuement avant de fixer le ciel au travers du plafond désormais à moitié inexistant.
— On attend d'être secourus, soit ils ont passé la porte et vont tenter de revenir, du coup ils vont se rendre compte que la porte est ensevelie, soit ils sont… enfin soit ils n'ont pas réussi à franchir la porte à temps, auquel cas, sans nouvelles de nous pendant trop longtemps, la base va tenter de nous contacter et ils.se rendront compte que la porte est ensevelie et donc, le Général fera appel à nos alliés pour qu'il dépêche un vaisseau pour venir à notre secours.
— Et s'il nous croient tous morts ? Ils ne vont pas risquer d'envoyer un vaisseau pour rien, si ?
— Dans le doute ils le feront, le rassura Wonho en s'approchant de lui pour lui presser gentiment le bras.
— Qu'est-ce qu'on fait en attendant alors ?
— Eh bien je crois qu'on a plus qu'à s'installer le plus confortablement possible, on risque d'être coincé ici un moment tous les deux.
Ils échangèrent un regard un peu gêné. Après ce qui s'était déjà passé auparavant, aucun des deux ne pouvait nier que le fait de se retrouver coincés ensemble pendant un temps indéterminé avait un goût d'interdit. Changkyun ne détourna pas les yeux, bien que inquiet voire paniqué, il ne pouvait pas se débarrasser de cette douce sensation qui réchauffait son cœur. Il était rassuré d'être avec Wonho, il représentait tellement pour lui…
Totalement perdu dans ses pensées, le cadet se pencha vers son supérieur et alla presser ses lèvres contre les siennes. Wonho battit des cils sans.se reculer pour autant et, lorsque Changkyun s’écarta, il écarquilla les yeux comme réalisant ce qu'il venait de faire.
— Je suis désolé mon Colonel, je ne sais pas ce qui m'a pris, s'empressa-t-il de s'excuser.
— C'est rien, c'est rien, bégaya son supérieur en se raclant la gorge.
Il se releva d'un bond et rassembla les affaires restantes.
— Où est-ce que vous allez ?
— On va retourner au village voir si on peut s'y installer en attendant les secours, on y sera toujours mieux qu'ici.
Changkyun acquiesça d'un hochement de tête, il ramassa le deuxième sac abandonné et suivit son supérieur vers la porte.
— Ils ont intérêt à être rentrés sur Terre, souffla-t-il en jetant un dernier coup d'œil aux décombres avant de quitter les lieux.
***
Sur Terre.
Les alarmes prévenant l'arrivée de voyageurs par la porte des étoiles résonnaient dans toute la base souterraine. Le centre Stargate Command qui abritait l’engin extraterrestre s'étendait à des kilomètres de profondeur sous la surface de la Terre dans une montagne des Grandes Rocheuses sur le territoire américain.
— Je reçois le code de SG-X, signala le sergent en charge de la porte au général de la base.
— Ils n'étaient pas attendus de sitôt, remarqua le militaire chauve à la bedaine imposante.
Les gardes dans la salle d'embarquement tenaient la porte en joue au cas où des ennemis se feraient passer pour des membres du programme. Le centre à l'aspect aqueux et gélifié du cercle de pierre se déforma lorsqu'il fut traversé par deux personnes qui vinrent s'effondrer sur la plateforme métallique d'accès. Leur chute attestait de l'élan qu'elles avaient pris pour traverser la porte.
— Major Son, Docteur Lee ! Que s'est-il passé ? Où sont le Colonel Lee et le Capitaine Lim ? leur demanda le général Hammond en les rejoignant dans la salle d'embarquement.
Les deux arrivants se redressèrent, rapidement approchés par l'équipe médicale coréenne.
— Le temple s'est effondré à cause d’une tempête, haleta Minhyuk, ils étaient partis explorer la planète pendant que je déchiffrais les textes, le Colonel nous a ordonnés de passer la porte sans eux avant qu'il ne soit trop tard.
Le Général se tourna vers la grande vitre en hauteur qui séparait la salle de la porte de celle des commandes.
— Sergent ! Essayez de contacter P4X-394 immédiatement !
— Oui mon Général.
L'homme derrière l'ordinateur entra les sept chevrons nécessaires à l'ouverture de la porte. L'imposant cercle de pierre.se mit à tourner à l’activation de chaque symbole, mais, arrivé au dernier, rien ne se passa.
— Mon Général, appela le Sergent, le Chevron sept ne veut pas s'enclencher.
— Réessayez à nouveau, ordonna le chef de la base.
— La porte a dû être détruite, soupira Minhyuk.
— Le toit s'est effondré dès que nous avons passé la porte, ajouta Shownu, ils ne pourront pas y accéder.
— Écoutez, reprit le Général, allez à l'infirmerie pour un check-up de contrôle et retrouvez- moi dans une heure dans la salle de briefing, en attendant nous allons essayer à nouveau de joindre P4X-394.
— Oui Monsieur.
Les deux hommes suivirent le personnel médical dans les couloirs de la base.
Bien que venant des quatre coins de la planète, toutes les équipes SG parlaient anglais. Pourtant une équipe médicale de chaque pays était toujours présente, le vocabulaire de la santé étant plus complexe que le reste, il valait mieux pour les militaires être bien compris.
Le médecin coréen fit asseoir Minhyuk sur une table d’examen afin de lui prendre sa tension, il fronça les sourcils en voyant que l'archéologue était blessé au niveau du front.
