Be my Valentine

Résumé :

Jihyo n'ose pas inviter Sana au bal de Saint-Valentin.

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~ OS TWICE,
~ Jihyo x Sana,
→ romance, fluff,
→ OS de Saint-Valentin,
→ inspiré de la chanson "Be my Valentine" de Hey!Say!JUMP.

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Les vitrines des magasins de la ville s’étaient parées de rouge et rose depuis plus d’une semaine. Les coeurs, les roses, les ours mignons, tout était fait pour rappeler même aux moins attentifs que la Saint-Valentin arrivait à grands pas. Jihyo commençait à sentir une immense pression sur ses épaules alors qu’elle n’était pas du genre stressée en temps normal. Offrir un cadeau à la personne qui faisait palpiter son coeur n’était pas vraiment son objectif pour le moment, elle trouvait ça un peu précipité dans la mesure où elle n’avait toujours pas trouvé le courage de se confesser. Ça avait beau faire plusieurs années qu’elle avait des vues sur la même personne, elle ne lui avait pas encore avoué ses sentiments. 

Heureusement, comme un coup de pouce du destin, le lycée qu’elle fréquentait avait décidé d’organiser un petit bal pour la Saint-Valentin. Les invitations avaient alors commencé à fuser dans l’établissement, chacun allant trouver la force d’inviter son crush pour l’occasion. Jihyo avait décidé de faire de même, c’était l’occasion ou jamais.

Sa grosse écharpe autour du cou et ses mains gantées dans les poches, la petite brune parcourait les rues bondées en ce samedi après-midi. Les couples étaient de sortie et faisaient du lèche-vitrine à la recherche d’idées de cadeaux pour leur moitié. Jihyo s’était déjà faite abordée par trois ou quatre vendeurs qui voulaient lui faire sentir des parfums pour hommes pour son potentiel crush ou petit ami, et la lycéenne les envoyait gentiment paître d’un sourire en accélérant le pas.

Elle arriva rapidement dans le bon quartier et pressa l’un des boutons en bas de l’immeuble qu’elle connaissait bien pour s’y être rendue de nombreuses fois. Une voix féminine à l’interphone lui indiqua d’entrer et elle poussa la lourde porte vitrée avant de se diriger vers l’ascenseur. Une fois devant le bon appartement, Jihyo toqua à la porte et une adolescente blonde de son âge vêtue d’un tablier rose lui ouvrit, un grand sourire aux lèvres.

— Jihyo ! Bonjour !

La voix chantante de sa camarade de classe fit sourire celle-ci à son tour et elle se laissa guider à l’intérieur du logement. Elle retira ses chaussures à l’entrée et accrocha son manteau et sa grosse écharpe en laine au porte manteau. 

— On est dans la cuisine avec Maman, expliqua son amie en indiquant la pièce ouverte dans laquelle se trouvait une quarantenaire toute aussi souriante.

— Oh Jihyo, bonjour !

— Madame Minatozaki, lui répondit-elle en s’inclinant poliment. 

— On a presque terminé, c’est la dernière fournée de chocolats.

— Vous faites des chocolats maison ? demanda curieusement Jihyo en s’installant sur une des chaises hautes.

— Oui, Sana voulait en faire elle-même, je suppose que c’est pour offrir à un beau garçon du lycée, fit la mère au foyer en adressant un clin d'œil à la camarade de sa fille unique, mais elle ne veut pas me dire qui c’est.

— Maman arrête, c’est gênant.

Le sourire sur le visage de Jihyo se fana lentement. Elle était venue dans le but d’inviter Sana à l’accompagner au bal de Saint-Valentin, elle avait préparé sa demande depuis des jours et avait enfin trouvé le courage de la faire mais si la pétillante Sana avait préparé des chocolats à offrir à un garçon du lycée, alors ça ne valait certainement pas le coup de se confesser pour se faire recaler. L’invitation finit donc à l’eau pour elle.

