Après avoir fini les achats pour l'école, nous repartîmes chez nous. Drago ne cessa de ressasser l'histoire de chez Fleury et Bott toute la soirée, comme si c'était un exploit. Après avoir fini le repas, je partis dans ma chambre. Je m'attelais à la préparation de ma valise, j'avais tellement hâte d'être à demain! Je repensais aussi à ce que m'avait dit Drago. Si je n'étais pas envoyée à Serpentard, je serais la honte de la famille. Cela me mit de très mauvaise humeur, et je me mis à lancer violemment dans la pauvre valise tout ce qui me passait sous la main. Une fois mes bagages bouclés, je me glissais directement au lit. Je n'avais plus envie de penser à toute cette histoire de déshonneur. 

Le lendemain ce fut Drago  qui eut l'audace de venir me réveiller. Il toqua plusieurs fois, et à peine sa tête eut passée l'entrebâillement de la porte, qu'un oreiller lui atterrit en pleine figure. Il repartit sans insister. Je descendis déjeuner quelques minutes après. Quand j'arrivais à table, tout le monde me regarda avec des yeux ronds. Même Lucius, qui devait être l'homme le plus serieux du monde, me regardait incrédule.

-Qu'est qu'il y a? j'ai un truc sur le visage? demandais-je

Il me regardèrent encore plus décontenancés. 

-Euh, c'est juste que pendant un instant.... et bien.... Tu paraissait tellement différente! me répondit Narcissa. Tellement... oppressante? 

-Oui! Tu aurai faillit nous faire peur! Presque aussi intimidante qu'une vraie Malefoy! rajouta Drago.

C'en était trop. Encore une de ses stupides blagues pour me ridiculiser. J'en avais marre que Drago sous entende que je ne faisais pas partie de la famille. Je lui envoya une baffe phenoménale sous le coup de la colère, ce qui le fit tomber de sa chaise. Je lui lançai un regard à faire froid dans le dos au plus grand des mages noirs et lui criai :

"NE ME DIT PLUS JAMAIS QUE JE NE SUIS PAS UNE MALEFOY!!!! PLUS JAMAIS!!!!"

Je m'assis et regardai Narcissa et Lucius. Je me rendait peu à peu compte de la violence de mon geste, ainsi que de mon impulsivité. Il me semblait logique qu'ils s'énervent et défendent Drago, compte tenu de la situation. Mais au contraire, on aurai dit que Lucius rayonnait. Il se tourna vers Narcissa et lui dit à mi voix: "C'est pour bientôt." Je ne savais pas de quoi ils parlaient, mais à ce moment là, je m'en contre-fichais. J'étais juste soulagée de ne pas m'être fait passer un savon.

Après avoir fini de boucler les dernières valises, nous partîmes pour King's Cross. Même si j'étais "nouvelle" dans le monde magique, je me doutais largement de ce qu'il y avait dedans. Mais me forçais tant bien que mal à paraître la plus émerveillée possible. Je n'avais pas du l'être assez, car Drago me regardait avec un oeil louche. Ou alors étais-ce à cause de l'incident de ce matin? Lorsque le Poudlard Express relâcha toute sa vapeur dans un long sifflement rauque, je dus admettre j'étais à la pointe de l'excitation. Après avoir serré Narcissa dans mes bras, et dit aurevoir à Lucius, je montais dans le train à la suite de Drago. Juste avant de tourner à l'angle du premier compartiment, Narcissa nous appela :

"Je suis si fière de vous!"

Cela me fit l'effet d'une boule de chaleur dans le ventre. J'étais heureuse, et malgré tout ce que pouvait dire le blondinet, un membre à part entière de la famille. Drago me conduisit au compartiment qu'occupaient les Serpentards, "l'élite de Poudlard" comme il l'avait dit lui même. J'avais longuement réfléchi, et m'étais dit qu'il valait mieux contenir mon caractère impétueux,afin me faire des amis. Drago ouvrit la porte du compartiment en question et j'y découvris deux gorilles, une pimbêche ainsi qu'un garçon à la peau mate. J'esquissais un sourire qui ne me fut rendu que par le garçon. Puis la pimbêche demanda de sa voix énervante à Drago : "C'est qui elle ?" J'attendis la réponse de Drago. "Euh... et bien... en fait..." Je ne m'étais jamais posée la question, mais qu'étais-je pour lui? Une cousine? Une soeur? Non, je devais sûrement être une parente éloignée, mais bizarrement, cette idée ne me faisait pas vraiment plaisir. Quand Drago eu fini de balbutier, il put enfin faire une phrase construite. "Euh... Je vous présente Morgane Malefoy, future Serpentard!" Tout d'un coup le regard de la pimbêche s'adoucit. "Ah! ça va... Tu es juste un membre de sa famille! Je croyais que tu voulais me voler mon Dragonichou." Vraiment, il n'y avait pas à dire, c'était affligeant. Drago entreprit de faire les présentations: 

-Alors, voilà Vincent Crabbe et Gregory Goyle, dit-il en désignant les deux gorilles, Zabini Blaise, en montrant le garçon à la peau mate qui m'adressa un signe de la main, et Pansy Parkinson. 