— Qu'est-ce que t'as encore fait ? râla l’homme en blouse blanche.
— Écoute Jinyoung, pour une fois je n'y suis pour rien ! protesta Minhyuk en levant les yeux au ciel.
— Je commence à en avoir marre de te récupérer en mille morceaux après chaque mission.
— Tu exagères un peu là.
Le médecin planta son regard dans le sien tout en lui mettant un garrot sur le bras en vue de lui faire une prise de sang.
— Minhyuk, je m'inquiète vraiment, lui dit-il le plus sérieusement du monde, chaque fois que tu passes cette porte, j'ai peur de ne plus jamais te revoir.
L'archéologue lui adressa un petit sourire triste et lui serra la main.
— C'est mon travail Jinyoung, je suis désolé de t'inquiéter.
Le médecin hocha la tête et soupira avant de se tourner pour prendre une seringue.
— Une prise de sang et je m'occupe de cette vilaine plaie, dit-il en traçant le tour de la blessure sur le front de Minhyuk du bout des doigts.
— Ne fais pas exprès de me faire mal pour te venger.
— Moi ? Jamais de la vie !
— Aïe !
Une fois que l'équipe médicale eut confirmé la bonne santé des deux jeunes hommes, Minhyuk et Shownu se rendirent dans la salle de réunion à côté du bureau du Général. Ce dernier était déjà installé en bout de table, quelques documents éparpillés devant lui.
— Major, Docteur, heureux de vous savoir en bonne santé, installez-vous je vous prie.
Ils saluèrent leur supérieur avant d'aller s'asseoir d'un côté de la grande table. Ils expliquèrent au général Hammond les événements qui s'étaient déroulés sur Vandos, de leur arrivée sur la planète, en passant par leur séparation d'avec le Colonel et le Capitaine, jusqu'à leur traversée de la dernière chance de la porte des étoiles avant l'effondrement du toit.
— Est-ce qu'il y a une chance pour qu'ils soient en vie ? demanda le Général, l'air grave.
— J'ose espérer que oui, marmonna Minhyuk.
— Nous leur avons dit de s'abriter quand le temps à tourner à l'orage, s'il ne se trouvait pas dans le temple, alors ils ont très bien pu s'en sortir.
L'homme chauve hocha la tête avant de jeter un œil à un document.
— Nous avons déjà consulté certains de nos alliés, commença-t-il, les plus à même de nous aider sont les Tok'ra, malheureusement, leur vaisseau le plus proche ne sera pas disponible tout de suite et cela pourrait prendre un bon mois avant qu'il puisse se rendre sur P4X-394.
— Personne d'autre n'est disponible ? demanda timidement Minhyuk.
Le général secoua la tête.
— Négatif, mais je peux vous assurer que nous continuerons à essayer de contacter la planète au cas où le Colonel Lee et le Capitaine Lim arriveraient à dégager la porte des étoiles des décombres.
— Mon général, si vous le permettez, nous aimerions faire partie de la mission de sauvetage en compagnie des Tok'ras, demanda Shownu avant que le meeting ne prenne fin.
— Bien entendu, vous serez tenu au courant de toutes les avancées concernant cette histoire. Vous pouvez disposer.
Les deux hommes le saluèrent avant de quitter la pièce. La partie la plus difficile commençait : l'attente.
***
Sur Vandos,
La quasi-totalité du village avait été détruite par la tempête, Wonho et son subordonné avaient fait le tour des ruines jusqu'à trouver une maison intacte. Le petit logement de pierre, protégé du vent et de la boue par le flanc d'une colline rocheuse ne semblait pas avoir subi de dégâts. Le Colonel dû forcer un peu la porte de bois gonflée par la pluie pour entrer, mais l'intérieur paraissait vierge de toutes dégradations. Wonho lâcha ses sacs dans un coin de l'unique pièce de la maison.
— C’est petit, c'est rudimentaire, mais c'est sec et habitable, soupira-t-il en faisant le tour de la salle.
Changkyun frissonna, leurs vêtements étaient trempés et même si le soleil brillait à l'extérieur, les températures n'étaient pas bien élevées.
— Je vais allumer la cheminée, dit Wonho en y mettant un peu de bois qui se trouvait dans un coin de la pièce, il faut qu'on fasse sécher nos vêtements sinon on va mourir de froid cette nuit.
Le capitaine acquiesça. Il vida les sacs sur la table en attendant, triant la nourriture qui se trouvait dedans et les provisions présentes dans le garde-manger de la maison. Ils avaient largement de quoi tenir pendant un mois ou deux s'ils faisaient attention. Heureusement que Shownu et Minhyuk leur avaient laissé leur sac.
— La pompe à eau fonctionne toujours, ajouta-t-il en l'actionnant.
— Un abri, de l'eau et de la nourriture, je pense qu'on peut s'estimer heureux.
Changkyun hocha la tête.
La chaleur émanant du feu commençait à se propager dans la pièce. Wonho retira sa veste et la posa tant bien que mal devant la cheminée afin de la faire sécher, il s'installa ensuite par terre pour retirer ses Rangers et ses chaussettes qui avaient pris l'eau elles aussi.
— Tu devrais faire pareil, dit-il au plus jeune en le voyant rester dans son coin à frissonner.
— Mon Colonel ?
— Arrête avec les titres, c'est plus nécessaire tant qu'on est là.
