Night Shift

→Lucas X Yuta (NCT)
→Omegaverse, policier
→romance
→ écrit pour SaliaEtDalion dans le cadre d'un échange de 404projects

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Contrairement à ce qu'on pouvait voir dans les films et les séries policières, les planques ça n'avait rien d'amusant, encore moins quand il fallait rester des heures dans une voiture, sans chauffage en plein hiver, sans radio non plus pour ne pas attirer l'attention.

Pourtant, en fonction du coéquipier qu'on se voyait attribuer, ça pouvait être l'occasion de passer un bon moment. Lucas et Yuta les deux alphas responsables de l'enquête en cours, avaient beau jouer la comédie, ils n'avaient pas perdu de temps pour se retrouver à l'arrière de la grosse berline depuis laquelle ils étaient pourtant censés surveiller les entrées et sorties d'un entrepôt désaffecté à la bordure de Séoul.

Heureusement qu'ils n'étaient pas les seuls sur cette mission car ils étaient un peu trop occupés pour faire attention à quoi que ce soit qui se passait à l'extérieur. Les vitres de la voiture étaient couvertes de buée et il était impossible d'y voir quoi que ce soit.
En sueur, ses cheveux bruns collés à son front, Lucas expira bruyamment, tentant vainement de contenir un grognement lorsqu'il vint dans la bouche de son coéquipier qui venait de lui offrir une fellation des plus divines. Il allait bientôt avoir ses ruts et il aurait dû rester chez lui, mais la mission était bien trop importante pour qu'il la rate. Pourtant l'attente avait été si longue que Lucas avait commencé à perdre patience et à devenir exécrable. Yuta, son petit ami, l'avait bien senti et il lui avait donc proposé de l'aider à se détendre.
L'alpha aux cheveux noirs se redressa comme il put avec l'espace limité sur la banquette arrière de la voiture, et il essuya d'un revers de main la commissure de ses lèvres qui portait encore les traces de leurs petits méfaits.

— Ça va mieux ? demanda-t-il à l'autre alpha en remontant sur lui pour l'embrasser.

— Oui merci, ronronna-t-il en s'étirant du mieux possible.

Ça n'était pas évident d'être un couple d'alphas, et d'être collègues de boulot encore moins. Ils avaient gardé chacun leur appartement histoire de ne pas éveiller les soupçons même s'ils passaient le plus clair de leur temps libre chez l'un ou chez l'autre. Mais depuis plusieurs semaines, à cause de leur enquête, ils n'avaient fait que traîner tard au boulot, ils n'avaient clairement pas eu le temps pour un peu d'intimité avant ce soir-là.

Ils s'embrassèrent paresseusement tandis que Lucas se rhabillait un minimum correctement. Le claquement d'une porte métallique les fit sursauter et le talkie-walkie se mit à grésiller.

— Il y a du mouvement ! Ça y est, ça bouge ! s'écria Taeyong, leur collègue bêta planqué dans un autre véhicule.

Les deux alphas se redressèrent d'un mouvement commun et sortirent de leur voiture, l'arme à la main. Les autres policiers avaient fait de même et ils se firent signe de s'approcher discrètement du bâtiment. Ils étaient peut-être sur le point d'élucider cette affaire qui les préoccupait depuis des mois.

Tout avait commencé par le signalement d'une disparition, un alpha était venu au commissariat pour signaler que son mari, un oméga, n'était pas rentré à leur domicile depuis plus de vingt-quatre heures, chose qui n'arrivait jamais. Après plusieurs jours de recherches infructueuses, l'alpha avait reçu une lettre anonyme lui disant de payer une rançon s'il voulait revoir son lié et que s'il parlait de quoi que ce soit à la police, il retrouverait son oméga en pièces détachées dans les poubelles du quartier. La police n'était donc pas intervenue et l'alpha avait payé la rançon, son lié lui avait été rendu non sans avoir malheureusement subi quelques sévices sexuels au préalable.