Les présentations finies, je m'assie à coté de Blaise car Pansy etait en train de glousser comme un dindon à coté de Drago, et je n'avais franchement pas envie de m'approcher de cette fille. Blaise me questionna.

-Tu étais à Beauxbâtons avant? Les filles là-bas sont de vraies bombes, alors en te voyant, je me suis demandé si tu en faisais partie! il accompagna sa phrase d'un clin d'œil.

J'étais complètement retournée. Je rêvais ou il venait clairement de me dire qu'il me trouvait belle, avec un phrase aussi clichée? Je ne réussi qu'a bafouer un non. Il parut étonné.

-Non... Tu étais à Durmstrang?! Je croyais qu'ils ne prenaient que les mecs!

Drago explosa de rire.

- AH! AH! AH! AH! ELLE? A DURMSTANG? ARRÊTE DE DIRE DES CONNERIES!! AH! AH! AH!

En temps normal, je serais sûrement allé le frapper jusqu'à ce qu'il me supplie d'arrêter. Mais je préférais me faire gentille pour faciliter mes chances d'intégration dans cette nouvelle école.

- Ah!Ah!Ah! Oui, Drago a raison, il n'y avait aucune chances pour que je sois prise a Durmstrang! Je n'ai pas assez de talent, et en plus, ils ne prennent que les garçons. 

Drago était tellement étonné qu'il affichait une tête hilarante : des yeux ronds comme des billes et une bouche ouverte comme celle d'un poisson. Il était vraiment surpris que je ne m'énerve pas. Mais heureusement, personne n'avait remarqué son expression, il se tut donc. Blaise avait l'air perplexe.

-Mais... si tu n'étais ni a Beauxbâton ni a Durmstang, dans quelle école étais-tu? Je ne savais pas qu'il y en avait une quatrième!! Ou alors c'était dans une école secondaire peut-être... Je ne pensais pas que les Malefoy s'abaisseraient dans des endroits comme ça.

-Euh... et bien en fait... je n'étais dans aucune école de sorcellerie avant. Ça fait à peine une semaine que je sais que j'appartiens au monde des sorciers...

Tout les regards se figèrent sur moi. Les gorilles et la pimbêche prirent alors le plus de distance possible, et Blaise semblait distant, beaucoup moins chaleureux. Seul Drago était resté à peu près normal, bien que terriblement gêné par la situation. Un grand silence s'installa jusqu'a ce qu'un des gorilles; Goyle il me semble; ne se risque à m'adresser la parole.

-Alors tu...tu...tu es née moldue?!?

Un silence encore plus pesant que le premier s'installa. C'était tellement peu probable que quelqu'un me demande ça, que je mis du temps à réaliser qu'ils attendaient une réponse sérieuse de ma part. Moi? Une sang-de-bourbe? J'ouvris la bouche pour leur répondre, mais ne pus réprimer un fou rire :

-AH! AH! AH! AH! AH! AH! AH! MOI?? UNE SANG-DE-BOURBE???? MAIS VOUS ÊTES MALADES???

Je riais tellement, que j'étais pliée en deux et manquais de tomber de la banquette. Blaise se détendit d'un coup, et Drago semblait plus à l'aise. Par contre, les gorilles et Pansy n'étaient pas vraiment rassurés. Soudainement, avec tout le sérieux du monde, je regardai droit dans les yeux le garçon qui avait osé me dire que je faisais partie de ces déchets. 

-Goyle. Tu sais que tu as insulté directement la famille Malefoy? C'est vraiment quelque chose d'impardonnable, j'espère que tu t'en rends compte.

Il était devenu blanc comme neige et ses lêvres tremblaient. J'avais beau avoir retrouvé la mémoire, je ne savais pas que les Malefoy avaient une réputation pareille! C'était  bon à savoir pour l'avenir. Puis je me remis à rire lorsque je le vis gémir de peur. Après que tout fut revenu à la normale, autrement dit, quand Goyle eut compris que je n'allais rien lui faire et que Pansy eut analysé la situation à l'aide de ses deux neurones. Blaise semblait on ne peut plus perplexe.