Changkyun resta bouche bée quelques secondes, ses joues se teintant de rouge, et le feu de la cheminée n'y était pour rien.
— Je, très bien, comme vous voudrez, bégaya-t-il avant de retirer ses vêtements pour les mettre près du feu.
Ils gardèrent leurs t-shirts et leurs pantalons, ils n'auraient qu'à les faire sécher pendant la nuit. D'ailleurs, ils n'avaient aucune idée de l'heure qu'il était, ni même de si les jours s'écoulaient de la même manière que sur Terre.
Changkyun organisa la nourriture dans le cellier et fouilla dans les placards. Il y avait de la vaisselle, du linge de maison et quelques vêtements. Il était difficile de croire que les habitants arrivaient à tout laisser en sachant que tout risquait de disparaître à cause de la tempête.
— Je ne comprends pas comment les habitants de cette planète font pour supporter ça tous les ans, réfléchit le plus jeune à voix haute, partir et revenir en sachant que tout sera détruit, mettre du temps à tout reconstruire pour que tout soit à nouveau détruit l'année suivante.
— Ils n'attachent peut-être pas autant d'importance au matériel que nous.
— Peut-être.
Changkyun alla s'asseoir sur un tabouret près de la cheminée, en face de Wonho. Il aurait bien voulu s'allonger dans le lit, mais hors de question de le salir avec ses vêtements mouillés alors que les draps avaient l'air d'être la seule chose de sèche sur cette planète. En parlant du lit, il cligna des yeux et déglutit en y jetant un œil. Il n'y en avait qu'un, un grand lit double en bois qui occupait le coin de la pièce juste à côté de la petite salle de bain. Il n'avait pas très envie d'aborder le sujet pour le moment, il s'était déjà passé beaucoup de choses depuis leur arrivée sur Vandos, et Changkyun en avait presque attrapé mal à la tête. Il se massa le front tout en expirant tout l'air de ses poumons.
— Ça va pas ? s'inquiéta son supérieur en fronçant les sourcils.
— Non, c'est rien, c'est juste que j'espère vraiment que le Major et Minhyuk s'en sont sortis.
Il essayait de se convaincre qu'ils allaient bien et il essayait surtout de ne pas.se mettre à pleurer en imaginant le contraire.
— Je suis sûr qu'ils vont bien, le rassura Wonho en lui pressant la cuisse, et je pense même qu'ils ont laissé leurs sacs exprès pour nous au cas où.
— Vraiment ?
Wonho acquiesça d'un hochement de tête en lui souriant mais l'expression sur son visage se fit rapidement plus sérieuse lorsque son regard se posa sur les lèvres du plus jeune. Il avala difficilement sa salive en se remémorant le chaste baiser échangé quelques heures plus tôt. La situation faisait que la limite qu'il s'était juré de ne pas franchir à cause de leur travail commençait à disparaître d'elle-même au vu des circonstances. Peut-être que le destin avait décidé de leur filer un petit coup de main, peut-être devaient-ils justement profiter de cette situation pour vivre l'idylle qui leur était défendue sur Terre.
Wonho se pencha légèrement, comme guidé par cette force invisible qui l'invitait à goûter au fruit défendu. Le plus jeune soutenait son regard, à la fois stressé et impatient de voir s’il ferait le premier pas cette fois. L'écart entre eux en était désormais réduit à quelques centimètres et Changkyun ferma les paupières, impatient de sentir les lèvres de son aîné sur les siennes. Mais il entendit juste un raclement de gorge et un bruit de chaise qui lui firent ouvrir les yeux. Wonho s'était levé, les joues teintées d'un rouge vif et le regard fuyant.
— Je vais aller chercher un peu de bois pour la nuit, dit-il en enfilant ses chaussures.
— Mais il y en a assez.
— Oui mais il faut en rentrer un maximum pour qu'il sèche un peu.
— D'accord, très bien.
Mais alors que Wonho s’apprêtait à passer la porte, il l’interpella :
— Mon Colonel ! Je-je suis désolé de vous mettre mal à l'aise. Je- Pardon.
Le plus âgé fit les yeux ronds.
— Non c'est-c'est pas ta faute du tout, c'est rien vraiment ne te sens pas coupable, je...
Il s'arrêta de parler pour prendre une profonde inspiration.
— Appelle-moi Wonho, d'accord ? dit-il avant de lui adresser un petit sourire pour ensuite disparaître à l'extérieur.
Le plus jeune resta figé sur place quelques instants, la cohabitation allait sûrement s’avérer un peu étrange.
Partie trois.
La nuit tomba au bout de quelques heures et pendant que Wonho s'était amusé à ramener des tonnes de bois dans la maison pour le mettre à l'abri, Changkyun avait fait chauffer de l'eau pour remplir la baignoire afin qu'ils puissent tous les deux se laver. Ils devraient aussi laver leurs vêtements, surtout leurs pantalons qui avaient souffert des coulées de boue. Le jeune Colonel fouilla dans les armoires et en sortit des vêtements propres, plutôt rudimentaires, mais propres et qui feraient parfaitement l’affaire tant qu’ils seraient coincés sur cette planète.
— Quelque chose ne va pas ? demanda Wonho à son équipier lorsqu’il le vit triturer ses doigts devant le feu de la cheminée.
Changkyun se racla la gorge et passa nerveusement une main dans ses cheveux.
— Non rien, c’est juste que je pensais aller me laver, marmonna-t-il sans le regarder.