Encore plus malheureusement, ce ne fut pas une affaire isolée, plusieurs autres alphas fortunés avaient vu leurs omégas se faire enlever et leur être rendu contre une rondelette somme d'argent. Craignant pour la vie de leur moitié, les alphas n'étaient pas généreux en informations et les policiers avaient dû se débrouiller en grande partie seuls d'où la longueur conséquente de l'enquête. Finalement grâce à quelques indices qu’avaient pu fournir les omégas, ils avaient fini par trouver ce hangar désaffecté et après plusieurs longues journée et nuits de planques, ils avaient eu la confirmation que quelque chose de pas clair se tramait à l'intérieur.

Le moment tant attendu d'une intervention musclée était arrivé et ils avaient tous hâte de mettre un terme à cette sombre histoire d'enlèvement.

Maintenant qu'ils avaient l'assurance qu'il y avait bien quelqu'un dans le bâtiment et que toutes les entrées et sorties étaient bloquées, il était temps d'intervenir.
Lucas donna l'ordre d'entrer dans son talkie-walkie et toutes les ouvertures sautèrent en même temps.

— Police ! hurlèrent les agents en pénétrant à l'intérieur.

Leurs armes en joue, ils progressèrent dans le bâtiment. Il n'y avait pas grand chose, des espèces de chambres ou plutôt de cellules de fortune avait été aménagées dans une partie du hangar et plusieurs omégas y étaient enfermés, pales et amaigris. Ils se recroquevillèrent tous dans un coin devant toute cette soudaine agitation. Un groupe de quatre ou cinq hommes, des alphas et bêtas essayèrent de dégainer leurs armes mais trop tard, des policiers les tenaient déjà en joue.

— Vos armes, posez-les au sol ! ordonna Yuta en s'approchant. Bien, maintenant à genoux les mains derrière la tête !

Les criminels obtempérèrent sans broncher. Lucas en attrapa un par les cheveux tandis que son amant éloignait leurs armes par précaution.

— Il y en a d'autres ? demanda Lucas en indiquant les oméga captifs. Des omégas, il y en a d'autres ? Ici ou ailleurs.

— Non, ce sont les seuls.

— Sûr ? insista-t-il en resserrant sa poigne sur la tignasse décolorée de l'alpha agenouillé.

Celui-ci grogna et lui indiqua la porte d'un bureau d'un signe de tête.

— Y a quoi là-dedans ? s'impatienta Lucas.
Il n'allait tout de même pas entrer sans savoir quel danger potentiel il allait trouver.

— C'est là qu'on tourne, grommela le malfrat en baissant les yeux.

Lucas échangea un regard horrifié avec son petit ami, c'était bien pire que ce qu'ils pensaient.

Il lâcha les cheveux de l'alpha une fois menotté par d'autres collègues et il se dirigea avec Yuta vers la porte indiquée plus tôt.

— On ne sait pas si ils sont armés, dit celui-ci, et on ne peut pas dire d'envoyer une grenade lacrymo vu qu'il y a des omégas à l'intérieur.

— Qu'est-ce qu'on fait alors ?

Yuta inspira profondément, ça n'était pas facile et ils avaient peu de temps pour agir.

— Hey ! fit-il en attrapant le bras de son petit ami qui s'apprêtait à entrer comme un barbare. Fais pas de conneries, j'ai pas envie qu'il t'arrive un truc, ok ?

— T'es mignon, mais on doit se bouger, répondit Lucas en mimant un baiser. On a besoin de renforts ici !

Trois bêtas accoururent et les alphas leur expliquèrent la situation.

— L'un des types dit qu'il y a quatre omégas, deux alphas et deux bêtas là-dedans, un des bêta est un disparu.

— Merde, on ne peut pas entrer et tirer dans le tas, on risquerait de blesser les otages, grommela Yuta.

Il jeta un coup d'œil à son petit ami, il avait beau essayer de se contenir il avait l'air à cran. En même temps c'était justifié, il était en pré-ruts et avec tous ces omégas affolés dans les parages ça ne l'aidait pas à garder les idées claires. Il le vit inspirer plusieurs fois profondément mais Yuta sentait bien qu'il était à fleur de peau et qu'il n'allait pas tarder à péter les plombs.

— Lucas on devrait-

Mais il n'eut pas le temps de terminer sa phrase que celui-ci avait enfoncé la porte d'un coup d'épaule. Ses équipiers n’eurent pas d'autre choix que de l'y suivre.