***

La Saint-Valentin tombait un mardi mais la soirée était organisée le vendredi soir. Jihyo était d’humeur assez morose, à peine arrivée au lycée, elle avait dû assister à toutes les scènes les plus niaises et romantiques dignes des meilleurs dramas pour ados. La moitié du visage cachée derrière sa grosse écharpe en laine, elle se dépêcha de rejoindre sa salle de classe histoire d’éviter le plus possible toutes ces scènes qui lui rappelaient qu’elle ne pourrait pas se confesser à la personne qu’elle aimait. Sana avait visiblement décidé d’aller au bal avec un garçon du lycée si elle avait préparé des chocolats, et Jihyo préférait ne pas y penser pour ne pas souffrir. Elle n’irait peut-être même pas à cette fichue soirée, elle n’aurait pas le cœur à voir la blondinette danser avec un de leurs camarades.

Alors qu’elle allait s’installer à sa place, Jihyo entendit des bruits venant du couloir et la porte coulissante de la salle s’ouvrit assez sèchement. Sana se tenait dans l’encadrement, les joues roses et les doigts serrés sur la lanière de son sac de cours. Elle avait l’air essoufflé d’avoir couru et jeta un rapide coup d'œil dans la pièce qui n’était occupée que par sa camarade. Les autres élèves avaient dû préférer se trouver des endroits plus intimes pour se confesser. Jihyo la fixa, la tête penchée sur le côté.

— Sana ? Ça va pas ? 

— Désolée, j’ai couru je voulais te voir seule, marmonna sa camarade en faisant quelques pas timides vers elle. 

Jihyo haussa un sourcil et posa son sac sur sa table avant de plier son écharpe pour la faire tenir sur son dossier de chaise sans qu’elle ne traîne par terre. 

— Oui ?

— Ma mère a dit n’importe quoi samedi, dit Sana en fixant ses pieds. En fait les chocolats…

Elle sortit un joli paquet enrubanné de son sac et les yeux de Jihyo s’illuminèrent, mais alors que son amie s’apprêtait à le tendre à sa vis-à-vis, un groupe de garçons de leur classe entra dans la salle. L’un d’eux, Félix, un rouquin au visage parsemé de taches de rousseur, s’avança timidement vers les deux jeunes femmes, encouragé par ses amis qui scandaient des conseils sans aucune discrétion.

— Jihyo, est-ce que tu veux bien m’accompagner au bal vendredi ? dit-il en prenant la main de la lycéenne dans la sienne tel un gentleman.

Elle resta bouche bée, surprise de la soudaine invitation du garçon et bégaya quelques mots tandis que Sana se renfrognait. Elle rangea précipitamment les chocolats dans son sac et quitta la pièce, tête baissée. Félix attendait patiemment la réponse de sa camarade les lèvres pincées de stress tandis que ses amis mimaient des prières dans son dos.

— Alors ?

Jihyo ne répondit pas, est-ce que Sana avait vraiment eu l’intention de lui offrir des chocolats ? Est-ce qu’elle les avait vraiment faits pour elle et pas pour un garçon du lycée comme l’avait suggéré sa mère ? Si c’était le cas alors ça signifiait que l'intérêt que Jihyo portait à son amie était réciproque et qu’elle avait donc toutes ses chances ?

— Désolée Félix mais je préfère y aller seule.

C’était plus facile à dire que d’avouer qu’elle voulait y aller avec une autre fille, quoi que certaines élèves y allaient entre filles pour ne pas se retrouver seules mais dans le cas de Jihyo c’était différent. Si elle voulait inviter Sana, ça n’était pas juste parce qu’elle était son amie, elle voulait vraiment qu’elle l’y accompagne en tant que cavalière. Mais vu la réaction de la blondinette, les choses allaient sûrement s’avérer un peu plus compliquées que prévues.

***

Finalement, ni l’une ni l’autre ne prit le temps ou le courage d’aborder de nouveau le sujet des chocolats ou de la fête. De ce fait, Jihyo fut un peu forcée de s’y rendre même si elle n’en avait pas très envie tandis que les parents de Sana avaient lourdement insisté -surtout sa mère- car c’était, selon elle, l’occasion rêvée de rencontrer de beaux garçons et d’inviter celui à qui elle avait offert ses chocolats.

Le soir du bal, vêtue de son pantalon à pinces noir et d’un chemisier en satin de la même couleur, Jihyo se fit déposer par sa mère près de la salle de sport du lycée dans laquelle avait lieu la soirée. Un ruban rose noué lâchement autour de son col et son carré brun bouclé pour l’occasion, la jeune fille soupira en claquant la portière. Si inviter quelqu’un à une fête était embarrassant, s’y rendre seule l’était encore plus. Elle avait fait en sorte d’arriver assez tard histoire que la plupart des élèves soit déjà trop occupée pour remarquer son arrivée. 