Wonho écarquilla les yeux.
— Euh oui, et alors ?
— Ça ne vous- enfin ça ne te dérange pas que j’y aille en premier ?
— Bien sûr que non ! s’indigna presque le plus vieux. Vas-y, en attendant je vais préparer quelque chose à manger.
Changkyun ne put s'empêcher de se mettre à rougir, il avait clairement l’impression d’être en train de discuter comme s’ils étaient un parfait petit couple et ça ne faisait qu’ajouter à son embarras.
Après s’être débarbouillé avec les moyens du bord, il avait rejoint son supérieur dans la pièce principale de la maison. Wonho avait préparé de quoi manger et il était installé à la table devant la cheminée, il observa son cadet dans sa nouvelle tenue et esquissa un sourire.
— C’est original comme style, dit-il en lui indiquant qu’il pouvait venir se mettre à table.
— On verra si t’auras meilleure allure, grommela Changkyun en s’avançant.
Wonho leva un sourcil au ton presque insolent de son subordonné et ce dernier sembla se rendre compte de son attitude un peu déplacée.
— Désolé.
Wonho sourit et secoua la tête.
— C’est rien, on n’est pas au travail, dit-il simplement en commençant à manger.
Changkyun sourit à son tour et l’imita.
C’était si étrange, de devoir partager son quotidien avec quelqu’un avec qui on rêverait de le faire. Leur travail les avait rapprochés d’une façon particulière. Ils se côtoyaient beaucoup, presque tous les jours, ils avaient une entière confiance l’un en l’autre, après tout ils risquaient leur vie chaque fois qu’ils traversaient la porte des étoiles.
Lorsque Wonho revint dans la pièce principale après s’être lavé à son tour, il surprit son subordonné, un talkie-walkie dans les mains. Il semblait vérifier que l’appareil fonctionnait correctement, certainement dans l’espoir d’avoir des nouvelles de leurs deux coéquipiers lorsque cela serait possible. Il le laissa faire, sans rien dire et s'assura qu’il restait du feu dans la cheminée. Comme il l’avait prédit plus tôt, la nuit semblait s’annoncer plutôt fraîche. Changkyun leva les yeux vers lui, appréciant furtivement la façon dont la chemise de lin qu’il portait mettait son torse musclé en valeur. Il l’observa ensuite se mettre au lit et en profita pour aller mettre leurs vêtements sales à tremper afin de pouvoir les laver correctement le lendemain. S’il s’était attendu à faire leur lessive… Il jeta les habits dans la baignoire encore pleine d’eau et retourna dans la pièce.
Changkyun resta quelques instants debout sans bouger à côté du lit. Son supérieur s’était déjà installé confortablement sous la couverture lorsqu’il remarqua son attitude suspecte.
— Quoi ? Tu vas dormir par terre ? lui demanda-t-il en haussant un sourcil.
Changkyun secoua la tête avant de se glisser sous les draps, le plus près possible du bord pour ne pas risquer de malencontreusement toucher Wonho. Il savait que celui-ci était tourné vers lui et ça l'embarrassait terriblement. Une petite voix dans sa tête lui disait d’aller se blottir dans ses bras, tandis qu’une autre lui hurlait de fermer les yeux et de dormir.
— Changkyun ?
— Oui ? répondit le plus jeune en tournant la tête pour distinguer Wonho par dessus son épaule.
À sa grande surprise, Wonho lui tendait la main, comme pour l’inviter. Changkyun s'installa sur son autre flanc pour lui faire face, jetant un coup d'œil curieux à son supérieur. Cependant, il tendit timidement la sienne et quand leurs doigts s'effleurèrent, Wonho les entrelaça et tira doucement la main du plus jeune à lui. Les joues légèrement rougissantes et la bouche entrouverte, Changkyun se décala un peu vers le plus vieux, le cœur battant, il déglutit le plus discrètement possible lorsque son vis à vis se rapprocha à son tour. Ils s’observèrent en silence pendant plusieurs minutes, la lumière provenant du feu de la cheminée leur permettant de distinguer leur visage plutôt clairement. Wonho humidifia ses lèvres et approcha sa main pour caresser la joue de Changkyun du bout des doigts. Ce dernier frissonna à ce délicat contact et ferma brièvement les paupières. Wonho s’avança pour presser ses lèvres contre son front, passant au préalable une main dans ses cheveux pour laisser la voie libre à ses lippes. Changkyun soupira de satisfaction, comme si ce simple contact avait suffi à débarrasser son corps et son esprit de tout le stress et l’angoisse accumulés durant la journée.
— Bonne nuit Changkyun, murmura finalement Wonho avant de lui caresser de nouveau la joue.
— Bonne nuit Wonho.
Il ferma les yeux et sentit son aîné venir le serrer dans ses bras. Il se blottit volontiers contre le torse musclé de son supérieur.
Malgré le fait qu’ils savaient tous les deux qu’ils ne devaient pas laisser leurs sentiments prendre le dessus, ils ne pouvaient nier avoir besoin l’un de l’autre et ressentir quelque chose de bien plus fort que de la simple affection entre collègues de travail.
***
Même si cette cohabitation particulière avait beaucoup inquiété Changkyun au départ, il devait admettre que plus le temps passait, plus tout devenait beaucoup plus naturel entre lui et son supérieur. Ils n’en parlaient pas, mais tous deux sentaient bien que leur relation évoluait.
