Il y a des choses qu'on regrette longtemps après qu'elles se soient passées. Mais il y a aussi des choses qu'on regrette de ne pas avoir réalisées. On m'avait pourtant prévenue. Je savais que ça risquait d'arriver. Au fond de moi je savais. Peut-être est-ce pour cela que j'ai insisté pour que tu me fasse un vrai bisous la dernière fois qu'on s'est vu. Je ne savais pas que ça n'arriverait plus jamais. Je ne voulais rien savoir. Maintenant encore je ne veux rien entendre. Je n'arrive pas à réaliser que c'est pas juste un cauchemar. Je voudrais que quelqu'un arrive et nous dise que c'est pas vrai, qu'il y a eu une erreur, que c'est pas lui, dans ce bloc de bois, plusieurs pieds sous terre. Je n'arrive pas à m'y résoudre. Je n'arrive pas à parler au passé. Ce serai éteindre la dernière parcelle de vie en moi. Ce serai m'avouer la vérité. Je n'y arrive pas. Je suis pas capable d'affronter ça. J'aurais voulu me rendre compte de tout ça avant le 20 juin. Mais je ne savais pas. J'avais essayé de m'éloigner,  pour retarder l'inévitable, pour moins souffrir,  j'en sais rien. Mais maintenant je repense à tout ce que tu as fait pour et avec moi. Et j'arrive pas à me résoudre à voir la vérité en face. Tout ce qu'on a fait ensemble, nous deux, les gamins que devait surveiller mémé, quand on allait chercher le pain, rien que nous deux et qu'on engloutissait des pains au chocolat maison. Quand je sautais de plot en plot sous ton regard vigilant et attendri. ❤
Quand on jouaient tous les 3 à des jeux de société. Et savoir que tous ces moments ne reviendront jamais, ça me fait beaucoup plus mal que ce que j'imaginais. J'aurais aimé réussir à rester droite, à ne pas penser à toi tout le temps. J'aurais aimé ne pas avoir de larmes. J'aurais aimé être forte pour toi. Mais c'est impossible. C'est trop dur pour moi. Encore aujourd'hui quand je pense à toi je pleure. Je pleure mais je ne réalise pas que à Noël prochain tu ne sera pas là. Je réalise pas que t'ira plus jamais soigner tes poules ou ramasser leurs oeufs.❤