Après avoir vérifié une énième fois que son chemisier était correctement rentré dans son pantalon taille haute, Jihyo prit son courage à deux mains et entra dans le hall. La musique s’entendait déjà de l’extérieur, la fête semblait déjà battre son plein et heureusement, comme ça personne ne fit attention à elle lorsqu’elle entra dans le gymnase. La piste de danse était déjà devenue un lieu de drague privilégié, et les quelques couples un peu trop entreprenants se voyaient rapidement reprendre par les adultes responsables de chaperonner les élèves ce soir-là.

La jeune femme se dirigea rapidement vers le buffet histoire de se servir un verre de punch sans alcool avant de retourner se cacher contre l’un des murs du bâtiment.

— Jihyo ?

Celle-ci fit un bond en sentant une main se poser sur son épaule et elle resta bouche bée devant la vision presque divine qui s’offrit à elle.

Sana se tenait là, une robe écrue sublimant sa silhouette et ses cheveux blonds tombant en cascade sur ses épaules et dans son dos, elle souriait timidement à son amie, ses doigts triturant le collier de fausses perles qui descendait jusqu’à sa poitrine. 

— Tu es venue seule ? demanda-t-elle en jetant un œil autour d’elles. Tu n’es pas venue avec Félix ?

— Non, on n’a pas eu l’occasion d’en reparler mais je n’avais pas envie de venir avec Félix. Il y avait quelqu’un d’autre que je voulais inviter.

— Ah oui ?

Les yeux de Sana s’illuminèrent d’espoir et son amie lui prit doucement la main avant de l’emmener un peu plus à l’écart de la foule pour être tranquille et ne pas risquer d’être à nouveau dérangées.

— En fait samedi quand je suis venue chez toi, je voulais t’inviter, mais quand ta mère a parlé d’offrir les chocolats à un garçon, j’ai cru que tu avais des vues sur quelqu’un et je me suis débinée.

— Mais Jihyo, les chocolats je les avais faits pour toi, c’est pour ça que j’ai voulu te les offrir mardi, mais quand Félix est arrivé, je me suis dit que je m’étais faite des idées.

Jihyo n’avait toujours pas lâché sa main et Sana se mit à doucement la caresser de son pouce.

— Alors on s’était un peu mal comprises ? fit Jihyo avec un petit rire.

— Je pense oui.

Sana lui sourit avant d’aller embrasser sa joue. Sa vis-à-vis mit quelques minutes à s’en remettre avant de prendre un air sérieux. Elle guida la main de Sana jusqu’à ses lèvres et y déposa un baiser.

— Sana, est-ce que tu veux bien être ma cavalière pour le bal de la Saint-Valentin ? dit-elle en s’inclinant à moitié tel un prince.

La lycéenne gloussa avant de mimer une révérence.

— Avec plaisir mais…

Elle invita son amie à se relever et tira doucement sur sa main pour la rapprocher d’elle.

— Est-ce qu’on pourrait être plus que juste des cavalières de bal ? murmura Sana juste assez fort pour se faire entendre malgré la musique.

Le visage de Jihyo se fendit d’un large sourire et elle hocha rapidement la tête avant de se pencher vers son amie pour déposer un baiser sur ses lèvres. Sana cligna des yeux d’étonnement avant de les fermer pour apprécier l’instant. Elle laissa la bouche de sa vis-à-vis doucement caresser la sienne en tentant d’y répondre également. Lorsqu’elles se séparèrent, elles échangèrent un regard timide avant que Sana ne prenne les rênes.

— Tu viens danser ? Je suis restée dans un coin pendant une heure mais maintenant que tu es là, j'ai envie de danser avec toi !

Comment Jihyo pouvait-elle refuser la moindre demande venant de sa désormais petite amie lorsque celle-ci sautillait littéralement sur place en affichant le sourire le plus adorable de l’univers ?

Jihyo acquiesça et se laissa guider jusqu’à la piste de danse au milieu des autres élèves, et tant pis si on les voyait se coller un peu trop, et tant pis si quelqu’un les surprenait en train d’échanger un petit baiser volé au passage, le principal était que tout était désormais dit.

*FIN*