Dormir dans les bras l’un de l’autre était devenu une habitude et tout le reste se faisait de plus en plus simplement. Finalement, la gêne qui habitait le plus jeune en permanence commençait peu à peu s’estomper.
Ils avaient tenté à plusieurs reprises de déterrer la porte des étoiles, mais sans grand succès. Sans machine ni outils adéquats, la tâche semblait impossible. Il ne leur restait plus qu’à attendre d’être secourus, sans savoir combien de temps cela allait prendre. Les deux militaires avaient alors décidé de vivre au jour le jour, sans réellement se soucier du lendemain, après tout, cela rendait l’attente moins pénible, moins insupportable.
Quelques jours après la tempête, alors qu’ils faisaient du repérage autour du village, les deux jeunes hommes étaient tombés sur un lac au milieu des bois, un endroit idéal pour pêcher et chasser. Wonho avait réussi à leur bricoler des cannes à pêche de fortune et ils s’étaient installés au bord de l’eau dans l’espoir d’attraper quelques poissons pour le repas.
Les quelques arbres couchés témoignaient de la violence de l’orage passé, mais le fait que le soleil brillait depuis sa fin semblait tenter de tout effacer. Wonho s’était allongé dans l’herbe, les bras croisés derrière la tête, il soupira longuement tout en fermant les yeux. Changkyun était resté assis en tailleur, les yeux rivés sur sa ligne, guettant le moindre signe d’une prise.
— C’est pas si mal ici, dit Wonho au bout de plusieurs minutes de silence, si on oublie le fait qu’on est coincés ici, on pourrait se croire en vacances.
Le plus jeune sourit.
— C’est vrai que ça pourrait être pire.
Un nouveau silence.
— Wonho ?
— Hum ?
— J’ai très envie de faire un truc mais je ne pense pas que ça soit bien.
L’aîné haussa un sourcil tandis que son cadet avait fermé ses paupières, comme plongé dans une intense réflexion. Après avoir pris une profonde inspiration, il osa jeter un œil vers son supérieur qui s’était redressé sur ses coudes, il haussa les épaules.
— Je ne suis pas très au fait des lois de cette planète alors je suis mal placé pour te dire ce qui est considéré comme étant bien ou mal ici, dit-il simplement, mais si j’étais toi, j’en profiterais.
Changkyun déglutit et sembla prendre son courage à deux mains. Bien entendu, son aîné n’avait aucune idée de ce qu’il avait en tête.
— Très bien.
Il se tourna pour se placer à genoux à côté de Wonho et prit appui sur ses mains de chaque côté de son torse musclé. Il en parut surpris mais ne bougea pas et Changkyun en déduisit qu’il avait son feu vert. Il se pencha au-dessus de lui et alla presser ses lèvres contre les siennes. Wonho ferma les yeux et n’eut aucun mouvement de recul, au contraire, il se redressa un peu pour répondre au baiser de son cadet. Ce dernier caressait ses lippes des siennes dans de légers et timides mouvements jusqu’à ce que Wonho l’invite à approfondir l’échange. Il s’assit, toujours au contact du plus jeune et prit son visage en coupe avant d’incliner légèrement la tête pour lui faire entrouvrir la bouche. Changkyun le laissa faire et accueillit volontiers la langue de son supérieur de la sienne, la caressant délicatement pendant de longues minutes.
Ils se séparèrent pour reprendre un peu leur souffle, Changkyun ouvrit à moitié ses paupières, observant de ses yeux mi-clos le visage rougi de son vis-à-vis. Celui-ci s’humidifia les lèvres en y passant la langue puis sourit tout en caressant les joues du plus jeune.
— Je pense que c’était quelque chose de bien, plaisanta-t-il en lui caressant la joue.
— Ah ? Mais je croyais que tu n’étais pas qualifié pour en juger ?
Le plus vieux se mordit la lèvre, une expression à la fois joueuse et féroce sur le visage, il s’empara à nouveau des lippes de Changkyun, les martyrisant délicieusement jusqu’à les rougir. Il lui arracha un petit geignement lorsqu’il baissa les mains de ses joues jusqu’à ses épaules pour descendre ensuite jusqu’à sa taille afin de le faire s’allonger à son tour dans l’herbe. Le jeune Capitaine enroula ses bras autour du cou de son supérieur, heureux et satisfait de le sentir près de lui mais surtout désireux de ne pas rompre leur échange de si tôt.
Après l’avoir embrassé tout son saoul, Wonho déposa quelques petits baisers sur la bouche de Changkyun avant de s’allonger à ses côtés, l’invitant à venir poser sa tête contre ses épais pectoraux. Et en sentant Wonho couvrir ses cheveux de baisers, Changkyun commença à se demander s’il avait vraiment envie de devoir quitter cette planète.
Partie quatre.
À partir de ce jour-là, Wonho et Changkyun se montrèrent beaucoup plus démonstratif l’un envers l’autre. Sachant désormais que leurs sentiments étaient partagés, ils n’avaient plus vraiment de raison de se retenir lorsqu’ils avaient envie de s’embrasser ou de se prendre dans les bras l’un de l’autre. Dès que la nuit tombait, une fois qu’ils s’étaient lavés et qu’ils avaient dîné, ils avaient pris l’habitude de s’installer dans le grand lit et de prendre soin l’un de l’autre durant de longues minutes, voire des heures, jusqu’à ce qu’ils finissent par s’endormir.