— Putain Lucas tu fais chier ! jura Yuta en tenant un alpha en joue.

Heureusement pour les policiers, personne n'était armé dans la pièce à part eux et les criminels eurent vite fait de mettre les mains en l'air. Les menottes leur furent passées aux poignets et Lucas se mit à fulminer en réalisant que la pièce dans laquelle ils se trouvaient servait de studio pour filmer ce qui semblait être des vidéos pornographiques. Lucas sentit son sang froid l'abandonner et il colla son poing dans la figure d'un des malfrats à plusieurs reprises.

— Espèce de fumiers !

— Lucas, calme-toi ! l’arrêta Yuta en essayant de le traîner hors de la pièce.

Tous les suspects avaient été menottés et les secours avaient été appelés pour prendre en charge les victimes.

— Je vais les saigner ces enfoirés ! hurlait Lucas tandis que son petit ami le conduisait à l'extérieur pour prendre l'air.

Il faisait signe aux autres au passage qu'il était juste un peu à cran et finalement il valait mieux qu'il soit dehors.

— Calme-toi, dit calmement Yuta en l'emmenant à l'écart sur le côté du bâtiment.

— Mais tu as vu ce qu'il faisait là dedans ces pourritures !

— Oui j'ai vu, et j'espère qu'ils vont prendre cher au tribunal.

— Au tribunal ? pouffa Lucas. J'aimerais mieux leur péter la gueule moi-même !

— Écoute, on va éviter les bavures ok ? C'était pas une bonne idée que tu viennes ici alors que tu es en pré-ruts.

— C'est aussi mon enquête, rétorqua le plus grand.

— Je sais mais tu aurais pu te faire tuer en entrant dans cette pièce si ils avaient été armés.

— Mais ils ne l'étaient pas !

— Et heureusement !

Yuta avait encore plus haussé le ton ce qui surprit Lucas car ce n'était pas dans ses habitudes. Le premier remit ses cheveux en arrière en soupirant.

— Putain Lucas qu'est-ce que j'aurais fait s’il t’était arrivé quelque chose ?

Ce dernier sembla enfin capable de se focaliser sur quelque chose. Il fixa son petit ami le plus sérieusement du monde en clignant des yeux.

— J'ai vu les alphas qui avaient perdu leurs omégas pendant les interrogatoires au début de l'enquête, expliqua Yuta, j'ai vu le désespoir dans leurs yeux, la peur de ne jamais revoir leur lié, la douleur de la séparation. Il est hors de question que je vive ça avec toi, tu m'entends ?

Il posa ses mains sur les joues du plus grand et celui-ci le serra dans ses bras, de toutes ses forces.

— Pardon, souffla-t-il dans son cou, je suis tendu.

— Je sais, et je le sens aussi.

Lucas pouffa contre sa peau sans le relâcher, il avait besoin de sentir que Yuta était là, que son alpha était là, Yuta c'était la sécurité, la maison. Yuta c’était son tout.
Celui-ci lui caressa doucement le dos et quand il sentit son petit ami se détendre, il déposa quelques petits baisers sur ses lèvres avant de coller leur front l'un contre l'autre.

— Je pense que la situation est sous contrôle ici, dit-il en lui souriant tendrement, qu'est-ce que tu dirais si je déléguais le travail pour qu'on puisse rentrer tranquillement à la maison pour se détendre non ? Ça serait dommage que tu commettes une bavure alors qu'on vient de résoudre cette affaire non ?

Les autres policiers commençaient à faire monter les suspects dans les fourgonnettes tandis que les victimes étaient emmenées dans des ambulances.

— Leurs alphas vont être heureux de les retrouver, pensa Lucas à voix haute.

— Tu m'étonnes, les pauvres, il a dû leur arriver des choses terribles là-dedans.

Lucas hocha la tête, il serait prêt à remuer ciel et terre s'il devait arriver quelque chose à son alpha chéri, mais il se rassurait lorsqu'ils partaient en mission ensemble car il avait chaque fois la preuve que Yuta savait se défendre tout seul et qu'il était toujours dans les parages pour l'aider en cas de besoin.

— Allez viens, on rentre.

*FIN*