-Mais si tu n'es pas sang-de-bourbe, alors pourquoi ça ne fait qu'une semaine que tu sais que tu es une sorcière?

Je n'avait aucunement envie de revenir sur cette période de ma vie, qui était bien trop longue et complexe. Mais dans le but de ne pas me mettre à dos la seule personne qui était amicale avec moi , je décidais de lui faire un bref récapitulatif.

-Pour faire rapide, il y a une semaine, des sorciers encapuchonnés m'ont capturés, dans le but de me poser des questions. On m'a alors fait boire du Veritaserum, ce qui m'a permit de connaitre ma vraie identité. Arrivée au manoir des Malfoy, Lucius m'a aidé à retrouver la mémoire afin de me rappeler de tout ce qui concerne la magie. Donc depuis à peu près une semaine, je sais autant de choses que vous sur l'univers de la sorcellerie.

Le garçon avait visiblement du mal à encaisser d'un coup une histoire aussi tordue. Quant à Drago, il semblait éffaré :

-Quoi!? Je croyais que tu ne savais rien!

-Oh! Ça va je voulais juste te taquiner! Calmes toi! 

Blaise éclata de rire, laissant apparaitre ses belles dents blanches. Il était beau quand il riait, vraiment beau. Pendant un bon bout de temps plus personne ne parla, mais cette fois-ci, ce n'était pas pesant. C'était même plutôt agréable. Puis vint une dame, poussant un chariot pleins de friandises. J'achetais tout ce qui me semblait bon avec l'argent que m'avait donné Narcissa. Une bonne heure fila, dans le calme du wagon. Soixante minutes pendant lesquelles Blaise ne cessa de me frôler la main, ou de me lancer des regards à la volée. Puis vint le moment où il me pris par la main et m'entraina en dehors du compartiment, sous le regard curieux des trois autres passagers. Il me demanda de l'accompagner quelque part, et je le suivis sans histoires. Il m'emmena alors jusqu'au dernier compartiment qui était occupé par deux jeunes Serdaigle. Il leur cria dessus pour qu'ils nous laissent la place, ce qu'ils firent. Nous nous assîmes alors côte à côte. Il me regarda avec une lubricité contenue, puis passa son bras autour de mon cou. Il pris ma joue dans sa main et me fit tourner la tête dans sa direction.

-Je ne sais pas pourquoi, mais depuis que je t'ais vu tout à l'heure,...je ne peux pas détourner mon regard de ton visage. Je te promet, je n'ais jamais ressentit ça pour quelqu'un...

Il parlait bien. Je ne savais pas s'il se fichait de moi ou pas, mais je n'en avait rien à faire. Je voulais juste qu'il m'embrasse. Il était vraiment magnifique. C'est ce qu'il fit, il posa doucement ses lèvres sur les miennes. Je ne pus bientôt plus me retenir, l'embrassai farouchement. Je fus heureuse de constater qu'il me rendit la pareil. Pendant un bon quart d'heure nous restâmes là, assis dans ce compartiment vide, à nous embrasser. Puis nous jugeâmes bon de retourner dans notre compartiment, car il était bientôt l'heure de l'arrivée. Nous nous assîmes aux mêmes places qu'avant, mais Blaise laissa son bras autour de mon cou. Ce qui visiblement, eut l'air d'énerver Drago, pour je ne sais quelle raison. Ce fut alors le moment pour nous d'enfiler nos robes. Et quelques minutes plus tard, le train arrivait à destination. Tout le monde descendait, tandis que dehors, un homme aux proportions titanesques était occupé de rassembler certains élèves en criant de sa grosse voix. "Les premières années par ici!!" Je ne savais pas vraiment ou il fallait que j'aille. Avec les autres gens de mon âge? Ou avec les jeunes arrivants? Je n'eus pas à répondre à cette question car le grand homme le fit à ma place.

-C'est toi la petite nouvelle?

-euh... oui?

-Suis moi! Tu vas venir avec les premières années.

Blaise avait l'air horriblement déçu, et Drago contrarié. Je leur dit à tout à l'heure et commençais à y aller, lorsque Blaise m'attrapa le bras et m'embrassa tendrement. Puis il relâcha son étreinte, me fit un clin d'œil, et me laissa me diriger vers le rang des premières années. Drago était totalement chamboulé. Je lui souris de manière innocente, et partis au pas de course pour rattraper les autres