Bien qu’étant d’un naturel peu démonstratif et plutôt réservé, Changkyun était pourtant celui qui réclamait le plus de câlins. Il adorait se sentir en sécurité et à l’abri dans les bras musclés de son supérieur.
Un soir, presque trois semaines après leur arrivée sur Vandos, alors qu'ils étaient installés dans le lit, Changkyun sur le ventre et Wonho lui caressant le dos, le plus jeune soupira.
— Wonho ? marmonna-t-il la tête à moitié dans l'oreiller.
— Hum ?
— Je sais pas si on partira un jour d'ici, mais il y a quelque chose que j'aimerais te dire, peu importe la suite des événements.
Wonho se redressa sur son coude, la tête posée sur sa main. Il remonta l'autre jusqu'aux cheveux du plus jeune et entortilla quelques mèches autour de ses doigts.
— Tu m'inquiètes un peu là, avoua-t-il avec un petit rire nerveux.
Changkyun sortit la tête de l'oreiller et planta son regard dans celui de son aîné.
— Je t'aime Wonho.
Le visage de ce dernier s'empourpra et un large sourire étira ses lèvres. Il se pencha pour l'embrasser tendrement, le forçant à rapidement changer de position pour répondre à son baiser.
— Moi aussi.
Il s'en doutait depuis un moment déjà, mais l'entendre directement de la bouche de Changkyun, c'était différent, c'était encore mieux, et ça le rendait terriblement heureux. Après tout ce qu'ils avaient traversé tous les deux, ils ne voulaient plus passer à côté de leurs sentiments. Cela avait déjà bien trop traîné.
— Ça fait longtemps, lui avoua le plus jeune en se tournant vers lui, mais l’occasion de te le dire ne s’est jamais présentée et vu notre quotidien, notre travail, tout ça, je pensais que c’était mal venu d’ajouter ce poids sur tes épaules, mais j’avais besoin d’être clair.
Il regardait son supérieur d’un air déterminé et plein d’assurance et ce dernier en fût surpris. Il se redressa en position assise et replaça ses cheveux vers l’arrière. Changkyun s’assit lui aussi, se calant derrière lui pour le serrer dans ses bras et il posa la tête sur son épaule.
— J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? s’inquiéta-t-il en caressant délicatement le ventre musclé de son amant.
— Non, c’est juste que j’ai toujours fait passer mon travail avant tout. Tu vois, les règles, les grades, les lois, tout ça, pour moi ça a toujours été la priorité. L’armée c’est toute ma vie, mais depuis que je fais partie du programme Stargate, j’ai appris l’importance de prendre soin de son équipe, professionnellement parlant je veux dire.
Il s’arrêta quelques secondes et pencha la tête en arrière pour qu’elle repose sur l’épaule de Changkyun. Il ferma les yeux et reprit :
— Mais depuis qu’on travaille ensemble, au fur et à mesure des missions, je me suis rendu compte qu’il y avait quelque chose de plus important que tout ça. J’apprécie beaucoup toutes les personnes avec lesquelles je travaille, Shownu, Minhyuk, le Général Hammond, les autres équipes SG, mais…
Il se redressa et se dégagea de l’étreinte du plus jeune pour ensuite lui faire face. Il prit ses mains dans les siennes et entrelaça leurs doigts.
— Avec toi c’est différent Kyun, j’ai rapidement développé de l’affection pour toi, même si je savais que ça n’était pas bien. Je vais pas te cacher que ça m’a compliqué la tâche pendant les missions parce que la chose qui est vite devenue la plus importante, c’était de te protéger, même si ça signifiait ne pas suivre les ordres. Je sais que c’est pas professionnel mais c’est comme ça.
Un silence s’installa entre eux, ils se contentaient de se tenir les mains en s’observant, sans parler, puis Changkyun prit une profonde inspiration.
— Tu te rappelles la fois sur P7X-627 ?
Wonho cligna plusieurs fois des yeux et haussa un sourcil.
— Perkatis, précisa le plus jeune en espérant que le nom de la planète en question lui dirait quelque chose.
— Oh, oui ! Quand ils ont effacé ma mémoire pour récupérer des infos sur la Terre.
Oui, cette fois-là, je ne sais pas si tu t’en souviens mais, je suis une des premières personnes que tu as revue et tu m’as dit à ce moment-là que tu avais la sensation de me connaître et tu m’as demandé si on n’avait pas une relation particulière tous les deux.
Wonho se mit à rougir, il se rappelait parfaitement de cette mission puisque la mémoire lui avait été rendue ensuite et à l’époque déjà, il avait réalisé qu’il ressentait quelque chose de spécial pour son coéquipier mais encore une fois, il avait préféré garder ça secret, pour le travail.
— À l’époque, reprit Changkyun, mes sentiments étaient mitigés, j’étais à la fois très heureux et en même temps, j’avais peur, peur de ce que ça allait impliquer dans notre vie professionnelle. Et la fois où on s’est fait capturer et qu’on s’est embrassé, j’ai jamais osé en reparler parce que je me disais que c’était juste sous le coup de la panique mais encore une fois, je me voilais la face parce que je savais très bien pourquoi j’avais agi comme ça.
— Moi aussi, je savais déjà que c’était parce que je t’aimais, bien plus que ce que mon poste et mon grade me l’autorisent.
Il se pencha vers le visage ému et souriant de son amant et posa sa main sur sa joue avant de l’embrasser. Changkyun lui répondit volontiers et le prit dans ses bras avant de le faire basculer avec lui sur le matelas. Ils se mirent à rire puis Wonho redevint sérieux, il caressa délicatement le front du plus jeune pour en dégager quelques mèches de cheveux tout en s'installant au-dessus de lui, les avant-bras de chaque côté de son visage. Le cadet, en voyant les orbes sombres de son supérieur le détailler la bouche entrouverte, avait une petite idée de ce qui l’attendait. Pour lui faire indirectement part de son accord, il se mit à lentement défaire le lacet qui maintenait les deux pans de sa chemise en lin ensemble, dévoilant ainsi le buste si imposant et musclé de Wonho. Il aurait menti en disant que ce spectacle ne le mettait pas dans tous ses états et il se trahit en se mordant la lèvre, ce qui fit sourire son vis-à-vis juste avant qu’il ne plonge dans le cou de Changkyun pour le lui dévorer tandis qu’il prenait place entre ses cuisses…
***
Les nuits d’amour s’étaient succédées, rendant les journées d’exploration et de travail plus agréables. Les deux hommes ne se séparaient jamais, profitant de chaque instant qu’ils pouvaient passer ensemble. Ils venaient d’extraire quelques minerais inconnus d’une mine semblant à l’abandon lorsqu’un bruit suspect les fit réagir. Ils échangèrent un regard et Changkyun pointa du doigt leur tas d’affaires sur un rocher près de l’entrée de la grotte. Wonho s’en approcha et farfouilla dans sa veste militaire qu’il avait retirée pour travailler. Cela ne faisait aucun doute, ce son était tout à fait familier, une espèce de grésillement.
Le talkie-walkie se mit à grésiller une nouvelle fois dans la poche du veston de Wonho. Ce dernier leva les yeux vers Changkyun, qui le regardait lui aussi d’un air surpris.
Un signal, ils recevaient un signal.
— "Colonel Lee ? Colonel Lee vous me recevez ?" appelait la voix de Shownu dans l’appareil.
Les yeux de celui-ci s’agrandirent et il prit le talkie dans ses mains pour répondre.
— Major ?
— "Oh mon Dieu vous êtes en vie ! Quel bonheur de vous entendre mon Colonel !"
— Où êtes-vous ?
— "Je suis avec Minhyuk nous sommes en orbite autour de la planète dans un vaisseau Tok’ra."
Les deux rescapés ne se quittaient pas des yeux et Changkyun sentit les larmes lui monter, Wonho sembla le remarquer et il le prit dans ses bras pour déposer un baiser sur son front. Enfin, ils allaient être secourus.
— "Vous êtes toujours près du temple ?" demanda la voix de Minhyuk dans le petit appareil.
Wonho se racla la gorge mais garda ses bras autour de son amant pour répondre.
— Oui, dans le village, il y a une clairière pas loin, vous devriez pouvoir poser le vaisseau.
— "Pas d’ennemis aux alentours ?"
— Non, personne, juste Chang- juste le Capitaine Lim et moi.
Le Colonel s’était rattrapé de justesse, il ne devait pas oublier que désormais, ils devaient de nouveau se comporter comme deux collègues de travail. Ils rassemblèrent leurs affaires et retournèrent au village qui n’était qu’à un ou deux kilomètres à pied de la mine. Quelques minutes plus tard, ils purent apercevoir le vaisseau alien dans le ciel s’approcher de plus en plus avant de se poser à l’endroit que le Colonel avait indiqué.
— On dirait qu’on doit une fière chandelle aux Tok’ra, soupira Wonho après avoir remarqué la forme de l’appareil.
Changkyun sourit, il savait que son amant n’aimait pas se sentir redevable envers leurs alliés, car à tout moment, ils pourraient venir réclamer un coup de main en contrepartie.
Ils étaient retournés dans leur petite maison et avaient commencé à rassembler leurs affaires en attendant que les nouveaux arrivants les rejoignent. Et alors que Changkyun s'apprêtait à sortir pour les accueillir, Wonho l’en empêcha en le retenant par le poignet. Il tira doucement dessus afin d’attirer Changkyun dans ses bras pour l’embrasser. Celui-ci lui répondit volontiers de façon presque désespérée, après tout, tous deux savaient qu’il s'agissait probablement de leurs derniers instants d’intimité.
Lorsque leurs lèvres se séparèrent, Wonho prit le visage de son amant en coupe dans ses mains et colla son front contre le sien.
— Je t’aime Kyun, murmura-t-il avant de presser ses lèvres une dernière fois contre les siennes.
Changkyun hocha la tête, les yeux remplis de larmes.
— Qu’est-ce qu’il y a ? s’inquiéta son vis-à-vis en lui caressant les joues de ses pouces.
— C’est rien, je suis juste mitigé, je suis content qu’ils soient venus nous chercher et en même temps…
Il serra Wonho dans ses bras et enfouit son visage dans son cou.
— J’aurais aimé rester comme ça avec toi, murmura-t-il en reniflant alors que quelques larmes avaient réussi à passer la barrière de ses paupières.
Wonho lui caressa affectueusement le dos et déposa des petits baisers sur ses cheveux.
— Je sais, moi aussi.
Ils savaient tous les deux que rien ne serait plus jamais pareil.
Une petite équipe de cinq personnes finit par faire son apparition dans le village alors que les deux survivants venaient tout juste de sortir leurs affaires de leur habitation temporaire.
— Sympa ! s’exclama Minhyuk en s’approchant. Vous avez eu un bon taux pour votre crédit immobilier ?
Changkyun et Wonho lui sourirent alors qu’il s’avançait pour les serrer dans ses bras.
— Heureux de vous savoir en vie et en bonne santé, leur dit-il à l’oreille.
— Pareillement, lui répondit le Colonel en se libérant de son étreinte après quelques secondes, on vous a cru ensevelis sous les décombres.
L’archéologue hocha la tête.
— Je me doute, on a passé la porte juste à temps. Et quand on a essayé de recontacter la planète une fois sur Terre et qu’on a échoué, on a eu peur que vous n’ayiez pas survécu à la tempête.
Le Major Son s’approcha à son tour et leur adressa une accolade amicale.
— Désolé pour l’attente, aucun vaisseau n’était disponible pendant un moment, et après il a fallu faire le voyage, leur expliqua-t-il, j’espère que ça n’a pas été trop long pour vous ?
Le Colonel et le Capitaine échangèrent un regard rapide avant de rougir de concert. Le premier passa une main dans ses cheveux et se racla la gorge.
— Non, on a eu de la chance qu’une maison soit restée intacte après la tempête ! Il y avait des vivres en plus de ce qu’on avait dans nos sacs et dans ceux que vous aviez laissés.
— On s’est dit que vous en auriez sûrement besoin si vous ne pouviez pas passer la porte des étoiles tout de suite, expliqua Minhyuk, du coup on les a laissées dans le temple.
— C’était une bonne idée, lui dit Changkyun en souriant.
Dès que le Général Hammond avait informé Minhyuk et Shownu qu’un vaisseau allié était disponible pour une mission de secours sur P4X-394, les deux hommes l’avaient supplié de les laisser y participer. Ils avaient rejoint le petit groupe de trois Tok’ra sur une planète proche de leur position et avaient ensuite voyagé jusqu’à Vandos durant quelques jours en espérant que leurs coéquipiers seraient toujours en vie.
Pendant que SG-X amenait les effets personnels des deux rescapés jusqu'au vaisseau, les Tok'ra en profitèrent pour récupérer quelques minerais que Wonho et Changkyun avaient extraits de la mine afin de les étudier. Et à peine une heure plus tard, les aliens enclenchèrent la vitesse lumière en direction de la Terre.
***
Wonho et Changkyun s’observaient en silence, ils s’étaient installés l’un en face de l’autre dans le vaisseau que leurs alliés avaient dépêché pour venir à leur secours. Minhyuk et Shownu leur avaient tenu compagnie pendant une bonne demi-heure mais avaient dû ensuite les laisser seuls lorsqu’ils avaient été appelés par un des Tok’ra qui commandaient le vaisseau.
Après avoir lâché un long soupir, le Colonel se leva et alla s’installer à côté de son subalterne, il s’appuya contre la parois et ferma les yeux.
— Changkyun, ce qui s’est passé ce dernier mois, je pense que ça devrait rester entre nous.
Le concerné tourna la tête vers lui et acquiesça.
— Oui, bien entendu.
Un silence s’installa entre les deux hommes jusqu’à ce que Changkyun ne finisse par le rompre.
— Je pense que je devrais demander mon transfert dans une autre unité.
— Quoi ?
— Dans la mesure où on doit garder ça secret, je pense qu’il serait plus judicieux que je demande mon transfert.
— Mais…
— Si on ne peut pas être ensemble, je préfère ne pas avoir à te côtoyer sans arrêt.
— J’ai pas dit qu’on pouvait pas être ensemble, précisa Wonho en lui prenant la main, j’ai juste dit que je voulais garder le secret.
Le Capitaine sourit et entrelaça leurs doigts.
— Pour être honnête, reprit Wonho après quelques minutes, je préfère te savoir près de moi pour te protéger, je ne veux pas te savoir dans une autre équipe et je ne veux pas m’en vouloir de ne pas avoir été là si jamais il devait t’arriver quelque chose.
Il approcha la main de Changkyun de sa bouche et y déposa un baiser tout en le regardant dans les yeux. Celui-ci se pencha alors vers son supérieur et pressa ses lèvres contre les siennes après s’être un peu décalé vers lui.
— Je sais que c’est mal, lui dit-il, mais je t’aime.
Le plus vieux le prit dans ses bras et lui caressa le dos.
— Moi aussi, lui glissa-t-il à l’oreille, je suis heureux d’avoir eu l’occasion de passer tout ce temps avec toi et d’avoir fini par me rendre compte de ce que je ressentais vraiment.
Changkyun répondit à son étreinte, lui était sûr de ses sentiments depuis un bon moment déjà, il n’avait juste jamais eu l’occasion d’en faire part à Wonho, mais surtout de vérifier qu’ils étaient partagés.
Ils se séparèrent précipitamment lorsque Shownu et Minhyuk les rejoignirent, ils allèrent s’installer à côté de leurs coéquipiers et leur répétèrent pour la énième fois à quel point ils étaient heureux de les savoir désormais sains et saufs. Les deux survivants échangèrent un sourire, ils allaient devoir faire preuve de retenue s’ils voulaient garder le secret concernant leur relation, mais ils pouvaient s’estimer heureux, leurs sentiments étaient partagés et ils pourraient vivre leur vie amoureuse du mieux possible en dehors de la base.
Ça valait le coup d’enfreindre les règles de temps à autre...
*FIN*
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